La vie d'Eric Tabarly (France Culture). 1964. Il pense faire une course qui n'intéresse personne. La transatlantique. Il la gagne. Le général de Gaulle cherche des héros. Eric Tabarly devient une célébrité du jour au lendemain. Alors, il côtoie les autres célébrités. Johnny Halliday et Sylvie Vartan, Brigitte Bardot et Alain Delon, viennent sur son bateau.
Ma toute première enfance fut le temps des célébrités. On n'en a plus le souvenir aujourd'hui. Il y avait eu une première génération, après guerre : les Aznavour, Jacques Brel, Barbara, Brassens, Cousteau, Aroun Tazieff, Paul-Emile Victor... Puis une seconde à ma naissance : Johnny, Sheila, Antoine, Françoise Hardy, etc. Et célébrité avait un sens que n'a pas "people", sauf lorsqu'il parle d'une vedette américaine : on ne voyait qu'eux, on ne parlait que d'eux, quasiment rien venant de l'étranger ne parvenait à passer. On repeignait même le sous-marin des Beatles en vert.
Ces gens ont vite disparu, ils ont vieilli prématurément. Tabarly me semblait un "has been", lorsqu'il la gagné la Transat pour la seconde fois, en 1976. En dehors de Serge Gainsbourg qui s'est adapté. 68 leur a-t-il été fatal ? Ensuite nous n'avons plus eu de célébrités.
Qu'est-ce qui expliquait leur génération spontanée ? Un reste de la France grande puissance d'avant guerre, pays qui avait fasciné le monde, et dont personne ne se doutait du déclin ? Le chant du cygne de sa culture ? La volonté d'en garder l'illusion ?...
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