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lundi 18 septembre 2017

21ème siècle

Dans son livre, M.Macron dit que sa mission (au sens messianique du terme ?) est de faire entrer la France dans le 21ème siècle. Désobligeant ? Comme si la pays avait une tradition d'arriération mentale. D'ailleurs, il dit que nous avons manqué la révolution numérique.

Mais quel est ce 21ème siècle ? Où sont ses bienfaits ? Après guerre, l'Amérique nous émerveillait pas ses succès techniques et la richesse insolente de ses citoyens. Mais aujourd'hui ? La fameuse "révolution numérique" n'a produit que GAFA and co. Il a apporté peu de choses au monde. Sa principale caractéristique est une valeur de l'action qui ne s'explique que par une spéculation type 29. Quant au reste, la pensée scientifique qui tentait de guider la société a disparu, vaincue par le combat entre lobbys de toutes sortes, qui ne font que défendre intérêts et lubies par les techniques du lavage de cerveau. Nous vivons à l'heure du sophisme. Dans ce monde, tout est frelaté : l'éducation, la médecine, la science, la nourriture, la qualité de l'air, l'art, la religion... Même le riche n'a accès qu'à du médiocre. Mais il en est heureux, car il asservit l'humanité, et son talent.

Homme révolté
Ce qui a fait bouger la France, depuis peut-être qu'elle se constitue en nation, c'est une "certaine vision" du progrès, un enthousiasme pour l'avenir de l'humanité. C'est l'épuisement de cette vision, à mon avis, qui produit le blues du pays. Lui dire que s'il ne veut pas entrer dans le 21ème, c'est parce qu'il est trop bête pour en voir les beautés, me semble un hors sujet magistral.

Alors, nous ne pouvons que crever ? Je crois qu'il y a une vision qui serait digne de nous. M.Macron n'a pas totalement tort. Parce qu'elle est horrifiée par le spectacle du monde, la France, a construit une ligne Maginot. Du coup, elle a pris tous les coups, sans être capable d'en rendre aucun. A une époque où la règle du jeu est l'égoïsme et le parasitisme qui en est la conséquence, elle s'est laissée dépecer. La première révolution à faire, selon l'expression de M.Macron, c'est de se libérer de ces chaînes. Alors, il ne s'agira pas d'accepter le monde, mais de le faire changer. Pour quoi ? Comme le dit Camus, c'est en se colletant à la réalité que naîtra le projet de changement. Et cette fois-ci il y aura un changement, digne de nous : car il s'agit de faire sortir cette vision sans de Gaulle, Macron ou autre messie. Notre vocation nationale de descendants culturels de Gaulois, c'est le refus des chefs, c'est de penser par nous mêmes, en libertaires parvenant à une vision commune par confrontation de points de vue opposés. Nous ne sommes pas des révolutionnaires, mais des révoltés.

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