Pascal Bruckner m'était inconnu. (Je me méfie de tout ce qui est contemporain, d'ailleurs j'ai peu de temps pour lire.) France Culture me fait comprendre que c'est un écrivain célèbre (entretiens d'A voix nue). Et, surtout, que sa pensée est en contradiction avec ce que je croyais la seule pensée autorisée. Et qu'il ne serait pas seul dans son cas. Il ferait parti d'un clan de célébrités, que je ne connais pas mieux : celui de MM.Glucksmann, BHL et Finkielkraut. Et je découvre que des gens comme Marc Ferro ou Jacques Bouveresse, autres intellectuels respectés, eux aussi, contestaient la doxa, depuis longtemps. Et ce simplement en comparant les propos de la doxa avec les faits.
Mais alors, et si cette "pensée autorisée" ou "socialement avancée" était celle d'une infime minorité ? (Même dans son camp d'intellectuels : car qui peut lire Pascal Bruckner sinon un intellectuel ?) Et si elle avait réussi à faire perdre le nord à toute la société, à commencer par nos partis politiques traditionnels, en faisant croire que nous n'avions que le choix entre elle et le FN. Et si elle était la cause de la position dominante du FN ? Et ce, peut-être pas exclusivement pour une question d'idées, mais parce qu'en ayant égaré le barreur, elle l'a fait entrer dans une zone de tempête, et que les passagers en souffrent ?
Phénomène à analyser par les sciences du changement ? Fameux effet de levier dont parle la systémique ? Une société est pilotée par des forces mystérieuses, qui se manoeuvrent sans moyens, pour peu que l'on soit bien placé ? Dans ce cas, les points névralgiques sont situés dans l'université, mais aussi, paradoxe, dans les milieux d'affaire.
En tout cas, ce qui est bien connu est la façon dont se fait le changement. Par transition de phase. La majorité découvre, soudainement, qu'elle est une majorité. Que l'opinion qu'elle croyait minoritaire est partagée par tous.
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