Peut-être que nos révolutionnaires auraient dû s'interroger sur la résilience de la démocratie anglaise. Contrairement au nôtre, son système politique se rit des soubresauts de l'histoire. Surtout, sa chambre des députés a résisté au temps.
Et contrairement à ce qu'a semblé croire le général de Gaulle, ses chefs de gouvernement n'ont pas moins de trempe que les nôtres.
Une personne joue un rôle central dans cette démocratie : le "Chief Whip". C'est un député, qui a pour rôle de s'assurer de la cohésion de son camp. En particulier d'éviter la révolte des "back benchers".
On dit de la politique que "comme l'andouillette, elle doit sentir la merde, mais pas trop". Il semble que ce soit la recette du succès, ici. Le Chief Whip use de persuasion, mais ne doit jamais tomber dans l'intimidation. (Si j'ai bien compris, cela a été fatal au dernier Chief Whip de Boris Johnson.) Pour cela, il est critique d'être très bien informé. Cela ressortit à l'espionnage.
En fait, l'Angleterre est une démocratie parlementaire. Etre député est bien plus prestigieux qu'être fonctionnaire. Contrairement à chez nous, les étudiants les plus brillants sont formés à la pensée et à la parole. Leur carrière politique commence à l'université. Et, souvent, les professeurs et les "tuteurs" (l'enseignant qui suit un élève au cours de ses études universitaires) jouent le rôle de détecteurs de talents. Puis de mentor. (Ce qui est aussi vrai pour les espions.)
Peut-être aussi que cette résilience tient à ce que l'Angleterre est profondément inégalitaire. Les "représentants du peuple" appartiennent à une classe supérieure, fortement consanguine.
(Réflexions qu'évoque "The House" un feuilleton radiophonique que rediffuse BBC 4 extra.)
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