Pages

jeudi 31 mai 2018

68 et la fin de l'art

L'art est mort. 68 l'a tué. C'est une intuition. Mais Tolstoï me donne une idée de démonstration.

Tostoï est un être compliqué. Sa vie est une crise existentielle. Et son personnage traverse tous ses romans, ce qui devrait les rendre illisibles. Ce qui en fait le prix, c'est la description de la société, dans ses moindres détails, et des émotions humaines. Et c'est le talent avec lequel cela est dit. Etrangement, je vois un phénomène identique dans l'oeuvre du sociologue Durkheim et d'un musicien de jazz autodidacte.

L'art est une expression de soi. Mais, elle est inefficace si elle ne séduit pas le peuple. Ce qui demande d'en comprendre intimement la sensibilité, et de lui apporter quelque chose d'unique. Ce qui est probablement effroyablement compliqué.

Il n'y a peut-être plus d'art depuis 68, parce qu'en voulant s'exprimer, sans avoir à se fatiguer, "l'artiste" m'a oublié ?

Les Cosaques

Vous rêvez de dépaysement ? Mieux que le Costa Rica ou Manille, trois mois dans un village cosaque. J'ai cru y être. Il y a le peuple, qui vit heureux dans la nature et l'instant. Et deux jeunes officiers, grands seigneurs immensément riches. L'un est le double de Tolstoï. Il est aux prises avec sa conscience. Il vit une crise existentielle. Il cherche dans sa raison une solution absolue et mathématique à la question du bonheur, universel. C'est un Bobo. Il est malheureux et on ne l'aime pas. L'autre n'a aucun complexe. Il est ce qu'il est. Il joue avec le peuple, et le peuple l'adore. Mme Clinton et Mr Trump, dirait-on peut-être aujourd'hui.

Quel talent ce Tolstoï. J'en étais écrasé, et déprimé, quoi que je n'écrive pas. Or, en lisant la notice du livre, court et alerte, j'ai vu qu'il lui avait demandé neuf ans de travail. Et que ce n'était que le hasard d'une dette de jeu qui l'avait sorti d'un mélodrame invraisemblablement compliqué, en trois volumes ! Un paradoxe qui aurait dû éclairer Tolstoï ?

mercredi 30 mai 2018

Solidarité européenne

C'est curieux ce qui se passe en Italie. Des politiciens gagnent les élections en promettant des dépenses qui s'élèvent à 150md€. Une fois au pouvoir, on découvre que cela demande une dévaluation et une sortie de l'euro. Ce qui était évident. Mais on n'en a pas parlé puisque l'Italien n'est pas pour.

Qu'arriverait-il si l'Italie tentait de sortir de l'euro ? Taille de la crise, et conséquences pour vous et moi ?

Le problème n'est pas italien. Il est lié au fait que l'on n'a pas compris ce que signifiait une monnaie commune. L'Italie est liée à l'Allemagne, comme la Corrèze à Paris. Or, à commencer par l'Allemagne, chacun n'en fait qu'à sa tête. Question : peut-on avoir prise de conscience des contraintes, mais aussi des bénéfices, de cette interdépendance sans crise ?

Changement comme création

"Ce monde qui me situe et m'engendre selon la chair, je le change ; par le choix j'inaugure de l'être en moi et hors de moi" (Paul Ricoeur).

Et si le changement créait de "l'être" ? De même que le physicien parle de "big bang", et si mes décisions créaient du totalement neuf, et inimaginable avant cette création ? Est-ce votre définition de changement ? Si P.Ricoeur a raison, peut-il exister des "prospectivistes", comme J.Attali ?...

mardi 29 mai 2018

Je ne comprends pas

Je ne comprends pas, je suis idiot, me disais-je lorsque je faisais mes études. J'ai gardé cet état d'esprit. Mais je suis le seul. Je crois que le reste de la population dit : je ne comprends pas, donc c'est idiot.

J'en suis arrivé à penser que cela venait de ce que je n'avais pas compris l'esprit de l'Education nationale. La 3ème République a voulu que l'Education nationale remplace le système de sélection d'ancien régime. C'est l'école qui nous donne une place sociale, non la naissance. Et ce en fonction de notre "mérite". Une fois diplômés, et nous le sommes tous, nous sommes des nobles d'ancien régime. Nous sommes élus, au sens religieux du terme.

Elégant sacrifice ?

"Aux vertus qu'on exige d'un domestique, votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d'être valets ?" (Baumarchais, cité par JJ. Auffret.)

Pensée éternelle, probablement. Que les cabinets de conseil en stratégie feraient bien de méditer ?

Mais n'ont-ils pas trouvé une parade : "la destruction créatrice" ? Le maître détruit, pour provoquer la création, suscitée par l'instinct de survie de la société mise en danger par le comportement du maître. Le maître sacrifie son âme au salut de ses domestiques ?

lundi 28 mai 2018

Droit de l'enfant

La constitution irlandaise affirmait que le droit de l'enfant était égal à celui de sa mère, disait-on récemment lorsque les Irlandais ont décidé d'étendre le droit à l'avortement. Implicitement, cela signifiait que, maintenant, le droit est fonction de l'âge.

J'entendais aussi, chez des amis, qu'un fils de trois ans devait voir un psychanalyste. La raison en est la dispute de ses parents. Et, probablement, le fait qu'ils ont une idée arrêtée de ce que doit être son bonheur. Une idée dans laquelle il n'y a de la place que pour un seul parent. Et aucune question sur le besoin réel de l'enfant.

Et si, à défaut de lui reconnaître des droits, l'on s'interrogeait sur ce qu'il lui faut pour se développer correctement ?

L'art d'enseigner

En 96/97 j'ai fait une étude traitant de la formation du vendeur de PC, pour HP. Les PC se ressemblant, le dit vendeur était un peu perdu. J'en avais conclu qu'il fallait "vendre au vendeur" et "apprendre à apprendre". Ce qui signifiait qu'il fallait expliquer au vendeur les deux ou trois arguments importants qui allaient plaire au marché et, pour les cas compliqués, qu'il fallait lui montrer où trouver l'information dont il avait besoin pour bâtir une proposition. (L'étude avait été validée par, probablement, un des premiers sondages par Internet, international. Avec le résultat un peu inattendu qu'il montrait fort peu de différences entre les nations.)

Je me demande s'il n'y a pas là la recette de la formation qui réussit. Il faut intriguer l'élève, et lui montrer comment mener sa propre enquête ?

dimanche 27 mai 2018

Espion numérique

Les assistants numériques nous enregistrent. Même lorsque nous ne le leur avons pas demandé. (Article du MIT.) Bien sûr, ils comptent bien employer cette information.

Il se trouve que je me demandais comment la Chine pouvait espionner le gouvernement français. Afin de le faire chanter, en menaçant de nous révéler celles de ses décisions qui ont eu des conséquences malheureuses. Eh bien, ce n'est pas compliqué. C'est le progrès.

Phénoménologie du changement

La Colombie pourrait élire un parti "anti-système", dit-on ? Mais pourquoi le "système" n'arrive-t-il pas à se réformer ?

Dans une émission sur l'échec en politique, un élu socialiste disait que le peuple l'interpellait violemment sur les places de marché. Le pouvoir semble donc savoir le mécontentement. Mais alors comment expliquer qu'Albion ait été prise de cours par le Brexit ? N'aurait-elle pu tenter quelque perfide manoeuvre comme avec l'Ecosse ?

