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lundi 31 août 2020

Perte de mémoire collective ?

Ce qui m'a surpris dans la fréquentation de l'université, c'est le renouvellement de ses enseignants. Le professeur moderne n'a rien à voir avec celui qui l'a précédé. Surtout, il ne semble en avoir rien retenu, sinon des impressions superficielles. Un peu comme s'il "jouait au professeur". La forme, mais pas l'esprit.

Cela contredit notre notion de "progrès", qui se veut cumulatif, alors que le changement auquel on assiste est, en quelque-sorte, une "renaissance". Cela me fait penser aux anciens royaumes, notamment à un livre sur l'Allemagne et son histoire : d'une certaine façon, chaque nouveau souverain devait re conquérir son bien. Cela lui prenait une vie.

Bergson raconte que, quand il était enfant, il allait souvent chez le dentiste. Pour qu'il ne hurle pas, le dentiste lui donnait des bonbons. Il en avait déduit que le dentiste était un sadique, qui devait payer pour se livrer à son hobby. Ma mère me disait, de même, qu'elle avait déduit de ses rapports à sa mère qu'une mère avait tous les droits sur un enfant. Elle s'était empressée de voler un landau, pour pouvoir les exercer.

L'enfant est le père de l'homme. Nous commençons par être enfants, et l'enfant interprète le monde, il lui donne une explication, une cohérence logique, dont hérite l'adulte. Cette cohérence est d'ailleurs probablement influencée par ses intérêts. Lorsqu'il rencontre le monde réel, il constate qu'il n'est pas ce qu'il devrait être. Alors, il invente des mythes pour justifier les changements qu'il doit subir.

Tentative d'explication de pourquoi nous perdons la mémoire, et de comment nous essayons de faire ressembler la réalité à nos rêves.

On s'y perd !

Suivant peu les nouvelles, sinon par France Culture et France Musique, dont je n'écoute que ce qui traite du passé, et n'ayant jamais eu de télévision, je ne sais pas qui sont les gens célèbres et ce qu'ils pensent.

Le hasard fait que j'ai regardé les fiches wikipedia d'un certain nombre de people. Il y aurait deux camps.
  • France des idées "socialement avancées" identiques à celles des démocrates américains. En gros, ce sont les socialistes, les écologistes et la plupart des journalistes. Elle illustre la définition que le Robert donne de "totalitaire" et "totalitarisme" : elle a trouvé la seule solution possible aux problèmes de l'univers. (Le Robert dit aussi que ces mots ont été associés à Mussolini, parce qu'il ne tolérait pas d'opposition.) La fameuse "cancel culture" ?
  • Une nuée de gens, qui ne sont pas d'accord avec telle ou telle partie de cette pensée. Ils viennent d'à peu près partout. On leur colle quelque qualificatif infamant :"souverainiste", "populiste"... Il est tentant de les mettre tous, en bloc, dans le Rassemblement National (qui n'aurait jamais aussi bien mérité son nom). Mais il n'est pas certain qu'ils s'entendent les uns avec les autres, et encore moins avec Mme Le Pen. Surtout, ce qui manque à chacun, c'est une ligne directrice.
Un étalon de mesure ? Un certain Eric Zemmour. Je ne sais pas qui sait. Je ne l'ai pas entendu. Je constate qu'il a réussi l'exploit, d'après les réactions que je vois, d'être un Trump français, un antéchrist. Pour chaque opposant à la ligne unique, Onfray, Chevènement, Finkielkraut, Mélenchon, Debray, etc. on se demande où il se trouve sur l'échelle de Zemmour.

Ne pouvant plus nous appuyer sur les idéologies du passé, nous devons apprendre à penser ?

dimanche 30 août 2020

65 millions d'épidémiologistes, et moi, et moi...

65 millions d'épidémiologistes, disait France Culture l'autre jour. L'autorité n'a plus d'autorité.

Il y a l'establishment, qui n'a pas arrêté de se contredire, mais interdit qu'on le critique, au nom de la "science" qu'il représente. Il y a un anti establishment, qui est mû par ses convictions. Il y a le praticien, qui se souvient qu'il a prêté le serment d'Hippocrate, et qui essaie de sauver des vies, comme il peut. Et il y a vous et moi, perdus par cette argumentation scientifique, technique et touffue.

Rejouons-nous l'affaire Trump ? N'ayant plus confiance dans le personnel politique, l'Américain a voté pour son opposé, ouvertement incompétent, et qui a tenu parole.

A moins que nous devenions une France de 65 millions d'esprits libres. Le rêve des Lumières, enfin ?

Espoir au Liban

Emission de Christine Okrent sur le Liban, France Culture, samedi. Je retiens :
  • Le mal c'est le confessionalisme, pas la religion. Un communautarisme mafieux, qui détruit la société. La religion n'est qu'un paravant pour l'intérêt personnel. Il faut un Etat "laïc". 
  • Les communautés, occupées à s'entre déchirer vont chercher de l'aide à l'extérieur. Ce qui change tout, car, je pensais que les pays étrangers tiraient les ficelles du Liban, alors que c'est le contraire : sans complicités internes, ils ne pourraient rien faire. 
  • Finalement, les freins au changement sont les grands fauves qui dirigent le pays, dont l'assemblée nationale. Leur opposition n'est qu'apparente. En réalité, ils se serrent les coudes. 
  • La France serait le seul pays capable de discuter avec tout le monde, les autres nations ayant choisi leur camp (ou ne connaissent pas le Liban ?). 
Un espoir ?

samedi 29 août 2020

De la distanciation sociale chez les animaux

Prendre soin de sa "bulle" ! Les mandrills se tiennent spontanément à distance de leurs congénères malades, qu'ils identifient grâce à leur odorat, mais continuent à épouiller ceux qui font partie de leur proche parentèle. (Photo : Sabine Bernert)
Les animaux ont une "immunité comportementale". Et ce, particulièrement, s’ils sont sociaux, donc susceptibles à la contagion. Ils semblent habiles à détecter le congénère infecté. Ensuite, ils paraissent faire un calcul de coût bénéfice. Plus le lien social est important pour l'espèce, moins ceux qui sont malades sont isolés ; plus leur fonction compte pour le groupe, plus ils sont protégés (le système de reproduction de la fourmilière) ; plus l’individu a un système immunitaire fort, plus il s’expose.  (Les animaux aussi gardent leurs distances, Dana Hawley et Julia Buck, Pour la science, septembre 2020)

Alors, l’animal a-t-il des leçons à nous donner ? Certainement. Outre le fait qu’il semble détecter les individus infectés, et mesurer la robustesse de son système immunitaire, il y a auto adaptation au niveau individuel. L’organisation humaine est extraordinairement inefficace, en comparaison. Elle a eu l’idée géniale du modèle technocratique, qui la fait dépendre d’un homme tout en haut d’une pyramide. Ce qui transforme l’homo sapiens en robot ! Bravo. D’autant que le haut de la pyramide est le meilleur endroit pour prendre des décisions stupides (par exemple inspirées par la peur de perdre la face).

Si nous voulons que notre développement soit durable, il va falloir que l’homme apprenne à faire la bête ?

La prochaine bulle sera à hydrogène ?

"Nikola a un projet de production de camions à moteur électrique et à hydrogène. Il n'en a pas encore fabriqué ni vendu un seul, mais, entre avril et aujourd'hui, les investisseurs ont propulsé sa capitalisation boursière à près de 15 milliards de dollars." (Financial Times.)

Bulle spéculative ? Le moteur à hydrogène, avant qu'il soit un succès, demande des investissements énormes, dit l'article. Mais il n'y a pas d'obstacle technique. Apparemment, c'est une question de baisse de coût et d'équipement des routes.

Surtout, l'hydrogène aurait un avantage sur la batterie pour les poids lourds. Et, nouvelle, on envisage, de développer des voies spéciales pour camion autonome (ce qui éliminerait les difficultés qui gênent l'intelligence artificielle).

(Pour mémoire : la capitalisation de Renault est de 7Md€. Nikola, qui n'est qu'une idée, vaut deux fois plus qu'une société qui a 120 ans et l'expérience qui va avec, et vend 3 millions de voitures par an.)

vendredi 28 août 2020

Le crime d'Orcival

La France de 1865. France Culture rediffuse un drame radiophonique tiré d'un roman policier du 19ème siècle.

L'inspecteur tutoie l'agent, qui, lui, vouvoie son chef. On s'adresse à l'homme du peuple en lui donnant du "mon brave". Entre notables, on s'appelle par son nom de famille. On y apprécie aussi le bon vin, même, et surtout, en service. C'est peut-être l'aspect le plus oublié de notre culture.

Quant à l'intrigue, elle a du Maigret, pour l'intuition, et du Clint Eastwood, quant à la façon de rendre la justice. Car l'inspecteur fait des entorses à la loi quand sa conscience le lui demande. Jusqu'à écrire un faux ou dissimuler quelques meurtres, et, probablement, mentir sous serment. La fin justifie les moyens, dirait peut-être Clint : l'ordre public est rétabli, ce qui n'aurait pas été le cas si la loi avait été appliquée par un esprit limité.

Besoin d'un post mortem

Découverte d'une conférence de 140 médecins espagnols et d'Amérique latine, qui a eu lieu le mois dernier."Bien que l'OMS ne l'admette pas, techniquement, l'épidémie est maintenant terminée car la mortalité a chuté de façon spectaculaire." Point à point, tout ce que l'on entend est démonté. (Article.) Et, Alexandra Henrion-Caude, avec les mêmes arguments.

Théorie "falsifiable" : on va voir ce qu'il en est à la rentrée.

