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vendredi 10 juillet 2020

Sartre et Camus, deux visages du néant ?

Sartre et Camus furent, en leur temps, des rock stars. Ils ont vendu un nombre colossal de livres, on se bousculait à leurs conférences, et, comme Bob Dylan, ils ont reçu le prix Nobel. Dans les années 50, le monde avait les yeux braqués sur la philosophie française. Puis la pop anglaise est devenue le phare de l'humanité.

Leur genre ? L'existentialisme. Et l'existentialisme, c'est "l'absurde". On est pris du sentiment de l'absurde lorsque l'on découvre que ce sur quoi repose notre vie est faux. Par exemple, la femme que j'aime n'est pas une femme mais un nuage d'atomes. Conséquence : angoisse existentielle.

Comment se fait-il que les frères philosophes soient devenus ennemis ? Une hypothèse est qu'il y ait deux façons de réagir à l'absurde. Plus exactement, il y en a trois. La première, la plus logique pour vous et moi, consiste à se faire sauter la cervelle. Mais, Sartre et Camus ne croyaient pas à l'absurde, à l'atome derrière la femme. Pour Sartre, il révélait qu'il y avait quelque-chose au delà de l'être, pour Camus, cette chose était à l'intérieur de nous. Nous n'avions pas vu ce qui comptait réellement pour nous. La vie est belle, le physicien, avec ses atomes, passe à côté de l'essentiel !

Alors que, pour l'homme ordinaire, l'absurde rend fou (du danger de la philosophie pour l'esprit faible), pour eux, il était, au contraire, une bonne nouvelle. Là où, à nouveau, ils se séparaient, c'était dans la conséquence de leurs croyances. Essayer de faire avec ce que l'on a (Camus) n'est pas la même chose qu'imposer le bien idéal à l'humanité (Sartre). L'un s'appelle l'empirisme, l'autre le totalitarisme.

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