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dimanche 30 novembre 2008

Parti socialiste et faillite démocratique

La démocratie, telle que nous la pratiquons, faisait une peur bleue à quelques-uns des plus grands esprits de notre temps. Hegel et Tocqueville en tête.

Pourquoi ? Parce qu’elle se prête à toutes les malversations et notamment à la domination de la minorité par la majorité. Or, la minorité peut avoir raison. Ou la majorité peut être sous influence. Surtout, dans le cas ou une « nation » est faite de multiples communautés hostiles, pourquoi donner le pouvoir à celle qui est la plus nombreuse ? Bien des guerres qui ravagent la planète viennent de là.

Mais il y a plus subtile. Martine Aubry, apparemment à la tête d’une coalition hétéroclite, dont le seul dénominateur commun est la haine de Ségolène Royal ?, vainc cette dernière - qui, elle, semble représenter 50% homogènes.

Manœuvre brillante : jouer sur des divisions pour gagner le pouvoir aux dépens d’une majorité. Ce pouvoir n’est pas forcément instable : diviser pour régner est aussi vieux, et efficace, que le monde. Ni mal intentionné : Martine Aubry pense probablement mieux savoir que le Français ce qui est bon pour lui. (Nous penserions comme elle, à sa place.)

Mais a-t-on le choix ? La démocratie n’est-ce pas le vote à la majorité ? Le dernier sommet du G20 montre une autre voie.
  1. Identifier les valeurs qui sont les fondements de la communauté et les problèmes à résoudre. Ici il y a consensus.
  2. Ce qui divise est la méthode pour les résoudre. Ou, plus exactement, quelques détails de sa mise en œuvre. Or, une fois que la masse de ce qui rapproche a été dégagée (notamment l’énormité des enjeux), que ces quelques sujets de désaccord ont été repérés, ils apparaissent comparativement ridicules.
  3. Il devient facile de les régler : le sentiment d’urgence ressenti par tous amène la communauté à contraindre les quelques égoïsmes résiduels à suivre le chemin du bien collectif.
Compléments :

Autre biais du vote : qui vous élisez dépend du mode de sélection. Ce résultat déprimant a été étudié en long, en large et en travers par les économistes depuis Condorcet, et même avant. Une très simple introduction au sujet : WEISS, Robert O., Four Methods of Computing Contest Results, The National Forensic Journal, II (Spring l984), pp. 1-10. Une citation :
Arrow demonstrated that once you get beyond a simple majority decision between two alternatives, any procedure for computing social choices on the basis of data drawn from individual choices becomes exceedingly difficult to justify and invariably generate conflicts among basic values and definitions of rationality.

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