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vendredi 31 mai 2019

De la liberté

Les films de Clint Eastwood disent que l'on peut être libre même en prison. Il n'y a pas de fatalité pour l'homme libre. Effectivement, il y eut des hommes libres au Goulag. Staline n'est pas parvenu à faire plier toutes les volontés.

Mais, peut-on réduire la liberté à celle de la pensée ? et se satisfaire, comme Clint Eastwood, de ce que cette liberté soit possible, exceptionnellement, pour des êtres exceptionnels ? Le rôle de la société n'est-il pas de donner accès à la liberté à tout le monde ?

Le paradoxe latino-germain

Jadis, Rome était l'image de la civilisation et de la logistique à l'anglo-saxonne. Le Germain, c'était l'anarchie et la barbarie.

Aujourd'hui, c'est exactement le contraire. Pourquoi ? Comme le disait Aristote, le bonheur se trouve dans le "juste milieu"?

jeudi 30 mai 2019

Protectionnisme et cinéma

Il y a un domaine dans lequel la France est protectionniste : c'est le cinéma. (Emission de France Culture.) Et cela semble fonctionner. Le cinéma européen doit venir chercher ses financements en France.

En retour quelques uns de nos films populaires auraient un certain succès en Europe. Il véhiculeraient une image plaisante de nous. Ce qui ferait tout de même penser que, dans notre pays, il n'y a pas que du mauvais. Soft power.

Statut social

Un ami me disait avoir peur de la retraite. Il constatait que les grands dirigeants, des X-Mines, en plus, qui étaient autour de lui n'étaient plus rien une fois retraités.

C'est un des paradoxes d'une société individualiste. Ce que nous sommes, désormais, est uniquement lié à notre statut social.

Il y a une exception à cette règle, me semble-t-il. Quand quelqu'un est dans la mouise, d'un seul coup il est prêt à faire une confiance totale à celui qui semble pouvoir l'aider.

Serait-il grand temps de nous découvrir, nous et nos compétences ?

mercredi 29 mai 2019

Cannes : festival du cinéma engagé

Une récompensée du festival de Cannes déclarait que, cette année, la sélection était faite de films "engagés".

J'entendais, quelques temps avant, Marcel Amont, 90 ans déjà, dire qu'il avait eu un père engagé, et qu'il en avait conclu qu'être engagé demandait un talent que peu de gens avaient. Il avait préféré être un fantaisiste, qui rend les gens heureux.

Pour un festival de Cannes du bonheur ?

Fusion Renault Fiat

Association de pensées. On annonce la fusion Renault Fiat. La littérature du management dit que les fusions sont massivement des échecs. Le problème vient, principalement, des cultures des entreprises. Imaginons que l'on veuille fusionner la France et l'Italie (en imaginant que l'Italie ait, elle-même, fusionné). Certes, le rapprochement Nissan Renault semble avoir réussi, ou a semblé un temps, mais celui qui l'a fait est en prison...

D'après La Tribune, cette idée serait la conséquence de quelques raisonnements fautifs, mais habituels. La stratégie de M.Ghosn était le coût et pas la qualité. Il fallait être de plus en plus gros. Si bien que les véhicules qu'il a produits avaient de moins en moins de valeur. Fiat permettrait de continuer à grossir. L'Etat français rêverait lui aussi, et comme d'habitude, d'un champion.

Quant à Fiat, la société serait au bord de la faillite, dans un état pitoyable.

Les apprentis sorciers sont aux manettes ?

M.Macron et la transformation de la fonction publique

Qu'est-ce que M.Macron essaie de faire dans la fonction publique ? Mystère. Le projet de loi "Transformation de la fonction publique" (La Tribune) ne parle que de droit du travail. Apparemment M.Macron veut aligner la fonction publique sur le secteur privé. On s'approche à pas feutrés du licenciement ?

Qu'est-ce que cela va nous apporter ? Selon moi, le problème de la fonction publique n'est pas son coût, mais sa désorganisation. Le rapport qualité prix des personnels me semble supérieur à ce que l'on trouve dans le privé. Et ce du fait d'un statut qui permet d'échanger un peu de salaire contre la sécurité de l'emploi. Seulement, ces gens sont extraordinairement mal utilisés.

Une hypothèse possible est que M.Macron n'ait aucun objectif précis en tête, mais qu'il pense qu'en "flexibilisant" l'emploi on produit mécaniquement la performance. Le mal de la fonction publique, ce serait le statut de fonctionnaire.

mardi 28 mai 2019

M.Macron et l'Europe

L'Olympe européenne ne parle que de M.Macron. Il veut s'opposer aux arrangements habituels et imposer une organisation qui lui convienne. C'est à dire ? Peut-être la liquidation de la gauche et de la droite, comme il l'a fait en France. Mais avec quel objectif ? Celui qu'il a pour la France, et que l'on ne connaît pas ?

Par ailleurs, une UE divisée entre libéraux et extrême droite, comme en France, est-ce un projet très séduisant ?

Ce qu'il y a de curieux dans cette nouvelle, c'est qu'il n'a pas été question de ce militantisme dans l'élection européenne. Pourquoi M.Macron ne nous a-t-il pas dit : donnez-moi vos voix pour que je change l'Europe ? Doit on déduire de son attitude l'estime qu'il a pour nous ?

Mouvement pour la Classe Moyenne

Curieux que personne n'ait pensé à un Mouvement pour la Classe Moyenne. Cela attirerait les votants. Il y a ceux qui se reconnaissent moyens, ceux qui ont peur de ne plus l'être bientôt, et ceux qui aimeraient le devenir, mais qui n'y parviendront jamais, si la classe moyenne continue à se réduire.

Quel serait le programme de ce mouvement ? Probablement quelque chose comme un Etat modeste d'Europe du Nord. Une rupture avec la politique de Louis XIV. Un Etat qui ne veut pas briller dans le monde ou y faire la police, et qui ne prend pas ses citoyens pour des arriérés. Des services publics qui se remettent à fonctionner, une école pour tous. Un tissu de PME qui produisent ce que le Français a envie de consommer, et qui les emploie tels qu'ils sont. La fin des réformes qui dévastent les finances du pays, et qui cherchent à apporter la gloire éternelle à leur porteur en faisant ressembler la France à une autre nation, ou à une utopie.

lundi 27 mai 2019

Intellectuel et totalitarisme

Emission sur les intellectuels collaborationnistes de droite. On entendait le discours de Maurras, lors de sa réception à l'Académie Française. Il se présentait comme un "polémiste". Cela semblait bien innocent. C'était suivi de propos pitoyables de Céline. Grands fauves ou pauvres types ? D'ailleurs, que dirions-nous aujourd'hui des intellectuels marxistes, si Staline ou ses successeurs nous avaient envahis et expédiés au Goulag ? me suis-je demandé.

J'en étais là, lorsque j'entends une autre émission dire que Friedman et Hayek sont allés rendre visite à Pinochet, pour le féliciter...

Morale ? L'intellectuel, c'est l'amour du concept. Son mal, c'est croire pouvoir mettre l'univers dans une formule. C'est, au sens propre, le "totalitarisme". La négation de la réalité l'amène au nihilisme, la destruction de tout. Méfions-nous d'un excès d'éducation : elle aliène ?

Changer les principes du développement humain

En écrivant ceci je me suis dit qu'il y avait quelque-chose de faux dans la façon dont nous abordons le développement durable. Nous nous auto agressons. Ne devrions-nous pas en revenir à la nature ? Les espèces ne bidouillent pas l’ADN de leurs contemporains, elles ne les considèrent pas comme des machines, elles cherchent à tirer parti du monde dans toute la puissance de sa complexité. Comment y parvenir ?

