Pages

vendredi 31 août 2018

Le talent de M.Trump ?

Il y a quelque chose d'étrange chez M.Trump. C'est un (faux ?) milliardaire, pourtant la classe des déclassés s'identifie à lui.

Par beaucoup d'aspects, M.Macron lui ressemble. Et pourtant il ne suscite nulle part la sympathie. En revanche s'il irrite, il ne provoque pas de rejet violent.

Cela a-t-il une importance ? Il n'y a que les hommes politiques qui aient besoin d'être aimés. L'électeur est utilitariste. Du moins, c'est ce qu'il me semble.

Vacances, artefact culturel ?

Pour moi, un entrepreneur est un homme qui se consacre nuit et jour à son entreprise. Eh bien ce n'est pas comme cela que l'entrepreneur français voit les choses. Pour lui, les vacances, bien longues, sont sacrées. C'est ce que j'ai constaté, il y a une quinzaine d'années, en travaillant avec deux jeunes entrepreneurs. Phénomène que j'ai retrouvé ensuite. Il est d'autant plus curieux que de grands patrons, qui sont les premiers à critiquer la paresse de l'employé, sont aussi les premiers à faire ce qu'ils lui reprochent.

Que les vacances aient quelque-chose de culturel se vérifie aussi en observant les pratiques étrangères. Un des deux jeunes entrepreneurs, ci-dessus, était libanais. Lui ne prenait pas de vacances. Ou plutôt il en prenait pour éviter un drame familial. Mais il était extrêmement malheureux en vacances, et cherchait tous les moyens de s'évader de sa famille, française. (Quinze ans après, il n'a pas changé.)

jeudi 30 août 2018

Les vacances de M.Hulot

M.Hulot part du gouvernement. On ne l'écoutait pas. Il m'a fait penser à de Gaulle. Qu'il a subi de frustrations quand il était en Angleterre ! Il n'était rien, d'ailleurs. Général de brigade à titre provisoire, secrétaire d'Etat, il s'était bombardé voix de la France. Or Roosevelt, maître du monde, voulait administrer la France comme l'Allemagne, avec un homme à sa main. Mais de Gaulle a tenu. Et il a imposé ses vues à Roosevelt, à Churchill et au reste du monde.

Le talent de M.Hulot, ce sont les émissions de télé. Et s'il faisait une émission sur de Gaulle ? Son exemple inspirerait peut-être une personne qui a le talent de changer le monde ?

Changement à la russe

Qu'est-ce qui s'est passé en 1917 ? La Russie était peuplée de paysans orthodoxes. Les Révolutionnaires ont voulu qu'ils soient des ouvriers athées. Du jour au lendemain. Pour cela, ils ont eu recours à la terreur. (Entendu dans une émission sur Soljenitsyne.)

Le romantisme des récits épiques nous fait oublier que les grands changements ont pour origine une idée toute simple.

Combien de milliards de morts faudra-t-il pour que l'on comprenne que le changement ne se fait pas en un claquement de doigts ?

mercredi 29 août 2018

Maria Casarès, le Camus acceptable ?

On entend beaucoup parler des lettres de Maria Casarès et d'Albert Camus. Il n'y a pas eu de grande célébration du centenaire de Camus. Ses amours semblent plus populaires que lui.

Albert Camus était un homme de la classe moyenne. Et ses valeurs sont suspectes ? Il a quelque-chose de sulfureux ? Mais peut-être pas ses sentiments. Surtout parce qu'ils ne devaient pas être révélés ?

La peste

Quand j'étais adolescent, mon père m'a envoyé La peste, de Camus. Je passais mes vacances avec mes grands parents, et il n'y avait pas de librairie à côté de chez nous. Si bien que, mais je ne me souviens plus très bien, mon père devait m'envoyer quelques livres de temps à autres.

Dans les années 50, il vivait en province et, la libraire, à la réception du "Mythe de Sisyphe", qu'il avait commandé, lui avait dit "la mite est arrivée". Ce qui me fait penser qu'il devait suivre les publications de Camus de près. Mon père avait dû se reconnaître dans l'oeuvre de Camus. Au temps de la querelle de Camus et de Sartre, il avait dû choisir son camp.

Mais il ne parlait jamais de ses opinions, et ne m'imposait rien. Je soupçonne, quarante ans après, que, s'il m'a expédié ce livre, c'est qu'il pensait qu'il était important pour la formation de mes idées.

Mais, on est toujours trahi par les siens ? Je n'ai pas aimé La peste. Et je n'aime toujours pas la plupart des livres de Camus, pour la même raison. Il était trop simple et trop didactique. Ce qui me plaît chez Camus, c'est "L'homme révolté" ou certains passages de "Noces". C'est lorsque la passion déborde le calcul. Camus disait qu'il était un "artiste". Ce n'était pas le cas, à mon avis. L'artiste dit une forme de vérité, selon moi. Une vérité qui vient de l'intérieur, et qui n'a subi aucune censure. Un cri. Le plus étrange, peut-être, est que cette vérité doit traverser et dominer toute la contrainte des conventions, de l'art ou de la science, pour s'exprimer. A moins que ce ne soit ce combat qui ne lui soit nécessaire ? De même que l'homme projeté sous l'eau a le désir fou de remonter à la surface ?

De l'art, ultime, de l'influence ? (Une des rubriques les plus fournies de ce blog.) Si je me suis mis à m'intéresser à Camus, quarante ans après, c'est peut-être du fait de l'influence de mon père. Ne rien imposer, mais, pour autant, laisser entendre ce que l'on trouve bien. Et faire confiance au temps, et à ses enfants ?

mardi 28 août 2018

Une journée d'Ivan Denissovitch

Une journée d'Ivan Denissovitch est probablement le seul livre de Soljenitsyne que j'ai lu. Et cela, il y a vraiment très longtemps. Comme le Zéro et l'infini, de Koestler, c'est l'histoire d'un homme qui fait face à l'absurde. Mais qui domine cet absurde, et qui donne un sens à chaque minute de sa vie. C'est l'illustration du Sisyphe de Camus. On n'a jamais été aussi libre qu'au Goulag, ou dans les geôles de Staline, aurait certainement dit Sartre.

Dangereux Humanisme ?

L'Humanisme serait-il à l'origine d'une idée perverse qui saperait la durabilité de notre développement ? C'est ce que semblait dire Claude Lévi-Strauss, il y a déjà pas mal d'années.

Selon lui l'Humanisme de la Renaissance a fait une grave erreur en définissant l'homme comme "être pensant" et non comme "être vivant". Et en en faisant le maître de la nature. Ce qui lui donnait la permission de massacrer la nature, mais aussi les êtres humains qu'il pensait inférieurs.

lundi 27 août 2018

Soljenitsyne méconnu

L'histoire de Soljenitsyne ressemble à celle des Afghans. Les Américains pensaient que Soljenitsyne était leur ami parce qu'il était l'ennemi des Soviétiques. Mais Soljenitsyne était l'ennemi du principe commun qui faisait de l'URSS et des USA des frères ennemis.

Il en est probablement de même de Dostoïevsky. Au fond, on ne voit dans une oeuvre que ce qui nous arrange. On est incapable de percevoir l'identité réelle d'un homme. Aime et fais ce que tu veux...

(Réflexion qui vient de : Avoir raison avec Soljenitsyne, de France Culture.)

