Rediffusion d’une interview de Teddy Goldsmith, qui est mort récemment, et que je découvre. Il semble avoir pensé que pour éviter la destruction de la terre, il fallait en revenir à des modes de vie primitifs. Réflexions suscitées par ses paroles :
- J’ai d’abord pensé à la segmentation dont parle Comment convaincre ?. Il représente le segment qui est convaincu que tout ce que fait l’homme est mauvais. Pour ma part, je représente celui qui croit que la situation est mal partie, mais qu’il y a un espoir. Plus exactement, il me semble qu’on ne peut pas changer le cours des choses aussi radicalement qu’il le désirait ; mais on peut l’infléchir, dans une direction qui nous évite les plus grosses déconvenues. (C’est l’enseignement n°1 de mon expérience.)
- Comme il le dit, la notion de « progrès », l’idée que l’histoire n’est qu’amélioration permanente, est douteuse. On gagne et on perd, et on perd souvent beaucoup. Un exemple : le succès planétaire du modèle du boutiquier, qu’a modélisé Adam Smith, qui a terrassé les cultures les plus admirables (la chinoise ou celle de la Princesse de Clèves, par exemple), et essoré la planète. Comme l’a dit Jay Gould, et comme le démontre chaque jour la politique, ce n’est pas toujours le plus sophistiqué que la sélection naturelle récompense. L’être simple qui a une grosse motivation, et qui est (ou parce qu’il est) peu gêné par une pensée complexe, a un avantage concurrentiel certain. On n’est pas loin de ce que pensaient Hitler et les Darwinistes sociaux de la bulle Internet : de temps à autre, le frustre et rustique, plein de vie, balaie la culture la plus raffinée.
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