- En fait, depuis toujours la société française semble s’être divisée en une infinité de castes (ce que d’après certains universitaires nous devrions à nos origines indo-européennes). Les travaux de Tocqueville sur l’Ancien régime le montrent bien. Mais Michel Crozier va plus loin : pour lui, dès que le Français s’empare de quoi que ce soit, il s’en fait un royaume qu’il administre selon son « bon plaisir ». Nos castes sont à géométrie variable.
- Imaginons que les médecins se comportent ainsi : à l’obtention de leur diplôme ils oublient ce qu’on leur a enseigné et pratiquent leur métier selon leur intuition. Nous ne nous en porterions pas très bien. Mauvais exemple : la médecine est réglementée (mais j’ai rencontré des médecins, il y a quelques années, qui se plaignaient des énormes écarts entre pratiques et voulaient mettre en place des systèmes « d’assurance qualité » ).
- Tout en France obéit à cette logique, à commencer par la gestion de l’État, qui est le fait de « corps », ou l’entreprise qui s’organise spontanément en « baronnies ».
Ce que l’on reproche au « bon plaisir », ce n’est pas ce qu’il coûte de manière directe, mais ses conséquences indirectes : il plombe la performance du groupe. D'où questions sur l'avenir de la France :
- La pression internationale nous pousse-t-elle à la rationalité ? « Bon plaisir » condamné à mort ? Avatar de ce que Max Weber appelait le « désenchantement du monde » ?
- Résultat : une société basée sur une réelle spécialisation, la division des tâches des sociologues (la solidarité organique d’Émile Durkheim) ? Une spécialisation selon nos talents ?
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