La France ne me semble pas sortir grandie de ce livre. Elle
me paraît même donner une image très inquiétante d’elle-même. Curieusement, la
laïcité « doit permettre un vivre
ensemble pacifié », alors qu’elle va être l’objet de conflits
permanents. Ce qui différencie étrangement notre pays d’autres nations. Car la
laïcité n’est pas propre à la France. Mais ailleurs elle n’a pas fait autant de
bruit.
Son histoire est celle de l’affrontement de deux minorités hystériques,
sœurs ennemies totalitaires ?, les « deux France ». Mais aussi
d’une grande hypocrisie. En effet, ses principes ne s’appliquent pas aux
colonies. Tous s’accordent pour trouver la religion bien pratique pour exploiter
les « sujets » de la République.
Le conflit semblait finalement s’apaiser. Mais 68 le ranime. De manière inattendue la laïcité que l'on croyait installée, va être défaite. La gauche accuse l’école de reproduire les inégalités
sociales. Mais ses méthodes pédagogiques provoquent une révolte de la droite, qui met
en cause la qualité de l’école publique. L’école privée, subventionnée, fait un retour triomphal.
Attaquée par l’individualisme et par la globalisation,
décontenancée par l’Islam, la définition moderne de la laïcité semble avant
tout le réflexe d’une société réactionnaire qui a perdu tous ses repères.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire