"On pouvait penser, depuis Voltaire, que chaque génération avait besoin de son Candide. Chacune ayant ses propres façons d'enfumer ou de salir les vitres qui la séparent des saines réalités, cet entrain à les asperger d'eaux claires est un art de salubrité publique. Or, dans l'ère de progrès où nous voici engagés, dans la bousculade et la frénésie qui "accélèrent" (on nous le dit) l'Histoire où nous sommes emportés, c'est tous les ans qu'il faudrait un Candide, et, d'aventure, tous les mois ; ou, mieux encore, périodiquement, plusieurs Candide." (Maurice Genevoix)
Comment se fait-il que notre société ait, effectivement, une telle capacité au délire ? Qu'il lui faille des crises comme celles que nous vivons actuellement pour que celui-ci soit un rien ébranlé ? Nous faut-il des Candide ou, plutôt, abattre les remparts que nous avons édifiés pour nous protéger de la nature, qui nous empêchent de voir, et de nous adapter ? Sommes-nous, nous et notre éducation, devenus, trop "artificiels" ?
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