Si l’on parle de "science" de la complexité, avec Edgar Morin, le ver n’est-il pas déjà dans le fruit ? Car la science n'est-elle pas réductionniste, mécaniste, contre nature, par nature ? Que signifierait suivre des principes autres que ceux de la science ?

  • Plutôt que des recettes ou des algorithmes, un apprentissage par l’expérience ? 
  • Commencer, donc, petit. Peut-être avec ce qui est le plus facile d'accès : l’homme ? (Tirer parti de sa complexité, qu'est-ce que ça signifie ? premier exercice ?) 
  • Que doit-on chercher à obtenir ? Pas une formule, pas un résultat, mais les « bonnes » conditions qui permettent à quelqu'un d'autre, à une société... d'apprendre ? 

dimanche 26 mai 2019

Le retour du champion national

Les Chinois (et accessoirement les Russes) ont gagné, le libéralisme a du plomb dans l'aile. Il n'est plus question que de champions nationaux, et d'indépendance (voir interview de Bruno Lemaire).

C'est une réaction à la montée du "populisme", qui n'a peut-être pas que du mauvais. Cela lui vole un de ses thèmes de campagne tout en lui coupant l'herbe sous le pied : un champion ne peut qu'être européen : une nation européenne est trop petite pour lui offrir un marché comparable à celui de la Chine ou des USA. Mais l'UE va-t-elle renoncer à son obsession de la concurrence ? Et va-t-elle parvenir à transcender ses intérêts nationaux mesquins ?

Dommage que ces idées n'aient pas fait plus de bruit lors de la campagne des européennes ?

Quel changement pour l'Europe ?

Comment faire fonctionner l'Europe, se demandait un ami, suédois par ailleurs. Comment faire s'entendre autant d'intérêts divergents ?

Il me semble qu'il y a une solution simple. L'UE doit regarder vers l'extérieur. Elle ne doit plus chercher à réformer et à réglementer ses citoyens, mais à promouvoir leurs intérêts communs. Dans ces conditions, il n'y a plus de raisons de se battre.

samedi 25 mai 2019

Fake News Channel ?

En lisant les professions de foi des candidats aux élections européennes, je suis étonné par la place qu'y tient le contrôle de l'immigration. La tendance adverse, en quelque sorte, n'a pas tant un discours pro immigration, que pro écologie. Elle est constituée des différents courants de gauche non extrême et des écologistes.

Pourquoi suis-je surpris ? Parce que j'écoute la radio publique et qu'elle ne donne pas du tout cette image du pays.

De la "post vérité" ? La radio doit-elle nous informer de ce qu'elle croit bien, ou de ce qui se passe ?

Le changement et la pensée humaine

Comment la philosophie et, plus généralement, la pensée humaine parlent-elles de changement ? Il semble qu'il n'y ait pas de contradiction entre ce que l'on dit sur le changement, mais plutôt complémentarité. (Une tentative de synthèse, que je corrigerai certainement un jour...)
  • La réalité aurait plusieurs niveaux. Il y a ce que l'on voit, la réalité quotidienne, le domaine du faire et de la raison ; ce que l'on ne voit pas (le Cosmos des Grecs, "l'au delà", le "Ciel", etc.), qui pour certains n'a aucun lien avec la réalité quotidienne, ou qui peut en être le principe, le moteur (élan vital) ; entre les deux : la "structure" invisible de la réalité quotidienne, le "mouvement des choses" (Taoisme), que certains appréhendent par l'intuition. 
  • Ces niveaux auraient des traductions en termes de changement. Il y aurait, d'abord, la vie quotidienne, plutôt chaotique. L'homme, dans une certaine mesure, pourrait "conduire" le changement (construire des routes...). C'est le pragmatisme. Mais le changement ne se ferait pas n'importe comment. Il y aurait une sorte de "mouvement des choses". L'homme ordinaire ne le percevrait que par essais et erreurs. Le "mystique" le sentirait naturellement (Bergson et le Taoïsme). Finalement, au niveau ultime, le principe du monde, en quelque sorte, il n'y a plus de temps et d'espace, plus d'être parfois (Plotin). C'est "l'Un" de la pensée grecque. Il peut être immanent. On peut espérer l'atteindre (transcendance) soit par instant, par une sorte d'exploit (vision, transe...), soit, définitivement, par une vie exemplaire (saint), soit dans notre vie quotidienne, en faisant ce qu'il est bien de faire (Levinas - immanence). (Autrement dit il y a la version "virtuose" ou "simple d'esprit".) 
  • Quant il y a changement, son moteur peut être double. Il y a le moteur du chaos, le vieillissement, ou l'entropie de la thermodynamique, en physique. Mais il y a aussi une nature du monde qui est structurée. Comme dans le polemos d'Héraclite : l'harmonie résulte de la lutte des opposés. C'est aussi la "culture" des anthropologues. Le changement se fait par passage d'une structure à une autre. Le déclenchement du changement serait soit continu (vieillissement) soit par un effet de "big bang", c'est à dire une sorte de miracle, qui produit un changement non réversible, une nouvelle structure, et garantit l'impossibilité de tout déterminisme.
Faut-il s'intéresser à la métaphysique, puisqu'il s'agit de conjectures invérifiables ?
  • Cela pourrait être un exercice de systémique, qui permet de trouver les principes de notre pensée et de notre comportement, et donc les cercles vicieux dans lesquels nous nous enfermons. 
  • Cela pourrait être un exercice bon pour le cerveau, que le quotidien encrasserait. 
  • Cela pourrait être le propre de l'homme : on "est" en cherchant à se dépasser (transcendance).

vendredi 24 mai 2019

Brexin et Staying power

Madame May devrait démissionner le 7 juin. Mais elle aura résisté vaillamment, avec le sourire. Elle n'a pas eu d'action décisive, certes. Mais, le combat n'était-il pas perdu d'avance ? La tant admirée démocratie représentative anglaise est un chaos. Il n'y a pas un homme politique anglais qui se distingue par la pertinence de son propos. Il n'y a aucun sauveur.

A tel point qu'il semble que le mieux à faire soit le Brexin.

En tout cas, je constate qu'en politique, il y a une différence entre l'homme et la femme. La femme tient la distance, l'homme est meilleur dans le "coup". La politique étant une concurrence, cela est favorable à l'homme. Ce qui est dommage, car nous aurions intérêt à élire des femmes, qui ne ressemblent pas à des hommes.

Leader serviteur et leader charismatique

Quel leader êtes vous ? La littérature du changement parle de plusieurs types de leaders. Notamment :

Leader leader
Leader fait penser généralement au leader charismatique. Mais le leader charismatique est rarement la bonne solution. Il est une pendule arrêtée. Il arrive avec des idées reçues. C’est l’homme du changement dirigé, imposé.

Leader serviteur
Le « leader serviteur » révèle ce qui compte pour la société, ses valeurs en particulier. Du coup, le changement se formule naturellement. Leader chinois, façon wuwei - "non agir" ?
(Le « leader serviteur » ne prend les devants du changement que faute d’autre candidat.)

Son efficacité s'explique par des considérations de systémique : A première vue, les intérêts des membres d’un groupe humain sont conflictuels. Mais, comme dans la fable des aveugles et de l’éléphant, c’est une illusion. Les conflits apparents ne font que refléter des perceptions locales. Il existe une solution, systémique, commune, qui satisfait tous ces intérêts.

