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dimanche 14 octobre 2012

Les rentiers bloquent la croissance


The Economist a décidé que les inégalités sont allées trop loin. Elles sont stériles : rentes et reproduction des élites. Pire. Les forts détournent les flux financiers de leur destination légitime. Plus de croissance possible. Que faire ? Attaquer rentes et monopoles ; orienter les dépenses gouvernementales vers les pauvres et les jeunes ; pour alimenter l’Etat, rediriger les impôts vers ce auquel on ne peut échapper (succession, propriété), et supprimer les avantages pour riches (déductions, sous-imposition des gains du capital). Les Chaebols coréens sont peut-être un exemple de tels monopoles qui confisquent les ressources productives de leur pays. Ses prochains gouvernants pourraient vouloir leur faire la peau. Le FMI trouve aussi que la rigueur est contre-productive. 1% de rigueur pourrait coûter jusqu’à 1,7% de croissance. Il faut être « plus lent, plus juste, et plus malin ». En particulier tirer parti des faibles taux des emprunts d’Etat, augmenter les impôts plutôt que réduire les dépenses, aider à trouver un emploi plutôt que subventionner les chômeurs… Ce retournement serait-il dû au calvaire grec ? Il commence à inspirer la compassion : efforts méritoires, finalement. Bien que désespérés à long terme. L’Europe va-t-elle venir à son secours ?
Des idées pour la croissance ? Les grandes villes. « L’innovation de nos jours demande une foule de plus en plus grande d’experts, si possible travaillant dans le même garage. » L’Europe en manque, parce qu’elle n’a pas su abattre ses frontières. Autre idée : les réseaux. Le principe néolibéral de l’individu omniscient paraît enterré. On parle maintenant « d’effet réseau ». Les gouvernements devraient s’en préoccuper. En particulier parce que s’il y a des poches de chômage, c’est probablement qu’elles sont « en dehors des bons réseaux ». (Serait-ce le cas de Pôle emploi ?) A ce sujet, pourquoi le néolibéralisme a-t-il émergé ? Il a été porté par les think-tanks, les journalistes, les politiciens, et l’humeur contestataire des années 70, court-circuitant la science et l’université.
Renouvellements politiques du moment. La stratégie de B.Obama ? Montrer que les idées de son concurrent sont encore plus ringardes que les siennes. Quant à l’Iran, il serait touché par une inflation galopante. Cela va-t-il être fatal à M. Rafsanjani ? Les réformistes pourraient-ils revenir en grâce ?
Curieuse armée allemande, pour finir. On y a l’obligation de désobéir et de clamer ses opinions. Ce qui m’a rappelé une remarque d’une amie allemande : le premier souci de l’école allemande est d’apprendre l’esprit critique. Aurait-elle des choses à nous apprendre ?

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