Mais, question : comment se fait-il qu'il y ait une telle cacophonie ?

Il faut espérer que, lorsque la poussière sera retombée, une enquête sera faite pour comprendre ce qui s'est passé.

jeudi 27 août 2020

Qu'est-ce qu'une équipe ?

Equipe condition de transformation de la PME, subodore le billet précédent. Mais que signifie "équipe". Si je dis à un dirigeant qu'il ne se développe pas, faute d'équipe, il me dira que je me trompe : il en a une. Comment mieux définir "équipe" ? Il me semble qu'il faut le faire en disant ce qu'on doit attendre d'elle, non comment la constituer, ou en essayant de la décrire.

Quand j'analyse ce témoignage de dirigeant, je fais l'hypothèse suivante :

Ce qui caractérise cette histoire est l'opportunisme. C'est surprenant, car l'entreprise a une identité extrêmement forte, un cap, un métier. Mais, son histoire n'est faite que d'événements inattendus. Dans certains cas, ce pouvait même être des revers (par exemple, lorsqu'on ne lui livre pas ses locaux de production à temps).

À chaque fois que cela arrive, le dirigeant se tourne vers son entreprise et dit : on y va ? Si oui, comment fait-on ? Probablement, tant qu'il n'est pas satisfait par la réponse il poursuit la discussion, et, de là, sort un plan d'action qui "marche sans lui" ou avec un minimum de supervision.

Et si c'était cela avoir une équipe ?

L'équipe, secret de la croissance ?

La question "à 100md€" est : comment se fait-il que la PME française ne grandisse pas ? La législation française ? La mentalité "petit chef" du dirigeant ? Faux. La réponse pourrait bien être : "l'équipe".

La législation est compliquée, certes, mais c'est justement pour cela qu'il vaut mieux être gros que petit, puisqu'alors on peut payer des employés qui vont s'en occuper. Et, contrairement à ce que l'on entend, le patron de PME est tout à fait prêt à déléguer ses pouvoirs. Seulement, il le fait à des individus, et non à un groupe. Comme on dit pour le football : "il a des joueurs mes pas d'équipe".

J'ai posé cette question à un dirigeant (qui a franchi la taille critique) :
Le management est un art difficile pour le chef d’entreprise, formé aux technologies, des fois au commerce, mais rarement au management. Il est seul et partout à la fois ce qui le rend des fois pas très lisible pour son équipe, qui elle-même tend à maintenir une distance. Savoir déléguer, transmettre la bonne information clairement pour qu’elle soit transmise comme elle se doit, suivre...
Je lui ai aussi demandé si les acquisitions ne pouvaient pas jouer un rôle de déclencheur de ce mécanisme vertueux :
Les acquisitions sont effectivement une belle expérience de management car il y a l’intégration dans l’équipe et l’esprit existant, tout en apportant des nouveautés dans l’entreprise existante, puisque s'il y a acquisition, c’est qu’il y a du bon dans l’entreprise acquise qu’il faut intégrer dans la société et l’équipe.

Masque liberticide

Le masque est "liberticide" a-t-on entendu dire. Mais apparemment, peu de gens le pensent. Ce qui est dommage, c'est que type de question amène à des affrontements, et pas à : qu'est-ce que la liberté ?

Le masque liberticide définit la liberté comme l'absence de contrainte. "Interdit d'interdire." C'est la liberté négative.

Mais ma liberté s'arrête où commence celle de l'autre. Et l'autre ne veut peut-être pas être contaminé. (Dans l'hypothèse où le masque est efficace.) L'absence totale de contrainte est difficile à réaliser.

Et il y a un autre type de liberté. La génération de mes parents, par exemple, estimait que l'accès à l'éducation était un moyen de se libérer. De même la fameuse pyramide de Maslow explique que l'homme ne peut pas devenir ce qu'il doit devenir sans l'aide extérieure. Dans ce modèle, la liberté ultime c'est la possibilité de devenir soi. C'est une forme de contrainte qui nous apporte une autre forme de liberté.

On aurait pu aussi se poser, alors, la question de l'intérêt d'utiliser de grands mots. Car, à la base de tout cela, il y a que l'on est gêné par le masque. Peut-être y a-t-il d'autres moyens de réduire ce désagrément que d'en appeler aux droits de l'homme ?

mercredi 26 août 2020

Vaccin, vitesse et précipitation

"Les fabricants de vaccins contre le Covid-19 font pression sur l'UE pour obtenir une protection juridique 
Le lobby des vaccins de l'industrie pharmaceutique européenne a fait pression sur l'UE pour obtenir des exemptions qui protégeraient ses membres contre les poursuites en cas de problème avec de nouveaux vaccins contre le coronavirus, selon des personnes au courant des discussions et une note interne consultée par le Financial Times. 
La pandémie a comprimé la recherche et développement de vaccins, qui peuvent prendre des années, en mois. Certains vaccins potentiels sont déjà au stade des tests de phase trois - la dernière étape avant qu'ils ne soient soumis aux autorités de réglementation pour approbation." annonçait le Financial Times ce matin. (Lien.)

Cela vous donne-t-il envie de vous faire vacciner ? 

Incurable wanderlust

Livre, publié en 1966, trouvé au fond d'un placard. Oublié quelque-part et récupéré par quelqu'un de la famille ?

L'auteur, Peter Bostock, n'a pas même une page wikipedia à son nom. Une vie ratée, dirait J.Séguéla ? Ou de l'intérêt des ouvrages sans postérité ? Ils sont le témoignage d'un temps, et de la façon dont on y pensait, et de la complexité d'un monde que la société actuelle tend à simplifier exagérément.

Où l'on voit qu'en ces temps où l'on voyageait peu, on trouvait facilement un travail, et qu'être un Occidental était un titre de noblesse, qui ouvrait bien des portes, dans les terres les plus éloignées.

L'auteur est un aspirant journaliste, qui est convaincu que le journalisme est un art de l'action. Son fait d'armes est de traverser les Amériques du Canada à l'Argentine, en stop, et sans argent (à l'époque, cela demande de passer dans la forêt vierge et d'emprunter les pirogues indiennes). Il y trouve beaucoup de gens sympathiques, indigènes ou non. Mais, aussi, l'hypocrisie américaine, qui condamne l'intervention de Suez comme colonialiste, alors que les USA font bien pire à Panama, et des situations politiques compliquées dans lesquelles il est difficile de savoir s'il y a des bons. Et il participe à une expédition de recherche de survivants d'un accident d'avion en haute montagne. Avant cela, il a été au Kenya, avec les troupes qui combattent une insurrection de fanatiques sanguinaires, ce qui l'amène à se demander à quoi ressemblerait le pays s'il était dirigé par ces gens. Ensuite, il fait un passage chez Marx and Spencer, entreprise qui a la religion du client et de la qualité. Il est aussi vendeur d'aspirateurs, en porte à porte, l'occasion de découvrir ce que Robert Cialdini a appelé, bien plus tard, "Influence, science and practice", l'anti Marx and Spencer, autrement dit. Finalement, il devient correspondant d'un journal à la chambre des communes, qu'il critique vertement, pour son éloignement des réalités de l'Empire. Conclusion : "J'irai partout, pourvu que ce soit de l'avant". En 1957, l'avenir de l'Angleterre est, déjà, derrière elle ?

mardi 25 août 2020

Révélation ?

Allons-nous vers une glaciation ? En 1971, France Culture consacrait trois heures à cette question.

Choc. On y entend des savants qui doutent, et qui remettent en cause nos certitudes.

Depuis la nuit des temps, le climat subit des oscillations, longues (dizaine de milliers d'années) ou courtes (dizaine d'années). Il peut y avoir des décennies "normales" dans une ère glaciaire. On ne sait pas expliquer ces oscillations.

Donc, croire que l'homme, par son action, est le maître du climat est ridicule. D'ailleurs, la question du CO2 est évoquée : un réchauffement créerait une évaporation d'eau, susceptible de contrer l'effet de serre. Idem pour l'émission de particules par la pollution.

La seule tentative de prospective, basée sur les cycles du climat, prévoyait une baisse de température de 1970 à 1990, puis une hausse jusqu'à 2050.

Cela ne signifie pas que notre développement soit durable. Ce qui est dit du plomb et du nucléaire, retrouvés dans les glaces polaires, est effrayant. Mais cela conduit à s'interroger sur les zélotes du changement climatique. Et s'ils avaient inventé "l'anthropocène", idée de "bon sens" à la Gramsci, pour nous mener en bateau ?

Bien sûr, comme le rappelle le virus, on ne peut pas oublier la réalité. Mais est-il possible de s'épargner des réveils brutaux, et les drames qui les accompagnent ?

L'épidémie : un retour à la normale ?

Surprise d'une interview de Bill Belt. Alors que l'on attend une rentrée explosive, et que personne ne peut dire ce qui va arriver, Bill Belt estime que c'était "avant" que l'on marchait sur la tête. Les "supply chains", par exemple, contredisaient tout ce que nous avaient enseigné l'expérience et la science. Les cycles courts ne sont pas une réaction nationaliste, mais, au contraire, un principe fondamental.

Paradoxalement, cet enseignement s'applique très bien à la situation actuelle. La bonne nouvelle, c'est cela.

Back to basics (en français dans le texte) ?

L'interview.

lundi 24 août 2020

Rénovation thermique ou l'art de la conduite du changement ?

Une émission de France Culture concernant la rénovation thermique. 44% de la consommation d'énergie totale du pays. Les plans envisagés prévoient l'embauche de 2m de personnes. Mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt ?

