Notre discours est devenu scientifique.
L'épidémie nous a fait toucher du doigt que nous étions devenus la République des experts. Mais le phénomène est beaucoup plus ancien.
J'ai lu pas mal de textes de sciences humaines. Initialement, au temps de Malinowski, ils relataient des observations. Progressivement, ils en sont arrivés à singer les publications des sciences physiques, ou de mathématiques. On y multiplie les références, on fait appel à des sortes de théorèmes, de propriétés démontrées par tel ou tel. L'exemple type est Bourdieu.
Malheureusement, cette "science de littéraires" oublie ce qu'est la nature même de la science : faire des prévisions "falsifiables". Quand Einstein dit que la masse agit sur la lumière, il donne une équation, et elle est vérifiable.
Résultat ? Au lieu de regarder la réalité, nos dirigeants se sont laissés aller à cette abstraction. Et nous avons perdu le nord. Ce que nous découvrons aujourd'hui.
(Alternative : le rôle de la science est de nous aider à garder la tête froide ; or elle a été instrumentalisée par les "têtes chaudes" pour justifier leurs idées reçues ? Comment éviter qu'un tel phénomène se reproduise ?)
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