On parle de re localisation. On s'attend à ce que ce soit l'inverse de la délocalisation : que ce que l'on fabrique en Chine soit fait ici. Erreur.
La re localisation consiste à renverser la logique de la standardisation mondiale, plaquée de l'extérieur. Il s'agit de partir du "local" comme source de création, de même que le sculpteur voit dans le bloc de marbre la potentialité d'une statue.
Chaque culture a son génie propre. Tout le monde sait fabriquer des voitures. Mais pas les mêmes. Les Japonais, les Allemands, les Italiens, les Américains, les Français produisent des types de voitures très différents, et complémentaires. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne le tourisme. Le tourisme d'hier, c'était l'uniformité, les hôtels identiques, le bling bling, la neige et la mer. L'inculture uniforme du parvenu à Rolex. Le tourisme de demain, ce pourrait bien être la lenteur, la cuisine familiale, les produits et les fêtes du coin, la découverte de la nature et de la culture locales. Le touriste comme anthropologue ?
On ne va donc pas produire ce que produisaient les Chinois. On va regarder quelles sont nos compétences propres et ce que l'on peut faire avec elles d'unique et original, d'enthousiasmant. Et c'est cela que l'on échangera avec d'autres produits uniques et originaux, enthousiasmants, issus d'autres cultures.
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