Le groupe de presse de Rupert Murdoch va faire payer ses informations sur Internet. Newscorp killed the blogging star dit que la presse va suivre son exemple et que le lecteur, étant attaché à Internet plutôt qu’à tel ou tel journal, se verra offrir une sorte d’accès payant à Internet (presse) via des agrégateurs.
Mais ce modèle économique n’est-il pas trop primitif pour marcher ? La vie est toujours plus élégante que cela. Réflexions en vrac :
- Serais-je intéressé par un agrégateur ? Mon information est tirée d’un petit nombre de sources auxquelles je suis abonné, parce qu’il est désagréable de lire à l’écran, et que lire un journal organise le temps que je passe à m’informer. Le reste vient de blogs d’universitaires plus ou moins indépendants (fonctionnement de type open source). L’intérêt que je trouve à un accès à des articles Internet est le lien html. Mon blog me sert d’aide mémoire : quand je veux retrouver un article, je passe par les liens de mes billets.
- Un système d’agrégateurs aura-t-il le même effet pour la presse anglaise que pour la presse d’autres nations ? J’ai déjà accès à des bases de données de journaux, mais uniquement en anglais. Rentabilité d'un agrégateur français ? D’ailleurs un agrégateur peut-il intéresser autre chose qu’un segment de lecteurs « spécialisés » ?
- N’y a-t-il pas des usages qui se sont installés, qui ont force de loi, et qui veulent que beaucoup de choses soient gratuites sur Internet, en particulier l’information ?
- Internet presse payant peut-il être rentable ? Ne va-t-on pas voir une disparition de l’activité Internet des journaux, les derniers à proposer un contenu gratuit (type Huffington post) récoltant un lectorat monstre, et des bloggers « bénévoles » de top niveau voulant que leurs idées frappent le plus grand nombre, au moment où la diminution de l’offre conduira à une augmentation des prix de la publicité en ligne ? Ne va-t-on pas voir l’émergence d’une sorte « d’open source » de l'information (cf. Wikipedia, particulièrement efficace dans sa version anglaise) ? La bonne presse gratuite et d’opinion libre, contre la mauvaise presse payante et manipulée, du grand capital ?
- Je continue à croire que la « valeur » créée par Internet est siphonnée par le contenant : mécaniquement nous ne pouvons pas dépenser plus sur contenant + contenu que nous le faisons. Si j’ai raison, il faut que le contenant trouve un moyen de subventionner le contenu.
- Hadopi bis, Hadopi ter.
- La nouvelle lubie de M. Murdoch : faire payer la presse en ligne complète la discussion : les sites qui arrivent à faire payer leur contenu sont spécialisés (marché de professionnels) ; les chaînes de télé continueront à diffuser gratuitement leurs informations sur Internet (notamment la BBC).
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