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mercredi 1 avril 2020

Trois contes de Flaubert

Pourquoi lire Flaubert ? (Ou relire, dans mon cas.)

Trois petits contes, c'est Flaubert facile. On se cultive sans douleur. Car, Flaubert n'est-il pas un grand auteur ?

Ces trois comptes, illustrent, comme les autres oeuvres de Flaubert, des genres différents. Le premier, Un coeur simple, est l'histoire d'une servante normande, le second, La légende de Julien l'hospitalier, est un conte moyenâgeux, le dernier, Hérodias, c'est Salomé et Saint Jean Baptiste, revu.

L'histoire normande commence comme la vie d'un être humble, la force de l'histoire tenant, justement, à ce que peut avoir d'émouvant un "coeur simple", mais elle se termine, sur une autre histoire, celle d'un perroquet. Hérodias, c'est la bible, traitée à la façon, à grand spectacle, de Salammbô. Seulement, pour créer un effet dramatique, Flaubert joue sur le fait que tous ses contemporains connaissaient parfaitement l'intrigue et ses multiples protagonistes (notamment des sectes juives), ce qui ne marche plus. Quant à Julien, il ressemble à un pur exercice de style, heureusement sauvé par l'humour d'une pirouette finale.

Et le fameux style de Flaubert ? C'est sec. Les phrases sont courtes. Leur force est leur précision due à un vocabulaire technique qui m'est en grande partie incompréhensible. Cela fait penser aux exercices de l'Oulipo, et à ses listes. Gratuit et sans intérêt ? Flaubert serait-il passé à côté de la vie ?

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