Et maintenant, la face cachée du changement :
  • Pour isoler, on utilise, massivement, du polystyrène, c'est à dire du pétrole ! 
  • Les recrutements à effectuer représenteraient une multiplication "quasiment par 10" des effectifs occupés actuellement à la rénovation. (Et l'émission ne disait pas, ou plus exactement disait indirectement, que l'autochtone ne veut pas travailler dans le BTP.)
  • Les travaux de rénovation sont complexes ("potentiel de sinistralité énorme"), "sur mesure", et il y a actuellement un problème de qualité des travaux, "de gens qualifiés". "La plupart des chantiers se passent très mal."
  • Beaucoup de Français n'ont pas les moyens de faire rénover leur habitat. Surtout les coûts seraient plus élevés que le prix de certains logements. Ce qui signifierait l'abandon de nombre de maisons !
Que faire ? Il était question de "changement de culture". Le Français ne veut pas être maçon, il faut que ça change. Et ce métier doit se transformer en profondeur. De plus, il semble aussi clair qu'il faut revoir notre façon de construire, car nos moyens de rénovation thermique ne sont pas pertinents.

La prochaine fois que vous direz que la résistance au changement est due à la bêtise, pensez "rénovation" ?

Histoire d'Angleterre

"L'histoire de l'Angleterre est celle d'une des réussites les plus remarquables de l'espèce humaine. Quelques tribus saxonnes et danoises, égarées sur une ile en marge de l'Europe, mêlées à quelques survivants celto-romains, et organisées par des aventuriers normands, sont devenues en quelques siècles maîtresses d'un tiers de cette planète."

Histoire d'Angleterre, livre d'André Maurois, imprimé en 1946. Il se lit comme un roman : la concision grâce à l'expression juste. Maximes à la façon Tocqueville, mais en moins éprouvant. L'Angleterre telle qu'on ne la voit pas du continent : faible et humble.

L'Anglais nous reproche de parler d'Angleterre, et d'Anglo-saxons, mais nous avons raison de le faire. Car tout commence avec quelques Saxons qui repoussent les Celtes aux marges de l'ile. Quels qu'ils soient, les Anglais mettront longtemps à trouver le courage de les affronter. Ce minuscule pays acquiert très vite des caractéristiques "modernes". Il semble un îlot de bon sens au milieu de la folie totalitaire des conquérants et des fanatiques de tout poil.

Contrairement aux nations continentales, il est homogène, puisque petit. Par sa mer et sa flotte, il est à l'abri. Mais ses rois sont privés d'argent, donc d'armée, ils ne peuvent rien faire sans l'adhésion d'une large minorité. Ils vont devoir laisser les commandes de l'entreprise familiale à des PDG de talent, le nom de la haute noblesse, dans ce pays. Ces gens sont avant tout des gestionnaires, des financiers. Dès la guerre de 100 ans, les intérêts commerciaux dirigent leur politique. En particulier, la Hollande joue un rôle central dans leurs affaires : ils s'opposeront systématiquement à tous ceux qui peuvent lui nuire. Ils administrent leur bien avec prudence. Leur peur, c'est l'asservissement. Ils veulent être libres. Ils craignent le pape, d'abord. Mais aussi qu'une force unique occupe le continent. Car ils sont faibles. Leur stratégie, dans ce cas : "l'équilibre des forces". Ils cherchent un "soldat", sur le continent, favorable à leur cause, et qu'ils financent. Quitte à appuyer son adversaire, dès qu'il devient trop fort.

Illustration de la théorie de la complexité ? Cette histoire est faite de hasards, que ce soit le parlementarisme, ou l'empire. Quant à l'invention du capitalisme, elle semble dans les gènes du pays. Elle a, d'ailleurs, failli lui être fatale. En réduisant à la misère le peuple, elle a failli casser ce qui faisait la particularité anglaise : la communauté des goûts et aspirations. L'Angleterre a été sauvée de la révolution sociale par la prospérité qui s'en est suivie, et par l'Empire.

Le livre s'achève sur la victoire de 45. Le cauchemar anglais s'est réalisé. Le pays s'est trouvé seul face à une puissance continentale. Or, il n'a jamais eu d'armée. Et sa flotte n'est plus une arme invincible. "Ce fut alors (...) que l'Angleterre connut sa plus belle heure, et la plus dangereuse."

Commentaire du lecteur
Et aujourd'hui ? peut-on se demander. Ce qui frappe, c'est que, dès le départ, apparaît "le germe d'une forte vie locale". "Les Anglo-saxons ont conservé le goût des comités, groupe d'hommes qui essaient de résoudre les difficultés de la vie quotidienne par un débat public." L'Anglais tend à constituer des groupes humains, locaux. D'où le nom "house of commons", où sont représentés ces "communs". Or, surprise, c'est justement ce qu'ont démantelé Mme Thatcher et ses successeurs, de même que les gouvernements français ont démantelé l'administration d'élite qui, depuis l'Ancien régime, était une caractéristique de la France. (Ce qui est bien plus surprenant, d'ailleurs, pour l'Angleterre que pour la France, car l'Angleterre s'est toujours méfiée, comme de la peste, des absolus et de la théorie.)

En tout cas, si le pays veut revenir à ses fondamentaux, ce n'est pas vers Victoria qu'il doit se tourner, mais vers l'époque où il savait sa survie précaire...

dimanche 23 août 2020

Le papier : plus fort que l'ordinateur ?

Laplace, sur une feuille de papier, a prévu un phénomène que nos ordinateurs viennent seulement de découvrir (article). Et que l'on n'aurait pas découvert, s'il n'y avait pas eu la feuille de papier, qui nous a fait comprendre les bizarreries observées.

En gros : l'atmosphère de la terre est parcourue par des ondes de pression. Comme un pendule, ou une corde, l'atmosphère aurait des fréquences propres.

Et s'il n'y avait pas que l'ordinateur dans la science ?

M.Marx : l'entrepreneur est-il un voleur ?

Et si l'on confrontait Marx à l'expérience ? Que constate-t-on lorsque l'on veut créer une entreprise ?
  • Etre seul n'est pas la même chose que d'avoir des employés. Dans le premier cas, on a du mal à gagner sa vie, et l'on doit économiser sur tout. Dans le second, c'est le paradis des frais généraux. Le dirigeant capte la marge que dégage le travail de chaque personne. En fait, contrairement, à ce que croit Marx, il n'exploite pas la dite personne, mais il capte le "capital social" créé par le groupe. Car, comme le disait Proudhon, le groupe humain crée ce qu'aucun de ses membres n'aurait pu créer : la société ! (Pour prendre une image : lorsque vous faites construire une maison, vous payez les ouvriers pour leur travail, et vous gardez la maison, le fruit du travail collectif. Vous êtes un voleur.)
  • Entrepreneur, exploiteur ? 
    • Proudhon et Marx sont d'accord pour dire que le dirigeant s'accapare le gros de ce "capital social", pour ne laisser que de quoi vivre à l'employé. Mais, dans la PME, le revenu du dirigeant est la variable d'ajustement de la société ; pour emprunter, il engage ses biens ; et, comme le dit l'économiste Frank Knight, l'entrepreneur est assureur de dernier recours.
    • Ni Marx ni Proudhon (curieusement, puisqu'il était entrepreneur, et en faillite) n'a vu que créer ce capital social demande une détermination hors du commun. Surtout, on a beaucoup plus de chances de perdre, que de gagner. En conséquence, n'est-il pas logique que le créateur récupère une partie disproportionnée des revenus de l'entreprise ? (Qu'il devrait empiler, pour pouvoir l'assurer en cas de coup dur.) 
  • Et l'employé, esclave ? Il y a différence de "nature" entre l'entrepreneur et l'employé, entre leurs motivations. L'employé, s'il est correctement payé, est très heureux d'être un "exécutant". Son salaire lui donne la vie qui lui convient. En ramenant tout au "capital" (que l'entrepreneur n'a pas, la plupart du temps), on oublie l'acte social qu'est la création d'une entreprise. 
  • Et l'investisseur, grand Satan ? Il y eût peut-être un temps où l'entrepreneur possédait le capital. C'est rarement le cas aujourd'hui. Il y a beaucoup de métiers dans lesquels il faut beaucoup d'argent, pendant des années, avant de pouvoir en gagner, si on a beaucoup de chance. L'investisseur joue alors un rôle critique. C'est parce que ce rôle est difficile et risqué, et qu'il y a peu d'appelés, que l'Etat et la BPI tentent de se substituer à l'investisseur privé. 
  • Les conditions de la perversion :
    • Là où les choses changent, c'est lorsqu'il y a accumulation de "capital". Comme le dit Proudhon, parce qu'il possède les murs de la maison commune, le possesseur de capital peut détourner le "bien commun" dans son intérêt ("la propriété c'est le vol"). 
    • Le pire est lorsque le possesseur du capital n'est pas entrepreneur, mais salarié ou héritier, ou actionnaire dominant. Il ne crée plus, il exploite. Il se trouve que c'est notre situation actuelle. L'économie mondiale est aux mains d'une classe sociale homogène de salariés, qu'ils soient dirigeants de multinationales, de fonds d'investissement, ou de cabinets de conseil. Le capitalisme de Picketty n'est pas le même que celui de Marx. 
Conclusion ? 
  • "Capitalisme" ne veut rien dire. Tout dépend de qui possède le capital, et de l'esprit du temps. Et cela change par vague. 
  • Ce que l'on dit sur le capitalisme est à la fois vrai et faux. Il est vrai car partie de la réalité, mais faux lorsque l'on veut faire de cette partie le tout. Surtout, il exprime l'expérience, voire les intérêts, de celui qui en parle. C'est d'ailleurs pourquoi l'opinion de l'intellectuel, virtuose de la parole, est beaucoup mieux représentée que celle des autres "parties prenantes" du capitalisme. Il est même probable que certaines de ces "parties prenantes" ne sont pas du tout prises en compte, faute de capacité à s'exprimer. 
  • Ce qui manque au capitalisme, c'est une étude réellement scientifique de la question. On en est resté aux opinions. 

samedi 22 août 2020

A quelles conditions vais-je m'abonner ?

