Un ancien fonctionnaire des impôts me disait que son ancienne administration était le cauchemar de l'entrepreneur. Il fallait l'éradiquer, simplifier et réduire massivement les impôts des entreprises. Le lendemain, une avocate me parlait d'un licenciement économique fait par un berger corse, qui avait un seul employé, tunisien. Dix pages de texte à lire, quatre pages à remplir, et gare à la faute. Jadis les comptables auraient réglé la question, mais plus maintenant, car, comme ils ne comprennent rien à la loi, ils sont susceptibles d'erreurs, d'être attaqués, et condamnés... Kafkaïen ?
Au sujet de procès, ce même jour, on me parlait d'un entrepreneur français en Amérique. Il avait fuit notre pays, avec l'administration duquel il était en délicatesse. Il s'est fait déposséder de son entreprise par un actionnaire, qui l'a accusé de vendre de la technologie américaine (le programme qu'il avait écrit en France) à la Chine. Les poursuites seraient arrêtées s'il vendait ses actions pour un dollar. (Un temps elles étaient évaluées à plusieurs dizaines de millions.) Peut-il gagner, sans revenus, face des avocats qui coûtent 10.000$ la journée ? se demandait mon interlocuteur. Que risque-t-il s'il est condamné, ou si la bataille juridique s'éternise ?
Et Carlos Ghosn, aurait-il eu le même traitement s'il était resté en France ? Et la Chine, si dynamique, où les accusations de corruption remplissent les prisons d'entrepreneurs ? Et la Russie, où il faut négocier avec la Mafia locale, sous peine de finir prématurément ?...
Cessons de geindre et cultivons notre jardin ?