Bref, le leader serviteur ne fait pas émerger des solutions (elles sont contradictoires), mais des problèmes (les contradictions) : les valeurs, les besoins et les intérêts, de la population concernée. A partir de là, il doit « inventer » une solution qui dépasse les contradictions. Puis, il doit « co construire » le plan de mise en œuvre de cette solution avec ceux qui vont le réaliser. Puisqu'ils sont les mieux placés pour savoir comment s'y prendre.

jeudi 23 mai 2019

Piéton : faut-il passer au rouge ?

En Allemagne, le piéton qui traverse une route au feu vert ou en dehors des clous, se fait réprimander.

Cela a des avantages. Cela permet d'économiser son intellect. Plus d'imprévu. Chez nous, il nous faut vivre dans le stress : et si je passais, cela me ferait gagner du temps... mais il y a risque d'accident. Et à quoi cela nous sert-il ?

Mais peut-être que l'ordre a aussi ses inconvénients. Dans Le monde d'hier, Stephan Zweig semble penser que les Allemands étaient prêts à tout pour mettre un terme au désordre qu'avait provoqué la crise de 29, y compris à accueillir Hitler comme un sauveur.

Entre ordre et désordre, c'est une question de dosage ?

De la nature du commerçant

Prise de conscience effrayante. L'artisan que je consultais utilisait les techniques de manipulation du Professeur Cialdini. Un cours complet. Que l'on se sent petit, et faillible, en face d'une concentration de techniques aussi redoutables entre les mains d'un homme de l'art qui a une connaissance qui n'est pas la vôtre. Depuis, l'expérience s'est répétée. Et j'ai compris que je m'étais trompé : le professeur Cialdini a étudié les commerçants pour écrire ses livres.

Moi aussi. Et j'ai découvert qu'ils réussissaient en "fidélisant" leur client, par des petits intentions. Il se trouve que je viens de me rappeler de ces études, en constatant que mon boulanger met de côté le pain que j'ai l'habitude d'acheter, sans que je ne lui ai rien demandé. Je lui en suis reconnaissant. Du coup, je tends à revenir régulièrement. J'aurais mauvaise conscience de faire autrement. De l'intention amicale à la manipulation, il n'y a qu'un pas.

Regis Boyer explique que les Vikings étaient des commerçants qui volaient ce qu'ils ne pouvaient pas acquérir par d'autres moyens (à moins que ce ne soit le contraire). Le commerce et le vol seraient-ils deux faces d'une même pièce ?

mercredi 22 mai 2019

Les origines du voter contre

La démocratie française a quelque-chose de bizarre. Elle fut démocratie représentative, un temps. Mais c'était instable. Alors le général de Gaulle a inventé la démocratie non représentative.

Depuis des décennies, les gouvernements français semblent susciter une haine de plus en plus générale. On ne vote pas pour, mais contre, et en masse. C'est pourquoi, semble-t-il, le "référendum d'initiative publique" portant sur les aéroports de Paris terrorise le gouvernement, et qu'il a été prêt à tous les coups bas pour l'étouffer. Cela produit un cercle vicieux. Plus il se sent haï, plus il s'enferme dans ses certitudes et moins il écoute ceux qu'il est supposé, tout de même, représenter.

Et si toutes les entreprises étaient libérées ?

Quel est le point commun entre Lénine et Mme Thatcher ? Une bureaucratie énorme, pour libérer l'homme.

Et si Isaac Getz se mettait le doigt dans l'oeil ? Et si l'entreprise était libérée ? Pourquoi cela vous surprend-il ? Ne voulons-nous pas la liberté ? 68 ? Connaissez-vous encore des managers qui se comportent comme des managers ? Nous sommes libres de toute tutelle. Pourquoi ne voyons-nous pas cette réalité ? Parce que, comme dans le modèle Thatcher / Lénine, ce type de liberté va de pair avec la bureaucratie. Le libéralisme c'est "l'anarchie plus les gendarmes" disait déjà Carlyle. Le communisme aussi, probablement.

mardi 21 mai 2019

Politiquement correct et origines du totalitarisme

Emission d'Alain Finkielkraut. Le politiquement correct, d'une part viserait à promouvoir un certain type de société ; d'autre part, il le ferait en rendant impossible toute discussion, assimilée à une pathologie. Le directeur de Libération disait à celui qui exposait cette thèse, un sociologue canadien, qu'il exagérait. La France n'était pas un Etat totalitaire : la preuve, on lui permettait de tenir de tels propos.

Il est temps que surgisse ce type de polémique. De penseur, l'intellectuel est devenu inquisiteur. Il ne se sert plus de son cerveau. S'il le met en marche, il découvrira que le monde n'est pas aussi simple qu'il le croit. Alors, il nous sera utile.

En rétablissant un débat de raisons, on éloigne le spectre de l'émergence d'un dictateur, qui en appelle à nos instincts animaux.

Europe : détournement ?

Petit à petit, un doute me saisit. Je suis un inconditionnel de l'Europe. Ses bénéfices sont évidents. L'UE, c'est la paix, la culture et "l'union fait la force". Je suis naturellement anti Anti européens. Et pourtant, je constate, progressivement, que les opposants à l'UE ont raison. Oui, l'Europe, parce qu'elle a voulu promouvoir la concurrence, a produit la désertification des régions, oui, elle est responsable d'une réglementation stupide et inutile et oui, elle fournit une bulle protectrice, anti démocratique, aux gouvernants, qui leur permet d'échapper au contrôle de ceux qu'ils devraient représenter.

Que s'est-il passé ? Ces gouvernants utilisent le projet européen initial, celui auquel je croyais, pour disqualifier leurs opposants. Mais ils ne l'appliquent pas.

Pour un retour aux sources ?

lundi 20 mai 2019

ENA ou la fabrique des oligarques ?

En ces temps où l'on veut supprimer l'ENA, la question se pose : comment le serviteur de l'Etat s'est-il mis à se servir de l'Etat ?

A l'origine l'ENA était faite pour les résistants. On lit que, après guerre, l'on voulait renouveler l'administration, compromise avec l'occupant, par des purs. Il est difficile aujourd'hui de comprendre qui étaient ces gens. C'était des Jean Moulin, plutôt que des de Gaulle. Ils avaient donné leur vie pour un idéal. Pendant des années, dans l'ombre, ils avaient pris des risques insensés, parfois connu les camps, la torture, et, souvent, crevé de faim. Ils étaient des missionnaires, des martyrs en puissance. Et ils ont apporté ce dévouement au service de l'Etat. Leur moteur était-il le sacrifice ? Le sentiment du devoir accompli serait-il la plus grande des satisfactions ?

Et les énarques d'aujourd'hui ? Ils sont diplômés d'HEC ou de Normale Sup (dans ce cas, ils sont aussi agrégés), des écoles hyper élitistes. Puis ils sont passés par Science Po, sont sortis dans les meilleurs, ont réussi le concours de l'ENA, puis ont été soumis, pendant deux ans, à une série d'épreuves, portant sur des sujets de peu d'intérêt et jugées avec le plus grand des arbitraires. Ils en sont sortis une nouvelle fois vainqueurs. Ils ont trente ans, ils n'ont fait que travailler, comme des fous, ils n'ont rien appris, ils n'ont rien vu de la vie, ils ont la conscience d'être des génies. Et que leur offre-t-on ? Une place de gratte-papier dans une administration miteuse ! Pas étonnant qu'ils veuillent la dynamiter. D'autant que la multinationale est prête à leur faire une vie de PDG pour profiter de leur carnet d'adresses.


Flop et MOOCs

MOOCs ? On n'en parle plus. Les rêves ont été défaits par la réalité.

