L'ère des intellectuels
Michel Winock a publié une histoire des intellectuels. C'est l'affaire Dreyfus qui en fait une force. Mais, à la fin des années 1990, ils ne semblent plus que l'ombre d'eux-mêmes. A ce moment est écrit Bobo in paradise. Notre société technique donne le pouvoir à l’éducation. L’intellectuel, sélectionné par le concours, remplace au sommet de l’Etat et de l’entreprise une classe de propriétaires formée pour exercer des responsabilités sociales (aux USA). L’intellectuel arrive au pouvoir armé de sa culture, celle de Flaubert, une culture « bohème » anti-bourgeoise. « Bobo » est donc une antinomie. Seulement, au lieu d’agir en Lénine, Staline ou Mao, il est Clinton ou Obama. Elite ultra riche, mais « contre culturelle », donc. Conséquences :
- Le composant Bohème explique qu'il ait, comme Flaubert, un amour du « marginal » et la haine du « bourgeois », le gros de la population. Mais aussi qu'il vive dans une fantasmagorie, un monde « d’idées », au sens de Platon. D’où la croyance que c'est par la manipulation des idées que l'on change la société, ce que l'on appelle post modernisme, père des Fake news.
- Le composant Bourgeois explique ce que reprochait au président Lula un de ses compagnons de route : l'abandon du combat pour l’éducation des peuples, au profit du matérialisme.
- L'intellectuel, qui était un opposant, est devenu un dirigeant. Si bien qu'il s'oppose maintenant à ceux qu'il dirige, en les considérant comme des exploiteurs !
- L’intellectuel, fruit de la 3ème République et des Lumières, s'est aligné sur l’Ancien régime (Cf. Une politique de la langue).
- Le combattant de la vérité de l'affaire Dreyfus est devenu postmoderne.