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jeudi 28 août 2008

Comment faire payer le banquier ?

Monde injuste : la finance mondiale s’est comportée de manière objectivement malhonnête, or, ce sont des innocents (nous tous) qui risquons de payer, très cher, ses malversations.

Charles Wyplosz, professeur d’économie au Graduate Institute de Genève, se demande comment se tirer du dilemme qui frappe l'Amérique (et indirectement le monde) :
  • soit le contribuable renfloue les organismes financiers coupables, et les encourage à persévérer dans l’erreur.
  • Soit ils paient pour leurs crimes et nous entrainent par le fond.
Il existe des précédents : les Japonais et les Suédois ont connu des bulles. Les Suédois ont sévi, leurs banquiers ont appris la leçon. Et ils n’ont pas été victimes des subprimes. Les Japonais ont été faibles. La crise a traîné en longueur, interminablement. Les pratiques se sont détériorées.

Alors, frappons en priant pour qu’il n’y ait pas de crise? Non : entre le knout et le laisser-faire, il y a la méthode « Bagehot » (du nom d’un économiste) : la banque centrale reprend les principales banques en faillite, exproprie l’actionnariat, licencie le top management. Le contribuable subventionne l’opération, mais peut y gagner si l’affaire est redressée. Les coupables sont punis, les risques majeurs pour l’économie écartés.

Il est aussi possible que quelques sanctions exemplaires apprennent beaucoup à ceux qui ont senti passer le vent du boulet. Les romains ne décimaient-ils pas les armées qui avaient failli ? Utile apprentissage pour le survivant ?

Références :

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