Milan Kundera, suite. Livre lu il y a 40 ans, et oublié. De même que le film qui en a été tiré.
Légèreté, vraiment ? Pas autant que dans les deux autres livres que j'ai commentés. Avec l'âge, Milan Kundera prend du poids ? C'est plus sombre, plus savant, plus construit, moins spontané ? Désespéré ?
Il y est toujours question de sexualité débridée, les personnages font toujours la ronde, ils ne se comprennent toujours pas, leurs décisions sont toujours aussi peu rationnelles, ils sont toujours autant dirigés par l'influence inconsciente de traumatismes venus de leur passé. La vie est toujours aussi absurde, "insoutenablement légère".
La Tchécoslovaquie est sous la botte soviétique. Pour autant, tant que l'on se tient à sa place, on n'a rien à craindre. Et, quoi qu'il arrive, on a un travail. D'ailleurs, paradoxalement, il reste un peu de lourdeur dans cette vie : un métier que l'on fait par vocation. On est mieux sans. Et la légèreté a du bon.
Malheureusement ils sont bien peu qui peuvent la soutenir. Ce livre est à charge. Une attaque contre ce qui nie la légèreté de l'être : le kitch. La faute de l'URSS, c'est le "kitch". Le "réalisme soviétique" est la négation de la réalité. Car la réalité est la complexité du monde, qui se manifeste par sa "légèreté". Le kitch est la croyance simpliste, qui ne "désespère pas Billancourt", comme aurait dit Sartre. C'est aussi la faute des USA, qui opposent à un monde contre nature, un autre monde contre nature. Le kitch est, probablement, aussi, le mal de notre temps, avec ses certitudes risibles, son moralisme étouffant et sa "cancel culture".
Et, effectivement, tout finit très mal : les personnages parviennent à se comprendre.
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