Ces observations nous amènent-elles à une phénoménologie du changement ?
  1. On remplace le dogmatisme du système par celui de l'antisystème. 
  2. Et les remplacés n'apprennent toujours pas. 
  3. Ce qu'il faut, semble-t-il c'est qu'un être nouveau émerge. (La naissance est le seul vrai changement pensent pas mal de philosophes.) 
  4. Alors tout le monde le copie. D'ailleurs, on copie même lorsque ça ne marche pas : cf. la mode des start up nations.
Très scientifique, ma réflexion ? Si oui, phénoménologie de la pensée, qui serait changement ?
  • Ce que nous appelons penser ne l'est pas. Nous appliquons des principes. Nous copions. Nous sommes mécaniques. Intelligence artificielle. 
  • Penser est une enquête longue, a l'échelle d'une vie, à l'issue incertaine. Le point de départ est la constatation que je ne sais pas, et qu'aucun principe ne peut convenir. 
  • Il est possible que les circonstances fassent que l'on puisse penser partiellement. Par exemple, lorsque vous avez un mal que la médecine ne comprend pas. 

Fortunata et Jacinta

Benito Perez Galdos, plus grand auteur espagnol, après Cervantes, dit-on. Madrid dans les années 1870. A côté de Londres ou de Paris, c'est un village de province. Une société où les riches côtoient les pauvres, les uns et les autres appartenant souvent aux mêmes familles. Les hasards de la vie y font passer d'une misère à la Dickens aux sommets de la fortune, et inversement. Le livre est une succession de saynètes et de descriptions de personnages typiques. Pas de temps morts. Les plus de mille pages passent sans que l'on s'en aperçoive.

C'est le féminisme avant la lettre. Dans ce livre, il n'y a que des femmes. Les hommes y sont des êtres sans intérêt, qui ne pensent pas, qui existent à peine. Ils ne sont que par leur qualité d'enfant d'une femme ? C'est aussi un livre sur la morale chrétienne, me semble-t-il. Morale artificielle et contre nature, qui prend les anges pour des toqués ?

(Je me demande si un intérêt du roman n'était pas dans la langue de l'auteur, et s'il n'a pas été perdu dans la traduction, par ailleurs.)

samedi 26 mai 2018

Espion retourné

La Chine retourne nos espions, paraît-il. Je me suis demandé si la loi sur la protection des données était applicable, dans ce cas, et si l'Etat allait subir une amende fonction de son chiffre d'affaires.

J'ai surtout était étonné que l'on ait quelque-chose à nous voler. Elégante politesse chinoise : elle veut nous faire croire que nous sommes intéressants ?

D'ailleurs, est-ce les espions qu'il faut retourner ? Ne serait-il pas mieux, de manipuler les gouvernants d'un Etat, en ayant accès sur une base régulière et rigoureuse aux informations qu'obtient parfois le Canard Enchaîné ?

Intéressant

Est-ce que ce que tu fais est intéressant ? c'était une formule qu'employaient les polytechniciens, dans ma jeunesse. Cela me surprenait, car je n'attendais rien d'intéressant de mes études. Mais, en fait, comme eux, j'ai toujours cherché à faire un travail "intéressant". Qu'est-ce que cela signifiait ? me demandè-je maintenant.

Quelque-chose qui avait à voir avec la science ? Ce qui nous motivait était de participer au progrès. C'était un intérêt désintéressé ?

Intérêt a changé de sens. De général, il est devenu particulier. Désormais les polytechniciens ne poursuivent plus la gloire en servant la science et la patrie, ils font carrière. Et je ne suis plus de mon temps.

vendredi 25 mai 2018

GAFA et RGPD

Le GAFA semble enchanté de la RGPD, la loi sur la protection des données. Je reçois des mails de Google et autres Facebook me disant : lisez ce que l'on fait pour vous.

Mais je n'ai pas envie de lire. Google et Facebook sont un changement qui nous a été imposé. Et ce sont des produits que nous ne payons pas : pas de valeur pour moi.

Nos parents ont été émerveillés par le progrès, ce n'est plus le cas. Cela explique qu'il n'y ait plus de croissance ?

Neurosciences et Big data

Neurosciences et Big data, on en parle beaucoup, mais qu'est-ce que ça donne, concrètement ?

Un article explique peut-être ce paradoxe. On croit que la machine peut remplacer l'homme. Du coup, elle génère, à l'aveugle, des masses de données, dont on ne sait rien tirer. Ou de fausses corrélations... Il faut, au contraire, enquêter sur des questions précises. Alors, correctement appliquées, les nouvelles techniques permettent d'obtenir des résultats inaccessibles aux facultés humaines.

Espérons que l'on va finir par s'en rendre compte.

jeudi 24 mai 2018

Casse-tête numérique

"Le numérique érode les profits et la croissance des revenus, pourquoi les entreprises ne répondent-elles pas avec des stratégies agressives ?" se demandait récemment McKinsey.

Il y a probablement deux informations en une, dans cette phrase. 1) Le numérique, dont on nous parle tant et qui, de l'Arabie Saoudite à la Start up nation, est vu comme l'avenir de l'humanité, détruit plus qu'il ne crée. 2) Les entreprises ne l'utilisent pas de manière intelligente.

Dommage qu'il n'y ait que McKinsey qui le dise, et que nos gouvernants ne l'entendent pas. Si McKinsey avait raison, il n'y aurait plus d'espoir ?

Et s'il y avait une réponse dans la question ? Et si l'on se demandait comment utiliser le numérique, non pour détruire, "ubériser", mais pour faire ce que l'on ne sait pas faire ? En particulier, créer des emplois, bien payés, plutôt que de les éliminer ?

Internet : illusions perdues ?

Internet a bientôt 50 ans. (En 69 était installé le matériel qui est à l'origine du réseau, voir Wikipédia.)

Il serait intéressant de faire une histoire d'Internet. Les pionniers de son usage moderne, dans les années 80 / 90, étaient des libertaires. Ils pensaient renverser la technocratie et créer un "monde meilleur". En quelques clics, on trouvait le site d'un humble universitaire américain, qui avait consacré sa vie à la civilisation chinoise. Il vous indiquait les quelques travaux et chefs d'oeuvre qu'il fallait absolument connaître. J'ai beaucoup appris alors. Mais je n'en ai probablement pas assez profité.

Et maintenant ? Big brother et fake news. Ce qui sort de Google n'est pas le plus méritant mais le plus influent. La loi du changement social, quand on ne le contrôle pas : qui sème le vent récolte la tempête ?

(Le père d'André Gide aurait dit : de mauvaises herbes. C'est ce qui arrive à un jardin, si on ne l'entretient pas.)

mercredi 23 mai 2018

Obama homme de télé

M.Obama homme de la culture des séries télé, disait un article datant de la fin de sa présidence. Cela se confirme. Avec son épouse, il signe un contrat avec Netflix, pour produire du contenu pour cette société.

Je lisais que le seul héritage de M.Obama serait M.Trump. Toutes ses réformes ont été démontées. Son génie a été d'imposer, seul contre tous, ses idées. Mais, me semble-t-il, cela a aussi été sa perte. Pour ancrer des réformes, il faut que des gens aient intérêt à les défendre une fois que l'on est parti. Il faut se faire des alliés, se coltiner à la réalité, se salir les mains. M.Obama était probablement trop homme de lois et de décrets et pas assez homme d'action. Produire des films lui permettra peut être, en faisant passer ses idées, de produire des actions. A-t-il trouvé la place qui lui revient ?

