Pages

jeudi 31 décembre 2020

Le grand dérangement, c'est pour maintenant ?

Blog du changement. Blog d'observation. Depuis quelques années, le changement a commencé. Il accélère. Mais il a pris un aspect inconcevable. Armageddon, dirait Hollywood ?

Voici, comme chaque année, des idées en vrac sur son compte. 

  • Yang et Yin. Je le répète depuis quelques années, on passe du Yang au Yin. Après le règne de l'égoïsme, l'humanité redécouvre le "contrat social". Le virus lui a donné un bon coup d'accélérateur. Suffisant ?
  • Le virus ? Lui et ses frères sont probablement là pour rester. Ce sont des contreparties de la "globalisation". Le vaccin sera social, ou ne sera pas : inventons des modes d'échange et de vie qui fassent avec les épidémies ? 
  • La crise de 21 ? Crise de 29, bis repentira ? Crise "existentielle", au sens de la philosophie ? (Confrontation à l'absurde, dont on ne se sort que si l'on découvre les valeurs, qui valent réellement le coup de vivre pour elles.)
  • L'écologie ? Nous sommes tous écologistes. Mais c'est un détournement. Une excuse pour une relance industrielle. Le triomphe de l'ingénieur. Eviterons-nous l'énantiodromie ?
  • Les USA ? Retour à la normale, et à la raison. Tout en continuant le repli sur leur île et sur leurs intérêts démarré par M.Obama, et avant lui. Souverainisme, règle du jeu mondial ?
  • La Chine ? Baroud d'honneur avant déclin inéluctable ? Taiwan, nouvelle guerre de Corée ? L'OTAN reconstitué, pour faire face à la menace ? UE, arbitre ? Mais l'agressivité est-elle dans la nature chinoise ?
  • L'UE ? Résistera-t-elle à son démon, l'égoïsme, et ses manifestations ? Ses pays deviendront-ils "responsables" ?
  • L'Afrique ? Le berceau de l'humanité lui fait honte ! Quand il aura retrouvé sa joie de vivre, la planète sera sauvée ? Fin de l'Histoire ? 

Internet über alles ?

Année du virus, année Internet. Télétravail, et commerce électronique : changement immédiat. 

Deux questions : 

  • Ecologie. Le tout Internet c'est terrible : consommation d'énergie, émission de CO2, besoin de métaux rares, matériels non recyclables ultra polluants... `
  • Indépendance de la France. Lorsque l'on me demande d'où vient ma famille, je réponds : prenez une carte de la Corrèze, c'est au milieu de la tâche verte. Il en est de même pour la France, en ce qui concerne Internet. Nous semblons totalement démunis. Nous n'avons ni applications (GAFA), ni matériels (Huawei). Même le débit nous est compté. Pourtant, nous n'étions pas sans atouts. Peut-on se tirer d'affaires ? Sans répéter nos erreurs ?

La classe moyenne va-t-elle connaître une nouvelle jeunesse ?

Un médecin me racontait que les laboratoires pharmaceutiques ont voulu se passer des médecins. Ils ont fait de la vente directe de Viagra. Mais cela n'était pas bon pour la santé. 

Les grands de la cosmétique auraient fait de même avec les coiffeurs (un billet précédent.). Et un syndicaliste paysan m'expliquait qu'après avoir voulu supprimer les "corps intermédiaires", on découvrait leur utilité. (Dans la mise en oeuvre de mécanismes de solidarité.)

Ce blog explique, presque depuis ses débuts, que l'élimination des corps intermédiaires était la volonté de nos gouvernants. Idée apparemment venue de l'Angleterre Thatcherienne, qui s'est répandue, via l'UE, devenue un club d'agents du changement. 

Je croyais que cette politique visait des organismes publics ou para publics, comme les chambres de commerce ou le corps des ponts, mais, le véritable objet de ce changement n'était-il pas le "corps intermédiaire" par excellence : la classe moyenne ? (cf. le "modèle du sablier".)

Est-ce ce que Thomas Piketty a vu comme un nouveau capitalisme ? Ou ce que les Allemands appellent "Platform Kapitalismus" ? Car, pouvoir et capitaux se concentrent entre les mains d'un nombre infime d'intermédiaires. Dans ce modèle, un constructeur automobile ou aéronautique ne construit, ou même n'assemble, rien. Il est une place de marché. Idéalement, l'automobile n'aurait plus été qu'un logiciel, une iCar. Quelques individus, détenteurs de capitaux, possèdent ces noeuds du réseau humain. D'où une société de classes, avec une infime aristocratie d'un côté, et le reste de l'humanité, de l'autre. 

La classe moyenne est le stabilisateur d'un Etat, dit Aristote. Dès qu'elle a commencé à être sérieusement attaquée, il en a résulté des troubles à l'ordre public ? 

Années 20, années folles ?

L'année dernière, je me demandais si les années 20 seraient des "années folles". 

Le puritanisme a envahi notre vie, qui est devenue bien triste. Allions-nous nous en libérer ? Espoir déçu. Au moins, une expression est venue nommer notre situation : "cancel culture". La réaction s'organise ?

