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mercredi 20 mars 2013

Voyage à l’Olympe

Je me demande si ma vie récente n’est pas une expérience grecque. Certains philosophes pensaient la conception d’idées comme un voyage à l’Olympe, suivi d’un retour parmi les hommes, afin de leur expliquer ce que l’on avait vu chez les dieux. J’ai eu un parcours de ce type. Il y a un peu plus d’une décennie, j’ai écrit les idées qui résultaient de mon expérience. Qu’ai-je trouvé en revenant de l’Olympe ? D’abord des universitaires. Ils m’ont reconnu immédiatement comme l’un des leurs. Ce qui était flatteur. Mais ils n’avaient pas envie de redescendre parmi les mortels. J’ai continué mon chemin. Où en suis-je ?

J’ai découvert, en rencontrant des journalistes, que mes idées ne passaient pas. Pourquoi ne suis-je pas compris ? me suis-je demandé. Trois pistes possibles :
  1. Changement a une connotation sulfureuse. C’était le cri de guerre que lançaient les forces du marché à la société qu’elles voulaient réformer. « Changez ou périssez : tout ce qui n’est pas production est paresse. »
  2. Le Français voit la vie comme un rapport de forces, et le changement comme un conflit. Il y a des bons et des mauvais. Et ces derniers doivent disparaître.
  3. Le changement des forces du marché ou du Français se fait lors d’un Grand soir. Apocalypse.
Arriverais-je à faire passer mon idée qu’il n’y a ni bons ni mauvais, mais des êtres complexes, et respectables ? Que le changement est une question de technique, pas de miracle ? Que tout le monde peut y trouver son compte ?

Qu’aurait fait le Grec dans ces conditions ? Il aurait appliqué ses idées. Et, comme Socrate, aurait eu une fin qui les aurait illustrées. C’est là où s’arrête la comparaison.

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