Cézanne

Cézanne était un "raté aigri", selon ses amis, dont Zola. Comme Monet ou Delacroix, il vient d'une famille riche. Il fait des études, à une époque où c'était rare, et choisit l'art comme d'autres le droit. Mais son succès est très tardif. Peut-être parce qu'il ne fait pas grand chose pour réussir. Il poursuit un idéal. Et, souvent, il ne parvient pas à terminer une toile, ou l'achève en dix ans. Il a dû vivre longtemps de la fortune héritée de son père.

Des tromperies de l'histoire que l'on nous raconte, des mystères de la création, et du temps qu'il faut pour changer, aux goûts de la société ?

(Références : Cézanne, Hypérion, 1948, apparemment.)

mardi 22 mai 2018

Cannes

Le Festival de Cannes aurait récompensé le contenu politique des films, plus que leur valeur artistique, ai-je entendu dire.

On a toujours opposé art et raison. L'art a des raisons qui sont au delà de la raison. L'art exprime l'inexprimable. Et, lorsque la raison veut s'emparer de l'art, il n'y a plus d'art. Que de la manipulation.

Guerre d'Iran

Les USA, Israël et l'Arabie Saoudite s'unissent pour combattre l'Iran. La seule issue que l'on puisse voir à ce conflit est la guerre. Voilà ce que disait un universitaire interrogé par Soft Power de France Culture.

On oublie souvent que les USA sont un Etat religieux. Est-on parti pour une nouvelle guerre d'Irak, contre l'axe du mal ? Mais, leurs intérêts économiques ne sont jamais loin de leurs préoccupations. Quels sont-ils, dans ce cas ?

lundi 21 mai 2018

SPAM

J'ai fait une campagne de désinscription. J'étais bombardé de mails que je ne lisais pas. Je n'en pouvais plus.

Le phénomène du spam est curieux. Par exemple, je n'ai rien contre le fait que certains magasins m'envoient leurs offres, mais pas à cette cadence. Pire : non seulement Les Galeries Lafayette me bombardent, mais le Printemps aussi. Il suffit qu'il y en ait un qui s'y mette pour que tout le monde le fasse : Picard, les Echos, les anciens élèves de différentes écoles... On ne dit pas non à un, mais à tous. Paradoxalement, de ce fait, je n'ai plus l'information que j'aurais eue en d'autres temps.

Certaines innovations seraient-elles destructrices de "valeur" ? Et cela parce qu'elles ne tiennent pas compte de la nature moutonnière de la société ?

L'ère des anti systèmes

Anti systèmes : M.Berlusconi et le mouvement cinq étoiles. Mais les anti systèmes, c'est aussi MM.Trump et Macron, le Brexit, et l'Autriche.

Cela signifie peut-être que partout le peuple n'est pas content du "système". Il aimerait qu'il change. Comme Mao, il envoie ses intellectuels aux champs. Mais rien n'y fait. Le système est incapable de se remettre en cause, d'entendre. Il fait ce qu'il a toujours fait, des grèves, des manifestations, du discours indigné sur quelque noble cause qui n'a d'intérêt que pour lui... C'est ce que disait France Culture récemment, me semble-t-il : le Français n'est ni content de son gouvernement, ni de son opposition.

Et si nous devions en conclure que le système ne peut pas changer ? Et que la seule chose que nous puissions obtenir en jouant sur l'anti système, c'est le chaos. N'attendons rien d'en haut ? Le changement commence par nous ? Voilà qui est une mauvaise nouvelle.

dimanche 20 mai 2018

SNCF et Harvard Business Review

Je suis épaté par l'efficacité de la SNCF. Même aux heures creuses, les banquettes et les couloirs des wagons sont occupés. Elle doit parvenir à véhiculer autant de monde qu'avant avec trois fois moins de moyens. Même les fous furieux américains de la Harvard Business Review et du Prix de l'excellence n'ont jamais rêvé de tels gains de productivité.

Et il y a mieux. Je me suis réinstallé à l'endroit où j'ai passé mon enfance. Il y a maintenant deux fois plus de gens dans ma ville qu'alors. Or, les trains mettent 20 minutes au lieu de 15 pour arriver à Paris. Et il y en a moins. Il est donc probable que l'on ait atteint un gain de productivité de l'ordre de 6, en une trentaine d'années.

Pourquoi la SNCF est-elle en faillite ? C'est un phénomène qu'explique la systémique. Il y a certains indicateurs qu'un "système" (être vivant, groupe humain...) maintient constant. Par exemple, un entreprise est contente lorsqu'elle fait x% de marge. Elle est inquiète au dessous, mais relâche son effort au dessus. Du coup, tout ce qui est gagné quelque part, nourrit ailleurs un gaspillage.

Innovation, qualité et automobile

Vingt pour cent des voitures américaines ont été rappelées ces trois dernières années. Dans certains cas, les problèmes sont effrayants : le volant de certaines Ford pouvaient se détacher (rappel de 1,4 million de véhicules !).

Electronique d'abord. Un bug touche, immédiatement, des millions de voitures partout dans le monde. Mais aussi réduction de coûts ! Les équipes qualité auraient diminué de 1/3 à 50%. Par raison d'économie, mais aussi pour dégager des fonds nécessaires à l'innovation...

"Car recalls rise as industry becomes more high-tech", article du Financial Times.

Quel est le sens du progrès, s'il nous met, gratuitement, en danger ?

samedi 19 mai 2018

Privatiser la SNCF

"Flagship UK east coast rail line renationalised" Les Anglais parlent de nationaliser leurs transports ferroviaires. Nous voulons les privatiser.

On pourrait penser que la démonstration a été faite que la concurrence n'était pas bonne pour le train. Mais, d'un autre côté, nos réseaux ferrés publics n'ont fait que se dégrader, alors qu'ils ont très bien fonctionné, pendant longtemps. Comment expliquer ce paradoxe ?

Par l'esprit du temps ? Nos parents avaient peut-être un esprit "service public". Ce n'est plus notre cas. On ne peut pas vouloir "interdire d'interdire" et des trains qui roulent ?

Pensée critique

Lorsque Camus a traité Sartre et ses amis de "possédés", au sens de Dostoïevsky, ils l'ont mal pris. En fait, ce n'était peut-être pas une critique personnelle, mais l'exemple d'une pensée "critique" au sens des Lumières. Camus faisait une analyse d'un "fait social", au sens de Durkheim, et de son étude du suicide. Lorsque les intellectuels deviennent des possédés, cela révèle une pathologie sociale.

Le rôle du sociologue est d'identifier le système de régulation qui dysfonctionne, et d'expliquer comment le régler. C'est aussi ce qu'a tenté de faire Proudhon.

Camus a-t-il été un sociologue efficace ? Il semble avoir envisagé une transformation de la société par le bas. Critique opérante ? Ou principalement désobligeante ?

vendredi 18 mai 2018

Richard Feynman

 Richard Feynman. Il appartenait à un petit groupe de physiciens de nouvelle génération. C'est parce qu'ils pensaient différemment de leurs prédécesseurs qu'ils ont eu des idées nouvelles. Et, parmi eux, la gloire semble être allée à ceux qui étaient les plus expansifs, comme Feynman. (Idées tirées d'une émission de France Culture.)

