Les revenus européens de l’Ouest ont été considérablement plus élevés que ceux du reste du monde pendant la période 1500 – 1700. L’explication : un taux de mortalité particulièrement haut, donc peu de gens pour se partager beaucoup de richesses. Mécanisme :
- Trois facteurs favorables : un habitat très urbain, et des villes très insalubres (« sans in-migration les villes européennes auraient disparu avant 1850 »), guerres continuelles et commerce florissant véhiculent les épidémies très efficacement (6000 Rochelais partis faire la guerre à Mantoue apportent la peste qui tue un million de personnes). Ce d’autant mieux que jusque-là les populations européennes étaient isolées les unes des autres et donc non immunisées à leurs maux respectifs.
- Et un cercle vertueux : la peste de 1348-50 élimine entre un tiers et 50% de la population européenne, puis :
L’augmentation temporaire des revenus a changé la nature de la demande. Malgré un nombre plus grand d’enfants, les gens avaient plus que nécessaire pour la simple subsistance – les pertes de population étaient trop importantes pour être absorbées entièrement par la réponse démographique. Une partie des revenus en excès ont été dépensés en biens manufacturés. Ces biens étaient principalement produits dans les villes. Ainsi, la taille des centres urbains crût. L’augmentation des revenus généra aussi plus de commerce. Finalement, le nombre et la richesse croissante des villes augmentèrent la taille du secteur monétisé de l’économie. La richesse des cités pouvait être taxée ou saisie par les gouvernants. Les ressources disponibles pour les guerres crûrent (…) Par conséquent, au fur et à mesure que le revenu par tête augmentait, le taux de mortalité croissait.
Un cas de globalisation qui se nourrit des maux humains. Un cas général ?
Compléments
- L’étude qui est à l’origine de ce billet (à qui je dois aussi mes « cavaliers ») : Wars, plagues, and Europe’s rise to riches.
- Cette étude complète un précédent billet (Pourquoi la Révolution industrielle ?) en examinant la période qui la précède.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire