Il était une fois...
En un temps oublié où la France était rurale : le début des années 70...
Histoire de Bourgogne, d'un clochard céleste, "pape des escargots", et d'un paysan touché par la grâce de la sculpture.
Et si, comme dans La plus belle histoire du monde de Kipling, les portes du temps s'étaient entrouvertes, et l'esprit des Celtes était en eux ? Et si l'Eglise n'était, elle-même, sous un voile bien mince, qu'une émanation de cet esprit, et des forces telluriques qu'il savait capter ? Et si l'on pouvait le retrouver, en cherchant bien, dans ses cathédrales ?
Ce livre a quelque-chose de la bande dessinée et de la caricature. Il est, surtout, effroyablement mal pensant. S'il était publié aujourd'hui, Henri Vincenot serait brûlé en place publique. Car c'est une critique de 68 et de ce que l'on appelle maintenant le Bobo, le gosse de riche qui dévaste la société, à la recherche de sensations fortes, l'art moderne y est tourné en ridicule, c'est férocement anti féministe, et un rien homophobe et antisémite. Mais c'est aussi terriblement écolo, bien avant l'heure. Le progrès détruit la nature, l'homme et la spiritualité. Prémonitoire ? 68, le véritable Alésia ? Victoire finale du matérialisme et de l'artificiel ? Ce que ni César, ni le christianisme n'avaient osé faire : retirer leur âme aux irréductibles Gaulois ?
Cela m'a été conseillé par un tailleur de pierres. La meilleure partie du livre, trop courte à mon goût, est celle qui parle de cathédrales et de compagnons du tour de France. Ces édifices vieillissent et l'on remplace sans cesse leurs pierres pourries. (Sont ils régulièrement remis à neuf ?) Les tailleurs de pierre vont de l'un à l'autre. Ils vivent dans la beauté, mais aussi dans un autre temps : du haut des tours des cathédrales, le monde et la nature ne sont plus les mêmes.
Ce qui fait "l'oeuvrier" est l'outil. C'est inattendu. Tout le secret de la taille, et des maîtres anciens, est là. Le tailleur de pierre fabrique ses outils. Quand il les possède, il réalise les oeuvres les plus complexes et délicates, en quelques gestes ! Dommage que l'on n'en dise pas plus, cela créerait des vocations !
Ce livre nous apprends, car c'est une necessité, que la liberté est entre nos mains.
RépondreSupprimerMains batisseuses et crétatrices, c'est par nos mains que nous serons libre, car celui qui sait faire n'a besoin que de lui même !
Le geste éduque car il est le lien entre esprit et touché, c'est par le geste que nous comprendrons mieux le monde.