Les grands hommes font-ils l'histoire, où ressemblent-ils à des surfeurs ? Ceux dont on retient les noms étaient prêts de la bonne vague. Certes, ils n'étaient pas seuls. Mais ils avaient très peu de gens autour d'eux ?

(Les invités de France Culture semblaient dire que Richard Feynman aurait été un mauvais pédagogue. Ont-ils raison ? En tout cas, c'est le contraire de ce que l'on nous racontait jusque-là.)

Gramsci

J'entendais beaucoup parler de Gramsci dans ma jeunesse. Un penseur marxiste mort en martyr, ça change du totalitarisme communiste. Si j'ai bien compris, sa théorie était que si nous acceptions le capitalisme, c'était dû à un lavage de cerveau. Le marxisme était une solution aussi durable que le capitalisme. En conséquence de quoi, il suffisait de nous laver le cerveau pour nous faire devenir communistes, et en être heureux.

La théorie du "lavage de cerveau" est aussi associée au postmodernisme. L'intellectuel, par sa parole, change le monde. Mais elle n'a pas abouti au communisme. L'intellectuel à remplacé De Gaulle par Gainsbourg. Une figure d'autorité par une autre. Il a changé le monde qui ne lui allait pas, par celui qui lui convenait. Puisqu'il représente le bien, il n'avait pas besoin de lire Gramsci, pour faire du Gramsci ?

jeudi 17 mai 2018

Le retour de la vérité

Il est possible qu'il y ait deux types de vérité. Il y a la vérité selon Lumières : il existe des "lois naturelles". Et il y a la vérité de l'affaire Dreyfus : Alfred Dreyfus était-il, oui ou non, un espion ?

Les premières vérités sont moins solides qu'on l'a cru un temps. En particulier, on ne peut pas en déduire une morale. Les secondes sont revenues à la mode avec les "fake news" de M.Trump. Elles avaient été victimes du postmodernisme.

Pourquoi met-on en cause la vérité ? Parce qu'on pense qu'il y a plus important. Durant l'Affaire Dreyfus, beaucoup disaient que critiquer l'armée ferait s'effondrer le pays. La raison d'Etat étouffe aussi beaucoup de scandales. A l'époque postmoderniste, c'était "le bien" qui avait la priorité.

Si l'on parle à nouveau de la vérité, c'est qu'elle est revenue du côté du bien ?

Sade

Ce que dit wikipedia de Sade : avant d'être embastillé et de devenir obèse, il faisait ce que disaient ses livres. Il exerçait ses fantasmes sur les pauvres,"ou tuez-moi ou prenez-moi comme cela ; car je ne changerai pas". Sa famille a fait des miracles pour lui éviter la peine de mort.

Sade n'était probablement rien d'autre qu'un grand seigneur, qui n'a rien de plus cher que la liberté, liberté qui signifie être au dessus des lois. Son action même reniait les droits de l'homme. Il était certainement plein de morgue aristocratique. Or 68, l'a absout. Entre l'offense aux bonnes moeurs et les droits de l'homme, 68 a tranché. Sade ou l'esprit de 68 ?

Bal à Colombey

Charlie Hebdo est né de l'interdiction d'Hara Kiri. Interdiction due à un article injurieux lors du décès du général de Gaulle. Un hasard d'enchaînement de liens wikipedia m'a amené à cette découverte.

Curieuse tradition française de l'injure. Peut-être remonte-t-elle à Voltaire ? Voltaire était un drôle d'homme. Il se disait philosophe, mais il n'a jamais fait de philosophie. Il a dû sa fortune à des pièces dans l'air du temps, qui ne lui ont pas survécu. Et il a vécu à la table des rois. Pour le reste, c'était un polémiste. Il cherchait à ridiculiser ses adversaires. Ce qui est surprenant pour un homme qui n'avait que "raison" à la bouche. Il ne la pas beaucoup utilisée. Peut-être serait-il temps pour un changement ?

(Ce qui allait avec l'injure était le duel. L'injure est restée parce que le duel a disparu ?)

mercredi 16 mai 2018

L'esprit de l'IA

Inside sales vous connaissez ? J'ai découvert ce concept il y a quelques années. Les investisseurs l'adorent. Désormais le commercial ne se déplace plus. Toute sa relation au client se fait par téléphone et mail.

Il est utilisé massivement par les éditeurs de logiciel. Est-ce efficace ? Pas simple de le savoir. Les deux ou trois cas que j'ai creusés me laissent croire qu'il conduit à un accroissement significatif des ventes, mais, corrélativement, à une dégradation massive de la rentabilité de l'entreprise. Mon analyse est peut-être fausse. Mais, si elle est juste, elle n'est pas contradictoire avec l'intérêt des investisseurs. La valeur d'une start up tient avant tout à sa vitesse de prise de part de marché, pas à sa rentabilité, ni à sa durabilité.

On m'a aussi dit que les inside sales faisaient partie d'un mouvement plus général, le "no touch". Demain, il n'y aura plus de commercial. Vous achèterez SAP comme vous achetez un livre sur Amazon (ou plutôt un eBook). Du coup, je me suis demandé s'il n'y avait pas quelque-chose que je n'avais pas vu derrière l'ubérisation et l'intelligence artificielle. Et si, tout simplement, quelques esprits supérieurs, aux commandes des fonds d'investissement et du GAFA, avaient parié de supprimer l'homme ?

(A ne pas confondre avec télé vente : dans ce cas, une relation à long terme s'établit entre le client et le vendeur. Et la prise de contact se veut non agressive, elle part d'une détection de besoin, faite par analyse des traces de son action que le prospect laisse sur Internet.)

Le fantasme du produit

Discussion entre entrepreneurs. Faut-il craindre les Américains ? C'est à dire des entreprises qui auraient un tel avantage produit qu'il balayerait toute concurrence.

Le produit est un fantasme français. Ce que les Américains, et quelques autres, savent, c'est que beaucoup se joue dans le service. "Il faut connaître ses clients, et être meilleur que les concurrents", disait un dirigeant de TPE, qui sait de quoi il parle. D'ailleurs ce que vend l'entreprise, c'est son dirigeant bien avant ses produits, faisait-il aussi remarquer.

mardi 15 mai 2018

Vaccins

Les vaccins, comme les antibiotiques, pourraient avoir des conséquences imprévues. (Article.) On le dit peu, de peur que le public ne s'affole.

Où l'on voit que notre perception du monde évolue. Hier, on pensait mettre hors service les agents pathogènes. Maintenant on comprend que la vie est un équilibre délicat. On ne peut le bousculer sans dommages. Vers un nouveau mode d'interaction avec notre écosystème ?

Le paradoxe du yaourt

Je veux un yaourt au lait normal, sans rien d'autre. Le rayon est immense, mais il y a tout sauf cela ! La diversité a tué le yaourt des origines ! (J'ai tout de même fini par trouver ce que je cherchais. Mais après deux séances d'enquête.)

La diversité a de curieuses propriétés. Faute d'effet d'échelle, ses coûts sont élevés. On les compense par une baisse de qualité masquée. Par exemple, on remplace le composant naturel par ce qui en a le goût, mais pas le prix. J'ai toujours pensé que la stratégie de Marks and Spencer, jadis, avait été de faire le contraire. Du simple, d'excellente qualité, à très gros volume. Mais, pour pouvoir parier son avenir sur une petite gamme de produits, il faut du génie, pour la concevoir. (Celui de Steve Jobs, en particulier.)