La Tribune me demande à quelles conditions je m'abonnerais.

Informer et faire réfléchir, voici ce que j'attends d'un journal. Et il doit être suffisamment complet pour remplacer (quasiment) les autres sources d'information. C'est que j'avais trouvé dans The Economist, avant qu'il soit victime d'une prise de pouvoir par des activistes. C'était probablement ce qu'était Le Monde avant qu'il ne subisse le même sort, en 68.

Reste la question du papier. Je lis mal à l'écran. D'autant que les pages Internet semblent prévues pour le smartphone, et pas pour mon ordinateur.

La raison n'est pas critique

La science rejoint la pratique, lorsqu'elle dit que nous décidons bizarrement. Face à un événement, l'esprit l'interprète immédiatement. D'un rien, il tire une histoire curieusement précise. Et, en conséquence, qui a très peu de chance d'avoir un lien à la réalité. Mais, là où cela crée une difficulté, c'est que l'on décide à partir de cette information, et que l'on ne se souvient pas de l'avoir fait.

Cela se verrait particulièrement lors des premiers contacts. On se fait une opinion immédiate d'une personne. Et on peut très difficilement s'en tirer.

C'est la cause de la dépression : quand l'action rate à répétition, du fait d'une interprétation fautive, l'homme broie du noir.

Cela semble un mal du cerveau "rationnel".

Mais cela peut probablement être corrigé, en s'habituant à prendre le contre-pied de l'interprétation spontanée. Ce contre-pied n'est pas une fin en soi, mais un début d'analyse critique de la situation.

vendredi 21 août 2020

François Bayrou : mauvais plan ?

François Bayrou devrait être le prochain commissaire au plan, dit-on depuis quelques jours. Bonne idée ?

Qu'est-ce que le commissariat au plan ? Après guerre, son rôle était de coordonner la reconstruction de la nation, mais, avant tout, de faire émerger, année après année, un consensus sur le "plan" d'action à suivre pour cela, d'une France qui était en proie à d'effrayantes forces centrifuges, internes et externes. (Rappel : PC et syndicats, qui préparaient l'avènement de l'URSS, USA qui voulaient mettre au pas un pays obsolète et fauteur de guerres, intellectuels révolutionnaires, tissu économique et administration collabo, OAS, etc.)

Notre situation ? Peut-être. Peut-être, encore plus, celle de demain, si les inégalités continuent à s'accroître ?

Facteur de succès ? Un projet commun. Après guerre, tout le monde partageait l'idée du progrès matériel rédempteur, de Gaulle en tête. Il résultait de la révolution technologique de la guerre. Il résolvait tous les problèmes, en particulier celui de l'emploi des adhérents du PCF et de la CGT. Et aujourd'hui ? Certes, il y a des aspirations à un "monde d'après". Mais quel est-il ? Développement durable ? Mais il n'y a pas consensus sur la mise en oeuvre de ce concept, qui peut faire, tel que ses activistes l'envisagent, beaucoup de perdants.

M.Bayrou est-il l'homme de la situation ? Les premiers commissaires du plan furent Jean Monnet ou Pierre Massé, polytechnicien, ingénieur des ponts, dirigeant d'EDF (au sens de constructeur de barrages), pionnier de la recherche opérationnelle, héros des deux guerres. J'ai tendance à penser que le poste demande soit un médiateur hors pair, type Michel Barnier ou DSK, soit un haut fonctionnaire discret et efficace, type (probable) Jean Castex. De manière plus surprenante, M.Chevènement ne me semblait pas sans qualités, dans ce poste de re constructeur de la nation.

Le plan ou l'anti-hasard de Pierre Massé.

Science sans conscience

"Toute grande transformation sociale trouve ses théoriciens, qui imaginent des causes permanentes pour expliquer des effets transitoires." (André Maurois, dans "Histoire d'Angleterre", au sujet d'Adam Smith.)

Il y a quelques années, un enseignant d'école de commerce affirmait, dans un article, que notre société n'ayant rien à voir avec les précédentes, ce qu'elles avaient dit sur le changement ne s'appliquait plus.

Phénomène de "rationalisation", perversion de la raison.

jeudi 20 août 2020

Système immunitaire social : un espoir ?

"on commence à mieux connaître la maladie, les hôpitaux sont moins chargés, il y a une meilleure prise en charge, quelques molécules commencent à fonctionner sur les symptômes, et cela joue sur la mortalité." (Professeur Simon-Lorière pour Ouest-France, sur le traitement du coronavirus.)

Modèle d'adaptation "girondin" ? Petit-à-petit, par essais et erreurs, la société apprend et s'adapte ? Le modèle "jacobin", du savant omniscient, du philosophe dirigeant la cité, a-t-il mordu la poussière ?

(On notera au passage que cela ressemble à ce que j'ai compris des idées du Pr Raoult. Ce qui signifierait, tout simplement, que l'on a redécouvert ce que savaient déjà les épidémiologistes "de terrain". Une leçon ?)

Biélorussie et changement

Biélorussie. Dedans : un président fort et décidé à rester. A l'extérieur : du côté du président, une Russie combattive, de l'autre, des Occidentaux tièdes. Pourtant, le mouvement semble prendre de l'ampleur.

Un espoir pour le Liban ? Mais pourquoi, alors, Hong Kong n'a-t-il pas fait plier la Chine ?

Mystères du changement ! Il est avant tout émotion. Car, l'individu rationnel n'a aucun intérêt à manifester : si personne ne vient à son aide, il se fera écraser. Et pourtant, des gens risquent leur vie, se mettent en marche, et sont rejoints par d'autres, qui finissent, peut-être, par penser que leur intérêt est d'aller au secours de la victoire. Et l'être rationnel, qui occupait le pouvoir, se met à trembler...

La théorie de la négociation de crise conclut que les désespérés ont un avantage décisif dans ce type de négociation.

Ce qui, par une curieuse pirouette, donne un espoir à l'esprit calculateur. En organisant le désespoir, il peut parvenir à faire basculer la situation. Il faut de tout pour faire un changement ?

mercredi 19 août 2020

Ecole : bombe épidémique ?

Mes amis disent, chaque année, que leur enfant leur a transmis une maladie. Ne devrait-il pas en être de même avec le coronavirus ? D'autant qu'une école rassemble beaucoup d'enfants. Extraordinaire amplificateur de signaux faibles ? Enquête :

Ce que l'on semble savoir, c'est que les petits enfants (moins de 5 ans) sont des porteurs sains du virus. Ils auraient même une charge virale probablement beaucoup plus importante que celle des adultes. Pour autant, peuvent-ils être porteurs, mais pas transmetteurs ? On ne le sait pas.

Déclaration d'un médecin américain à CNN : "«N'importe quel enseignant ou pédiatre vous le dira, [les jeunes enfants] sont de petits vecteurs assez efficaces de transmission de virus, car nous tombons souvent malades en hiver à cause de ces enfants», (...) «Je pense en regardant d'autres virus qui sont similaires. . . il semblerait plus probable que les enfants transmettent également » le COVID-19, dit-elle, ajoutant que des recherches supplémentaires seront nécessaires pour le confirmer." (Children Often Carry More Coronavirus than Adults Do.)

(Hier, un sondage du Financial Times disait que plus de deux tiers des électeurs américains craignaient d'envoyer leurs enfants à l'école.)

Le maximum d'enfants en télé formation, ceux qui ne le peuvent pas, en toutes petites classes (ce qui serait probablement très bon pour eux) ? Le gouvernement et l'Education nationale se préparent-ils ?

Intelligence artificielle et polytechnicien

Le dirigeant d'un institut de recherche me disait que l'intelligence artificielle sonnait le glas du polytechnicien. En effet, le polytechnicien a été la machine à calcul de l'Etat technocratique. C'est la fonction de l'IA (et de l'ordinateur).

Esprit brillant jouant de la provocation ? Qui sait ? Et les tables de logarithmes de Bouvart (polytechnicien) et Ratinet ? En ces temps, l'ingénieur était bien une machine à calcul...

Cela m'a rappelé une observation d'une autre personne, seule non polytechnicien de 3 générations de polytechniciens (et même de quatre, si l'on prend en compte ses neveux) : il voyait polytechnique comme une usine dont la production ne trouverait plus de marché. 

mardi 18 août 2020

Mystère 5G

5G. Il y a eu un temps où l'on parlait d'une révolution économique : l'objet connecté.

Depuis peu, un nouvel argument, inattendu, est apparu : ce serait anti écologique.
(Coïncidence ? On a aussi pris conscience que c'est maintenant la Chine, seule, qui a le savoir-faire nécessaire pour réaliser les réseaux.)

En fait, il se pourrait que tout soit plus simple : la consommation augmente rapidement, du fait du streaming, et il faut une nouvelle technologie pour y faire face. Ce qui ne va pas, ce n'est pas la technologie, mais la consommation. Nous, simples citoyens, sommes concernés.

(Article des Echos.)

Bref, après une ère "libérale", où il était "interdit d'interdire", nous redécouvrons la responsabilité collective.

