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mardi 10 août 2021

L'ère de la complexité

Un médecin me disait que, concernant l'effet des vaccins, "on pourrait parler des jours". Autrement dit, on ne savait rien. 

Un des grands paradoxes de cette histoire est qu'à l'origine des "théories du complot" que j'ai étudiées, il y a des chercheurs de première dimension. Alors que, de l'autre côté, il y a essentiellement des journalistes. Et l'argumentation des chercheurs ressortit à ce qu'on a appelé un temps le "principe de précaution". 

Ce que le virus a abattu, c'est "l'idéalisme", cette croyance solidement établie chez les Grecs, et chez nos intellectuels, qu'il y a des "vérités" immanentes, que l'on (= l'intellectuel) peut connaître par la "raison". Le virus nous fait découvrir l'empirisme. On ne sait du vaccin que ce que l'on observe, et l'on n'est pas capable d'en tirer des lois justes à tous les coups. En gros, "il semblerait qu'il n'arrête pas le virus mais qu'il en atténue les effets les plus graves", autrement dit qu'il nous permette de travailler, et de consommer, ce qui est la seule chose qui compte pour nos gouvernants. Quant aux effets à long terme : il faut attendre le long terme pour les connaître. 

Ce dont on est le plus sûr, me disait d'ailleurs ce médecin, c'est que le virus a fuit d'un laboratoire chinois. Autrement dit ce qui fut le complot ultime, au début de l'épidémie !

Edgar Morin devrait être heureux : nous découvrons que le monde est "complexe". Car la complexité, c'est justement l'incapacité à comprendre, tout en pouvant agir, mais sans être jamais certain de ne pas faire d'erreur. 

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