Et si un des noms du changement que nous avons subi était "intelligence" ? Nous en avons fait l'économie ? Pour ne pas l'avouer nous avons usé de sophismes, comme choix = "diversité" ?

lundi 14 mai 2018

Saints de glace

Je croyais que l'été était là. Mais il fait froid. Saints de glace, dit un site météo. Je me renseigne chez wikipedia, qui traite ces saints de "croyance populaire".

Je soupçonne que Wikipédia se trompe. Le chauffage central et la voiture nous ont fait oublier l'aléa climatique. Il se peut que l'histoire des saints de glace rappelait au cultivateur qu'il ne devait pas faire mon erreur. Le printemps est un moment d'instabilité. Ce n'est pas parce qu'il fait chaud un jour qu'il ne peut pas faire froid le lendemain. Attention à vos plantations. Et cela a peut-être une explication. Il n'y a pas d'inertie thermique : la terre n'ayant pas eu le temps de chauffer, son rayonnement ne peut compenser les variations de température de l'air. On parle aussi de "lune rousse". Lorsque l'on voit la lune, à cette période, c'est du fait d'un épisode de haute pression. Pas de nuages, pas d'effet de serre. (La lune ne serait pas rousse, mais elle serait accompagnée du roussissement de la végétation.)

L'amour comme calcul

Un ami avait mis son chien, très vieux et très malade, dans une clinique. Il venait le voir tous les jours. L'animal est mort juste après son passage. Comme s'il l'avait attendu.

La théorie du deuil est basée sur l'observation de personnes en fin de vie. Elles doivent renoncer à leur vie, ou du moins à ce qu'elles avaient fini par imaginer qu'était la vie. C'est le deuil. Et si les gens qui aiment n'avaient pas de deuil à faire ? Car, ils vivent d'espoir. Chaque seconde gagnée, c'est la possibilité d'un événement heureux. L'égoïsme serait-il un mauvais calcul ?

dimanche 13 mai 2018

Changement en France

Pourquoi le changement est il difficile en France ? Nos gouvernements répondent : le Français est un retardé. Et si c'était une prédiction autoréalisatrice ?

Nos valeurs ont changé. Qui se reconnaît dans nos syndicats ? dans leur "lutte des classes" et leurs "avantages acquis" ? Qui veut encore de la carrière de papa ? Mais aussi qui peut s'abstraire des combats économiques internationaux ?... Nous ne voulons plus du monde de nos parents. Pour autant,  c'est lui qui nous a modelé. Du coup nous sommes pris dans des contradictions. Par exemple, nous voulons la liberté, mais nous attendons un Etat providence. La question n'est pas triviale.

Nos gouvernements de technocrates appliquent des recettes sans avoir dit la question qu'ils veulent résoudre. Et ils prennent notre résistance pour de la bêtise.
Un gouvernement digne de ce nom devrait nous mettre en face de choix de société. Car on le paie pour qu'il nous regarde de l'extérieur. Et, aussi et surtout, nous montrer qu'ils ont d'autres solutions que celles que nous envisageons instinctivement. (Par exemple le bureaucratique Etat providence gaulliste a balayé un modèle "solidariste" bien plus léger.) Pour le reste, c'est à nous de choisir. A lui d'organiser, de planifier, ce que demande la réalisation du choix. Le monde à l'envers.

La servante du passeur

Saviez-vous qu'Ernst Wiechert fut un des auteurs les plus lus en Allemagne entre les deux guerres ? Et c'était un pacifiste.

Le thème du roman : la méchanceté des hommes, la bonté de la nature et des êtres simples, qui vivent en communion avec elle. Cela m'a fait penser à Regain, de Giono, écrit à la même période.

(Giono, lui aussi, a connu un grand succès. Mais, contrairement à Wiechert, il semble avoir eu plus de difficultés après la guerre que pendant celle-ci.)

Peut-être qu'après les horreurs des tranchées, bombardées par l'artillerie, il y a eu, à l'époque, non seulement un désir de paix, mais aussi un rejet violent d'un progrès matériel effrayant ?
Les artistes captent les aspirations de leur temps ?

samedi 12 mai 2018

Représentant du peuple

Cela a-t-il un sens de parler, par exemple, de "représentant du Parti Socialiste" (billet précédent) ? Ou plus généralement de "représentant du peuple" ?

Les sciences du management apportent une réponse paradoxale à cette question : "servant leader". Ce type de leader n'est pas un Führer. Il est d'ailleurs rarement charismatique. Son action fait émerger ce à quoi croit le peuple, dans son ensemble, ses valeurs communes. Peut-être ce que le droit appelle "constitution". Si le leader prend la tête du mouvement qui va faire changer la société, ce n'est pas par ambition, mais faute de quelqu'un d'autre qui puisse tenir ce rôle, par devoir. 

Le paradoxe de Hollande

Le paradoxe de Cournot, vous connaissez ? Prenez des triangles rectangles ; la moyenne des dits triangles, n'est pas un triangle rectangle. Par là il voulait se moquer du concept "d'homme moyen", de la théorie d'un de ses collègues.

Cournot s'est trompé. En effet, il existe un espace des triangles rectangles : le cône x2 + y2 = z2. Et faire la moyenne de points appartenant à ce cône a un sens : c'est un point du cône, donc un triangle rectangle. Par son erreur, Cournot a apporté une contribution à la science : il a donné un exemple de "problème mal posé".

Le Parti socialiste est victime d'un problème mal posé, me disait un ami : la synthèse. Car, la synthèse résulte en des leaders qui ne sont pas socialistes, comme MM.Hollande et Mitterrand. Un problème bien posé commencerait par définir la qualité de "socialiste". Ensuite, il posséderait une métrique qui permette de déduire de l'ensemble des socialistes celui qui les représente le mieux. Cette métrique n'est probablement pas la "synthèse", qui est un renoncement. Mais, au contraire, un "système", qui englobe la totalité par transcendance.

vendredi 11 mai 2018

Stress test

Imaginez qu'un déséquilibré prenne la tête du pays le plus puissant au monde... On fait subir aux banques des exercices de ce type. On appelle cela stress test. On cherche à savoir si elles sont sensibles au risque systémique.

Comment rendre l'humanité résiliante ? Une technique pour cela existe, elle a obtenu le prix Nobel, avec Elinor Ostrom. C'est la gestion des biens communs. Car la paix est un bien commun. L'utiliser, qu'est-ce que cela signifie ?
  • America First, non. Il y a certaines décisions qui sont du ressort de l'espèce humaine. 
  • Ces décisions doivent être identifiées, et un processus pour les prendre arrêté. 
  • Point critique : mécanisme d'auto contrôle et d'arbitrage. Pas ou peu de punition, les conflits sont un moyen d'apprentissage et d'amélioration du dispositif. 
  • Les contacts entre représentants des nations doivent-être permanents. Mais, peut-être aussi, il n'y a pas de petites et de grandes paix. D'Amérique importante et de Yemen négligeable. On doit mettre son nez partout. 
(La méthode est ici.)

Un travail pour M.Macron ?

Shortbread

J'ai tenté de déduire la recette du "shortbread" de ce qui est écrit sur un paquet de ces gâteaux. Je n'ai rien compris. Une recherche chez Internet donne : 1, 2, 3 : proportions de sucre, beurre et farine. Et le résultat est meilleur que ce qu'il y avait dans la boîte.