Le mystère du Mystère de la chambre jaune

J'ai lu Le mystère de la chambre jaune, j'ai vu un film qui en était tiré. Je ne me souviens de rien. Une rediffusion d'un feuilleton radiophonique de France Culture m'en a fait prendre conscience.

Comment expliquer ce mystère ? Beaucoup de bruit pour rien ? Il n'y a même pas meurtre. Et, pour commettre cette absence de meurtre, on mobilise d'énormes moyens, notamment une sorte de génie du mal. Chez James Bond, un tel homme aurait voulu conquérir la planète. Là, il veut reconquérir une femme, vingt ans après. (Différence de culture : le monde pour l'Anglais, la femme pour le Français ?)

Ensuite, c'est écrit pour le feuilleton, avec rebondissement en fin d'épisode, et pas pour un ouvrage, façon Agatha Christie. Enfin, ce sont des codes d'un autre temps. Comme souvent, à l'époque, le héros est un petit gars malin (Tintin), qui en remontre aux grands de ce monde, et dans lequel le peuple peut se retrouver.

lundi 17 août 2020

Qu'est-ce qui coince au Liban ?

Comme souvent, le mal du Liban semble une "perversion" de son système. Le Liban est un assemblage de communautés religieuses (18 !), qui se partagent le pouvoir, et fonctionnent selon la logique du clientélisme. Ce système, déconnecté de la réalité, épuise la substance du pays. Ce qui signifie que, certes, les grands fauves du système se sont démesurément enrichis, mais que, probablement, la quasi totalité de la population est impliquée dans le système. Il n'y a pas de bons et de mauvais.

A cela s'ajoute le Hezbollah, qui a infiltré, apparemment, l'ensemble des communautés, et est l'homme de paille de l'Iran. Ce qui, paradoxalement, n'a pas l'effet immédiat que l'on pourrait imaginer : parce que l'Iran n'a plus d'argent, le Liban n'en a plus, non plus !

(Article.)

Pas de solution en vue. C'est aux Libanais de l'inventer. En tous cas, les conditions sont favorables : le pays est en faillite, mais, s'il réinvente son "business model", la communauté internationale semble prête à lui apporter les fonds nécessaires.

Science pervertie

Petit à petit est apparu dans la presse qu'il y avait des esprits, comme M.Trump, qui refusaient la science. On s'est mis à nous seriner qu'il était mal de refuser la science.

Mais de quelle science s'agit-il ? Celle des experts qui ont occupé les plateaux de télé ? Celle des ARS ?... Comment se fait-il que nos croisés de la science, hier, s'opposaient à Monsanto qui s'appuyait sur "la science" pour affirmer l'innocuité de ses produits ?...

Et si la "science" n'était que ce que l'on appelle maintenant un "élément de langage", c'est-à-dire un mot qui impressionne l'opinion ? Perversion de la science ? Dernier stade de l'aliénation, aurait dit Dostoïevsky ?

(Ce qui nous laisse un espoir de rédemption.)

L'Iran tombe dans les bras de la Chine ?

Les sanctions américaines ruinent l'Iran. La Chine propose de le sauver. L'Iran, c'est du pétrole, un réseau d'influence (de nuisance ?) extrêmement puissant, des ports stratégiques, un programme nucléaire, une armée. Article.

Bonne affaire, ou mauvaise ? L'Iran, satellite chinois ? La Chine doit soutenir à bouts de bras un panier percé ? Comme hier l'URSS, pour faire la nique aux USA, elle devient le champion des insolvables ?

En tout cas, cela semble dire que les temps de l'unilatéralisme sont finis. Les USA vont devoir redevenir intelligents ?

dimanche 16 août 2020

Poudrière libanaise ?

Des tonnes d'explosifs entreposés à côté de feux d'artifice, des ouvriers qui font de la soudure.
La situation était connue. Mais aucun avertissement n'avait de l'effet. Et boum. Un cratère à Beyrouth. (Sources : wikipedia anglais.)

Ils sont fous ces Libanais ? Mais, sont-ils seuls ? A l'origine, il y a un oligarque russe, en faillite, un bateau, qui ne peut plus prendre la mer et dont la cargaison est saisie.

Et notre système de santé, au fait ? Les ARS de médecins qui ne font plus de médecine, et qui affirment que le masque est inutile, puis le contraire. Des hôpitaux qui ne se préoccupent que de gestion... Combien de morts ? Petit, ou grand ?, Beyrouth ?

Nous sommes tous Libanais ? Résultat du "laisser faire" ? Ressaisissons-nous ?

Bonne et mauvaise relation

A un moment où l'on s'interroge sur l'intelligence relationnelle, on devrait reparler des travaux de Konrad Lorenz. Car, lui, semblait avoir trouvé le moyen d'établir une relation avec l'animal. Parmi ses expériences, l'une consistait, par exemple, à faire croire à des oies qu'il était leur mère.

Mais était-ce un type de relation sain ? Konrad Lorenz était un Allemand de la guerre, et son oeuvre n'illustre-t-elle pas la croyance au surhomme ? Relation = domination ?

Le "pervers narcissique", d'ailleurs, est un exemple de relation toxique. Au sens premier, le terme signifie un retournement du principe de la société au profit de l'individu. (La société est asservie par l'individu.) Que cache la relation ? doit donc se demander l'intelligence relationnelle.

Et aussi : quelle est la "bonne relation" ? Peut-être la relation d'aide ? A moins que la réponse ne soit en grande partie dans la question ?

samedi 15 août 2020

C'est au pied du mur que l'on voit le scientifique ?

Le complotisme a-t-il le vent en poupe ? Si c'était le cas, ce ne serait pas une fumée sans feu. Car, dans l'histoire du coronavirus, le "scientifique" n'a pas cessé d'affirmer, tout en se contredisant. Aujourd'hui, on a l'impression de ne rien savoir. Et, pire : on se méfie de ce que l'on entend.

Pourquoi ? Nos scientifiques n'en sont plus ? Ce sont des "diplômés" qui font carrière dans une administration ? Des spécialistes de volcans éteints, aurait dit Haroun Tazieff ?...

Facteur aggravant : la science serait-elle devenue une arme dans un combat qui ne la concerne pas ?
Les "intellectuels", post modernistes donc anti-sciences, ont découvert que les forces des ténèbres qu'ils affrontent sont aussi anti-sciences, ils agitent donc la science comme une croix et des gousses d'ail en face d'un vampire ?

Mais l'erreur est humaine. Le scientifique peut encore apprendre son métier. Il est bien placé pour cela. A condition qu'il commence par se dire qu'il ne sait rien.

Vive la ville moyenne !

On nous disait de bâtir de "grands Paris", il n'y en a plus que pour la "ville moyenne", et la ruralité.

Mais a-t-on réalisé ce que cela signifie ? Le propre de la France, ce qui la rend fragile, c'est que tout passe par Paris. Il est plus rapide de faire Lyon, Paris puis Paris, Bordeaux que Lyon, Bordeaux, en direct, par le train. Ce qui compte ce n'est pas tant la taille de la ville que le maillage. C'est à dire sa capacité à collaborer avec ses (villes) proches.

Pire : comment réaliser un tel changement sans que quelque esprit supérieur ne veuille l'imposer, de Paris ?

(Remarque bizarre : l'idéal semble allemand. L'Allemagne, fédérale, est née maillée. Dommage qu'elle ait un problème de démographie. A moins que l'un ne soit lié à l'autre ?)

Danger post covid : libéralisme ?

Les réactions de l'économie sont contre-intuitives. Hier, France Culture interrogeait l'économiste Patrick Artus :
  • La dette n'est pas un problème, parce qu'elle n'est pas de la dette, mais une création monétaire de la BCE. Nous sommes tous devenus des Japonais. 
  • En revanche, cette création monétaire a un prix. Spéculation dans l'immobilier (ce qui est désastreux pour la population), ou dans les titres du Nasdaq, ou défiance vis-à-vis de la monnaie, et achat de monnaies alternatives (or, bitcoin...).
  • Le modèle libéral réagit en protégeant les revenus de l'actionnaire, c'est à dire en réduisant les salaires, et en délocalisant. L'envers de ce qu'attend la population. 
  • Problème majeur : celui de la déqualification. Des secteurs décroissent définitivement, pour d'autres, c'est le contraire. Il faut former les personnels des premiers pour aller vers les seconds (ce que la France ne sait pas faire, actuellement). Et, il y a une question de dette (pour les PME). 
Ce que cela semble dire, c'est qu'il va falloir que la collectivité réagisse vigoureusement : fourniture de logements à prix acceptable, re qualification, encouragement aux entreprises qui ne sont pas susceptibles de se délocaliser (les PME)... Fin du "libéralisme" (= chacun pour soi) ?

vendredi 14 août 2020

Kamal Harris : un autre Obama ?

Avec Mme Harris, M.Biden reconstitue la couple qu'il a formé avec M.Obama ? On ne change pas une équipe qui gagne ?

Si j'en crois wikipedia et la presse américaine, en comparaison à la clique des prétendants démocrates à la présidence, elle semble modérée. Ensuite, c'est une drôle de noire. Comme M.Obama, elle n'a pas d'esclaves américains parmi ses ancêtres. Elle est la fille de professeurs d'universités les plus prestigieuses. L'un Jamaïcain et apparemment descendant en ligne droite d'un propriétaire d'esclaves, l'autre indien. Elle semble, aussi, avoir fait un parcours à la Obama : juriste d'élite (sommet de l'intellect aux USA), fonctions prestigieuses, sénatrice. Bref, elle fait partie de l'aristocratie démocrate. Elle serait même appréciée par M.Trump, qui aurait financé deux de ses campagnes. (Et qui l'aurait qualifiée de "méchante", ce qui est un compliment, chez lui.)