Je me défais

"Je me défais" disait Michel Onfray. Plus il étudie, plus il découvre que ce qu'il croyait était faux.

C'est aussi ce que je pense. Notamment en écrivant ce blog. Mais, j'ai l'impression que cela aurait pu ne pas arriver. J'aurais pu demeurer un légume. J'ai longtemps était convaincu de mon impuissance. Curieusement, c'est dans cette période que j'ai acquis mon expérience du changement. Seulement, c'était un changement local. Et je ne comprenais pas que je faisais bouger les choses. Mais il y a eu la crise de la quarantaine. Un curieux enchaînement de circonstances a fait que j'ai écrit un livre. Puis, reste de mes études, je me suis demandé si d'autres n'avaient pas travaillé sur mon sujet. Et, petit à petit j'ai tiré le fil des travaux plus ou moins scientifiques. Dans le même mouvement, j'en suis arrivé à chercher des exemples d'application du changement. C'est en partie l'explication de ce blog. En examinant tout cela, j'ai compris que ce que je croyais était gravement faux. Nous subissons un efficace lavage de cerveau. Il s'explique probablement en partie par l'intérêt général, et en partie par l'intérêt particulier. Et il est revendiqué haut et fort, depuis toujours.

dimanche 26 août 2018

L'Europe : la Bérézina de M.Macron ?

M.Mélenchon en appelle au peuple. Mettons une "raclée" à M.Macron aux européennes.

Cela révèle l'image que M.Mélenchon a de nous : le garnement qui fait des niches à l'autorité. C'est une image répandue à l'étranger.

Que va-t-il se passer ? Le Français va-t-il sanctionner les grands airs de M.Macron ? Mais, cela ne serait-il pas suicidaire ? Car, dans un monde qui se régionalise, l'Europe prend une importance décisive pour notre prospérité. Or, elle est aux prises avec des nations qui n'ont pas notre intérêt en tête. Qu'il s'agisse de l'Allemagne hégémonique ou de l'assemblage hétéroclite de populisme et d'autoritarisme qui apparaît au sud et à l'est. La France sera-t-elle représentée par des partis dont le seul programme est de donner une leçon d'humilité à notre président ?

Art de l'écriture

Conséquence inattendue de m'être mis à écrire des livres : il a fallu que j'apprenne à écrire.

Je ne sais toujours pas écrire. Mais j'ai compris que l'on ne me comprenait pas. Il m'a fallu beaucoup de temps pour cela.

Qu'est-ce qui bloque ? En premier ce qui nous est enseigné à l'école. On nous dit d'être léger et elliptique. En particulier, de ne pas répéter un mot. Voilà qui ne passe pas. Le lecteur moderne a besoin de phrases courtes et les plus explicites, et répétitives, possibles. Toute la littérature classique, que l'on nous donne en modèle, est incompréhensible.

Un problème peut-être encore plus sérieux est celui de "l'autorité". On m'a enseigné que les savants, les philosophes, les artistes... avaient une "autorité". Non seulement leur parole valait démonstration, mais on était supposé les connaître. Il suffisait donc de les citer, sans aller plus loin, de crainte d'être impoli. En fait, aujourd'hui, la seule autorité qui tienne est celle du lecteur. Il se méfie de toute parole d'autorité, qui ne soit pas la sienne. (Car la parole d'autorité a été utilisée pour le manipuler ?) Il se méfie aussi des sous-entendus et des propos un peu négatifs. De peur que ce ne soit une critique voilée ? Tout ce qu'il ne comprend pas est une menace ?

On en arrive donc à la littérature journalistique anglo-saxonne. Il faut un texte aussi simple que possible, qui accroche le lecteur par ce qui l'intéresse, et qui fasse cheminer sa réflexion sans lui demander trop d'effort, mais sans profiter de son manque d'entraînement intellectuel pour lui faire avaler une couleuvre, ou, plutôt, en se méfiant de ce que ce manque d'entraînement peut lui faire croire à tort qu'on lui a fait avaler une couleuvre.

Chemin faisant, j'ai fait une découverte. Quasiment rien ne motive nos contemporains. Ils se plaignent, certes. Mais c'est uniquement pour alimenter une conversation entre amis. Au fond, nous sommes heureux.

samedi 25 août 2018

Trump va-t-il tomber ?

Cela ressemble à un film américain. C'est une lutte à mort. Des hommes déterminés, prêts à tout, déterrent des dossiers, pour faire tomber M.Trump. Il répond du tac au tac. Trump, prochain Nixon ?

Peut-être. Tout arrive aux USA. Mais M.Clinton a résisté à pire. Et ce que vit M.Trump est dans le droit fil du reste de son existence. Il y a peu de temps on louait le "hacker", celui qui fait changer la société en se jouant de la légalité. Toute la culture américaine est dans ce terme. Les opposants de M.Trump sont, comme lui, des hackers.

Ce qui nous surprend, cependant, c'est qu'il se soit engagé dans un bras de fer avec sa propre administration. Imaginerait-on un général s'en prendre à ses troupes ? En fait, là aussi, c'est peut-être une histoire culturelle. Le législateur américain de 1787 avait pour souci absolu d'empêcher que l'Etat fédéral n'abuse de son pouvoir. Il avait en horreur le modèle européen. Sa première mesure a été d'empêcher des abus par des barrières structurelles (l'Etat fédéral a peu de pouvoir et beaucoup de contre-pouvoirs). Par principe, l'Américain pense que l'Etat fédéral, c'est le mal !

Si l'on adopte ces lunettes culturelles, une autre façon de voir les choses émerge. Celle peut-être de beaucoup d'Américains. M.Trump c'est Mr Smith au Sénat. C'est l'homme du peuple, plein de bon sens, qui affronte une aristocratie pervertie, décadente et fausse. Autrement dit, l'Europe.

Turing gagne la seconde guerre mondiale ?

Turing aurait raccourci la seconde guerre mondiale de deux ans. Il y serait parvenu en trouvant un moyen de décoder le système de cryptage allemand. Emission de France Culture. Cedric Villani parle de Turing.

L'émission raconte une autre histoire. Tout a commencé avec un délateur allemand qui vend, avant guerre, les plans de la machine de codage allemande à un espion Français. Celui-ci ne trouve d'intérêt ni chez les Français, ni chez les Anglais. Alors il donne les plans aux Polonais. Eux ont une grande anxiété de survie. Pris entre les Soviétiques et les Nazis, ils savent leurs jours comptés. Ils créent la première machine à décoder les massages allemands. A la veille de l'invasion de la Pologne, leurs travaux sont transmis aux Anglais et aux Français. Puis les services de contre espionnage anglais montent un centre dédié au décryptage, qui emploie jusqu'à dix mille personnes. Une véritable entreprise. Turing, qui y travaille, contribue à améliorer la machine polonaise. Mais ce n'est qu'une partie émergée de l'iceberg. Car il faut aussi capter les messages et transmettre leur signification. D'où l'organisation industrielle du lieu. Par ailleurs, il est peuplé de beaux esprits. Un interviewé parle de Turing comme d'une personne brillante "parmi deux cents".

La morale de cette histoire est peut-être que MM.Turing et Villani sont des gens remarquables, mais que l'individu n'est pas grand chose sans le travail des sans-grades, qu'ils soient citoyens ou historiens.

vendredi 24 août 2018

L'homme peut-il changer ?

