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mardi 30 septembre 2008

Plan Paulson et techniques de changement

Mettre en œuvre un changement c’est concevoir un exercice d’apprentissage.

C’est terrible comme cette crise (Enthousiasme prématuré) me rappelle mon expérience du changement.
Plus exactement un type bien particulier de changement : celui qui, justement, doit être fait avant qu’une crise ne survienne. Alors qu'un doute subsiste encore sur la nécessité du changement. Si la situation se détériore, unanimité en faveur du changement. Dès qu’elle s’améliore le front explose. Les intérêts personnels se réveillent et paralysent la transformation. Il faut avoir les nerfs bien accrochés. La tentation de laisser crever cette bande d’inconscients est difficile à résister. Premier enseignement : conduire le changement, c'est naviguer au plus près de la crise.

Voici l’erreur que fait tout leader du changement, et probablement aussi celle qu’a commise la classe dirigeante américaine. Concevoir une stratégie demande très longtemps. Beaucoup de réflexion. La lumière se fait. C’est évident. Et vous pensez que l’évidence est pour tous. Pas du tout : chacun doit refaire, en accéléré certes, le chemin que vous avez parcouru.

Or, pour vouloir éviter la fameuse « résistance au changement », nous mâchons le travail de l’organisation, nous voulons qu’elle se trouve devant le fait accompli, sans qu’elle l’ait vu venir. Pas de chance, on a besoin d’elle pour mettre en œuvre les mesures qui résultent du changement. Si elle n’a pas compris leur raison d’être, elle fait n’importe quoi.
Dans le cas américain, la moitié de la chambre des représentants va être élue dans quelques semaines. Elle doit tenir compte des angoisses des électeurs.

Concevoir un changement c’est donc construire une expérience d’apprentissage pour l’organisation. Elle augmente « l’anxiété de survie », elle montre pourquoi le changement est capital pour la société. Elle diminue « l’anxiété d’apprentissage » : le changement ne demande pas de prouesses extraordinaires à l’individu. Il est dans ses cordes.
Quel exercice d’apprentissage alors ?

Ici, il s’agit de faire comprendre au peuple américain, et au reste du monde, que les bons et les mauvais, ça n’existe pas. Nous sommes tous dépendants des uns des autres. Qu’il le veuille ou non, le fermier texan a sa retraite investie en actions. Qu’il le veuille ou non, chacun a participé à la crise, ne serait-ce qu’en s’endettant outre mesure.
Transformer cette idée en un plan opérationnel dépend des caractéristiques uniques d’une culture, d’une organisation, d’une situation.

Compléments :

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