Malin ? C'est une couleuvre a avaler, pour beaucoup. Sans être une vraie noire, elle est susceptible d'attirer le vote des noirs (apport qui peut être important, mais, comme d'autres pauvres, le noir vote peu) ; sans être LGBTQ et impeccablement politiquement correcte, l'extrême gauche blanche ne peut pas s'opposer ouvertement à une femme noire ; sans être blanche, il est possible que sa modération ne renvoie pas le petit blanc déçu par M.Trump vers ce dernier ou l'abstention. Phénomène Obama ? 

Les mots nous égarent ?

Au début, le "principe de précaution" semblait signifier qu'il ne faut pas adopter sans réfléchir une nouveauté. Or, aujourd'hui, il paraît une sorte d'absolu, indiscutable. Il crée le danger en croyant que l'on peut vivre sans danger ?

Son sens véritable était peut-être là : la démesure, "science sans conscience", est l'essence du danger ? Principe de précaution = anti démesure ? anti absolu ?

Les mots seraient sensibles à la perversion ? Double mécanisme ? Ils sonnent "juste", puis ils sont détournés par l'esprit du temps (la soif d'absolu, actuellement) ? Mystère.

jeudi 13 août 2020

Que cache la mode du baroque ?

Toute culture a sa musique ? Depuis quelques-années, en ce qui concerne la musique classique, c'est le baroque qui semble avoir le vent en poupe. Le romantisme n'est plus apprécié. Et le contemporain a peu de fidèles.

Mais est-ce tout le baroque ? Il ne semble pas celui de Bach, qui n'est jamais passé de mode, mais plutôt être une redécouverte de courants oubliés, essentiellement du sud de l'Europe.

Qu'ont en commun les musiques italiennes et espagnoles, et la musique de cour française, et que n'a pas Bach et la musique contemporaine ? La vie, par opposition au puritanisme, à l'austérité contente de soi ?

L'hybride M.Castex ?

"Hybride" est un terme important en conduite du changement.

Les "leaders" du changement sont souvent des "hybrides". Ils ont compris pourquoi il fallait changer, mais, ce sont aussi des personnes de "l'appareil" qu'il faut changer. De Gaulle était peut être un hybride : homme de changement, il était pétri des valeurs de l'armée. Pour faire changer une organisation, il faut la connaître intimement.

M.Castex serait-il un hybride d'un autre genre ? Un homme des cultures qui font la France, à la fois celle d'en haut (les corps les plus prestigieux de l'ENA), et d'en bas (la ruralité profonde). Tout cela pour combiner relance et démocratie participative ? Les raisons de son choix ?

Qualité Intérieure Brute ?

Décroissons ! nous dit-on. Pourrait-ce avoir un effet paradoxal ?

Ces dernières décennies étaient celles du toujours moins cher, de la réduction de coût obsessionnelle.  C'était supposé stimuler la consommation. Et si cela avait eu l'effet inverse ?

Outre le fait qu'en mettant au chômage l'employé, on réduit le marché, on produit du sans valeur. Donc du petit PIB. Le rare à grosse valeur perçue (cf. le luxe : plus c'est cher, plus c'est apprécié) pourrait, qui sait ?, compenser sa rareté par sa valeur ?

Et si l'on redécouvrait l'amour du travail bien fait ?

mercredi 12 août 2020

Non au lavage de cerveau !

La radio, une fois par heure me répète ce que je dois faire en temps de "canicule". Tout en essayant de me dire, en même temps, ce que je dois faire pour ne pas contribuer à l'épidémie de coronavirus.

Quand ne me prendra-t-on plus pour un con ? 

Mais, me dirait l'intellectuel de service, comment informer la population ? 

Je répondrais : pas comme cela, et que trouver la bonne façon de faire est de sa responsabilité. 

(Une idée à méditer ? Il y a fort longtemps, j'avais suggéré l'idée suivante, concernant la formation de vendeurs d'ordinateurs, noyés sous l'information, et qui ne voyaient aucun intérêt à leur matériel : 
  • "vendre au vendeur" : trouver les deux ou trois idées qui donnent au vendeur l'envie d'appeler ses clients, pour leur dire qu'il a quelque chose qu'ils doivent acheter ;
  • "apprendre à apprendre" : donner un point de départ à celui qui veut approfondir une question.)

Feed back loop

Feed back loop / boucle de rétroaction, je n'ai entendu parler que de cela pendant mes études. C'est fondamental, et pourtant c'est oublié.

Pour contrôler un "système", il faut, simplement, savoir ce qui s'y passe. Et réagir en fonction. Les anglo-saxons ont un terme qui est peut être plus pédagogiquement efficace : "skin in the game".

La France, depuis toujours, rejette cette idée. Pour elle, il y a une vérité absolue, qui doit être appliquée en force. Voilà ce qui fait qu'il y a des révolutions et des vagues de "dégagisme". Quand on ne comprend pas ce qui se passe dans un pays, quand on n'a pas une bonne feed back loop, on a de violentes surprises.

Serait-ce ce que la "démocratie participative" de M.Macron essaie de corriger ?

Nous n'avons pas d'idées, mais nous avons de l'argent !

Il y a tellement d'argent, qu'il ne sait plus où se placer. Même l'hyper risqué emprunte quasiment sans intérêt !

Bonne nouvelle (en particulier pour le Liban) : si vous avez des idées, elles trouveront de l'argent !

Mais aussi paradoxe : depuis des décennies on ne nous parle que de libération de la création, et de "talents". L'innovation est elle morte, ou les conditions qui devaient la stimuler lui ont-elles été fatales ?

mardi 11 août 2020

Prochaines années : mot d'ordre : optimisme ?

Marre des mauvaises nouvelles ? Eh bien, cela risque d'être notre quotidien. Le pays est fragile, tant qu'il ne se sera pas reconstruit, il est en danger. Et le court terme est inquiétant. D'autant que nous ne sommes pas seuls. Les amibes de nos amis, sont nos amibes...

Bonne attitude ? Optimisme. Au sens premier, optimisme = contraire de dépression. C'est-à-dire, être stimulé par l'adversité.

L'optimisme, ça s'apprend. Relisons Martin Seligman ?

Ce sont les conditions qui font le changement

Un scientifique me disait qu'il n'arrivait pas à comprendre pourquoi le peuple ne parvenait pas à comprendre l'urgence de réagir au "changement climatique". Il s'était tourné vers les neurosciences pour éclairer la question.

Pour ma part, j'ai constaté que tout le monde voyait midi à sa porte. Si notre scientifique vivait dans les conditions d'un Gilet jaune, il penserait comme un Gilet jaune (et inversement).

C'est aussi une découverte de l'anthropologie : les hommes sont, fondamentalement, identiques, ce sont les conditions qui les changent. (A very short introduction.)

C'est d'ailleurs un des résultats les plus contre-intuitifs des sciences du changement : pour changer un homme, il n'est pas, du tout, efficace d'agir directement sur lui. Il est mieux de changer les conditions dans lesquelles il se trouve. Solution au développement durable ?

Etes vous un "super diffuseur" ?

Apparemment, certaines personnes seraient aux "noeuds" de la diffusion du virus.

La théorie du "tipping point" de Macolm Gladwell fonctionne comme cela. Certaines personnes jouent un rôle démesuré dans la diffusion d'un changement. C'est aussi le cas en ce qui concerne les modes, un autre type de changement.

Cela tient peut être à ce que le virus se diffuse par contacts humains, et que certaines personnes sont aux noeuds de ces rapports. Ce "noeud" ayant beaucoup de contacts, il a beaucoup de chances d'être infecté, et, à son tour, de diffuser l'épidémie.

Curieux que l'on n'ait pas fait intervenir plus tôt la théorie des réseaux.

lundi 10 août 2020

Océan bleu fabrique des baleines bleues ?

Une des dernières grandes modes de management a été "blue ocean". Il s'agissait, pour l'entreprise, de se différencier en se spécialisant au maximum. D'ailleurs, cela a été une des grandes tendances des sciences du management. On m'a enseigné qu'il ne servait à rien de se diversifier, le "marché" le faisait mieux que moi.

Et voilà le virus. Et l'on s'est rappelé que l'entreprise devait avoir les moyens de s'adapter. La spécialisation tuait.

"Dans un monde qui favorise de plus en plus les opportunistes et les généralistes de la biosphère, qu'adviendra-t-il des spécialistes comme la baleine bleue ?" disait récemment Scientific American.

Vocation gâchée

Une fille d'amis, qui a eu un peu plus de 20 de moyenne au bac S, a choisi agro puis veto. A un moment où l'on prend conscience de l'origine animale des épidémies n'est-ce pas une bonne idée ? Idem pour un cousin, qui a empilé des années d'avance, et qui, lui, est parti vers la recherche en médecine, mais par la branche pharmacie, qui semblait moins prestigieuse que la filière médicale.

Pourquoi n'ai-je pas suivi ce type de voie, moi qui me passionne pour tant de choses ? Parce que, de mon temps, tout était triste. Si bien que j'ai fait probablement ce pour quoi j'avais le moins de vocation : la filière abstraction, en quelque-sorte la "raison pure". Le monde du vide. Uranus de Marcel Aymé. J'ai été victime du conditionnement de l'époque, qui fabriquait des rouages de la technocratie victorieuse.