Il y a quelque chose de commun entre les oppositions politiques françaises et américaines : elles essaient d'éliminer le président en place en montrant à quel point il est affreux.

Mais tout le monde le sait. Mais l'électeur estime que ce n'est pas un problème. Le problème c'est l'opposant. Pourquoi celui-ci ne s'en rend-il pas compte ? S'il le faisait, il pourrait certainement gagner facilement le pouvoir.

Ce n'est pas une question propre à l'homme politique. Qu'est-ce qui nous empêche de changer ? Probablement de multiples forces. La pression sociale, d'abord. Comment dire différemment des siens ? Et comment vivre, avoir une carrière, sans eux ? Mais aussi peut-on renier son passé ? Faute de pouvoir affronter la difficulté, on l'ignore. Et on se donne l'illusion d'agir, en cherchant la paille dans l'oeil du voisin ?

Pensée sauvage

La pensée scientifique ne serait qu'une forme de pensée, aurait pensé Claude Levi-Strauss. La "pensée sauvage" est la forme de pensée qui est le fondement de toute pensée. En quelque sorte, elle est à l'opposé de la pensée scientifique, qui est individuelle, "orientée résultat" et bâtie sur des abstractions invisibles, et pourtant supposées absolues et plus réelles que la réalité tangible. La pensée sauvage est inconsciente, collective, pratique et empirique, relative. Sa préoccupation est principalement d'organiser l'expérience de manière à ce qu'elle soit utile. Son mode opératoire est, surtout, la classification. Elle se préoccupe de rendre le monde cohérent. Le mythe joue un rôle important. Il n'a pas de sens absolu, comme nous le croyons. Il n'y a pas de "mythe d'Oedipe", par exemple. Il est un bricolage que l'on adapte à une réalité du moment à des fins utilitaires, de mise en cohérence.

Voilà ce que j'ai entendu, et qui mériterait d'être approfondi.

(Freud donne peut-être un exemple de pensée sauvage individualiste : il a raconté un mythe d'Oedipe qui lui permettait d'illustrer, voire de donner une légitimité à, sa théorie.
Paradoxe : Claude Levi-Strauss est l'apôtre du structuralisme, qui est, justement, l'illustration de la pensée scientifique : la recherche de l'abstraction, absolue, qui explique le tangible.)

jeudi 23 août 2018

Intelligence orientale ?

Il y a quelque chose de surprenant dans l'intelligence artificielle. La précédente mode, dans les années 80, avait été lancée par le Japon. C'était la "cinquième génération" (d'ordinateurs). La mode actuelle est portée par la Chine.

Or les circonstances sont étrangement similaires. La croissance japonaise, comme la croissance chinoise après une envolée de plusieurs décennies, arrivait en bout de course. Cette croissance n'était pas poussée par l'innovation. Les Japonais, comme les Chinois, faisaient mieux et moins cher. On parlait alors beaucoup du manque de créativité japonais. La cinquième génération semblait un moyen de déclencher cette créativité.

D'où une idée saugrenue : et si les Orientaux cherchaient dans l'IA ce qui fait la particularité de l'intelligence occidentale, ce qui la fait réussir dans l'ère de l'économie ?

Droit de l'enfant ?

Charles Juliet disait qu'il avait été abandonné par sa mère à un mois. (Le temps des écrivains, France Culture, le 10 août dernier.) Il lui avait fallu une vie pour s'en remettre, et pourtant il a bénéficié d'une famille d'adoption aimante. Quid de l'adoption, justement ? me suis-je demandé. Et des pratiques des nobles, qui faisaient élever leurs enfants par des nourrisses ? Un traumatisme initial peut-il déterminer une vie, ou est-il noyé dans une multitude d'autres faits, qui finissent par lui donner le sens inverse de celui que notre raison simpliste lui prête ? Et être séparé de sa mère est-il un traumatisme ?...

Je me suis alors souvenu de Boris Cyrulnik. Il semble aller dans le sens de Charles Juliet. Effectivement, un choc initial n'est pas fatal. L'homme a plein de branches auxquelles se rattraper, ensuite. Mais cela laisse une fragilité, "congénitale".

Sur ce, j'ai entendu Maurice Godelier, discutant de Claude Levi-Strauss, recommander que les psychologues s'intéressent à l'anthropologie. En effet, les structures sociales, en particulier celles qui concernent les enfants, ne sont pas sans conséquences sur l'homme. Lui aussi semblait approuver Charles Juliet. Notre société aurait-elle une faiblesse du côté des droits de l'enfant ?

mercredi 22 août 2018

Désespérance de vie

L'espérance de vie, dans les pays développés, tendrait à ne plus progresser, voire à régresser. Pourquoi ?

Pas d'explication claire. Aux USA, qui seraient particulièrement touchés, ce serait, en quelques sortes, le "phénomène Trump". Les conditions de vie d'une partie de la population se sont dégradées.

En Europe, on accuserait une épidémie de grippe. (Article du Monde.)

Peut-être, tout simplement, la médecine atteint-elle ses limites ? J'écoutais une discussion de deux experts, qui disaient qu'une des mesures de développement d'un pays est l'espérance de vie, une fois un cancer détecté. Cette espérance stagne. Mais les cancers sont détectés de plus en plus tôt. J'en ai déduit, à tort ?, que c'était la détection qui tuait. Autrement dit la médecine. Il n'est pas très sain, peut-être, que la santé soit devenue un business, dont le moteur est la maladie.

Dzéta de Riemann

La fonction dzéta de Riemman est la somme des inverses des puissances des nombres entiers. Riemman a conjecturé que la partie réelle de ses zéros "non triviaux" est égale à un demi. La recherche, infructueuse, d'une preuve à conduit à des avancées considérables en mathématiques. Qu'arriverait-il s'il avait eu raison ? Une meilleure approximation de la répartition des nombres premiers que celle que l'on connaît...

La question que ceci pose est : y a-t-il une utilité à ces efforts ? Les mathématiques sont-elles entrées dans une phase de rendements décroissants ? Il faut de plus en plus d'efforts pour obtenir de moins en moins de résultats ?

Le mathématicien G.H. Hardy désirait que ses travaux n'aient aucune application. (De peur qu'ils servent à faire le mal.) Et si les mathématiques devenaient une activité d'esthètes ?

mardi 21 août 2018

Vie éternelle

Y aurait-il un lien ? Au moment où l'espérance de vie recule, pas mal d'Américains croient que l'avenir apportera l'immortalité. 

Jusqu'ici je n'avais pas compris leur raisonnement. Il est simple. Une fois un corps fatigué, on déplace sa tête sur un autre corps. Cela peut se continuer indéfiniment. L'Américain pense que le corps est une machine, dont on peut remplacer les pièces. Probablement, aussi, qu'il y a, au dessus, une âme incorruptible. 

Le plus surprenant est que cette pensée, d'une stupidité effrayante, est celle des grands patrons de la Silicon Valley et que je l'ai trouvée dans un des grands journaux intellectuels. Cela en dit long sur la culture des USA ? (Et sur la représentativité de M.Trump ?)

Néo chloïque

Les anthropologues parlent "d'artefact". C'est ce que produit la société. Ce n'est pas uniquement des poteries ou des biens matériels. C'est aussi des pratiques collectives.

