La télévision me fait voir des films pour lesquels
je n’aurais pas été prêt à payer. Lara
Croft pour commencer. Ce film ressemble à un jeu vidéo. Les acteurs
semblent presque artificiels. Le plus surprenant, peut-être, est à quel point leurs
sentiments sont peu modernes. Lara Croft vit une histoire d’amour platonique. La libération
des sexes n’a apparemment pas changé notre vision de l’amour idéal… Quant à Bones, il paraît l’archétype de la
série américaine. Un thème central : la gloire de la science américaine,
un laboratoire suréquipé ; une leçon de morale se nourrissant des
histoires personnelles des héros ; et des Américains qui me semblent très
américains, comme ceux que j’ai vus récemment à Detroit. Et Finalement un James Bond Sean Conery. Cette fois-ci,
ce sont probablement les fantasmes de l’Anglais d’après guerre qui y sont à
l’œuvre (d’ailleurs, pour se représenter il a choisi un Ecossais). Aucune femme
ne résiste à l’Anglais, qui est aimé de tous les peuples, dont il a une vision
caricaturale. Il livre une guerre de titans à l’URSS.
En lisant Hot, Flat
and Crowded (un ouvrage sur la non durabilité de notre développement), j’en
suis arrivé à me demander si nous ne vivions pas une lutte des civilisations. L’auteur
du livre explique que c’est la consommation immodérée de pétrole par l’Amérique qui enrichit les dictatures (Iran, Arabie
Saoudite…) et leur permet de ne pas se réformer. Sans cela, les forces de la
globalisation les contraindraient à la démocratie et à un meilleur emploi des
talents individuels. Le monde idéal est celui de la concurrence et de l’innovation.
Et si ces pays défendaient une culture à laquelle ils tiennent ? Et si,
justement, pour cela, ils prenaient les USA à leur propre jeu : leur consommation
ostentatoire ?
Mais c’est un jeu dangereux. Il semble que l’URSS soit
parvenue à se maintenir quelques années grâce aux revenus de son pétrole. Devenue
trop dépendante de ces revenus, elle a été abattue par une crise. La crise
renforce le capitalisme, comme le disait, il y a quelques temps, The
Economist ?
Les Chinois,
apparemment, bataillent plus subtilement que les Russes. J’ai entraperçu une
émission (Arte) qui parlait de l’embargo qu’ils ont fait sur les terres rares. Celles-ci sont
essentielles à la performance de notre électronique. Eh bien cette tactique a
fait plier les Japonais : incapables de trouver un substitut à ces terres rares,
ils ont dû sous-traiter certaines étapes de leur production en Chine. Ils en
deviennent de plus en plus dépendants. Ces Japonais seraient-ils des
losers ?
Toutes les analyses que je lis sur la pauvreté donnent un rôle critique à la femme.
Dès qu’elle sera
éduquée, et qu’elle travaillera, le taux de natalité baissera et les pauvres
s’enrichiront. Mais, la femme anglo-saxonne riche ne travaille pas ! Et si
la libération de la femme avait une autre signification que son
bien-être ? Et si son « égalité » était une condition nécessaire
du passage à l’économie de marché ? La féministe serait-elle l’idiot utile
du capitalisme ?
C’est pourquoi j’en suis arrivé à m’intéresser à Pussy Riot. Ce groupe est un
spécialiste de la provocation, et il ne connaît pas la subtilité. La
provocation qui lui vaut des ennuis consistait à intervenir dans un culte
orthodoxe pour contrefaire une prière et demander la chute du Président de la
République russe. D’après Wikipedia, la société russe approuve, massivement, la
condamnation de Pussy Riot. Qu’aurions-nous fait, si un événement similaire avait eu lieu en
France ? me suis-je interrogé. J’ai découvert avec surprise que, jusqu’en
2000, une insulte au Président de la République menait à la prison (1 an).
Quant à la profanation de tombe, elle peut coûter 5 ans de prison. (Les
profanateurs sont effectivement sévèrement punis.)
L’Occident est outré : la liberté de parole est
entravée. Mais l’Occident est-il vertueux ? Et l’affaire Julian Assange ? L’Angleterre
menace de s’en prendre à une ambassade, semble-t-il. Je croyais l’immunité
diplomatique sacrée… L’URSS a-t-elle eu recours a de tels procédés, durant la
guerre froide ?
Hypocrisie massive anglo-saxonne ? Le
sociologue James March a trouvé d'élégantes explications à ce phénomène. Pour
ma part, il me semble que les Anglo-saxons utilisent la raison pour imposer ce
qu’ils croient juste, et qui se trouve servir leurs intérêts. C’est la
technique des sophistes. Mais c’est surtout une technique totalitaire :
elle nie une autre pensée que la sienne.