Encore une mode qui a fait long feu. Marketing adroit, puis prospectivistes qui se nourrissent de nouveauté, puis, personne ne veut être en retard, moutons de Panurge, en particulier écoles d'élite. C'est à celui qui s'affirme le plus bruyamment le champion de la nouveauté. Est-ce comme cela que ça se passe ?

Combien cela coûte-t-il aux start up nations crédules ?

dimanche 19 mai 2019

Blanc et nul

"Blanc et nul" : cela ressemble à une profession de foi.

Comment le vote blanc et nul évolue-t-il ? Voici ce que donnent les chiffres de wikipedia pour les élections présidentielles :
Difficile d'en tirer une tendance, sinon que le phénomène a été particulièrement fort lors du second tour de la dernière présidentielle. Si cela se reproduit aux prochaines européennes, le parti des "blancs et nuls" pourrait devenir le premier de France. 

Wikipedia, champ de bataille ?

Le "bon professeur" ? Ce serait celui qui n'irait pas chercher son information dans wikipedia. J'ai entendu dire cela dans une émission de radio. Mais peut-on croire wikipedia ? Certaines pages de présentation de ses rédacteurs parlent de "chasses gardées". Donc, non seulement les opinions s'affrontent, mais, dans certains cas, le combat n'est pas permis ?

En tout cas, je me demande si wikipedia est réellement influent. En effet, quand je vois la longueur de ses articles, et leur incapacité à la synthèse, je me demande ce que peut en retirer un lecteur. Source d'information ? Et si le bon enseignant utilisait Wikipédia pour exercer l'esprit critique de ses élèves ?

samedi 18 mai 2019

Négocier avec Huawei

Huawei fait les yeux doux à la France, ai-je lu quelque-part. M.Trump lui voulant du mal, cette entreprise cherche des alliés.

D'où vient l'ire de M.Trump ? La Chine ne respecte pas les règles admises. Ses entreprises ne sont pas des entreprises mais des émanation de l'Etat. Si on les laisse faire, elles vont tuer leurs concurrents.

Et si, au contraire, on jouait au jeu chinois ? On vous passe des commandes, mais transférez-nous des emplois, et du savoir-faire ? Avec un peu de chances, nous pourrions peut-être reconstituer un Alcatel ?

De la dépression en Amérique

Une étude montre que les Américains d'âge moyen, peu éduqués, sont de plus en plus gagnés par la dépression, avec toutes ses conséquences en termes d'alcoolisme, de consommation de drogue, ou de suicide. Les personnes nées dans les années 60 sont significativement en plus mauvaise situation que ne l'étaient, à leur âge, celles nées dans les années 40.

Curieusement, les hommes blancs, relativement plus riches que les autres catégories (femmes et minorités), sont plus atteints. Cela pourrait s'expliquer par le fait que, du fait de leurs revenus, ils ne seraient pas éligibles aux aides, aides dont l'effet serait bénéfique pour la santé. (Est-ce l'argent qui est bénéfique, ou le rétablissement d'un lien social ?)

Renversement des idéaux. Après guerre, on était convaincu que la condition humaine irait en s'améliorant. Apparemment, le "progrès" s'est poursuivi, mais il s'est mis à être destructeur pour certains.

vendredi 17 mai 2019

Faut-il décider vite ?

Mon précédent billet dit que Mme Loiseau pense qu'il faut décider vite. Depuis plus de 30 ans que je côtoie l'entreprise, j'entends cela. Nous sommes en des temps de décision rapide.

Qu'est-ce que cela donne ? L'état actuel du monde.

Des modes de management et des crises. Les entreprises sont des moutons. Décider vite est synonyme d'encéphalogramme plat. Comme le dit le psychologue Robert Cialdini, l'homme économise son cerveau. Pour cela, il a recours à des courts-circuits, il copie, en particulier. Du coup, il ne voit pas les conséquences de ses décisions. Il échoue et il persévère dans l'erreur. Il a l'impression de travailler comme un fou. Mais, au mieux, il fait du surplace, quand il ne détruit pas son patrimoine.

De la démocratie en Allemagne

M.Macron et Mme Merkel divergeraient. Cela viendrait de la nature de leurs démocraties respectives. M.Macron décide vite, Mme Merkel dépend d'une coalition. Mme Loiseau pense (La Tribune) du rythme allemand que "c'est un rythme plus lent, qui n'est peut-être pas adapté aux défis d'aujourd'hui".

Ce qui en dit long sur les complexes de supériorité du gouvernant (?) français. Il croit avoir un intellect capable de gérer le monde en temps réel. En tout cas, la démocratie allemande a quelques avantages. Si les présidents français devaient composer avec une coalition, ils n'auraient probablement pas une très grande majorité des Français contre eux.

De la France et de l'Allemagne, laquelle est la plus démocratique ?

jeudi 16 mai 2019

Européennes : les inconnus ?

Nos partis politiques présentent aux européennes des listes d'inconnus. Certains diraient de "bras cassés". Pourquoi ?

De la puissance de l'imitation ? Les gens qui veulent nous gouverner pensent tous la même chose en même temps ? Gage de la qualité de leur capacité de réflexion ? Ils doivent se dire que le parlement européen ne sert à rien. On peut en profiter pour joindre l'utile et l'agréable : on teste de nouvelles têtes, et on s'y débarrasse des déchets ? Amusant : si quelqu'un avait eu l'idée de mettre à la tête de sa liste une star intéressante, il aurait raflé une quantité phénoménale de votes.

Nos partis ont enterré l'UE ? Quel que soit son score, Madame Le Pen a gagné ? C'est elle le leader d'opinion ?

No touch

L'année dernière, j'ai découvert l'idée du "no touch". Cela semble résulter d'un raisonnement ultra rationnel. Puisque l'on achète de plus en plus de logiciel, la commercialisation doit être dématérialisée. Le client apprend que le logiciel existe, il l'achète et l'utilise. Internet sera notre univers.

Dans un premier temps, il était permis aux commerciaux de s'aider encore du téléphone.

Cela a eu une conséquence imprévue : plus personne ne répond au téléphone, ou n'ouvre un mail d'une personne inconnue (ou regarde les publicités qui apparaissent sur les sites web). Approcher un client potentiel est devenu impossible, à moins d'avoir avec eux des relations personnelles, me disaient des commerciaux.

(Des sociétés proposent désormais des robots expéditeurs de séries de mails à des masses de gens. Ils cherchent à vous faire croire que leur propriétaire s'intéresse réellement à vous. "J'ai regardé votre site web...".)

mercredi 15 mai 2019

Européennes : l'étrange campagne de M.Macron

Paradoxe : on entend que les élections européennes n'intéressent personne, qu'il y aura une grande abstention, pourtant 34 listes se présentent. Quant à M.Macron, il paraît avoir choisi comme ligne directrice l'affrontement avec Madame Le Pen. Le bien contre le mal. C'est probablement un honneur qu'elle n'attendait pas. C'est surtout un paradoxe.

Parce que l'Europe est à un tournant, comme il n'y en a peut-être que tous les 50 ans : basculement du libéralisme et de la régulation au jeu d'équipe, qui profite à tous ? Voilà où l'on se serait attendu que le technocrate pro européen excelle, et prenne à contre pied ses adversaires. En particulier Madame Le Pen.

Le technocrate a-t-il crû que la politique était un jeu d'enfant ? Le Français un benêt ? Grands discours et Paris Match, pour le reste, le peuple ne peut comprendre, je mène le pays comme je le veux ? Du pain, des jeux et des people ?

Le poids de l'Etat se justifie-t-il ?