Je crois que l'entretien de la pelouse en est une. Mes parents appartenaient probablement à "la première génération de la pelouse" (le néo chloïque ? de khloé, gazon en grec). Elle devait représenter pour eux quelque chose du paradis terrestre. Le résultat, péniblement acquis, d'une vie de labeur. Sa justification. Ils l'arrosaient avec amour. Ce qui coûtait cher. Elle était toujours verte.

Je n'arrose pas ma pelouse. Cela m'évite de la tondre trop souvent. La canicule l'a jaunie. Je jette un coup d'oeil aux pelouses que je rencontre : elles sont comme la mienne. L'arrosage était un rite au temps de la génération précédente. Ce n'est plus le cas. D'autres usages l'ont remplacé.

lundi 20 août 2018

Gentleman

On disait à Alan Turing qu'il n'avait rien à faire dans une Public school, s'il continuait à ne s'intéresser qu'aux sciences. Elles avaient pour vocation de former des gentlemen, pas des scientifiques.

Cela est-il aussi ridicule qu'il y paraît ? La traduction moderne de "gentleman" serait probablement "honnête homme", ou "homme bien". Un homme qui a une conscience. Une spécialisation excessive fait perdre l'équilibre qui est nécessaire à la pensée. Peut-être serait-il bon que l'Education nationale se demande comment éduquer des gentlemen ?

(L'origine de gentil est "gens" romain, quelque-chose comme la famille. "Gentilis" propre à la famille, à la race. Initialement gentil devait vouloir dire "noble", peut-être au sens "être humain". Les non nobles, sans famille, ne comptant probablement pas. Ce n'est qu'ensuite que gentil est devenu un qualificatif.)

Dédoublement

Nous sommes malheureux parce que nous ne correspondons pas à l'idéal social, ou parce que notre corps se détraque. Et pourtant avoir des défauts est un atout dans notre société. Si nous parvenions à nous considérer de l'extérieur et à profiter de nos caractéristiques, nous atteindrions facilement nos objectifs. Je pense que c'est ce que dit Alain dans Propos sur le bonheur. C'est aussi la façon dont Christophe André traite les phobies.

L'exercice ne va pas de soi. Probablement, il n'est pas totalement vain de s'entêter dans l'erreur. On parvient à progresser.  L'inconscient fait mûrir le réel, et le prépare à l'usage de la raison. Mais, il y a des moments où cela devient impossible. Il faut alors envisager de sortir de soi. Au passage, il faut parvenir à comprendre ce que l'on cherche à faire. C'est peut-être ce mécanisme compliqué qui est celui de la raison ?

dimanche 19 août 2018

L'autoritaire Trump

M.Trump figure parmi les portraits des dirigeants autoritaires modernes, de l'Institut Montaigne.

D'après cet article, M.Trump et sa force semblent le fruit de deux choses : une classe moyenne qui a beaucoup souffert des événements mais aussi des politiques gouvernementales, et un discours exclusivement moralisateur, qui ne se préoccupe pas des réalités. Les réactions qu'il suscite chez ses opposants ne font que renforcer l'impression de mépris que ressent une partie de l'électorat américain.

Test de Turing

Une machine sera "intelligente" le jour où on ne saura pas distinguer entre ses réponses et celles d'un être humain. C'est le Test de Turing. On pense, généralement, que c'est la solution définitive à la question de l'intelligence de la machine. Si l'on creuse un peu, on découvre qu'il y a eu beaucoup de travaux sur le sujet, et que tous ont conclu que c'était un mauvais test. (Wikipedia.) Ce test devrait être une curiosité, alors qu'il est demeuré dans notre esprit comme une vérité.

Dans les années 50, me semble-t-il, on a demandé à une audience de juger si le son qu'elle entendait venait d'un électrophone ou d'un orchestre (qui étaient cachés par un rideau). L'un a été confondu avec l'autre. Il est facile de tromper l'homme.

Pourquoi conçoit-on des tests aussi ridicules ? Pourquoi, en ce qui concerne l'intelligence, ne pas juger la machine sur sa capacité à résoudre les grandes questions auxquelles l'homme se confronte. Par exemple, comme éliminer le chômage, éviter les crises ou un développement non durable ?

samedi 18 août 2018

Si tu ne fais pas tes devoirs, j'appelle Donald Trump ?

M.Trump va-t-il ruiner la Turquie ? Doit-on courir au secours de la Turquie, comme le fait M.Poutine ? Mais, M.Erdogan n'est guère recommandable. Il a mis des milliers de personnes en prison, sans motif bien sérieux. Ce que fait M.Trump, à sa manière, c'est ce que nous aurions dû faire, à la nôtre ?

Ce que révèle M.Trump, c'est l'esprit de Munich. L'Occident a de beaux principes, mais il ne les applique pas. Aux USA, par exemple, la gauche se définit comme le défenseur du perdant. Or, la classe moyenne a été la perdante des dernières décennies, jusque dans sa santé et son espérance de vie, mais la gauche n'a rien fait pour elle. De même, les économistes disent depuis une décennie que la simple logique veut que des pays, comme l'Allemagne et la Chine, ne puissent pas mettre le reste du monde en déficit. Qu'avons-nous fait ?

Et si M.Trump exploitait notre hypocrisie ? Et s'il était notre mauvaise conscience ?

Effets imprévus des réformes de l'Etat

A une époque j'ai fait des missions dans le BTP. J'ai été surpris de constater à quel point ce secteur, et ses plus grandes entreprises, dépendait de la commande publique.

Le secteur public essaie de se réformer depuis des années. Cela produit souvent une élimination de la sous-traitance. J'ai aussi remarqué que certains cabinets de conseil travaillent gratuitement pour l'Etat.  Si la tendance se généralise, ce qui serait un moyen de se réformer sans licencier, l'entreprise va devoir se sevrer de son lien à l'Etat. La réforme qu'elle appelait de ses voeux risque de lui coûter cher. Et le carnet d'adresses du haut fonctionnaire ne va plus être une raison, pour le secteur privé, de l'embaucher.

vendredi 17 août 2018

Post libéralisme

Et si M.Trump était la figure du post libéralisme ? Le libéralisme, c'était des intellectuels qui veulent faire le bien. Les post libéraux veulent aussi faire le bien. Mais ce ne sont pas des intellectuels. Ce sont des esprits simples, frères ennemis des premiers. Les totalitaires du monde se tiennent par la main. Il suffit qu'un surgisse, pour que, par réaction, les autres apparaissent. Vers une globalisation des Mollahs ?

Ou, l'humanité dira-t-elle, comme Camus, "je me révolte, donc nous sommes" ?

Phénomène

Il est impossible de dessiner une frontière étanche entre ce qui est féminin et ce qui est masculin. Il y a des êtres humains qui sont entre les deux.

D'une manière générale, aucun des concepts que nous manipulons n'a de vérité absolue. Homme, vie, pluie... cela nous semble évident, mais aucune définition ne peut les cerner parfaitement. Et pourtant, si l'on manipule correctement cette illusion (en particulier en évitant de la prendre pour un absolu), il se passe quelque-chose...

jeudi 16 août 2018

L'esprit de l'Amérique

M.Trump révèle peut-être que l'Amérique obéit à une logique qui ne nous est pas familière. Les élections qui se préparent montrent qu'entre lui et son opposition, c'est la guerre. Les électeurs républicains votent pour les candidats qui soutiennent ses valeurs. Leurs opposants choisissent des gens qui les rendent fous (si vous êtes un transsexuel noir sortant de prison vous avez de grandes chances d'être choisi par les démocrates). Y en aura-t-il un pour racheter l'autre ? (Article de The Economist.)