Qu'est-ce qui explique qu'il y ait une telle différence entre l'industrie et la cuisine ? Question de conservation ? Ou "analyse de la valeur" : recherche de ce qui donnera à peu près le même goût mais coûtera bien moins ? Une autre idée ?

jeudi 10 mai 2018

Parole donnée

Suis-je le même, ou changè-je tout le temps ? voilà une question que se pose le philosophe. Sa réponse : ce qui me rend permanent est la promesse. My word is my bond. Je tiens parole, donc je suis.

M.Trump n'est pas engagé par la parole de ses prédécesseurs. Les USA sont-ils, dans ces conditions ?

(En fait, M.Trump n'est pas le premier dans son cas. Le président Wilson a entrainé l'Europe dans la société des nations. Mais le Sénat américain a choisi de ne pas y adhérer. Et si c'était la société, en nous forçant à être cohérents, qui maintenait notre être ? Et si les USA avaient besoin d'une pression sociale ?)

Pouvoir de la femme

Le caprice est-il une arme ? Les femmes de jadis étaient dites capricieuses. Ce que l'on traduit par tête de linotte. Mais n'est-ce pas les sous-estimer ? Car le capricieux est imprévisible. Il demande une attention de tous les instants. Il ôte toute liberté à celui qui croit l'asservir. Et si le caprice était une technique d'emprise ? C'est ce que l'on voit dans les romans classiques : le caprice conduit à l'aliénation.

L'homme n'aurait-il pas beaucoup gagné avec le féminisme ?

(Sacha Guitry aurait dit : " Si le plus grand plaisir des hommes est de se payer les corps des femmes, le plus grand plaisir des femmes est de se payer la tête des hommes.")

Art moderne

Une jeune femme m'a appris ce qu'était l'art. Alors que ma mère, à quinze ans, reproduisait les impressionnistes, sans avoir jamais eu un cours de peinture, la dite jeune femme, à dix-huit, dessinait comme une fillette de huit ans. Pourtant, elle est entrée aux Beaux arts. Certes, on a bien fini par se rendre compte qu'elle ne savait pas dessiner. Mais elle a fait remarquer aux camarades enseignants qu'il était inadmissible qu'il n'y ait pas de travaux de groupe. Et elle a fait entrer dans le sien les meilleurs artistes de sa promotion. Le tour était joué. C'est ce que l'on appelle un "changement à effet de levier".

Est-ce un "escroc" comme le pensent ses parents (avec admiration) ? Je me demande si, au contraire, elle n'a pas compris l'esprit de l'art moderne, celui qui est né avec Duchamp. Ce qui compte dorénavant, c'est la créativité. Et la créativité est entravée par l'exécution, et l'éducation.

mercredi 9 mai 2018

Le projet et le changement

La gestion de projet en entreprise. Discussion avec un spécialiste de la question. Quasi systématiquement le chef de projet n'a jamais dirigé de projet. Il ne connaît que le management hiérarchique. Or, il faut un management transversal (son seul pouvoir est de conviction). Ensuite, il est obnubilé par l'aspect technique du projet, alors que son succès tient essentiellement à son adoption par l'organisation. Il fait appel à des équipes de consultants. Si elles sont habiles et expérimentées, elles parviendront à lui faire entendre raison.

Malheureusement, c'est rarement le cas, me dit-on. Ce qui manque le plus aux cabinets de conseil c'est le "senior manager".

Arpeggiata

La baroque, art constipé ? Qu'il s'agisse du protestantisme austère de Bach, ou de l'art de Louis XIV, n'est-ce pas ce que l'on en retient ? On écoute la musique baroque, parce qu'il faut souffrir pour être cultivé ? L'Arpeggiata révèle un autre baroque. Un baroque italien, et populaire. Un baroque chaud et amical.

Voilà pourquoi 68 s'est tourné vers la Pop ? Il voulait de la spontanéité. Mais l'intello n'a pas compris que c'était son esprit qui était principe desséchant ? Et qu'il devait se changer avant de changer le monde ?

mardi 8 mai 2018

Iran

Iran : faut-il avoir peur de M.Trump ? L'accord obtenu avec les Iraniens semblait sain. Surtout, il visait à donner un coup de pouce à un régime modéré, et à isoler les fondamentalistes bellicistes. M.Trump risque d'obtenir le contraire. Cette fois-ci, ce n'est pas la Corée du Nord qu'il affronte. Mais une puissance mondiale. Certes pas très riche, mais qui est intelligente, habile, et qui a un sens de l'honneur certain.

Cependant, cet accord semble présenter la faille commune à la politique de M.Obama : il n'a pas donné ce que l'on attendait de lui. Et voilà pourquoi il peut être mis en cause.

Quant à M.Trump, ce n'est pas lui le problème, mais nous. Ce qu'il nous rappelle, c'est que, pour une raison qu'il reste à expliquer, les démocraties sont sujettes au syndrome de Munich. Elles confondent pacifisme et lâcheté. Face à un déséquilibré, elles perdent leurs moyens.

Monde clos

Le monde est un gâteau. Il me semble que c'est une croyance de notre temps. Loi des 35h : travaillons moins, il y en aura plus pour tout le monde ; le PDG voit le salarié comme un coût et non comme une ressource, etc.

Un des livres de ma bibliothèque parle de "Jeu à somme positive". Il a été écrit durant les trente glorieuses. C'était comme cela que l'on comprenait la vie, en ce temps. Puis, est-ce en 68 ?, notre perception a changé. La vie n'était plus création, élan vital, mais exploitation, volonté de puissance.

(Suite de mon billet sur l'inachèvement. Comme pour le Yin et le Yang, il y a des temps où l'on croit que le monde est achevé, et d'autres qu'il est inachevé ? Moment de bascule ?)

Symphonie inachevée

Schubert aurait délibérément inachevé sa symphonie. J'ai entendu France Musique dire cela. Ce qui m'a rappelé ce que j'ai lu sur le romantisme. Le romantisme fut le temps du fragment. L'oeuvre qui se voulait achevée tuait l'imagination. Or, c'était elle qui comptait. D'ailleurs, il était illusoire de penser représenter la nature. En revanche, on pouvait en faire apercevoir le merveilleux, l'inconcevable, par quelques touches.

Croyez-vous à l'achèvement, ou à l'inachèvement ?

(Ce que l'expérience confirme : l'art est art plus par ce qu'il déclenche en nous que par ce qu'il montre. L'art est fragment par nature.)

lundi 7 mai 2018

Léonard de Vinci et l'Intelligence Artificielle

Et si l'IA en était à l'état de l'aviation au temps de Léonard de Vinci ? me suis-je demandé en lisant un article de McKinsey. (Article.) Si ça marchait, la face du monde en serait changée. Mais ça ne marche pas. Peut-être dans cinq siècles ?

En effet, il y a des problèmes monumentaux à sa mise en oeuvre. S'ils ne se sont pas encore manifestés, c'est qu'aucune utilisation "sérieuse" de l'IA n'a été faite. Par exemple, la RGPD semble demander de pouvoir justifier une décision. Or, quasiment par définition, l'IA en est incapable. Pire : l'IA semble susceptible au biais, humain, massif. Car l'erreur est humaine, et l'homme intervient à des moments critiques du fonctionnement de l'IA.