L'Etat coûte cher, donc il est mal géré. On s'est habitué à cette idée.

Mais qu'est-ce que l'Etat ? C'est en partie le service public. Et le service public ressemble à ce que les instituteurs ont fait en créant la CAMIF et la MAIF : des moyens communs pour obtenir des biens qu'ils n'auraient pu obtenir individuellement. Or, nous demandons quasiment tout à ce service public : assurance, santé, éducation, transports, énergie, sécurité, respect des lois... D'où Etat lourd.

Le propre du privé c'est l'irresponsabilité, en effet l'innovation demande la prise de risque, le saut dans l'inconnu. Le propre du public, c'est la responsabilité. C'est la gestion de biens communs. Domaine de "l'économie sociale". La CAMIF et la MAIF étaient bien gérées parce qu'on leur en demandait peu, et que leur métier était simple, et que leurs personnels avaient une éthique adéquate (contrôlée par le système).

Pourquoi l'Etat ne va pas ? Parce qu'on le gère comme une entreprise, et non comme un bien commun ?

mardi 14 mai 2019

Perte de conscience

"Ce n’est pas tant l’IA ou les algorithmes eux-mêmes qui sont dénoncés, mais leurs usages abusifs, au risque de faire perdre toute valeur à nos sociétés démocratiques, basées sur une distribution plus ou moins équitable de la richesse et des savoirs." écrit Hervé Kabla dans une récession de Weapon of math destruction.

Science sans conscience, me dis-je. Pathologie sociale ? Notre société nous encourage à l'épanouissement personnel. Quand mon intérêt est premier, il n'y a plus de conscience, de responsabilité. L'usage de l'IA ou autre n'est qu'un moyen au service d'une fin : ma satisfaction immédiate ?

Emmanuel Levinas parle de "l'altruisme de l'autre homme", nous naissons chargés de la responsabilité de l'autre. Si c'est le cas, elle ne semble pas perçue. Peut-être que c'est en observant les conséquences de nos aspirations que nous aurons envie de les changer ?

La valeur du travail

Je suis un ancien développeur, frappé par la médiocrité technique du logiciel moderne. Le monde semble avoir reculé.

En fait, le logiciel moderne (Google, par exemple), n'est pas une prouesse technique, comme il le fut. Il occupe un monopole, il a saisi un goulot d'étranglement social. Et il en tire une rente sans précédent. Internet s'y prête.

Si l'on parle des "génies" qu'emploient ces sociétés, n'est-ce pas pour masquer cette réalité ?

lundi 13 mai 2019

L'innovation résulte-t-elle du chaos ?

On m'a enseigné que l'innovation résultait du chaos. Le dirigeant devait être un "chaos maker", lisait-on dans la Harvard Business Review. Est-ce vrai ? Ou fake news ?

Lorsque l'on analyse la façon dont surgit une nouvelle idée, par exemple l'invention de la photo, on observe un processus incompréhensible, pas organisé, hasardeux. Mais l'idée géniale ne vient pas de nulle part. Elle se fait sur des fondations. Ce que l'on appelle parfois des "facteurs de production". Ils résultent d'une construction collective à très très long terme. Même avec beaucoup de chaos, l'homme des cavernes ne produira pas un 747.

D'ailleurs, le chaos n'est pas une nouveauté. Il est présent dans l'entreprise. C'est le laboratoire. On y expérimente dans tous les sens. Et, quand il en sort quelque-chose de bien, on en fait une utilisation systématique. Seulement, on maintient le processus d'innovation au sein de murs solides. Car, lâché dans la nature, il détruit tout...

Pragmatisme

La science nous tend des pièges. Elle nous fait croire qu'il y a des "lois de la nature".

En fait, c'est faux. La nature "tend" à se comporter selon ces lois. Mais il est possible que son comportement en diffère.

La science doit servir à guider l'action, pas à la déterminer. En quelque sorte, elle doit stimuler la créativité, en donnant des idées d'action. Sachant que d'autres sont peut-être possibles.

dimanche 12 mai 2019

Allemagne : la transition écologique en échec ?

En termes de transition écologique, l'Allemagne est le modèle du monde. Eh bien, Der Spiegel prouve que c'est un flop. Heureusement que le pays est très très riche, car cela cela coûte très très cher, bien au dessus des moyens de la France. Mais les émissions du pays demeurent au niveau de 2009. Sans compter que la population n'en peut plus de ses nuisances et s'oppose aux nouveaux projets.

Pourquoi ? Inefficacité massive. Les systèmes de production d'énergie "propre" sont extrêmement peu efficaces, et ils ont des "externalités négatives", y compris environnementales, sérieuses...

Probablement, ce n'est pas la transition écologique qui est en cause, mais la manière dont elle est conçue. On ne peut pas continuer comme avant, sans faire d'efforts, simplement en se contentant de remplacer une énergie par une autre. Le changement de la société, et de son mode de fonctionnement, et peut-être de ses aspirations, doit être profond.

En tout cas, voilà qui est certainement une extrêmement mauvaise nouvelle pour beaucoup de partis politiques, en manque d'idées et du courage d'en chercher, pour qui l'écologie était apparue comme un don de Dieu.

Comment devenir roi d'Angleterre ?

J'ai entendu dire que le dernier rejeton de la famille royale anglaise était numéro sept dans l'ordre d'accession au trône.

Va-t-il rejouer l'histoire de "Noblesse oblige", et éliminer, un à un, ceux qui le précèdent ? Il y a un autre moyen d'être couronné, ai-je découvert, en lisant la biographie du numéro trente sept. Il suffit que les prétendants mieux placés changent de religion, ou deviennent athées. La liberté de pensée n'est pas pour les rois d'Angleterre. Une injustice ? La couronne pour tous ?

samedi 11 mai 2019

Uber ou la fin d'une époque ?

L'entrée en bourse d'Uber a été décevante. Le Financial Times se demande combien de temps encore le marché permettra à Uber d'être déficitaire. Et si on était à la fin d'une époque ?

Uber n'est pas qu'une entreprise, c'est un humanisme. L'idée a émergé, un peu partout, que la société idéale était une société d'individus, c'est à dire une société "atomisée", sans liens sociaux (donc pas une société au sens des sciences humaines). Le 68 français n'a pas été la seule expression de cette aspiration. D'autres ont pensé que le marché était le moyen de réaliser leurs désirs. Le marché était la force qui permettait à cette société d'individus d'exister. Pas besoin d'Etat et de services publics, qui volent l'entrepreneur pour nourrir le paresseux.

Uber était cette vision faite entreprise. En remplaçant le salariat par l'entrepreneuriat, il faisait exploser le tissu social. Mais, en se dispensant de prélèvements sociaux, peut être aussi en profitant d'un excès d'offre de taxis par rapport à la demande, il devait gagner beaucoup. Et, un jour, il serait en position de monopole. Il pourrait prélever une rente colossale. C'était un pari. Mais il arrivait au bon moment. Il y a énormément d'argent qui cherche des rendements énormes. Uber a été le modèle d'une nouvelle génération d'entreprises. Ce que les Allemands appellent "capitalisme de plates-formes". Et il a même séduit la gauche, du moins son élite. C'était une autre façon de faire 68 ? D'autant que cette société nouvelle reconnaissait les talents des intellectuels, et les payait très cher. Divine surprise.

L'utopie d'une société atomisée aurait-elle été rattrapée par la réalité ?

Le changement peut-il tuer ?

L'ancien dirigeant de France Télécom est en accusation. Le changement peut-il tuer ?

J'ai découvert que ce que j'écrivais sur le changement était hors sujet. C'était conforme aux idées des scientifiques, ce qui m'avait égaré. Mais, un nouveau type de changement était apparu : le changement "organique".

