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samedi 18 janvier 2014

Français : missionnaire ou privilégié ?

Le missionnaire et le privilégié semblent le Yin et le Yang français. C’est une idée qui a fini par émerger du livre de Pierre Rosanvallon sur L’Etat en France.

Mais le missionnaire et le privilégié n’ont-ils rien en commun ? Il me semble que l’on peut les expliquer par un individualisme comme négation de l’humanité de l’autre. Le missionnaire (pas uniquement religieux, pour Pierre Rosanvallon, c’est l’instituteur, le polytechnicien des origines ou l’énarque de l’immédiat après guerre) veut faire le monde à son image. La société pour lui est une chose qui lui doit tout. Quant au privilégié, c’est un parasite. Il se nourrit de la société. Elle n’a pas pour lui une plus grande réalité que pour le missionnaire.

Curieusement, ces notions sont indifféremment de gauche et de droite. 68 était une revendication du privilège (profiter de la vie et des autres, sans obéir à aucune contrainte), de même que le libéralisme économique. L’église catholique et la gauche collectiviste sont missionnaires. 

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