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lundi 15 septembre 2014

Kant et Onfray

« Agis seulement d'après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle. » dit Kant. Idiot répond Michel Onfray. Imaginons que pendant la guerre, un Juif vienne chez vous. Puis qu'arrive la Gestapo. Avez-vous un Juif chez-vous ? Comme vous aimez la vérité, vous répondez oui. Kant n'a plus qu'à se rhabiller.

D'autres auraient trouvé insupportable la délation, et auraient constaté que Kant leur donnait raison. En fait, Kant donne raison à tout le monde. Il nous dit d'être en règle avec notre conscience. Ce qui élimine peut-être l'hypocrisie, mais pas grand chose d'autre. En particulier que certains trouvent bien de commettre un génocide et d'autres non.

Onfray me semble aussi avoir loupé une subtilité. Nul n'est forcé de répondre par oui ou non à une question... On peut aussi répondre par l'indécidable. Paul Watzlawick raconte l'histoire de Freud qui veut quitter l'Allemagne. Le pouvoir nazi lui demande, en échange de son accord, d'écrire quelque-chose de gentil sur lui. Sur quoi, Freud invente l'équivalent du "like" de facebook. Cela satisfait ses interlocuteurs, mais ça ne trompe personne d'autre. (Que l'humour juif soit un humour de l'absurde serait-il l'effet de la sélection naturelle ?) 

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