Pangloss dirait que d'un mal est sorti un bien : conscient de l'inutilité de ce que j'avais appris, j'ai passé ma vie à chercher une activité qui ait du sens. C'est fou ce que j'ai pu apprendre. Mais je n'ai pas encore trouvé de jardin à cultiver.

Virus au Vietnam

Le Vietnam semblait épargné par le virus. La presse fait état d'un début d'épidémie. La région serait-elle atteinte à son tour ?

Ce que dit un ami, qui vit dans la région :
"Les cas au Vietnam sont du côté de Danang, zone à touristes. Il y a eu quelques cas mais je pense sincèrement rien de sérieux. Au Cambodge, ce sont des gens venant de l'extérieur, dont 4 personnes de l'ambassade US et des travailleurs cambodgiens venant du golfe. Des cas du même type aussi du côté thai. Il semble que dans les pays du golfe, quand un travailleur immigré est positif, on le renvoie dans son pays et pas de soins sur place. Pour le Cambodge, une dizaine de testés positifs sur des vols venant de l'Indonésie et de la Malaisie, du coup les vols venant de ces pays sont suspendus provisoirement. Mais apparement les vols ne sont pas des "clusters", car les autres passagers ont été informés et certains sont venus se faire tester mais aucun de positif. 
Il y a une vraie solidarité entre les pays de l'ASEAN car il y a un meeting toutes les semaines pour échanger les expériences et mieux gérer les flux des personnes."

Parmi les multiples problèmes que pose cette épidémie, il y a l'information. L'informé ne peut pas être passif, s'il ne veut pas dire n'importe quoi.

dimanche 9 août 2020

Que sait-on du coronavirus, finalement ?

Que sait-on du coronavirus ? se demande Scientific American. Article ici. Bonne question à un moment où l'on se prépare à une seconde vague !

On a appris que ce que l'on croyait savoir était faux ! Malheureusement, ces erreurs, faute d'une communication adaptée, sont restées dans nos esprits.

Ce qui semble sûr se ramène à presque rien : le masque serait efficace pour freiner l'expansion de la diffusion du virus. Celle-ci semble liée à un phénomène que je soupçonnais (non scientifiquement, par simple observation de ce qui m'entoure) : syndrome Boris Johnson : si vous êtes exposé à une haute dose de virus, vous risquez de développer une affection grave.

Avant de reprocher à M.Trump d'être anti-science, le scientifique ferait-il bien de balayer devant sa porte ?

Le prix de la vie

J'écoute les musiciens de France culture, je lis ce que l'on écrit de l'avenir de l'événementiel ou du tourisme... L'idée est la même : on a peur de ne plus avoir de travail, mais on a compris que l'on en faisait "trop".

Décroissance qui n'est pas une décroissance ? La baisse de quantité est compensée par une augmentation de qualité ? Et la qualité, même dans le monde étriqué du marché, c'est le prix ?

(Bergson disait, en quelque sorte, que le temps avait une nature, que deux temps de même durée n'étaient pas identiques. Il en est peut être de même du prix. Un événement que l'on sait rare et peut être sans lendemain vaut beaucoup plus qu'un événement banal. C'est la mort qui donne du prix à la vie ?)

samedi 8 août 2020

Ainsi parlait le Pr Raoult ?

En discutant avec des médecins, je découvre que, sans que cela se sache, ils ont appliqué les préceptes du Pr Raoult, et que ces préceptes ne sont pas ceux dont parlent les médias.

L'idée, si j'ai bien compris, serait la suivante. A l'envers de ce que préconisaient les ARS, il ne faudrait pas attendre que le mal empire, pour en parler à un médecin. Il faut traiter le plus tôt possible. Et là, la cloroquine serait efficace. Du coup, il y aurait beaucoup moins de cas graves.

Les études qui auraient été faites pour départager les traitements auraient donc été inefficaces par construction, car elles n'auraient porté que sur des cas graves.

Il aurait fallu comparer des populations sous traitement Raoult, à des populations traitées autrement. Si c'est juste, dommage que le Pr Raoult ait cru bon d'adopter un comportement qui a nuit à sa cause.

Le consultant : espèce menacée ?

Un précédent billet disait qu'un cabinet de conseil recommandait aux entreprises de réduire leur nombre de consultants. Comment expliquer ce paradoxe ?

Peut-être parce qu'il y a consultant et consultant. La plupart des consultants sont des intérimaires. Ils font le travail que devrait faire le salarié. Apprendre au salarié à faire son travail est donc un moyen de faire des économies, sans coût de licenciement.

On a dit qu'après guerre l'emploi était inintéressant. Seulement, les employés faisaient leur travail consciencieusement. Ils étaient attachés à leur entreprise. Dans ma jeunesse, c'était le cas. Maintenant, notre société ressemble à Athènes. Il y a lutte entre les oligarques (les dirigeants) et le demos (les CDI), pauvres et peu efficaces, et la cité ne fonctionne que grâce aux esclaves (les sous-traitants, si possible de pays "low cost"). Comme à Athènes, l'esclave qui réussit devient oligarque.

Saint Emmanuel, priez pour nous ?

Emmanuel Macron va-t-il faire un miracle au Liban ?

Depuis des années, je n'écoutais plus ce qui se passait au Liban, parce que je ne voyais pas comment il était possible de se tirer d'un tel merdier. Dans ces cas, je dis que la seule solution est le miracle. Eh bien il est peut-être survenu.

Selon moi, il résulte de l'explosion, qui a dévasté Beyrouth. Elle-même résultat, sans aucun doute, de l'incurie locale. (A lui tout seul, le Liban est un site SEVESO.) D'où prise de conscience. Ce qui permet à Emmanuel Macron d'arriver en messie et de mettre le Liban en face du changement qu'il doit réaliser : dégager le gouvernement des gangs ; le remplacer par une société civile "moderne", pour qui la religion cède le pas à l'intérêt collectif. L'aide internationale peut financer ce nouveau "business model". Elle doit contrebalancer l'action des mauvaises fées (Israël, Iran, Russie, Amérique...), qui tirent les ficelles de la politique régionale, et croient qu'elles retrouveront la grandeur en mettant le monde à feu et à sang.

Et M.Macron, qu'est-ce qui le motive ? Je crois qu'il a une vocation de Gérard Philipe, et qu'il rêve de grandes actions, et de grandes tirades. Autrement dit, son initiative est généreuse. Et l'on peut regretter, qu'en France, il n'ait pas trouvé la bonne longueur de tir. Mais, qui sait ?, les miracles surviennent.

(PS. Des idées pour redresser le pays, qui semblerait avoir été pillé...)

vendredi 7 août 2020

Contre la liberté d'expression

Tolérance et liberté d'expression sont les fondements de la démocratie américaine. Pourquoi l'intellectuel (de gauche) ne les respecte-t-il pas ? Un article cité dans un précédent billet dit cela :
D’autres (intellectuels) jugent que les dénonciateurs de la « cancel culture » font fausse route : selon eux, les menaces sur la liberté d’expression viendraient bien davantage de l’extrême droite que de la gauche radicale. 
Autrement dit, ce n'est pas moi, c'est l'autre. J'emploie ses méthodes, mais moins violemment.

Est-ce cela le réel fondement de la société américaine ? Quand j'affronte qui que ce soit, je dois le détruire, et seuls les mauvais coups sont permis ? Sachant que j'ai le bien pour moi, mon âme n'a rien à craindre ? Perversion du protestantisme ?

Nouvelle vague

Discussion avec un chercheur en médecine. Une deuxième vague d'épidémie est très vraisemblable ne serait-ce que parce que les "lieux clos" sont favorables à la diffusion du virus.

Si l'activité économique faiblit à nouveau, cela va être un désastre économique.

Apparemment, les services de l'Etat n'auraient pas appris de leurs erreurs, et seraient toujours aussi mal préparés, disait une émission de France Culture. (Le gouvernement, non plus, n'aurait pas pris la dimension du problème ?)

Bref, il semble que le dirigeant d'entreprise devrait envisager dès maintenant le scénario d'une nouvelle épidémie. Comment son entreprise peut-elle continuer à travailler ? Quid de ses fournisseurs ? Et ses clients ?

jeudi 6 août 2020

Pauvre Liban !

Ce matin, j'entendais des Libanais découragés. (France Culture.) Ils ont passé leur vie à reconstruire leur pays, or, maintenant, il est à nouveau détruit. Il n'y a même plus d'Etat.

Mes amis libanais m'avaient dit cela. Mais j'avais censuré la nouvelle. Je n'écoute que ce pour quoi j'entrevois des solutions. Le reste me déprime. Là, il n'y a que le miracle d'envisageable.

Le Liban paraît le symbole du mal mondial. Un déchaînement d'égoïsme aveugle. Le Liban a été dépecé par ceux à qui il s'était confié, et est victime de toutes les luttes d'intérêts internationales. Trump n'aurait rien arrangé...

Mais le problème n'est pas là. Pour lui et pour nous. Il faut que des forces de reconstruction émergent, alors que les calamités ne font que commencer. Lorsque l'on est à terre, tout devient menaçant.

Antidote au virus : intelligence relationnelle ?

La France a été confinée par les grèves des transports terrestres et aériens. Puis, cent fois plus brutalement, par le virus. Comme par un pied de nez au gréviste. Ceux qui se croyaient en position de force ont découvert que l'on pouvait se passer d'eux. Leur menace n'était pas crédible. Validation de la théorie du conflit.

Curieusement, cela a été vrai des champions de la "guerre des talents". On a pu se passer des grands patrons à bonus, mais pas des éboueurs. (D'où crises d'anxiété des petits chefs face au télétravail : ils ont compris qu'ils ne servaient à rien ?)

