Tristan Bernard, parlant des Allemands : "on disait "on les aura", eh bien, on les a eus". Il semblerait que ce soit ce qui se passe avec le développement durable. Après en avoir beaucoup parlé, tout le monde est en train de s'y mettre. Et cela signifie de très grandes manoeuvres :
- Les Etats mettent en place des systèmes d'incitation, massive, mais aussi encouragent la formation de sortes "d'écosystèmes" d'entreprises et de chercheurs, de façon à accélérer, brutalement, l'innovation et la mise en oeuvre de procédés radicalement plus vertueux.
- Les banques contrôlent ce qu'elles financent.
- On veille, au moins le dit-on, à ce qu'il n'y ait pas de perdants, c'est à dire à accompagner ceux qui vont devoir s'adapter.
- La tendance n'est pas tant au neuf, à la technologie révolutionnaire (ce n'est pas encore le temps du biomimétisme, en particulier), qu'à l'amélioration accélérée de l'existant : il n'est pas dit que la voiture à essence ne puisse pas émettre moins de CO2, sur la durée de sa vie, que la voiture électrique, par exemple.
Mais cela ne se présente pas comme un "halte à la croissance", ou comme la victoire du hippie vivant d'herbe et d'amour. Ce sont les ingénieurs et les chimistes qui s'annoncent comme les grands gagnants du prochain changement. Et, quasiment par définition, il se pourrait bien que ce soient des spécialistes d'industries qui nous semblent aujourd'hui les moins nobles, comme la métallurgie ou le recyclage, et que l'on a laissées, en conséquence, polluer. Ce qui va aussi dire que cela va être très bon pour l'emploi. Et qu'il faudra concevoir des filières de formation permanente, se mettant continûment à jour de l'évolution des besoins pratiques et des découvertes.
Après des décennies de raison pure, entrerions dans les temps de la raison pratique ?
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