Ce qui n'était par prévu, c'était le virus. Pourtant, on nous l'annonçait depuis longtemps. Mais nous avons l'habitude de ne pas prendre au sérieux notre gouvernement. Nous le jugeons incompétent. Et nous pensons qu'un incompétent est incapable d'aucune prévision. Mais, s'agissait-il bien d'une prévision ?

Les agriculteurs ont de l'avance sur nous. Chaque année, ils sont victimes d'une maladie ou d'une autre. Quand on leur demande quelle en est la cause, ils répondent : "la globalisation et le changement climatique". Ce que nous appelons des "années folles" ne l'ont peut être pas été pour la grande majorité de la population. Les dernières décennies auraient-elles étaient "folles" pour certains ? Les mêmes causes, les mêmes effets ?

mercredi 30 décembre 2020

Le souverainisme, tombeur du FN ?

Le grand changement de 2020, c'est le souverainisme ! Conséquence inattendue du coronavirus ! 

Après les Russes, les Chinois, les Américains, les Anglais, et contrées de moindre notoriété, précédés par MM. Chevènement, Debray, et autres altermondialistes, nous avons découvert que la globalisation n'était pas bonne pour la santé, et pour l'économie. 

Mais, alors, c'est bon pour nous ! dirait le RN. Car le souverainisme, c'est notre programme ! Peut-être devrait-il tirer des leçons des mésaventures de M.Trump ?

  • On ne votait pas pour, mais contre. M.Trump, le RN ou le Brexit, sont des votes contestataires. Quand un parti de professionnels du gouvernement entend le message de l'électeur, celui-ci n'a plus besoin de faire appel à un apprenti-sorcier. 
  • Le RN a perdu son meilleur ami : l'intellectuel. Il tient les médias et fait les réputations. Il avait besoin du diable, RN ou M.Trump. Or, l'intellectuel est en voie de marginalisation. 
Qui a vécu du souverainisme, périra du souverainisme ?

On ne change pas une équipe qui perd

La réforme est la cause des problèmes français, pas le Français. Une idée fixe de ce blog, qui semble confirmée par les faits. Les têtes doivent-elles rouler ? 

L'erreur est le prix de l'apprentissage. Et gouverner un pays, ou une entreprise, ce n'est pas qu'être un décideur, c'est être un virtuose d'une quantité de rites, notamment concernant les relations internationales, c'est un métier. Et ce métier, nos gouvernants le possèdent, pas nous. 

Ce qu'a frappé le "dégagisme" a été une forme de cynisme, de la classe politique. Outre la maîtrise des rites, un gouvernant doit, donc, avoir une éthique de l'intérêt général. Il est probable qu'elle a plus de chances d'être présente chez l'énarque que chez le professionnel des élections, le "politicard". 

Voilà pourquoi les révolutions ne sont pas une bonne idée ? 

(En revanche, il serait agréable que ceux qui sauvent leur tête aient un peu de reconnaissance pour ceux qui ont fait les frais de leur apprentissage. Cela corrigerait le vice que nous reproche le plus l'étranger : l'arrogance.)

Les mathématiques ont-elles un esprit ?

Curieusement, les raisonnements des ouvrages de math étrangers que j'ai pu voir ne semblent pas tout à fait les mêmes que les nôtres. C'est aussi vrai en ce qui concerne nos mathématiques telles qu'on les pratiquait jadis. Par exemple, les questions du concours général d'il y a un siècle ou un peu plus, ne me sont pas compréhensibles (c'est de la géométrie, d'ailleurs). Un livre de cours ayant appartenu à mon père ne fait pas de démonstration, mais prend des cas particuliers, "aisément généralisables". 

Lorsque je lis ce qui s'écrit sur de nouveaux travaux en mathématiques, j'ai l'impression que la communauté des mathématiciens dit : "c'est peut être juste, mais on n'y comprend rien !". Puis, quelqu'un explique la démonstration, ou en trouve une autre. Les critiques s'épuisent faute de combattants. La propriété est considérée démontrée. 

Un raisonnement mathématique ne serait-il autre chose qu'une euristique, culturelle, qui nous permet d'être raisonnablement sûr que l'on n'a rien raté d'important ? Le mathématicien aurait-il une forme d'empirisme particulier ? Si c'était le cas, cela pourrait remettre en piste tous ces élèves qui cherchent un sens aux mathématiques ? Un professeur de Marcel Pagnol disait à ses élèves littéraires :

"La circonférence est fière. 

D'être égale à deux pi R ; 

Et le cercle est tout joyeux. 

D'être égal à pi R deux.""

L'humanisme contre la complication

Ce que l'on écrit sur le changement a radicalement changé en quelques années ! 

Le changement avait pour but de libérer la créativité de l'individu, vue comme condition de celle de l'entreprise. Objectif : "anomie" (absence de règles) ! 

