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samedi 23 mars 2019

Le retour en grâce de l'industrie

Les rencontres du financement de l'industrie avaient pour thème "accompagner le renouveau de l'industrie".

"Le déclin industriel est enrayé", mais "fragile". "On a laissé filer l'industrie (...) aveuglément". L'industrie revient en grâce, partout dans le monde. Il y a certainement beaucoup de raisons pour cela. A commencer par le fait qu'il n'est plus très rentable de produire en Chine. Le mouvement de délocalisation systématique opéré par les multinationales pourrait s'arrêter ? Accessoirement, l'élection de Donald Trump, le Brexit et les manifestations des gilets jaunes seraient nettement corrélés à la désindustrialisation et à l'appauvrissement résultant. D'ailleurs, les présidents de région française, n'ayant plus qu'un seul mandat, ont une forte motivation pour réindustrialiser leur territoire, seule façon de créer de l'emploi.

Après des années où l'industrie française supprimait 50.000 emplois par an, il y aurait un frémissement. Pour la première fois depuis longtemps il y a eu plus de créations que de fermetures d'usines. Cependant, tout ceci tient à un fil. Et l'industrie souffre de handicaps. Tout d'abord, les jeunes ne veulent pas y travailler. 50.000 emplois ne trouveraient pas preneurs. Mais aussi, curieusement, l'industrie serait colossalement surtaxée. Il ne s'agit pas d'une question de charge patronale. Les "impôts de production" rapporteraient 80 milliards à l'Etat. Il n'y aurait rien d'équivalent en Allemagne. Ce serait donc un handicap massif. Simplement, l'Etat ne peut pas renoncer à une telle manne. (Si c'est le cas, on peut s'interroger sur les compétences de ceux qui nous gouvernent. Ils semblent avoir d'énormes sources de revenus, qui se dissiperaient dans la nature.)