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samedi 28 mars 2020

Gabriela, girofle et cannelle

Histoire d'amour entre un gros propriétaire de bar d'origine syrienne et une irrésistible sauvageonne, sur fond de changement social.

Ilhéus, dans l'état de Bahia en 1925. L'or, là-bas, c'est le cacao. Il fait des fortunes. Des aventuriers et leurs armées de tueurs ont rasé la forêt, pour y planter des cacaoyers, et assassiné leurs opposants. Ces parvenus s'appellent les "colonels". Ils construisent de grandes maisons en ville, et imposent une morale puritaine à leurs femmes et filles, alors qu'eux mêmes courent la gueuse. Une nouvelle génération apparaît, parmi laquelle se trouvent les enfants des colonels, des étudiants. On ne parle plus que de "progrès". Les moeurs évoluent. Désormais le mari qui tue sa femme et l'amant de celle-ci n'est plus acquitté. Mais, pour autant, en politique comme ailleurs, c'est la force et l'argent qui conservent le pas sur le droit et une démocratie qui n'est qu'apparente. Brésil éternel ?

Bon livre ? Sa force est sa galerie de personnages, les colonels, leurs familles, et les "intellectuels" du cru qui s'opposent à eux, et le fils de famille, venu de Rio pour se faire un prénom, et qui va changer le pays. Mais, curieusement, tous ces gens parlent une même langue, plate. Je me demande si ce qui faisait l'intérêt du livre n'était pas, justement, comme chez Pagnol, la langue de ses personnages, et si tout n'a pas été perdu à la traduction.

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