Règle du jeu d'hier : exploiter son pouvoir de nuisance. Et celle de demain ?

Avoir des amis, sur qui compter ? "Lien social", bouée des crises ? Ce qu'un précédent billet appelait "intelligence relationnelle" ?

mercredi 5 août 2020

Le commissariat au plan, ou ce n'est pas la girouette qui change...

On parle de "commissariat au plan". Retour à l'après guerre ? Vive De Gaulle ?

Quelle serait la mission d'un tel commissariat ? Reconstruire ce que, gouvernement après gouvernement, la réforme a détruit au nom du "libéralisme" ? Ce qu'Hamel et Prahalad appellent "compétences clés", les atouts quasiment culturels de la nation ?

Retour aux "facteurs de production" de "l'économie politique" ? Abandon de l'hypothèse d'un marché d'individus, les nations sont des êtres ?

Attendons pour voir ?

(Sur le commissariat au plan, en 1965 : Le plan ou l'anti-hasard. Et sur l'économie politique : l'oeuvre de Friedrich List. Hamel et Prahalad ? Competing for the future.)

Le grand bond en avant dans la démocratie locale ?

Dans la tradition française de "la fronde", les élus locaux font la nique à l'administration centrale. Il est possible qu'ils gagnent.

S'il y a eu conflit, c'est parce que les élus locaux sont dépensiers. L'Etat a voulu les contraindre à la vertu. Ils ont les torts qu'ils lui reprochent. Ils constituent une police municipale, une agence de développement, concurrente des chambres de commerce, ils offrent du pain et des jeux, ils se font construire un Versailles à la démesure de leur ego...

L'Etat a eu le tort de vouloir leur apprendre la responsabilité par la contrainte, ce qui ne marche jamais. Leur laisser la bride sur le cou au milieu de la crise la plus terrible que nous ayons eue en un siècle est sûrement le meilleur moyen de procéder. L'erreur ne pardonnera pas. Il faudra s'adapter vite ou périr. Ce n'est pas un changement, Grand timonier, mais une révolution culturelle !

Attachons nos ceintures...

(En fait, les réformes "libérales" ont dissout les "corps intermédiaires" (cf. l'administration des ponts et chaussées, les chambres de commerce, etc.). Mais le besoin demeurait ? Ce qui a encouragé les collectivités locales à les reconstituer ? Si l'on veut ramener la France à la vertu, il va peut-être falloir recréer ces organes intermédiaires, sans retomber dans une centralisation jacobine de leur programmation.)

mardi 4 août 2020

Le bon progrès ?

La liste des certitudes qu'aura abattues le virus est sans fin. La façon dont nous faisons de la science est probablement l'une d'entre elles. Le problème que soulève l'affaire Raoult, surtout si l'on compare à la démarche de Pasteur, est qu'il est possible que nos techniques de test de l'innovation soient contre productives (les travaux de Pasteur n'auraient probablement pas été retenus).

Or, ces tests, s'ils sont susceptibles de bloquer le mouvement qui a fait la médecine moderne, ne prennent pas en compte les effets distants de l'innovation qu'ils choisissent. C'est ainsi qu'il faut des décennies pour découvrir que tel ou tel produit est cancérigène.

Comment résoudre ce paradoxe ? Si l'on reprend les travaux de JB. Fressoz, il semble que ce que le progrès a eu de mauvais, c'est qu'il s'est fait au détriment d'une partie de la population. Elle a servi de cobaye. En revanche, il a été "le progrès", il a changé notre vie, il nous est consubstantiel. Et il a été un moment d'enthousiasme et de fierté.

Et si le "bon progrès" était un saut dans l'inconnu, mais voulu par tous, en connaissance de cause ? Ne résultant pas d'une manipulation des esprits mais d'une adhésion réelle, d'un "comité citoyen" qui s'étendrait à l'humanité et qui serait spontané, ni animé, ni dirigé ?

La raison de M.Trump

D. Trump suggère de déplacer les élections américaines, pour cause de virus. On dénonce une manipulation.

Or, nous, Français, quand notre gouvernement a voulu maintenir nos élections municipales, alors que l'épidémie était encore incertaine, nous l'avons accusé d'irresponsabilité. Et, je n'ai pas voté. D'ailleurs, il a repoussé le second tour.

N'est-il pas légitime de se poser la question d'un report, alors que l'épidémie fait des ravages, si j'en crois les informations ?

Est-ce délibéré ? La tactique de M.Trump semble être d'amener ses adversaires, les intellectuels, à montrer que, dès que leurs intérêts sont en jeu, ils renient leurs principes.

(PS. Après 100 jours, sans malade du coronavirus, 4 cas sont détectés en Nouvelle Zélande. Réaction :
)

lundi 3 août 2020

Les vertus pédagogiques du virus

Pour une fois, je n'avais peut être pas tort. Je pensais que le virus nous aurait appris l'hygiène. Eh bien, j'entendais Patrick Pelloux, le représentant syndical des urgentistes, dire que cette nouvelle hygiène avait permis d'éliminer certaines affections qui s'emparent de nous en ces périodes.

Curieusement, en dehors du fait que j'utilise du gel hydro alcoolique lorsque j'entre dans une grande surface, les recommandations du gouvernement n'étaient pas très différentes de ce que je faisais depuis toujours. J'applique l'hygiène de mes parents, qui désinfectaient tout.

Mais alors, lorsque je suis malade, aurais-je été contaminé par "les autres" ? Faux frères ?

Nous n'allons pas revenir à la "normalité", parce que ce que nous considérions comme normal, zéro contraintes ?, ne l'était pas ?

Le virus va-t-il réveiller la science ?

Le gouvernement aurait-il réinventé le supplice chinois de la goutte d'eau ? La radio répète sans arrêt que le "virus est toujours là", et elle compte, cas par cas, les nouveaux malades, en nous promettant une "nouvelle vague". Cette méthode va-t-elle devenir la norme et être appliquée à la grippe, et aux épidémies qui nous frappent chaque année ?

Toujours est-il que le coronavirus aura été la Bérézina de la science. Des dizaines de millions de personnes ont été touchées dans le monde, et on en sait toujours aussi peu sur la maladie, sa propagation, les facteurs aggravants... L'Intelligence Artificielle, par exemple, qui défaisait champion du monde après champion du monde, démontrait l'imposture de Shakespeare, etc. a mordu la poussière.

En fait la science ne cherche pas. Elle a une solution : le vaccin. Elle lui consacre tous ses moyens. Il ne lui reste plus les moyens de penser.

Mais est-ce cela la science ? Et si, justement, le virus était l'occasion d'apprendre ce que nous ne savons pas ? Et si la science c'était le doute, et la soif d'apprendre pour le combler ? Mais comment faire de la science, quand tous les scientifiques sont salariés de multinationales ? Le virus nous aidera-t-il à trouver la solution ?

dimanche 2 août 2020

Cowboy électrique

Pour PSA le coût de la voiture électrique doit baisser de 12.000€. (Article.) Ce qui est colossal.

Dans ces conditions, comment se fait-il que Tesla soit vu comme un tel succès, sachant qu'il ne jouit pas d'effet d'échelle ?

Probablement, parce qu'acheter Tesla, est un acte politique. Le prix ne compte pas. Les clients de Tesla se reconnaissent dans l'esprit de son fondateur. Eux aussi sont des êtres supérieurs, des "disrupteurs" du monde d'avant.

Mais ce monde d'avant est maintenant "d'avant avant". Pourrait-il redevenir le monde de maintenant ?

Louis Pasteur

Il semblerait que l'on ne soit pas sûr que le traitement par Pasteur de la rage ait suivi un protocole très scientifique, ai-je cru comprendre. (Une émission de France Culture.)

Mais, voilà, Pasteur a fait avancer la science. Ce qui rappelle ce que dit Jean-Baptiste Fressoz : le progrès scientifique n'a pas été tel qu'on le pense. Il n'a pas été très scientifique, et il a coûté cher à l'espèce humaine, qui en a fait les frais. Mais il a fini par réussir. Il n'y a pas de progrès sans saut dans l'inconnu, et nous n'y sommes plus prêts ?

samedi 1 août 2020

Notre avenir : le système D ?

Quand va-t-on retrouver la normale ? se demandent les entreprises que je rencontre. Pour moi, la normale était anormale, et c'est ce qu'a démontré le virus.

Mais, parler de "nouvelle normale" est idiot, car s'il y en a une, c'est un problème de long terme, et, "à long terme, nous sommes tous morts", disait Keynes : notre vie va être faite de coups de Trafalgar. Déjà, on voit de quoi il s'agit : on soupçonne un cas de coronavirus, on ferme un restaurant, une entreprise, on suspend un événement... et alors on se retrouve pris dans le chaos technocratique français, normes inapplicables, cabinets d'analyse saturés... Il va donc falloir ne plus compter sur rien, et redécouvrir pourquoi "système D" est intraduisible.

Les dieux ont soif

Oeuvre d'Anatole France, publiée en 1912, lue par Michel Bouquet (en 1954).

Histoire d'un juré d'un tribunal de la Terreur. Un pur. C'est sec, rapide, jamais de temps mort. Tout s'enchaîne comme une mécanique impitoyable. Quel talent ! C'est saisissant de vraisemblance. C'est effrayant, surtout. On y entend les procès staliniens. Moments, menace permanente, où l'humanité est prise de folie. Aliénée par la croyance en un absolu, elle devient inhumaine. Puis elle oublie. Ce qui est peut-être encore pire.