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samedi 13 février 2021

Les mystères de la philosophie

J'ai découvert la philosophie par un chemin bizarre. J'associais la philosophie à ceux qui la pratiquaient dans les années 60. Si bien que je suis parvenu à passer le bac sans l'avoir étudiée. (Je n'ai pas eu une bonne note !) Alors que j'avais déjà écrit plusieurs livres, j'ai constaté un parallèle entre ce que je disais et la pensée allemande. Il m'est venu à l'esprit que cette pensée était une pensée de la "communauté", contrairement à la pensée anglo-saxonne qui est une pensée de "l'individu". L'Allemagne est la terre de la sociologie ! De là, j'en suis arrivé à l'idée que, derrière tout cela, il y avait une "proto science" : la philosophie. Elle est la rationalisation des a priori d'une culture, me suis-je dit. Nous sommes tous philosophes sans le savoir. De branche en branche, j'ai commencé à lire des travaux de philosophie. 

Ce qui ne va pas de soi. Tout d'abord, elle emploie des termes qu'elle ne définit pas. Par exemple, Aristote parle de la "vertu", mais qu'est-ce que la vertu ? Ensuite, il affirme : "la vertu s'apprend". Vraiment ? J'en suis arrivé à me demander si ce qui comptait dans la philosophie n'était pas les questions qu'elle posait, et non ses affirmations. Par exemple, la phénoménologie attire notre attention sur les biais de notre jugement. Voici qui est une question vitale. Quelle solution propose-t-elle ? La "suspension" : ne pas réagir immédiatement. Là où cela ne va plus, c'est lorsque la phénoménologie prétend nous expliquer ce qu'est la réalité. Idem pour la vertu. 

Il y a peut-être des moments, dans la vie, où l'on se demande, comme Montesquieu, si la démocratie n'est pas une question de vertu. Du coup "vertu" prend un sens. Et, alors, on peut penser à Aristote : faut-il l'apprendre ? Même si l'on répond "non", au moins cela nous aura amené à réfléchir, et il y a des chances que notre décision soit meilleure qu'elle aurait été sinon. 

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