Nous sommes une technocratie, pas une démocratie. Non seulement la bureaucratie étatique est une machine gigantesque, mais les multinationales sont, elles aussi, des bureaucraties qui ont un poids formidable.
Le principe de la technocratie est "l'artificiel" par opposition au "naturel" (cf. Herbert Simon). La technostructure trouve la vérité dans sa tête, dans ce qu'elle a étudié. Elle ignore le monde.
Curieusement, on est arrivé au delà de ce qu'avait prévu Max Weber. Il disait, en substance, que la bureaucratie était constituée de gens compétents, les fonctionnaires, dirigés par des incompétents, les élus du peuple. Or, aujourd'hui, même les élus sont des fonctionnaires !
Après guerre, la bureaucratie a fait l'objet d'une quantité de travaux. Par exemple ceux de Robert Merton, ou de Michel Crozier, en France. Tous montraient qu'elle était aux prises avec des cercles vicieux systémiques. C'est une forme de ritualisme. Le membre d'un système oublie ce pourquoi le système a été créé, pour vénérer le système lui-même.
Faut-il s'inquiéter ?