Le changement organique, un mythe de notre temps
Renouveau de l'individualisme dans les années 60. Question : démontrer qu'une société "atomisée" est idéale. Solution : le "marché". La concurrence de l'homme avec l'homme produit "l'innovation". La littérature du management affirme ainsi que l'innovation naît du "chaos". (Et ça m'a été enseigné en MBA, dans les années 90.) Conclusion : transformez l'humanité en chaos, et vous ferez le bonheur universel. On arrive alors à un premier résultat intéressant. Qui dit "chaos" dit "anomie" (absence de règle sociale). L'anomie est un des trois facteurs sociaux qui favorisent le suicide, selon Emile Durkheim.

La technique pour ce faire revient, sommairement, à couper les vivres d'une organisation, par exemple à réduire les effectifs d'une unité, et à la laisser se débrouiller. C'est ce que fait le gouvernement avec la fonction publique. Mais attention. De même que la France est une start up nation, elle suit l'exemple de nations qu'elle admire.

Banalité du mal ?
L'analyse du procès Eichmann, par Hannah Arendt, montre que les nations ont réagi en bloc au nazisme. C'est la "banalité du mal". L'héroïsme ou l'horreur ont été collectifs. Ce que le procès FT met en cause, ce n'est pas une personne, mais une collectivité. Ne serait-il pas temps de réfléchir aux conséquences de nos aspirations ? D'en changer, peut-être ?

vendredi 10 mai 2019

Martin Seligman est en France

La radio disait que Martin Seligman était en France. C'est un psychologue dont parle souvent ce blog. C'est le spécialiste de l'optimisme. L'optimisme, c'est être stimulé par l'aléa.

Il a donné deux conseils à France Info. Chaque soir, écrire les trois bonnes nouvelles de la journée. Et chercher si quelqu'un a changé votre vie, écrire ce qu'il a fait, et le rencontrer pour le lui dire.

J'imagine que par "changer", il entend quelqu'un qui vous voulait du bien, et qui vous en a fait. (Car, il y a des gens qui vous veulent du mal, comme Staline, mais qui, par la réaction qu'ils suscitent, font de vous des héros ; et d'autres, de plus en plus nombreux, qui pavent votre enfer de leurs bonnes intentions.)

En aidant un ami à réfléchir à la scolarité d'un de ses enfants, je me suis rendu compte que mon père entrait dans cette catégorie. Malheureusement je ne pourrai pas le lui dire. Mais, qui d'autre ? L'esprit de notre époque est-il favorable au "donneur d'aide" ?

La société du flicage ?

Dans les années 90, Internet était une utopie libertaire. Il allait faire exploser la grande entreprise. Tout était permis, car personne ne pouvait connaître votre identité. "Personne ne pouvait savoir que vous étiez un chien", disait-on. D'ailleurs, beaucoup s'inventaient de nouvelles identités.

Aujourd'hui, Internet ce n'est que flicage. D'abord pour raison commerciale. On veut comprendre votre comportement, pour savoir quoi vous faire acheter. Mais cela tourne vite mal. Car ce qui fait acheter le plus sûrement, c'est le vice, la faille de caractère. Justement ce qui était caché. Et cela devient vite pervers. Vous vous croyez protégé parce que vous "n'aimez" que des sujets consensuels ? Mais, qui vous dit qu'ils le seront toujours ? Les modes vont et viennent, et sont souvent spéculatives. Et si, demain, vous vous révéliez un collabo ? Et votre amour est-il tactique, calculé, ou réel ? Et l'on sait aussi ce que vous avez regardé, mais pas aimé. Et aussi ce que vous ne regardez plus. Ne pas "aimer", c'est désapprouver... C'est dangereux.

Nouvel exemple d'énantiodromie ?

jeudi 9 mai 2019

Aux grands hommes, les grandes erreurs ?

Il est surprenant à quel point les grands hommes ont été idiots. Ce qui leur manquait le plus, c'était le bon sens. En revanche, leurs erreurs ont été extraordinairement productives. Par exemple, Condorcet a produit une théorie des votes basée sur des idées absurdes (l'homme est capable de repérer un "bon candidat"), dont la mathématisation a produit une contradiction (le dilemme de Condorcet), mais qui a créé une branche des mathématiques. C'est d'ailleurs probablement parce qu'ils pensaient mal, qu'ils ont emprunté des voies auxquelles personne ne pensait. Ce qui a eu des conséquences imprévues ?

Et si ce qui faisait le grand homme était la grande erreur ? Et si leurs erreurs avaient plus d'intérêt pédagogique que leurs réussites ?

(Leur principale erreur semble avoir été de croire en des "absolus". Curieusement, Julien Benda définit l'intellectuel comme celui qui défend les "absolus".)

Homosexualité de wikipedia

Je constate que les rédacteurs de Wikipedia consacrent de plus en plus d'efforts à discuter de l'homosexualité de leurs sujets. Apparemment souvent une homosexualité honteuse, car on ne l'associait pas spontanément à la personne étudiée. Et cela provoque généralement arguments et contre arguments. Une nouvelle façon de parler du "sexe des anges" ? (Ou variante d'une tendance "people" : on s'intéresse de plus en plus à la vie privée des personnes célèbres, de moins en moins à leur oeuvre ?)

Cela illustre peut-être l'aspect phénoménal du changement social. Un nouveau sujet d'intérêt émerge. On en parle. Puis quelques leaders se mettent à donner une forme pratique à la question. Puis ils sont imités et de nouveaux comportements collectifs apparaissent, dont on a oublié l'origine.

mercredi 8 mai 2019

Enantiodromie et changement

Edgar Morin dit que les systèmes changent par le biais de mouvements marginaux invisibles, initialement, qui s'enflamment. Ce qui semble en contradiction avec le principe "d'homéostasie" des systèmes : ils éliminent toutes les fluctuations contraires à leurs principes.

Il ne parle pas "d'énantiodromie" : les systèmes se transforment en poussant à l'absurde leurs principes, ce qui produit leur contraire. Par exemple la société technocratique d'après guerre a produit le libéralisme, qui produit maintenant un protectionnisme / nationalisme. Trop de technocratie étouffe l'individu et lui donne envie de liberté. Trop de liberté produit le chaos et donne envie d'ordre.

Les deux ne sont peut-être pas contradictoires. Il est possible qu'au moment où l'on en arrive à une situation "absurde", de multiples forces dissidentes se manifestent. Celle qui parvient à s'imposer imprime au changement sa forme. Car, il y a de multiples façons de produire des contraires.

(Ainsi un "système" serait fait de forces opposées, qui seraient régulées par un principe commun, et dont l'utilité serait d'intervenir en phase de changement, pour rendre possible ce changement. Ils seraient les "potentiels" du système. La machine, qui n'est que régulation, ne peut pas changer.)

Start up government

Qui est Mme Loiseau ? me suis-je demandé. Il semblerait que ce soit une des requêtes Internet les plus fréquentes. Mme Loiseau est inconnue. Son CV est peu impressionnant. Quant à sa remplaçante, elle a 33 ans, et était encore à l'école, aux USA, en 2014. Selon wikipedia, elle aurait été séduite par l'aspect "start up" du gouvernement.

Ce qui est inquiétant. Car la plupart des start up font faillite. Leur force est bien plus de séduire des investisseurs que de fabriquer des produits et de les vendre...

mardi 7 mai 2019

Formation qui déforme ?

