A l'occasion de son centième anniversaire, j'entendais Edgar Morin regretter que ses idées n'aient pas influencé l'Education nationale. Puis, quelques temps après, le ministre de l'éducation annonçait qu'il constituait un Think Tank dans lequel se trouvait Edgar Morin.
Si j'étais la mauvaise fée de l'histoire, je dirais qu'Edgar Morin n'a pas la fibre pédagogique. Mes amis, pourtant des intellos verts, s'étonnent que je parvienne à lire ses oeuvres. Effectivement, on s'y perd. Même ses synthèses sont des tissus de banalités et phénomènes savants pour conversations de salon, qui ne semblent mener nulle part. Ce qui manque, c'est une ligne directrice.
En fait, je pense qu'elle y est : c'est ce qu'il nomme "l'éros". Au départ de tout changement, il y a ce qu'Albert Hirschman appelle "a bias for hope". Quelque-chose qui vous donne "envie d'y croire".
Ce qui compte, c'est le point de départ, donc. C'est découvrir que le monde est complexe. Ce que cela signifie. Et cela provoque une sorte d'émerveillement, mêlé de crainte. Ensuite, la théorie vient naturellement.
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