Etrangement, au lieu de chercher à créer "une autre intelligence", tous les travaux actuels semblent essayer de corriger les failles de l'IA par une copie de plus en plus parfaite de l'intelligence humaine. Mais, à ce jeu, n'est-ce pas l'intelligence humaine qui est la plus forte ? Si on le compare à un cerveau humain, l'ordinateur est invraisemblablement gros, consommateur d'énergie, inefficace... Le gros bug de l'IA, c'est que ce n'est pas une intelligence généraliste comme la nôtre. Elle résout des problèmes hyper particuliers, comme le Go. Des problèmes bien posés.
Le mérite de l'IA est de nous faire réfléchir sur notre intelligence ?

Conclusion ? Le dirigeant doit se retrousser les manches. Il n'y a pas une technique d'IA, mais une multitude d'algorithmes qui, en plus, évoluent très vite. Il doit apprendre à les connaître, eux et leur mode d'emploi, et à repérer où ils peuvent s'appliquer dans son organisation. Voilà, en substance, la recommandation de McKinsey. Merci pour le conseil, lui dira certainement le dirigeant.

L'échec en politique

France Culture interviewait des hommes politiques qui ont échoué. Je m'attendais à les trouver sympathiques. Enfin, l'humain allait se montrer derrière le masque. C'est d'ailleurs pour cela que j'aime beaucoup écouter les gens parler d'eux mêmes. J'y trouve les plus belles des histoires.

Ce coup-ci, il n'en est rien sorti. Au fond, ils s'accommodent très bien de l'échec. Quand on n'a pas de conviction, on n'a rien à perdre ?

dimanche 6 mai 2018

Méconnaissance faciale

92% d'erreur. Ce que donne l'emploi, par la police anglaise, des techniques de "reconnaissance faciale". Article.

On monte en épingle la moindre prouesse faite par l'Intelligence Artificielle. Mais est-elle généralisable ? Peut-on en déduire qu'elle est une révolution ? Que demain elle sera partout ? Et si on faisait une étude rigoureuse, scientifique, de ce que cela signifie ?

(L'Université de Cambridge consacrait une série d'articles dithyrambiques à l'IA. Comme quoi, la science n'est pas dans les universités ?)

Le changement fait peur

J'aurais dû poser la question plus tôt. Ses résultats sont surprenants. "Pourquoi le changement nous fait-il peur ?".

Exemple. Réponse d'un ami : "Ce qui est anxiogène dans le changement aujourd’hui, c’est la perte totale de repères, avant il y avait la famille, la religion, l’entreprise, la société…. La proposition d’une foultitude de modèles pour se sentir bien. La perte de sens critique…" Voilà ce que je n'attendais pas.

Bien sûr, a posteriori, la perte des repères n'est peut-être pas surprenante. Hannah Arendt l'annonçait déjà dans les années 50. Mais, avons-nous compris ce que cela signifie ? Qui dit pas de repères dit "anomie" (absence de règles). Et E.Durkheim en fait une cause  favorable au suicide. Explication du malaise actuel ? Car on en est arrivé à un point, difficilement concevable, où même les livres qui devraient nous rendre heureux nous terrifient. (Cela s'applique à mes livres, je l'ai noté.)

Et si "la perte du sens critique" était au départ de tout ? On entend "critique" comme cynisme, destruction aveugle. D'où, peut-être, perte de repères. Mais "critique", telle que la comprenaient les Lumières, signifie exactement le contraire. C'est une analyse rigoureuse qui porte à l'action, parce qu'elle élimine ce qui est faux. C'est l'art de la pensée. Et si, pour aimer le changement, et, accessoirement, être heureux, il fallait réapprendre à penser ? Paradoxal.

Air France

Les syndicats d'Air France ont éliminé leur PDG. Qui disait que le syndicalisme français était mort ? Mais comment a-t-on fait pour réformer Air France en 1993 ? Air France était en faillite. Il n'y avait pas d'autre solution. Du moins c'est que j'ai entendu chez France Culture.

Pourquoi ne laisse-t-on pas Air France faire en faillite ? Un des dirigeants qui a participé au sauvetage de 93 me disait que cela venait de son nom : "France". Nos gouvernants ont tous un peu de Charles de Gaulle en eux ?

samedi 5 mai 2018

Fête à Macron

M.Mélenchon veut faire la "fête à Macron". Voilà une tradition française que personne ne nous envie : l'incorrection.

N'y aurait-il pas d'autres façons de manifester son mécontentement ? Pourquoi un esprit distingué comme M.Mélenchon, qui ne voyage apparemment qu'en première classe, se croit-il obligé d'être injurieux ? Pour "faire peuple" ?

Le bon usage de la science

Ces dernières années, j'ai eu quelques problèmes de santé. A chaque fois, les médecins me disaient que leurs ustensiles ne montraient rien, donc que je n'avais rien. Jusqu'à ce que le hasard des rencontres me fasse émettre une hypothèse qui m'amenait à une conclusion que, finalement, la médecine approuvait. Je ne suis pas le seul dans mon cas : la plupart des membres de ma famille sont morts de maladies qu'ils n'avaient pas.

Lorsque l'on entend : faites cela, parce que tous les scientifiques pensent que..., devrait on se méfier ? Le scientifique devrait être un homme de doute, alors qu'il n'est que certitude. Pour lui la réalité est ce que lui montrent ses instruments. Serait-il bon pour la santé de ne plus faire confiance à la science ? L'homme ordinaire doit mener ses propres enquêtes, et utiliser la science comme ce qu'elle est : un outil ?

Science du biberon

Il faut allaiter l'enfant quand il le demande, me disait une jeune mère. Les règles ont changé : avant c'était toutes les quatre heures. De mon temps, ce que devait absorber le bébé était mesuré. (On pesait le bébé après l'allaitement.) Je le sais parce que mes parents me disaient que je buvais "trop" (comme si j'avais été coupable).

La médecine obéit à quelques constantes, depuis Molière, au moins. Elle affirme péremptoirement, et elle donne des leçons à la nature. Pour le reste, la prescription a peu d'importance.

Voilà pourquoi, de plus en plus, on en vient à penser qu'il faut se faire une idée par soi même ? Et élever ses enfants sur le mode de l'expérimentation. Il n'y a certainement pas à avoir peur : s'il a pu survivre à ce que lui a déjà fait subir la médecine, le bébé doit être robuste.

vendredi 4 mai 2018

Le volontaire et l'involontaire

Paul Ricoeur parle du volontaire et de l'involontaire. L'involontaire est ce qui ne dépend pas de notre volonté. Il est un bien, car il nous révèle nos possibilités. Paradoxe : l'involontaire n'est-il pas un obstacle à la volonté ? Non. Imaginez-vous au début de votre vie. Le problème alors n'est pas : qu'est-ce qui est impossible ?, mais qu'est-ce qui est possible ? Car vous n'en avez aucune idée. Vous êtes dans le vide. Autrement dit, où suis-je ? Qu'est-ce que je peux faire ? Si l'on ne me donne pas une idée de ce qu'est un blog, jamais je n'en utiliserai un. L'involontaire est le champ des possibles. L'involontaire me dévoile mes possibilités d'action. Sans involontaire rien n'est possible.

Etrangement, lorsque l'on veut ignorer l'involontaire, le volontaire donne des résultats involontaires. (Des conséquences imprévues.) C'est ce qu'explique Adam Smith lorsqu'il dit qu'en voulant faire le mal on fait le bien. C'est aussi ce que réussissent l'Education nationale et nos parents, en voulant nous apprendre la seule bonne façon de penser, ils nous enseignent à nous méfier de l'autorité. (Mais, aussi, à chercher dès que possible à s'affirmer comme autorité pour avoir le délicieux plaisir de soumettre à son arbitraire un être sans défense.)

