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mercredi 16 juin 2021

Chasse en meute

La faiblesse de la PME française ? Elle ne chasse pas en meute. Voilà ce que l'on me dit depuis que j'enquête sur la question.

La chasse en meute a quelque-chose de culturel. La chasse en meute italienne n'est pas la même que l'allemande, me dit-on aussi. C'est, d'ailleurs, une question qui semble beaucoup moins évidente que ce que je pensais quand j'ai découvert ce sujet. 

Prenons le cas allemand, tel que j'en ai entendu parler récemment. Quand il y a appel d'offres, une entreprise et ses sous-traitants (allemands) répondent ensemble. En France, une seule entreprise répond. Lorsqu'elle a gagné, elle fait, elle-même, des appels d'offres. D'une part il est fréquent qu'elle ne travaille pas avec des Français, d'autre part la relation qu'elle a avec eux est très différente de celle qu'ont les Allemands, puisque ces derniers ont conçu l'offre ensemble, alors que l'entreprise française impose des spécifications à ses sous-traitants. 

Ne faisons pas d'angélisme, me dit-on encore. Les relations entre Allemands ne sont pas tendres. D'ailleurs, quand on y regarde bien, tous les membres du groupe partagent le risque de l'appel d'offres, alors que, seule, la grande entreprise française le fait. Si les Allemands chassent en meute ce n'est peut être pas tant qu'ils veulent rester entre Allemands que parce qu'ils y trouvent un intérêt : leur groupe fonctionne comme ce que M.Porter appelle un "business cluster" : tout le monde apprend en même temps, et tout le monde profite de ce que l'autre a appris. C'est une sorte de cercle vertueux. Et c'est ce qui fait que ce dispositif ne peut pas être battu par une sous-traitance low cost, à la française. Car une fois qu'il est concurrentiel, il devient toujours meilleur, alors que la sous-traitance low cost ne fait que stagner. 

Le fait que cela n'a rien de culturel est démontré par ce que l'on trouve, en France, des entreprises qui ont adopté ce dispositif

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