Des deux côtés la tactique est la même. La raison ne compte pas, tout n'est que coups bas. Par exemple, les démocrates pourraient s'en prendre aux causes de l'élection de M.Trump (la déréliction de la classe moyenne), pour saper sa base, mais ils préfèrent insulter M.Trump. Ce qui est bon pour sa popularité.

Principe de raison

Le principe de notre société est peut-être bien la raison. Et cela a des conséquences imprévues.

La raison, c'est le projet des Lumières. L'esclavage, c'est croire à des idées fausses, des coutumes. La liberté, c'est savoir utiliser correctement son intellect, pour ne pas se faire piéger. Or, l'intellect s'éduque. Un des grands projets de notre République est peut-être dans ces phrases.

Maintenant, les conséquences imprévues. Dans ce modèle, c'est l'Education nationale qui décide de notre liberté. Lorsqu'un instituteur, un enseignant, un examen ou un concours décide de notre sort, il juge si nous sommes capables de penser ou non, d'être libres ou non. Lourde responsabilité...

Platon, le philosophe par excellence, déjà, croyait qu'il y avait des gens qui pouvaient penser (lui) et d'autres, le peuple, non. Pour diriger ce dernier, il fallait lui raconter des fariboles. Paradoxalement, bâtir une société sur la raison amène à traiter la majorité de ses membres comme des animaux. Et à faire que les virtuoses de la raison l'utilisent non pour la cultiver, mais pour abuser leurs contemporains. L'intellectuel est le fléau de la raison. Dans un monde de raison, plus personne n'utilise sa raison !

Ce qui produit le "populisme". Le populisme n'est pas une manifestation d'instincts animaux. Au contraire, c'est la révolte d'un peuple à qui l'on dénie la capacité de penser et qui la revendique. Mais, comme il n'a pas été formé correctement, il fait n'importe quoi.

mercredi 15 août 2018

Style Hugo

Je suis d'une génération intermédiaire. Celle de mon père avait appris à lire dans Victor Hugo. L'actuelle, celle du "roman graphique", ne doit pas le connaître, et encore moins pouvoir le comprendre. La mienne l'a entraperçu.

Victor Hugo a un style surprenant. D'abord, il écrit simplement. Ensuite, jamais le texte ne se relâche. Il n'y a pas de facilité, pas de baisse de régime. Pas de mot de trop. On retrouve dans les poèmes ce qui est dans le roman : des pages qui suivent des pages sans fléchir. Mais comment peut-on avoir une telle inspiration ? Un tension qui demeure constante parce qu'elle se réinvente à chaque phrase.

Cependant, j'ai envie de lui faire un reproche. Celui que je fais aux Allemands, notamment aux compositeurs de musique. Il y a quelque chose de trop mécanique, de trop intelligent, dans tout cela. L'art va au delà du talent. C'est une forme de délire. Peut-être.

Notre Dame de Paris

Notre Dame de Paris ressemble à Ivanhoë. Les héros n'intéressent pas l'auteur. Il leur donne la portion congrue. D'ailleurs, tout se termine mal. Pas un n'en réchappe. Les plus heureux sont certainement ceux qui meurent de mort violente. "Phoebus de Chateaupers aussi fit une fin tragique, il se maria."

Ce dont il parle, c'est, probablement, de son époque. Pour la critiquer. Avec beaucoup d'ironie. C'est aussi l'occasion de quelques moments de bravoure dramatique. De descriptions cinématographiques, de Paris au moyen-âge vu de Notre Dame, ou de l'assaut de la cathédrale par la cour des miracles, par exemple. Ce sont aussi des personnages dont aucun n'est secondaire. Tous représentent une sorte "d'idéal type" à la Max Weber. C'est, surtout, un talent surprenant. Car tout cela est écrit avec une facilité déconcertante, sans pourtant jamais de facilité. L'inattendu est à chaque page, voire à chaque paragraphe. Héritage de Shakespeare via Walter Scott, peut-être. Mais c'est aussi un précurseur des Pérec, écrivains à contrainte et autre Prévert à listes. Victor Hugo fait prendre un coup de vieux à nos littérateurs modernes.

mardi 14 août 2018

Stress Trump

On fait subir aux banques des "stress tests". On vérifie ainsi si elles seraient capables de rencontrer une crise sans s'effondrer comme un château de cartes. Voilà le procédé que M.Trump semble appliquer au monde.

Quel est le meilleur moyen de résister ? Je crois que c'est résilience et écosystème. La résilience, selon moi, est plus que sa définition ordinaire : la capacité à absorber un choc sans être détruit. C'est celle d'utiliser le choc pour se transformer, de même que le voilier utilise les tempêtes. Le système résilient a pour moteur le choc, la crise. C'est l'écosystème qui permet la résilience. Dans l'écosystème, tout le monde est unique et remplaçable. Il n'est pas remplaçable par tel ou tel, mais par le tout. Dans un écosystème, si vous avez besoin de faire repeindre votre maison, entre vos compétences propres et celles de votre réseau d'amis, vous saurez arriver à vos fins, sans dépendre d'un artisan. C'est pourquoi, dans un tel monde, l'artisan, étant en concurrence avec l'écosystème, est honnête.

L'écosystème est l'antithèse de la division des tâches, que l'on présente comme l'alpha et l'oméga de la croissance. Cependant, il ne s'oppose pas à une forme de spécialisation. Au contraire. Seulement, il exige que personne ne soit totalement spécialisé. Chacun doit être capable de se débrouiller, seul avec son réseau, dans n'importe quelle situation.

Ce qui ne tue pas renforce, disait Nietzsche. Ou Trump ?

Les lettres persanes

Montesquieu mérite-t-il sa réputation ? me suis-je demandé. Ici, Montesquieu joue les anthropologues. C'est un extraterrestre, un Persan, qui juge la haute société parisienne. C'est, certainement, avant tout, un manifeste des "lumières". L'esprit éclairé voit juste. Contrairement à celui qui est égaré par les illusions des croyances.

Montesquieu n'aime pas les dogmes religieux, qu'il tourne en ridicule. Il n'aime pas, non plus, la société française de son temps. Le parasite vit aux dépens de l'honnête homme. Les régimes du sud de l'Europe produits par le catholicisme sont viciés. Il admire les sociétés libérales, anglaises et hollandaises. Curieusement, il critique la colonisation quand elle vient du sud, mais pas lorsqu'elle est du nord.

Ce livre est une leçon. Car Montesquieu raisonne comme nous raisonnons aujourd'hui. Or, lorsqu'il sort de l'observation et se met à la prospective, par exemple lorsqu'il parle du dépeuplement de la terre, il se trompe. Comme chez Voltaire, l'art de la polémique, son talent et son esprit, se substituerait-il au raisonnement rigoureux ? Il critique, au mauvais sens du terme, sans chercher à comprendre ? C'est, probablement, la recette des guerres de religion. Montesquieu, libre penseur ?

lundi 13 août 2018

Sécurité sanitaire

Turquie, dernière victime de M.Trump ? En tout cas, il semblerait que la dévaluation de sa monnaie, liée au sanctions américaines, rende les médicaments turcs hors de prix. Ils sont massivement importés.