Scott Ross

On dit qu'Einstein s'est brouillé avec un ami violoniste virtuose, lorsqu'il a voulu lui jouer du violon. Une des grandes jouissances de la vie et de pouvoir se vanter de ses exploits devant un virtuose. C'est ainsi que j'ai eu le plaisir de raconter ma carrière sportive à l'entraîneur qui a fait de l'équipe de France de handball la meilleure du monde. Et j'ai fait de même, dans leur domaine, avec quelques-uns des scientifiques les plus brillants, lorsque j'étais à Cambridge. C'est de là que j'ai tiré la conclusion que les personnes intelligentes trouvent toujours quelque-chose d'intéressant chez leur prochain.

Eh bien, aujourd'hui, je vais parler de musique, une question que je ne connais pas. Car j'ai eu la surprise de découvrir que Scott Ross pensait la même chose que moi de Glenn Gould jouant Bach et d'Orowitz jouant Scarlatti ("hérésies"). A mon avis, ce qu'apporte notre sensibilité spontanée à une oeuvre n'est rien en comparaison de ce que l'on peut gagner à tenter de pénétrer la culture de la période qui l'a produite. Croire jouer Bach comme Bach est idiot. Mais chercher à comprendre comment fonctionnaient les esprits en son temps peut être un enrichissement immense.

En revanche, il me semble que la compréhension a quelque-chose de mystérieux. J'ai l'impression que dans tous les domaines (des mathématiques à la menuiserie, en passant par la musique), il y a des choses évidentes pour certaines personnes, et pas pour d'autres. En regardant Scott Ross donner ses cours, je me suis demandé s'il n'avait pas compris tout de même quelques vérités éternelles...

jeudi 3 mai 2018

Ethique de l'information ?

Un universitaire se disait choqué. Dans un différend qui l'avait opposé à quelqu'un qu'il considérait comme un charlatan, les journaux avaient donné autant de poids à sa parole, et aux travaux savants dont il n'était que le porte-voix, qu'à celle du charlatan.

Il me semble que c'est une tendance du moment. Par exemple France Culture annonce une mesure du gouvernement et interviewe ensuite, pour faire équilibre, le représentants d'un parti d'opposition, ou d'une association. Les deux opinions ont-elles le même poids ? Il est difficile de ne pas penser que l'on est là devant un procédé de manipulation.

France Culture répondrait probablement qu'il refuse la "parole d'autorité", qu'elle émane du savant octogénaire ou du président issu d'une élection. Seulement, il y a d'autres façons de procéder. Il ne faut opposer à la "parole d'autorité" un ensemble aussi significatif que possible d'opinions divergentes. C'est ainsi que l'on obtient une idée des dimensions du problème, et que l'on peut juger en son âme et conscience de ce qu'il faut en penser.

Art de l'artificiel ?

Il semble qu'il y ait deux arts. Il y a l'art populaire, et l'art élitiste. Le premier est plein de vie, le second, austère. Peut-être ont-ils des fonctions différentes ?

Le peuple veut oublier ses tourments ? L'élite n'a rien à oublier, elle cherche à justifier ses privilèges par la beauté de son esprit ? A créer un univers artificiel accessible à elle-seule ?

(L'économiste Galbraith disait que l'élite appelait "travail" sa vie sociale, ce que le peuple nommait "loisirs".)

mercredi 2 mai 2018

Aimer le changement

Trouver un nouveau moyen de parler du changement. Voilà ma préoccupation. Comment publier des conseils utiles sans rappeler des expériences malheureuses ?

Une première tentative : http://www.focusrh.com/tribunes/et-si-l-aimait-le-changement-par-christophe-faurie-30955.html

(Peut mieux faire, m'a-t-on dit...)

Europe en déclin ?

Qui a une solution pour sauver l'Europe ? Sommes-nous condamnés à être des êtres de second ordre ? me demandait un jeune entrepreneur

Je ne connais pas de gens qui travaillent sur le sujet. Mais je ne donne pas plus cher de la peau de la Chine et des USA que de celle de l'Europe. Elle a d'ailleurs de formidables atouts.
A mon avis, il faut renoncer à attendre le salut d'un leader. Je suis inquiet de certaines réformes du gouvernement, mais il n'y a pas d'alternative crédible, et pour changer, il faut bouger. En dehors des populistes, personne ne propose de solution. Le salut est entre nos mains. Comme dans la dialectique du maître et de l'esclave, espérons que les damnés de la terre auront suffisamment appris au contact des éléments, pour venir au secours d'une élite qui a poussé ses idées à l'absurde ?

La dialectique du maître et de l'esclave

La dialectique du maître est de l'esclave, n'est pas ce que l'on croit, m'a-t-on dit en terminale. Malheureusement, je n'ai jamais su ce que "l'on" croyait, et donc ce qu'il fallait penser de la dite dialectique.

Ce serait l'explication que donne Hegel de la Révolution française. Dans un premier de temps, il y a guerre. Celui qui ne craint pas la mort gagne. C'est le maître (l'aristocrate), l'autre est esclave. Le maitre devient alors cigale, et l'esclave fourmi... (Mon interprétation, douteuse.)

Et si ce phénomène s'était reproduit récemment ? L'oligarque Khodorkovsky expliquait comment il s'est s'enrichi phénoménalement à une époque de misère : nous avons tous joué au même jeu, vous avez perdu, j'ai gagné. L'aristocratie intellectuelle, "l'élite", a gagné, qu'elle dirige Goldman Sachs ou le parti démocrate. Le reste s'est plus ou moins trouvé en difficulté, sans comprendre pourquoi. Maintenant, revanche de l'esclave ?

(Il y a des moments où les équilibres se rompent : une partie de la population trouve le moyen d'exploiter l'autre ? Mais, c'est instable ?)

mardi 1 mai 2018

Recyclons les retraités

On paie les retraités pour qu'ils ne travaillent pas. N'est-ce pas étrange ? Alors que ce sont des trésors vivants, on leur demande de ne pas utiliser leur savoir. On a peur qu'ils privent les jeunes d'emploi ! Et si l'on faisait le contraire ? Et si l'on demandait aux retraités de travailler pour rien ?

Leur savoir-faire ne leur permettrait-il pas de créer des entreprises ? Aujourd'hui, le chômeur qui crée une entreprise est payé, alors que son entreprise fonctionne et accumule des bénéfices, n'en serait-il pas de même avec le retraité ? La retraite serait un moyen d'amorcer le lancement de l'entreprise. Et cela éviterait à l'Etat de devoir imposer le retraité, pour pouvoir contenir les prélèvements sociaux.

Economie circulaire : passons aux actes ? Bonne résolution du premier mai ?

Grève

Les solutions viennent d'en bas. Ce pourrait être une de mes devises. Je me demande si la grève de la SNCF ne va pas dans mon sens. En effet, il y a beaucoup moins de trains que d'ordinaire. Et, pourtant, on continue à vivre.

Et si les syndicats de cheminots avaient trouvé la solution au déficit de la SNCF ? Il faut réduire le nombre de trains. Certes, on doit continuer à entretenir les voies. Mais on pourrait peut-être avoir deux fois moins de matériel et de personnel. Et les voies seront moins sollicitées. Vive la grève ?