Ces trente dernières années ont été marquées par deux
innovations. Internet et la « supply chain ». La supply chain a
conduit aux délocalisations. Elles permettaient de remplacer des salaires
(relativement) élevés par des salaires plus bas. Internet
a eu le même effet. Il a facilité la création d’une nouvelle classe de
travailleurs précaires. Résultat ? Les entreprises ont échangé leurs
machines pour de la main d’œuvre, mal payée.
Quel est l’intérêt de cette analyse ? Ce phénomène ressemble à celui qui a été décrit pour le Japon dans les années 90. Le miracle
japonais tenait à la mobilisation de plus en plus de personnes. Il s’est arrêté
net, faute de combattants. (KRUGMAN, Paul, The Return of Depression Economics,
Princeton 1999.) En pire. Il y a appauvrissement de la population, et, peut-être, destruction de la capacité créative, désormais inemployée. Or, le moteur de la croissance est l’innovation et le gain de
productivité. Les dernières décennies n’ont-ils pas cassé ce moteur ?
Ceux qui disent « halte à la croissance »
doivent-ils s’en réjouir ? Je n’en suis pas sûr. Ce changement, ni préparé ni voulu, ne va-t-il pas avoir des effets désastreux ?
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