Pourquoi la culture allemande n'a-t-elle pas été frappée d'ostracisme, pour cause de nazisme ? Voilà une question que je me suis toujours posée.
Immédiatement après guerre, les intellectuels, pourtant prompts à dénoncer les révisionnistes, se sont délectés de Heidegger. On lisait même la philosophie allemande dans les camps de prisonniers. Pire, non seulement cette culture n'a pas été maudite, mais elle a tout submergé, en particulier la culture méditerranéenne. Qui parle encore de Bergson, ou d'Alain, pour se limiter à la France ? Quant à la musique, il a fallu attendre la mode du baroque pour secouer l'emprise de Bach, pourtant lourd (cf. les concertos brandebourgeois, ou le clavecin bien tempéré, tout deux fort éprouvants). Sans parler de Mozart, Beethoven et Wagner.
Cette culture avait-elle quelque chose d'irrésistible pour certains ? Ce qui, justement, avait poussé l'Allemagne à vouloir l'imposer au monde ? Mystère.
(Pensée inspirée par le bruit de machine à laver d'un concerto brandebourgeois.)