Aujourd'hui, 22% des médicaments remboursés, en France, sont produits chez nous. Il est curieux qu'à une époque où l'on parle tant de sécurité nationale, la question soit ignorée. (Apparemment, M.Macron l'aurait évoquée, dans un débat avec Mme Le Pen...)

Fabrique du malheureux

Mes parents ne se définissaient pas par leur emploi. L'emploi leur permettait de gagner assez pour réaliser leurs projets, qui étaient modestes et familiaux. Ils étaient contents de ce qu'ils avaient réalisé.  Ils étaient à l'image de leur génération. Puis, il y a eu un basculement. L'emploi est devenu tout. Et il y a eu relecture du passé, par le prisme de la lutte des classes. Les ouvriers, en particulier, on été considérés comme des "misérables", au sens de Victor Hugo. La société a fait de nous des mécontents.

Mystères du changement.

dimanche 12 août 2018

Guerre en Iran

M.Trump va-t-il faire la guerre à l'Iran ? (Un article de la Tribune sur le sujet.) Probabilité élevée. Mais l'Iran a peut-être trouvé le seul moyen qui puisse faire hésiter l'Amérique. Une tactique redoutable. Probablement, celle qu'a utilisée le Hezbollah contre l'armée Israëlienne. Pas loin de celle des Vietnamiens contre les Américains. Une guerre "asymétrique" qui vise à faire beaucoup de dégâts chez l'assaillant.

M.Trump est-il idiot, comme on le dit souvent ? Ou révèle-t-il les aspirations d'une partie des USA, jusque-là cachées ? C'est aussi cela la démocratie.

Prédictif et prescriptif

Maintenance prédictive. Voilà un des domaines dans lequel on attend beaucoup de l'Intelligence Artificielle.

L'IA nous dicte ce que nous devons faire. Au fond, c'est un mal de notre temps. C'est d'ailleurs un paradoxe. Nous vivons à l'heure du libéralisme, qu'il soit dérégulation économique, ou issu de 68, et pourtant jamais la société n'a été aussi puritaine. Le seul qui soit cohérent avec lui-même est le gouvernement français. Depuis l'Ancien Régime, au moins, il a toujours voulu faire notre bonheur contre notre gré.

Et si tout se monde se mettait à nous considérer comme des êtres humains, dotés d'un libre arbitre ? Alors, il passerait du prédictif au prescriptif. Il nous présenterait les raisons sur lesquelles il estime que notre décision doit s'exercer. Et si l'IA lui montrait la voie ?

samedi 11 août 2018

Passage en force

Le manifeste de M.Macron est digne d'un audit de consultant. Il me semble qu'il synthétise les thèses développées pendant des années par ceux que l'on considère comme nos meilleurs économistes.

Pourquoi, dans ces conditions, ne nous dit-il rien des raisons qui justifient ses réformes ? Peut-être cela les faciliterait-elles ? Pourquoi se limite-t-il à une communication pour midinettes ? Mais, au fond, il est fidèle à la tradition française. En France, le chef réfléchit. Puis il impose.

D'ordinaire cela provoque la résistance au changement. Ce changement toucherait-il moins de points sensibles que les précédents ?

Qui est M.Macron ?

Dans son manifeste, M.Macron dit qu'il veut faire entrer la France dans le 21ème siècle. Lui-même semble y avoir pénétré grâce à son rang de sortie à l'ENA. Il l'a propulsé, chose unique au monde, parmi les puissants de notre pays, puis chez Rothschild. C'est là qu'il a découvert les délices du capitalisme global et libéral (quelqu'un a-t-il un nom plus juste ?). Mais aussi les codes et les valeurs d'une sorte de jet set politique "cool" qui a dirigé la planète pendant longtemps ? Comment peut-on refuser un tel bonheur ? se dit-il peut-être en nous regardant. Décidément, le Français n'a pas volé sa réputation de retardé mental.

C'est une théorie.

vendredi 10 août 2018

Vous ennuyez vous suffisamment ?

La rébellion ? C'est l'ennui. Inspiré par l'éthique anglo-saxonne ? notre temps a banni l'ennui. D'ailleurs, pas besoin d'éthique : il y a l'esclavage du téléphone portable. Or, l'ennui est bon. Il n'est d'ailleurs qu'apparent. Son cerveau serait particulièrement actif lorsque l'homme s'ennuie. Il s'y passerait deux choses, au moins : interprétation de l'expérience passée et créativité. Paradoxalement, sans ennui nous sommes incapables de contrôler notre destin. Pour être libre, il faut avoir la force morale d'accepter l'ennui.

Voilà ce que dit un article de CAM (numéro 84), journal de l'Université de Cambridge. "On boredom."

Et si la condition d'un développement durable, i.e. dont l'homme reprend le contrôle, était l'ennui ?

La fin des grèves ?

L'Etat voudrait vendre sa participation dans Air France. La très faible valeur de la société serait un obstacle.

Après l'échec des grèves de la SNCF, l'Etat a-t-il décidé de mettre un terme à l'ère des syndicats ? Dans une économie dont la règle est le marché et la concurrence, le syndicalisme des entreprises publiques et para publiques représente un coût excessif ? Nouveau modèle de société ? Le conflit social allait avec l'emploi à vie. L'individu va-t-il devoir se considérer comme un entrepreneur ? Ira-t-il d'entreprise en entreprise pour acquérir un savoir-faire, puis s'établira comme indépendant ? Modèle de l'artisan ? Les entreprises deviendront-elles des coalitions de libertaires qui se feront et se déferont au gré des projets communs ? Comment se financera la recherche, dans ces conditions ?...

jeudi 9 août 2018

De l'usage des hommes politiques

Qu'il s'agisse de MM. Trump ou Macron, l'électeur sait à quoi s'en tenir sur ceux pour qui il vote. Il n'est pas motivé par l'affection, mais par l'équilibre. Il corrige les erreurs des uns par celles des autres.

Ce qu'il y a d'étrange est qu'aucun homme politique ne parvient à comprendre cette réalité que répètent pourtant les études d'opinion. L'espoir fait vivre ?

Fake science

La science dit que ce que nous considérons comme science, n'est pas la science...

La science est le domaine de la raison. Or, ce que constate la science est que la raison mène à l'absurde, à des contradictions fondamentales. Et même que ce qu'il y a de plus important pour nous est "au delà" de la raison. En cela, la science rejoint la philosophie et la religion. (Mais, en précisant que ceux qui croient savoir ce qui est au delà de la raison ont probablement tort.) Mais les contradictions ne nuisent pas à l'utilité de la science. Tant que l'on ne veut pas lui faire dire ce qu'elle ne veut pas dire, elle nous rend des services.

Or qu'entendons-nous par science ? Un savoir absolu. Voilà pourquoi la science peut-être rejetée en bloc.

mercredi 8 août 2018

Pas gais gays

Les "gays" seraient des privilégiés qui reproduiraient les préjugés qu'ils dénoncent. Voilà ce que j'ai cru comprendre d'une émission que je cite dans un précédent billet. Phénomène mondial.

Qu'augure le fait que ce type de nouvelles parvienne à surnager ?

Tatouage cancérigène ?

Tatouage dangereux ? L'UE s'inquiète. Apparemment le danger ne viendrait pas de l'effet qu'a le tatouage sur le Yakuza, mais de ce que l'on ne sait pas ce que l'on injecte sous la peau. Les tatoueur utiliserait des encres qui n'étaient pas destinées à cet usage. La seule chose qui serait sûre est que 60% de ces produits seraient identifiés comme cancérigènes. (Article.)

