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vendredi 27 mars 2020

L'énigme du nihilisme

Les "possédés" de Dostoievski sont des nihilistes (on dit "les démons", aujourd'hui). Le nihiliste a mis le monde à feu et à sang. Or, le nihilisme pourrait avoir ressurgi... Les "votes populistes" ont amené les scientifiques à s'interroger sur ce qui les avait suscités. Ce serait le rejet de la politique menée par une "élite" dirigeante. Or, on constate aussi que, derrière un discours instrumentalisant l'écologie, le féminisme ou le rejet du colonialisme, se cache une résurgence du nihilisme.

Pourquoi cette résurgence ? Comment attrape-t-on cette maladie ?
  • Elle serait à l'origine du totalitarisme. Elle a été étudiée après guerre, notamment par Paul Watzalwick. (Albert Camus et Hannah Arendt l'ont aussi pourfendue.) Il semble que ce soit une maladie de la raison, de l'intellectuel). C'est la croyance en un "absolu". L'homme, pris au piège d'un "système", serait dans un "jeu sans fin", une sorte de folie, qui le rendrait aveugle à la réalité. 
  • Le nihilisme n'est pas nécessairement une conséquence imprévue de l'idéologie, mais est parfois revendiqué. Car, pour beaucoup, le néant est purificateur (notamment pour Heidegger ?). 
  • Dans L'homme révolté, Camus observe que le nihilisme, en créant le chaos, est du côté du fort contre le faible. Il pourrait, donc, faire le jeu d'une classe dominante. Plus récemment, on a observé que ces thèses extrêmes étaient un trait culturel qui permettait à l'élite de se reproduire (cf. étude faite par Joan C. Williams dans White Working Class). L'affaire se compliquerait donc : le nihiliste ne serait pas nihiliste, mais ferait comme s'il l'était.
Voilà qui donne le tournis ? Serions-nous dans un jeu sans fin ? Mauvaise approche de la question ?

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