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mardi 31 décembre 2019

Le grand changement, c'est pour maintenant ?

Depuis quelques années, ce blog annonce un grand changement... Cela n'a pas toujours été le cas. Ce blog a été créé en 2008, en pleine crise. Justement parce que c'était une crise, que le sujet de ce blog est le changement, que le changement est un "dégel", selon K.Lewin, et que la crise est le meilleur endroit où observer le changement en marche. Pendant longtemps ce blog n'a rien vu venir. Sa raison d'espérer était "l'in quiétude". Aucune théorie, qui aurait annoncé un retour de l'aveuglement totalitaire, n'a émergé. Les hommes forts qui ont pris la direction des affaires, à droite et à gauche, eux-mêmes, ne sont pas très sûrs de leur coup. Ce qui est un signe de sagesse. Peut-être une première.

Ce changement est un changement comme il en arrive tous les demi-siècles. C'est un changement systémique. D'abord, c'est un changement d'esprit de la société. Voilà ce que je disais précédemment. Nous passons du "yang" au "yin". De l'individualisme au (plus) collectif.

La nouveauté de l'année a été la découverte que le précédent système était celui des "intellectuels". C'était une conséquence logique, a posteriori, des idées d'après guerre. Un temps de progrès technologique devait être dirigé par des esprits supérieurs. Seulement, cela a conduit à une impasse, cette nouvelle classe dirigeante faisant, finalement, l'inverse de ce que l'on attendait d'elle. Ce qui devait être l'ère de la rigueur scientifique a débouché sur le triomphe du "post modernisme" et de la "post vérité". Hegel avait vu juste. Surtout, cette élite n'a pas compris ce qui était attendu d'elle. Au lieu de gérer la société dans l'intérêt collectif, elle a considéré qu'elle devait sa position à ses mérites. Et elle s'est enrichie aux dépens de ceux qu'elle aurait dû servir. D'où mécontentement.

Ce qui est apparu dernièrement est le côté pratique du changement. Ce pourrait être un "green deal" mondial. Mais, comme toujours, il n'est pas ce que l'on attendait qu'il fut. Il semble parti pour être une révolution industrielle, et pas l'avénement d'une société de hippies altermondialiste bio mimétique. Il aurait l'intérêt de ressembler à la reconstruction d'après-guerre. On peut donc espérer le retour du plein emploi, et la fin du malaise actuel. Après le règne de la raison pure, on en viendrait à celui de la raison pratique, et de l'artisan. Il aurait aussi l'intérêt de trouver un emploi à l'argent que les banques centrales ont imprimé pour stimuler une économie en panne d'innovation, et donc nous éviter une crise financière sans précédent.

Et après ? K.Lewin parle de "recongélation". Ce que je traduis par le fait que "l'on devient de vieux cons". "L'in quiétude" s'apaise, l'intellect s'endort, et on part plein pot vers le prochain changement. Va-t-on y perdre notre fragile "sagesse" ? A moins que l'on ne parvienne à changer notre façon de changer...

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