Des conséquences imprévues du changement ?

mardi 7 août 2018

Homosexualité numérique

Israël commençait à être mal vue de ses alliés traditionnels, du fait des traitements qu'elle inflige aux Palestiniens. Alors, elle a fait une campagne de relation publique. Pour cela elle a utilisé ses start up. Car les start up apportent avec elles l'esprit du libéralisme que l'Occident apprécie. Rien de tel qu'une Gay Pride pour faire aimer une nation. Voilà ce que disait, samedi, un journaliste spécialiste du sujet à France Culture. Du moins si je l'ai bien compris.

J'ai rapproché cela de ce qui se passe en Arabie Saoudite. On pense aussi, là-bas, que la libéralisation des moeurs est indissociable du succès de l'économie numérique. Va-t-on bientôt faire la promotion de l'homosexualité ?

Le temps des juges

Un jeune homme m'a dit, un jour : "vous êtes en position haute". J'expliquais mon expérience. Je ne connaissais pas l'expression. Mais j'ai cru comprendre qu'il estimait que j'avais une position dogmatique. J'ai pensé qu'il n'était pas poli de lui faire remarquer qu'il avait adopté l'attitude qu'il me reprochait. Et nous sommes restés bons amis.

"La position haute" est devenue notre position par défaut. Nous sommes des juges, nous détenons la vérité. Cela se voit dans notre façon de poser des questions. Elles induisent les réponses de notre interlocuteur. Par exemple, un journaliste dit : "vous croyez à la théorie du complot ?". Ce qui est désobligeant. Cela signifie d'une part que l'on "croit", donc que l'on n'a pas un esprit critique, et, d'autre part, qu'il y a quelque chose qui s'appelle "théorie du complot" et qui est sans fondements. Ce sont ses préjugés que projette le journaliste. Ce faisant, il affirme qu'il "croit dans la théorie du complot".

Les psychologues appellent cela "framing". C'est une formulation de la question qui induit la réponse qu'on lui donne. Que faire, face à un "framing" ? Analyser la question. 1) Cher Monsieur, j'essaie de ne pas "croire", mais d'avoir un esprit critique, comme tout le monde, probablement. 2) Qu'entendez-vous exactement par "théorie du complot" ?

lundi 6 août 2018

Houellebecq

Michel Houellebecq ou les mystères du succès. Je retiens d'une émission de France Culture qu'il est contre tout ce qui est dominant. Pour la classe moyenne, pas pour les marges. Contre le libéralisme et ses frères ennemis : finance déréglementée ou moeurs déréglés. Il est contre l'art moderne, et ramène poésie et roman à leurs traditions.

Son succès vient probablement de ce qu'il touche à une aspiration populaire. Mais comment a-t-il pu traverser la censure de l'élite intellectuelle ? Et si, elle aussi, avait une nostalgie des valeurs d'antan ?

Apple : début de la fin ?

La valorisation d'Apple atteint 1000 milliards de dollars. Tout cela parce que la société a augmenté énormément ses bénéfices, grâce à une énorme augmentation du prix de l'un de ses produits, l'iPhone,  qui est en passe de devenir son seul produit. Est-ce une situation saine ? Le marché est-il omniscient, comme le disaient mes professeurs de l'INSEAD ?

J'ai connu le temps où IBM était la plus grande et la plus admirée société mondiale. Pour augmenter ses bénéfices, un de ses dirigeants a décidé de mettre un terme à la politique de location de ses matériels. L'entreprise a d'abord gagné beaucoup d'argent, puis elle a connu la faillite.

dimanche 5 août 2018

Intuition

L'intuition est le propre de l'homme. La machine ne la possède pas.

La machine est un être de raison. Et la raison mène à la contradiction, à l'absurde. L'homme tient le choc face à l'absurde. Son intuition lui permet d'y remettre un ordre que comprend la raison a posteriori.

D'où vient ce curieux phénomène ? Peut-être de ce que l'ordinateur vit dans un monde clos issu du passé. Ce monde a des règles immuables. Par exemples celles du go ou des échecs. La caractéristique de la vie, c'est le changement. Rien n'y est immuable. L'homme vit dans un monde ouvert qui évolue sans cesse. Son inconscient capte ces mouvements. Sa raison les traduits en de nouvelles règles.

Intuition.

Culture homme machine

Herbert Simon parlait de "sciences de l'artificiel". Nous avons oublié que notre univers n'a rien de naturel. L'homme l'a construit. En particulier, il y a placé des machines. Ces machines lui ont permis d'exprimer des potentialités nouvelles. Il y a eu des Proust, des Bergson, des Fangio.

Cependant, il y a une contre-partie. La complexité induite par la machine déborde les compétences humaines. Cela fait longtemps, en particulier, que les avions de combat sont trop instables pour être pilotés sans l'aide d'un ordinateur. (S'il tombe en panne, le pilote est kaput, quasi instantanément.)

Nous avons besoin de la machine pour contrôler la machine. Déjà trans humains ?

samedi 4 août 2018

Le génie du bon élève

J'ai voulu aider une parente qui avait des difficultés avec les mathématiques. Curieusement, j'avais moins de mal à faire les exercices qu'à retrouver la théorie qui est derrière. C'est le bachotage. Un biais du système français. (Que l'on retrouve dans le MBA américain.)

On noie l'élève sous l'information. On pense que seuls les intelligents surnagent. Faux. Ceux qui résistent sont les esprits paresseux. Ils trouvent la faille du système. Les exercices sont tous les mêmes et obéissent à des règles qu'il est facile d'identifier.

On raconte l'histoire suivante. M.Giscard d'Estaing fut un ministre de M.Pompidou. Le premier était désagréable au second, parce que, dans les conseils des ministres, il avait toujours le dernier mot. Alors M.Pompidou a eu l'idée de le faire s'exprimer en premier. La tactique réussit : M.Giscard d'Estaing n'a rien eu d'intéressant à déclarer. Je ne sais pas si l'histoire est vraie mais, en tout cas, elle nous dit ce que produit l'enseignement : une paresse géniale.

(Phénomène que j'ai constaté avec mes étudiants : ils n'écoutent pas ce que je leur dis, investissement inutile ?, ils cherchent ce qui me fait plaisir, et déclenche le réflexe pavlovien de la bonne note.)

Les malheurs de l'homme politique

L'opposition est malheureuse. M.Macron la méprise, et il la menace de chômage. Elle résiste avec la dernière énergie.

C'est vrai que le traitement est inhumain. Il aurait dû rester réservé aux électeurs.

vendredi 3 août 2018

Fake news, une définition

Fake ne veut pas dire faux, dans le sens où l'on entend "faux" en France. Est "fake" quelque-chose qui se fait prendre pour autre chose. Mais c'est une "vraie" chose. La fake news est une nouvelle juste qui nous induit en erreur. Il faut entendre "fake" au sens du faux de "faussaire". (Un "fake Picasso", peut être meilleur qu'un "true Picasso", mais il n'a pas été peint par Picasso.)

Je soupçonne que c'est ce qu'a en tête M.Trump. Il dit à ses électeurs : ce que vous vivez n'est pas dans les journaux, donc l'information qui s'y trouve, même si elle est juste, n'est pas L'information, elle n'est pas complète. Et cette incomplétude a pour objet de servir des intérêts qui ne sont pas les vôtres.

