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lundi 14 janvier 2019

Ritualisme, société et entreprise libérée

Dans un billet récent, j'opposais ritualisme et rationalité... Ces deux termes, abstraits, ont des significations concrètes :

Ce que donne le ritualisme, dans la vie quotidienne, est décrit pas le psycho-sociologue Erving Goffman. La vie s'organise comme une pièce de théâtre. On le voit à l'école : le professeur "prétend" être omniscient ; les élèves prétendent qu'ils l'admirent. Il en est de même en ce qui concerne la présidence de la république, l'élite intellectuelle, etc. Ceci produit une tension, puisque le rapport social repose sur une fiction : les élèves prennent l'enseignant pour un clown, mais ils savent que s'ils ne plaisent pas au dit clown, ils seront jetés sur une voie de garage, avec pour seul avenir le Gilet jaune. Cette fiction se trahit par le rire, grinçant, au sens de Bergson. C'est une soupape de sécurité.

J'ai lu plusieurs fois, notamment concernant Hannah Arendt ou Michel Crozier, qu'après guerre les étudiants américains aidaient leur professeur. Ils étaient persuadés, visiblement, qu'il apportait de la nouveauté, et que, pour la faire connaître du reste de la société, il fallait combiner leurs forces. C'est cela le mode d'organisation rationnel de la société.

Une entreprise libérée est organisée de manière rationnelle (suite du billet précédent).