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mercredi 8 mai 2019

Enantiodromie et changement

Edgar Morin dit que les systèmes changent par le biais de mouvements marginaux invisibles, initialement, qui s'enflamment. Ce qui semble en contradiction avec le principe "d'homéostasie" des systèmes : ils éliminent toutes les fluctuations contraires à leurs principes.

Il ne parle pas "d'énantiodromie" : les systèmes se transforment en poussant à l'absurde leurs principes, ce qui produit leur contraire. Par exemple la société technocratique d'après guerre a produit le libéralisme, qui produit maintenant un protectionnisme / nationalisme. Trop de technocratie étouffe l'individu et lui donne envie de liberté. Trop de liberté produit le chaos et donne envie d'ordre.

Les deux ne sont peut-être pas contradictoires. Il est possible qu'au moment où l'on en arrive à une situation "absurde", de multiples forces dissidentes se manifestent. Celle qui parvient à s'imposer imprime au changement sa forme. Car, il y a de multiples façons de produire des contraires.

(Ainsi un "système" serait fait de forces opposées, qui seraient régulées par un principe commun, et dont l'utilité serait d'intervenir en phase de changement, pour rendre possible ce changement. Ils seraient les "potentiels" du système. La machine, qui n'est que régulation, ne peut pas changer.)