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samedi 4 avril 2020

La délocalisation des masques

Coronavirus. Hier matin, la radio disait qu'elle avait retrouvé les masques manquants. Ils étaient fabriqués en Bretagne. L'Etat était actionnaire de l'entreprise. Puis il a vendu sa participation. L'entreprise a été achetée par un groupe américain, démontée et délocalisée. (Un article.) L'usine était rentable. Si l'on regarde ce blog, on verra qu'il est plein de ce genre d'histoires, depuis qu'il existe. Il s'en est même assez vite lassé.

Il y a eu une grande vague de délocalisations, qui n'avait souvent aucune justification financière. Elles étaient "spéculatives". Il y avait un accord général sur le fait que des entreprises délocalisées étaient "évidemment" plus performantes que des entreprises françaises. Les fonds recevaient de l'argent (des retraités !) pour procéder à ce type d'opération. Evident, puisque les salaires étrangers étaient inférieurs aux nôtres, et que le Français était, c'est bien connu, un paresseux. Bien sûr cela oubliait le savoir-faire qu'il avait fallu des décennies à accumuler (et qui justifiait un salaire élevé ?). Cela oubliait surtout l'essence de l'entrepreneuriat qui est de se réinventer sans arrêt pour être à la pointe de la demande. Mais, on ne peut pas exiger d'un financier d'être un entrepreneur.

Cela, personne ne l'a dit, surtout pas les syndicats. 

Ce virus nous rappelle que nous avons vécu des "années folles". 

(Pourquoi l'argent des retraités ? On trouvera sur ce blog une possible explication, en provenance de The Economist. Les fonds de pension n'ont pas les moyens de payer les retraites. En conséquence ils sont prêts à croire aux miracles de rendements fantastiques. C'est cela que leur promettaient les fonds d'investissement.)

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