Si je comprends bien, paradoxalement, alors que l’économie a besoin que le système financier lui prête de l’argent pour repartir et sortir de la crise, ce même système financier a l’air d’avoir des capitaux dont il ne sait pas quoi faire, et qu'il emploie en spéculations. (Le dynamisme des marchés boursiers est trompeur et Face à l'euro, le dollar est à son plus bas niveau depuis un an, en raison de l'apaisement de la crise financière.)
Par ailleurs il semblerait que la Chine achète de l’or en lieu et place de ses bons du trésor, et que l’Amérique continue à importer plus que de raison. (La parité euro/dollar au dessus de 1,46.)
Je me suis toujours demandé pourquoi, dans les crises, il y avait des embellies, qui n’amélioraient rien, alors que les fondamentaux étaient mauvais. Si ce qui se passe actuellement est significatif, il se pourrait que cela vienne de la combinaison des aspects bénéfiques des mesures de sauvetage et de pratiques qui ne se sont pas réformées.
Cela ressemble à un changement mal contrôlé : il libère des forces qui peuvent avoir des effets dévastateurs (mon exemple ordinaire est celui des révolutions).
(à suivre.)
Compléments :
- The world economy is tracking or doing worse than during the Great Depression (September 2009 update). Les économistes Barry Eichengreen et Kevin H. O’Rourke continuent à dire que la crise actuelle se compare défavorablement à celle de 29, y compris en Allemagne (!). Les chiffres sont éloquents, mais les années 30 ont donné un spectacle de la misère, que l’on n’a pas en 2009. Qu’en penser ? Que la souffrance sociale est moins liée aujourd’hui à l’état de l’économie qu’elle l’était en 29 ? Que nous avons construit des mécanismes de solidarité relativement efficaces, et qu’ils n’ont pas été totalement démantelés par le mouvement ultralibéral récent ? Que c’est d’ailleurs pour cela que les réformes ne sont pas plus vigoureuses ?... Bref, comme le sous-entendent Eichengreen et O'Rourke ça pourrait merdouiller encore fort longtemps.
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