Ce qui amène à une seconde "fake news". Les opposants à M.Trump lui disent : vous affirmez donc que nous complotons contre l'intérêt de vos électeurs ? "La théorie du complot." Or, celui qui émet des "fake news" ne le fait pas forcément à dessein (complot). Et c'est ce que permet de comprendre la vraie définition de "fake". Les fake news étant justes, celui qui les émet a toutes les chances de croire à ce qu'il dit. Que ça aille dans son intérêt ne fait que le renforcer dans ses certitudes.

En résumé, "fake news" signifie, simplement, privilégier certaines informations. Le phénomène "fake news" fausse ce que les Grecs appelaient la "dialectique". Le processus qui est celui de la justice, qui instruit un dossier à charge et à décharge. Ce processus est supposé être la condition nécessaire pour parvenir à la vérité. On a donc un "semblant" de vérité. "Fake" veut dire,  donc, dans l'expression "fake news", "semblant", et pas "faux"... La traduction que le français donne au mot lui même illustre le phénomène qu'il dénonce.

Racisme

Il y a peu de chances que ce blog survive quelques années. Mais, si c'est le cas, on me jugera certainement raciste. Lisez ce que je dis des Anglos-saxons ou des Français, par exemple.

J'écoutais une émission sur Emmanuel Berl. Il aurait été une sorte de Juif antisémite. Mais il n'aurait pas été le seul dans son cas. On trouve aussi chez Marx des déclarations qui feraient rougir les plus farouches antisémites modernes.

Et s'il y avait la critique qui condamne, sans appel, et celle qui réforme ? Et si l'on ne pouvait sortir les faits de leur contexte ? Peut-être qu'avant de juger nous ferions bien de comprendre ?

jeudi 2 août 2018

La retraite est un combat

Le travail c'est le mal, tous à la retraite, semble avoir pensé Mme Aubry. Erreur. le repos est une illusion, dangereuse. Il y a des parties du cerveau qui se racornissent. Mais d'autres restent en bon état. Si l'on parvient à les recycler, on limite les dégâts. Cela demande non seulement de les entraîner, mais de modifier sa façon d'être. Par exemple, quand on n'a plus les moyens de se souvenir de ce que l'on a fait, il faut retrouver ce que l'on aurait logiquement dû faire, si l'on avait été intelligent. Voici ce que disait un neuro scientifique. La vieillesse est dur travail sur soi, permanent.

Ces dégâts sont relatifs, d'ailleurs. Puisque plus l'homme vieillit, plus il acquiert d'expérience. Comme l'a montré M.Mitterrand, un vieux loup physiquement affaibli peut terrasser les jeunes et brillants esprits qui l'entourent. Jeunes esprits qui ont d'ailleurs mal vieilli. Retraite prise trop tôt ?

(Référence : CAM n°84, Older brains can learn new tricks, Zoe Kourtzi.)

L'IA contre l'homme ?

Dans les années 80, j'ai fait une étude sur les robots. Pourquoi étaient-ils un succès au Japon, et un échec en France ? Au Japon, le robot aidait l'homme, en France il devait le remplacer.

Le robot n'a pas remplacé l'homme. La recette gagnante a été une combinaison homme / machine. Plus l'entreprise est automatisée, plus on a besoin de l'homme pour faire des tâches, paradoxalement, idiotes. Ce qui est idiot pour l'homme est au dessus des capacités de la machine !

Et inversement. Voilà, ce qui explique pourquoi l'IA a peu de réalité pour notre vie. Les ingénieurs veulent une IA qui remplace l'homme. Ce qui ne peut réussir.

Que signifierait une IA qui aide l'homme ?

mercredi 1 août 2018

L'intelligence artificielle, c'est le vol ?

Intelligence artificielle. Qu'entendez-vous par là ? Vous avez une minute pour répondre.

Le Robert dit d'artificiel : "ce qui est fait avec art". "Le produit de l'activité humaine." Etait-ce votre réponse ?

Herbert Simon oppose science naturelle (observation de la nature et recherche des éventuelles lois de son action, avant l'intervention humaine), et science de l'artificiel (science que l'homme utilise dans la transformation qu'il apporte au monde).

Il y aurait donc l'intelligence naturelle, et l'intelligence produite par l'homme. Ce qui sous entend que l'homme peut produire de l'intelligence. Forte hypothèse.

Dans les années 80, j'ai conçu un "système expert en automatique". L'automatique, ou ingénierie du contrôle, est la science des automates, c'est à dire de "dispositifs qui fonctionnent sans intervention de l'opérateur humain". (Toujours Robert.) Ce système expert devait aider un ingénieur à concevoir le mécanisme de contrôle qui permet à l'automate de donner les résultats attendus. (Le thermostat est l'exemple type de l'automate.) J'avais fait la liste des "recettes" employées par les experts, et des conditions qui faisaient qu'elles marchaient, selon ces derniers. Le système était un arbre de décision, issu d'heuristiques. Contrairement aux réseaux neuronaux modernes, le système expliquait ses décisions.

Le paradoxe du système expert
Le système expert était alors ce que l'on entendait par Intelligence Artificielle. La meilleure définition que l'on peut en donner, je crois, est, paradoxalement, une opposition aux mathématiques. Les mathématiques procèdent par démonstration. La solution qu'elles trouvent est la meilleure qui soit. Les systèmes experts, eux, ne démontrent rien. Ils sont un pari que la combinaison du mécanisme du cerveau humain, pour ce que l'on arrive à en distinguer, et de la puissance de la machine va être plus fort que les mathématiques, et que l'intelligence humaine. Aujourd'hui l'IA signifie, essentiellement, les réseaux neuronaux. C'est une tentative de faire fonctionner un ordinateur comme le cerveau. (Avec une différence notable : pour tenter de reproduire ce qui se passe dans quelques cm3 de cerveau, il faut des ordinateurs qui couvrent la planète.) Elle obéit toujours au principe du miracle.

Mais est-ce le principe premier ? Pourquoi l'oppose-t-on aux mathématiques ? Ne sont-elles pas, encore plus que les réseaux neuronaux, le propre de l'homme ? Comme au temps des systèmes experts, l'IA ne serait rien sans l'absorption de l'expérience humaine. L'IA, seule, est impuissante. Or, le propriétaire de l'ordinateur retourne cette expérience contre celui qui l'a produite. Car il prétend rendre l'homme inutile. Et si c'était la lutte des classes qui était le principe ultime de l'IA moderne ? "L'intelligence artificielle, c'est le vol" aurait dit Proudhon ?

(Les réseaux neuronaux existaient de mon temps, mais les ordinateurs n'avaient pas la puissance nécessaire pour qu'ils sortent autre chose que des banalités.)

Affaire d'Etat

On parle actuellement "d'affaire d'Etat". Qui est l'Etat, me direz-vous ?

Ni vous, peut-être, ni moi, sûrement. Imaginons que nous nous trouvions au chômage. Que nous diraient gauche et droite, unanimes ? Adaptez-vous. Vous êtes un affreux ringard, qui n'a rien compris à la révolution numérique. Vous ne méritez pas de vivre.

Partout dans le monde, il y a des affaires qui ruinent des gens, qui tuent des populations entières... Mais ce ne sont pas des affaires d'Etat. Ces gens ne comptent pas.