En considérant le profil et le parcours professionnel d'un jeune cadre, j'ai remarqué qu'il correspondait à celui des dirigeants d'un certain type de multinationale. Il m'a répondu que j'avais sans-doute raison, qu'il était régulièrement classé "beyond expectations", mais que la première impression qu'il donnait était celle d'un "branleur".
J'ai regretté de ne pas avoir d'anthropologue avec moi. Car la notion de "branleur" définit la culture française. Nous sommes tous des branleurs.
Il y a le branleur évident. Le coq gaulois, dont se moquait César, le sans culotte, le syndicaliste braillard, le Gilet jaune. Et il y a le branleur moins évident : l'élite aristocratique ou technocratique. L'arrogance incompétente. Enfin, il y a une communication qui ne cesse de rappeler au monde que nous sommes des branleurs. Car le branleur évident et le branleur pas évident se dénoncent mutuellement et en appellent à la commisération publique.
Pour autant, le branleur n'aurait pas survécu à la sélection naturelle, s'il n'avait pas quelque talent. Comme pour les chevaux de course, handicap signifie crack. Il y a du haut potentiel dans le branleur ?