Désillusion. Je trouvais admirables plusieurs dirigeants. Quelle énergie ! Sans cesse en déplacement, en rendez-vous, et toujours concentrés et efficaces lors de ces rendez-vous.

Jusqu'à ce que je comprenne que je me fourvoyais. Ce que je prenais pour du courage était de la paresse. En effet, au lieu de s'engager dans un processus "à l'allemande" d'édification rationnelle de leur projet, ils pensaient régler leur problème en un rendez-vous (par exemple lever des fonds). Comme cela ne marchait pas, ils n'arrêtaient pas de repartir de zéro. Un jour sans fin.

Voilà qui est un biais qui provient de la formation que l'on reçoit des grandes écoles d'ingénieur. On vous fait croire qu'un problème se résout par une idée brillante. Notre élite scientifique doit ses succès scolaires à de telles idées. Du coup, sa vie n'est plus qu'idées brillantes.

Kraft Heinz et les fonds d'investissement

Warren Buffett a mis beaucoup d'argent dans Kraft Heinz et il est réputé invincible. Pourtant son cours s'effondre. Et, ce qui n'est pas surprenant dans ces circonstances, on apprend, qu'en plus, son management avait fait preuve de créativité dans ses comptes.

Que s'est-il passé ? M.Buffett a investi avec 3G, un fonds qui se disait capable d'obtenir des gains de performance miraculeux, dans la société Heinz. Heinz a ensuite acquis Kraft. Et est allé jusqu'à proposer à Unilever de les rejoindre. C'est là que les choses ont commencé à mal tourner. "3G avait de bonnes idées pour faire des économies, mais pas pour croître. Et quand vous ne pouvez pas croître, dans la grande consommation, vous finissez par devoir dépenser de plus en plus pour ne pas reculer." (D'autant que les fameuses économies ont touché la publicité...)

Kraft Heinz ou la fin des beaux jours pour les fonds d'investissement ?

(Quand à M.Buffett : quand on a autant d'argent, ne finit-on pas par ne plus avoir de bonnes occasions de les placer, et donc à en être réduit aux charlatans ?)

lundi 6 mai 2019

Développement durable : problème bien posé ?

J'entendais parler des assistants numériques. Ils participent à la régulation de la maison, par exemple. Mais on ne se rend pas compte à quel point c'est coûteux. Par exemple dire au système d'éteindre la lumière va requérir un traitement qui va expédier un signal de l'autre côté de la planète. Alors qu'il aurait suffi d'appuyer sur un interrupteur.

Il y a quelque chose d'injuste. On accuse la voiture du "gilet jaune"de polluer, mais combien pèse cette pollution par rapport au coût d'Internet ? Bien sûr, on répondra : énergies propres et voiture électrique. Mais "l'énergie propre" peut-elle réellement satisfaire une demande qui croit massivement ? Et la voiture électrique, ses batteries et tout ce que l'on considère comme "propre" l'est-il vraiment ?

Premier pas vers le développement durable : sortir du règne du lobby pour mettre en place des processus de décision rationnels ?

Les joies du protectionnisme ?

Les chaînes de TV françaises s'uniraient pour résister à Netflix. Copier n'est probablement pas une bonne idée, mais jouer sur la fibre nationale pourrait l'être.

Au fond, les Chinois nous donnent une leçon. Ils ont empêché le GAFA d'entrer chez eux. Et ils ont développé des clones locaux. Ce qui leur a permis de gagner beaucoup d'argent. Et ce qui montre une caractéristique de l'innovation moderne, numérique en particulier : contrairement à l'innovation industrielle, elle est facile à copier. Pourquoi nous en priverions nous ?

Il y a un bénéfice évident à être protectionniste, dans ce cas. On laisse les autres essuyer les plâtres, et on copie. Du coup, se pose une question : est-il malin de se vouloir une start up nation ? Quand on a les capacités de rattraper, comme c'est le cas dans le domaine de l'intelligence artificielle, n'est-il pas judicieux d'attendre que les autres montrent le chemin à suivre ?

(C'était, d'ailleurs, la stratégie des Japonais, avais-je noté, dans les années 80. Une autre possibilité est de proposer à un entrepreneur américain de s'installer en Europe. C'est ce qu'a fait régulièrement la France, au cours des siècles.)

dimanche 5 mai 2019

Trotinette tueuse

La trottinette électrique n'aurait, pour le moment, le droit de rouler nulle part. Et son conducteur aurait besoin d'une assurance, ce qu'il ne sait pas. Et ce qui est utile : la trottinette est extrêmement dangereuse, pour soi, et pour les autres. Voilà ce que dit Le Monde.

Du changement en France ? Tout est dans l'improvisation ? Nul n'est peut-être susceptible d'ignorer les lois, mais les pouvoirs publics sont aussi supposés faire un minimum de préparation, avant la mise en oeuvre d'un changement. Et si victimes et coupables d'accidents de trottinettes devaient se retourner contre eux ?

Comment vivre dans la post vérité ?

Selon un précédent billet, notre lot est la post vérité. Comment vivre dans un monde de post vérité ? Nous ne savons plus ce qui est juste ou non. Qui dit post vérité, dit absurde.

Mais, qui dit absurde dit existentialisme. L’existentialisme est une réaction à l’absurde. Elle consiste à chercher en soi ce qui compte vraiment, son « identité ». Quand on l’a trouvé, on est indestructible. Et nos valeurs sont souvent partagées par d'autres. En faisant appel à elles, on peut mobiliser la société, puisqu’elle y est sensible.

L'existentialisme n'est pas réservé au virtuose de l'esprit. Les techniques de manipulation obéissent à des principes explicites. En les « déconstruisant », on comprend comment elles nous font aller "contre nous", et donc qui nous sommes. En particulier, elles jouent sur une caractéristique de l’homme : lorsqu’il se croit « individu » et « rationnel », il est pigeon. L’homme est, par nature, animal social.

samedi 4 mai 2019

La Grande Arche : une comédie européenne ?

Surprenante histoire de la Grande Arche (un reportage de France Culture)...
  • On veut achever la Défense, par un bâtiment qui transforme ce qui ressemble à une rue en cul de sac. 
  • MM. Pompidou et Giscard d'Estaing sont peu ambitieux. Mais, dans la tradition monarchique française, F.Mitterrand veut laisser son nom, par une politique de grands travaux. L'Arche en fera partie. 
  • On décide de faire un "centre consacré à la communication" (on ne sait pas de quoi il s'agit précisément, mais, apparemment, ce type de projet était à la mode chez les socialistes en ces temps). 
  • Appel d'offres à des architectes. Un architecte danois dessine un cube. Il n'a fait que 4 églises dans sa carrière (des cubes). Le président Mitterrand choisit ce projet, crayonné, de préférence à ceux de multinationales. 
  • Le Danois arrive, comme tout Européen du Nord, plein de préjugés contre les races latines, auxquelles on ne peut pas faire confiance. Mais il est séduit par le prince. Puisqu'il a son oreille, il a tous les pouvoirs, pense-t-il. 
  • Il faut construire le cube, et les idées du Danois ne sont pas celles des ingénieurs. (En particulier, il veut des parois de verre d'un seul tenant...) Il les insulte. On essaie de l'aider en constituant autour de lui une équipe technique qui adapte son projet à la réalité (sans le vexer ?). Mais le président Mitterrand intervient sans cesse. Par exemple pour faire revêtir le bâtiment d'un marbre, que les ingénieurs estiment poreux. Risible, dit le prince, les bâtiments grecs sont en marbre et ils ont tenu des millénaires. Le marbre était effectivement poreux, il a été remplacé par du granit. A grands frais. 
  • J.Chirac est élu. Il s'attache à nuire à F.Mitterrand, en s'en prenant à ce qui compte le plus pour lui : ses grands travaux. Et en procédant à la française : par coups bas. D'où de multiples péripéties. Mais il y a des gens déterminés derrière le projet. Et ils parviennent à leurs fins. 
  • Quant au bâtiment, on ne lui a toujours pas trouvé d'emploi. 
Métaphore de l'Europe ? Une Europe du Nord pharisienne, mais pas aussi compétente qu'elle le croit ? Une France d'Ancien régime ? Dirigée par une caste de florentins ridicules qui la ruinent pour assurer leur gloire, et régler leurs comptes, elle est maintenue à flots par un peuple de sans grades, gueulards mais dévoués, et finalement efficaces ?