La presse, cette semaine, est pleine de cette hypocrisie. Le
Financial Times, par exemple, explique que Facebook
utilise une subtilité juridique pour payer une acquisition avec ses actions, à
leur prix actuel (la moitié de ce qu’il était à l’époque de la dite acquisition).
Un autre article du Financial Times parle d’un des premiers investissements de
Mitt Romney, chez Bain Capital. Il
s’agissait d’une petite compagnie d’aviation. Pour empêcher la constitution
d’un syndicat, les investisseurs ont eu recours à des mesures d’intimidation,
en violant la loi. (Pour lesquelles ils ont été condamnés par la justice.)
Un autre article, du Monde cette fois, parle d’un coin d’Amérique. Depuis qu’il n’a
plus de scierie, son petit peuple est au chômage. Nestlé voulait mettre en
bouteille son eau, très pure, mais il a été défait par quelques écologistes,
des riches. Les pauvres, qui auraient aimé les emplois de Nestlé, n’avaient pas
les moyens de se faire entendre. Et, à côté de tous ces gens, il y a d’immenses
fortunes, qui vivent en vase clos, et utilisent quelques servants locaux.
Est-il dans notre intérêt qu’un tel modèle de société
triomphe ? Ne serait-il pas grand temps que nous nous penchions sur notre
avenir ? Je reviens sur cette idée plus bas.
Il n’y a pas que l’Anglo-saxon qui soit perfide. A coups de
citations, Michel Onfray s’est engagé dans une démolition du couple Sartre / Beauvoir, les Bonnie and Clyde
de la
philosophie. Apparemment , ils voulaient la célébrité et ils
étaient prêts à tout lui sacrifier, à commencer par la rigueur
intellectuelle.
Mais doit-on juger une œuvre à la vie de son auteur ? Sartre
a dit « L’important, ce n’est pas ce
que l’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait
de nous. » Si sa vie est un contrexemple de sa déclaration, il me
semble qu’elle donne une solution à nos difficultés du moment. La société nous
fait souffrir en nous prescrivant des orientations contradictoires (cf. Lara
Croft plus haut). Pour sortir de là, une seule issue, selon moi : se projeter dans l’avenir,
c’est-à-dire, se demander ce que nous avons envie d’être. L’existence précède l’essence, selon ce même Sartre. Il faut
créer son identité, à partir de l'inné et de l'acquis, et des circonstances du moment. C’est l’idée même du concept de résilience : notre capacité à nous réinventer. Le billet de Dominique Delmas et du
paraplégique en est une illustration, parfaite.
Un article de Psychology today va dans ce sens. Il traite du
stress. Le stress peut être bon ou
mauvais. La différence ? L’impression de subir ou non son sort.
Quant à ma propre projection, elle est peut-être plus proche
du comportement de Jean-Paul Sartre que de ses paroles. Je me laisse aller à
l’esprit du temps. Un éditeur m’a reproché de ne pas parler de la version
française (qu’il a publiée) d’un livre que j’ai commenté. Il n’a pas compris
que je ne suis pas un service public.
Selon la théorie de l’économiste Mancur
Olson, l’individu laissé à son intérêt peut faire un peu de bien collectif,
dont pourront profiter quelques parasites. Mais ce ne sera pas parfait. Par
exemple, le propriétaire d’une usine construira une route pour
l’approvisionner, qu’utiliseront gratuitement ses riverains. Cependant, elle
sera peu pratique et peu sûre. Pour réaliser l’intérêt général, au moindre coût
pour chacun, il faut un acteur qui représente l'intérêt collectif. C’est ça un service public.
Pour finir, Oscar Wilde (cf. mon dernier billet), « C’est par
un changement constant, et par ce changement seul (que le critique = l’homme
digne de ce nom) trouvera son unité véritable. Il ne consentira pas à être
l’esclave de ses propres opinions. » Une phrase qui a des choses à
dire sur ces réflexions, et sur le changement ?
Pour le stress T. JENSSEN explique dans "la solution intérieure" que le stress aiguë est utile car schématiquement il protège des situations à risque grâce à notre cerveau reptilien.
RépondreSupprimerEn revanche, le stress chronique serait destructeur, il produit des surcroît d'hormone notamment le Cortisol par les surrénales. Hormone qui fait vieillir prématurément et abaisse les défenses immunitaires.
La méditation serait un des moyens pour gérer ce stress chronique.
bonjour j'ai une télé comme s'elle si mai jai un problème avec mainte ment limage de la télé fai tou vairte mai je ne c pas comment je peu fai pour la re métre normal
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