Montaigne vivait en un temps de guerre de religions et de dissolution sociale. Il raconte qu'un jour, il est attaqué et détroussé. Mais, étrangement, le chef de la bande qui l'a malmené revient vers lui et s'excuse, et lui rend ce qu'il lui a pris.
Montaigne pense que cela tient à son attitude. Le bandit a vu que Montaigne était un homme droit.
Une certaine attitude pourrait-elle "en imposer" ? Il m'est arrivé plusieurs fois de faire des choses curieuses, et de ne pas en subir les conséquences. Par exemple, pendant les "classes" de mon service militaire, j'étais incapable de suivre les ordres, que je trouvais ridicules. Parfois, c'était moi qui les donnait. Comme lors d'une marche pendant laquelle ma section s'était égarée. Le sergent, probablement fatigué, a voulu s'arrêter. J'ai refusé au motif que nous ne pourrions pas arriver avant la nuit. Il a obtempéré.
Je pourrais multiplier les exemples. A chaque fois j'étais persuadé d'avoir raison. Ce n'est, parfois, que 40 ans après, que j'ai compris ce que j'avais fait et ce qu'il aurait pu m'en coûter.
Peut-être la société a-t-elle beaucoup de mal à résister à un véritable croyant ? "On n'a pas besoin de lumière, quand on est conduit par le Ciel." dit Molière.
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