La société de la post vérité

Que M.Trump ait inventé la post vérité est une post vérité.

Car la post vérité est partout, depuis longtemps. Elle n'a pas attendu M.Trump. L'Eglise a-t-elle dit tout ce qu'elle savait sur ce que l'homosexualité provoquait chez elle ? Dites vous toute la vérité à vos enfants ? Le gouvernement nous dit-il toute la vérité ? Si vous apprenez quelque-chose qui peut nuire à l'entreprise qui vous emploie, le direz-vous ? "Vous avez le droit de garder le silence" répète le feuilleton américain. La post vérité est faite de pieuses, et parfois légales, omissions.

Elle a une explication : on estime qu'il y a des "valeurs", qui méritent qu'on leur sacrifie la vérité. A commencer par soi. La vérité pourrait nous nuire définitivement, alors que nous avons beaucoup de choses à apporter à la société.

Mais il n'est pas certain que ce soit la meilleure façon de servir les dites valeurs. En  effet, la post vérité génère la "vérité alternative". A partir du moment où la vérité n'en est plus une, on peut en inventer une autre. Et elle pourra d'autant moins être contredite que, pour ce faire, il faut dire la vérité, donc révéler ses omissions. Et une affirmation qui n'est pas contredite, n'est-ce pas une vérité ?

vendredi 3 mai 2019

Batteries de concert

Airbus de la batterie, lit on. La France et l'Allemagne veulent édifier un champion de la production de batteries électriques pour automobile, comme les Chinois.

Etonnant retour du protectionnisme. Plus étonnant encore : il est à peu près certain que ceux qui, hier, clamaient bien haut les vertus du marché et de la concurrence, sont maintenant des pasionarias de la politique industrielle. Ce n'est pas la girouette qui change...

Violence jaune

Les gilets jaunes sont ils violents ? Certains disent qu'ils le sont, d'autres que tout est fait pour qu'ils donnent une mauvaise image d'eux-mêmes.

Mais il y a des choses que l'on ne dit pas. Le démarrage du mouvement vient de la découverte qu'ils subissent une taxe environnementale dont les recettes ne sont pas employées dans des mesures écologiques, mais servent à renflouer les caisses de l'Etat. Ils ont découvert qu'ils étaient des "pigeons". On prend aux pauvres pour donner aux riches. Plus généralement, c'est un mouvement qui se pense victime de "l'élite" nationale. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que l'élite soit mal disposée à l'endroit des gilets jaunes. Le plus surprenant est que, d'un côté et de l'autre, l'affrontement ne soit pas plus violent.

Ensuite, le pacifiste Jaurès nous a laissé un héritage paradoxal. Il a approuvé les révoltes ouvrières. Il paraît naturel en France qu'un mouvement ouvrier soit violent, qu'il ne respecte pas la loi. Il casse, impunément. Ce qui doit surprendre les gilets jaunes c'est que l'on ne respecte pas ce précédent.

jeudi 2 mai 2019

L'Espagne est-elle un modèle pour la France ?

Il y a quelques années on entendait dire que les courageuses mesures prises par l'Espagne pour réformer son modèle social donnaient des résultats. Certes, le chômage demeurait haut, mais il se résorbait rapidement. La France devait suivre cet exemple (et surtout celui de l'Allemagne, voir billet précédent).

A l'occasion des dernières élections espagnoles, on apprend que les choses ne vont pas bien en Espagne.

Gouverner c'est manipuler ? Pour un changement d'état d'esprit ?

L'évolution du blog

J'ai créé un nouveau blog, pour la publication d'articles "de fond". (Le blog : Antichiant.) Du coup, j'en suis revenu à Wordpress, que je n'avais pas utilisé depuis longtemps.

Qu'est-ce que je constate ? Wordpress a maintenant un tiers du marché du blog. (Mais ce ne doit pas être un marché qui pèse très lourd.) Contrairement à Blogger (ce blog), qui demeure étrangement soviétique. Wordpress a considérablement évolué, et s'est amélioré. (Cependant, rien à voir avec les évolution d'un logiciel de CAO, par exemple, qui acquiert sans cesse de nouvelles fonctionnalités. Le logiciel moderne plafonne vite.)

En revanche, jadis, les blogs semblaient faire l'objet d'une publicité "spontanée", ce n'est plus le cas. Hypothèses : soit Wordpress ne fait plus la promotion des blogs gratuits, soit, désormais, seul le puissant, celui qui paie pour que son contenu soit détecté en premier, peut se faire remarquer sur Internet.

mercredi 1 mai 2019

L'Allemagne est-elle un modèle pour la France ?

Prenons modèle sur l'Allemagne ; adoptons ses réformes courageuses. Voici ce que l'on entendait, de gauche et de droite, venant de nos hommes politiques. Une émission de France Culture laisse croire que les choses sont en train de changer. L'Allemagne ne serait pas la solution mais le problème :
  • L'Allemagne est égoïste. Sa stratégie est d'accumuler des excédents grâce à une politique agressive d'exportation. Si bien que craignant les représailles de la Chine et des USA, elle torpille toutes les mesures que l'UE tente de prendre pour faire entendre ses intérêts à ces nations. 
  • Pour des raisons historiques et culturelles, elle maintient une inflation qui est inférieure à celle du reste de l'Europe. Longtemps l'Europe s'est adaptée par le dévaluation, maintenant elle doit le faire par la réduction de salaires (et le licenciement ?). 
  • Pour des raisons démographiques, elle absorbe la main d'oeuvre qualifiée européenne. Ce qui va poser de sérieux problèmes aux pays concernés. En outre, l'Allemagne capte ainsi l' investissement qu'ils ont consentis. (Un invité estimait à 200.000€ par personne cet investissement, soit 200 md€ pour 1m de personnes. Ce que l'Allemagne devrait rembourser au reste de l'UE.)
  • La dégradation de son modèle social et les mesures qu'elle a prises pour s'interdire tout déficit viennent d'une réponse incorrecte aux problèmes d'adaptation provoqués par l'acquisition de l'Allemagne de l'est. Le modèle social allemand évoluerait actuellement dans la direction du modèle français...
Il est plus difficile de faire entendre le point de vue de son pays et de faire fonctionner ses institutions que d'importer des réformes venues d'ailleurs ? Voilà qui pose des questions quant à la façon dont la France est gérée.

Le Français n'est pas un suiveur

Je me souviens d'une émission qui parlait d'associations de protection des oiseaux, je crois. En France il y en avait des nuées, en Angleterre une ou deux ! Chaque Français veut avoir "son" association. Idem pour les journaux. Déjà Tocqueville parlait de ce phénomène à l'époque de l'Ancien régime. Pas neuf.

Comment gouverner un tel pays ? En lui proposant un projet dans lequel il trouve sa place, unique. C'est pourquoi, sans doute, le pays a une vocation à l'universalisme et au prosélytisme.