Or, l'initiative individuelle n'a pas que du bon. Il faut l'encadrer. D'où un empilage de règles, contradictoires !, et d'énormes structures bureaucratiques. Résultat : vous travaillez pour rien ! Pourtant, ce n'est pas faute de vous épuiser. Yves Morieux, auteur de Smart Simplicity, appelle ce phénomène : "complication". 

Contre-mesure ? Faire simple. Comment ? Libérons la société, et l'individu. La complexité, c'est le propre de la vie ! La solution à la complication : c'est l'humanisme !

mardi 29 décembre 2020

KPI du président

Il fut un temps ou l'on ne parlait que de KPI, Key Performance Indicator. 

Grand sujet pour cours de contrôle de gestion. Comment choisir les KPI, qui évaluent les "facteurs clés de succès" ? Et si notre gouvernement faisait cet exercice ? L'indicateur suivant pourrait-il lui être utile ?  

C'est l'entraîneur qui gagne le match

Nous sommes les plus intelligents, donc nous devons diriger. Voilà ce que l'on a entendu. 

Hypothèse implicite : diriger, c'est décider. Et une décision, c'est instantané. Et c'est l'Education nationale qui sélectionne le décideur instantané !

Vous pensez qu'Einstein a mis au point sa théorie en un claquement de doigts ? Et qu'il aurait pu le faire sans les géants sur les épaules desquels il était perché ? Et qu'il aurait été sélectionné par notre Education nationale ? 

Gagner un match, ce n'est pas prendre de bonnes décisions, c'est passer des années à construire une équipe, qui gagne. Et si l'on se demandait comment créer une culture d'entraineurs ? 

2020 : post post vérité ?

Trump ? Ça fait du bien quand ça s'arrête ! On ne pouvait pas lire Le Monde ou écouter France Culture sans entendre parler de M.Trump. Cela a même calmé le coronavirus américain. 

Peu avant l'élection américaine, un journaliste de France Culture demandait à l'éditeur en chef (je crois) de Courrier International, pourquoi sa revue de presse américaine ne parlait que de journaux anti Trump, alors que près de 50% des électeurs allaient voter Trump ! Réponse : il n'y en a pas. 

Une moitié d'une population sans voix : bug de notre société ? Pour beaucoup dans ce que l'on appelle le "populisme" ?...

Explication anthropologique ? La presse et, plus généralement, nos dirigeants ont une culture à part, avec une vision du monde qui lui est propre ?

Comment résoudre cette question ? C'est ce qu'a tenté la culture scientifique ? Le sens de l'affaire Dreyfus ? Le colonel Picard était anti sémite et militaire, et promis à une belle carrière, mais il reconnaissait que le capitaine Dreyfus était innocent. Au dessus du bien et du mal, il y a la vérité, pense cette culture ?

La grandeur et la décadence de M.Trump remettront-elles, silencieusement, cette idée au goût du jour ?

2021 : que les Lumières soient ?

En 2020, on a redécouvert les Lumières ! On s'est demandé s'il n'y avait pas quelque-chose de bien dans l'universalisme. Et on s'est rappelé que c'était une idée d'origine française. 

Nous croyons que notre société est issue des Lumières. Diderot, Voltaire, Rousseau, Condorcet, d'Alembert... ne sont-ils pas les pères de la nation ? Mais leurs idées ont été immédiatement enterrées. Cela a commencé avec Napoléon. Puis il y a eu la réaction. Chateaubriand et son "Génie du christianisme". Puis le romantisme. Et, mieux, le postmodernisme d'après guerre. La pensée de nos maîtres à penser est férocement anti Lumières. Quant à la Silicon Valley et aux grands capitalistes, ils croient en eux, c'est-à-dire au sur-homme !

Les Lumières partent d'une hypothèse. Il y a possibilité d'un "progrès" de l'esprit, qui s'appelle la "raison". Le jour où nous serons parvenus à porter celle-ci à son comble, nous serons sages. Il n'y aura plus de virus et de nazisme. Nous arrêterons de faire des bêtises, qui produisent des calamités. 

Car, on dit aussi que ces calamités sont des "ruses de la raison". En nous trompons nous allons, malgré tout, dans le bon chemin. Nous apprenons par l'erreur. Mais cela nous coûte très, très, cher. Et, qui sait si cet apprentissage ne pourrait pas nous être fatal ? Un Chernobyl est si vite arrivé ! La véritable raison serait d'aller dans le bon chemin, sans drame. Et dans la joie !

Car le jour où nous serons sages, nous serons aussi libres. La liberté est, avant tout, une pensée autonome, dégagée de l'aliénation qu'est la pensée commune, toujours manipulée par quelque intérêt à courte vue. La cause de ces maudites calamités.

Comment "progresser", alors ? Les Lumières ne semblent pas avoir trouvé la bonne recette. On ne peut que s'interroger. Parvenir à cette forme de raison et de liberté demanderait-il de faire ce que l'on a fait pour la physique il y a un siècle, ou pour le progrès industriel, il y a cinquante ans : combiner nos intelligences ?

(Beaucoup de gens, comme Bergson, pensent que ce n'est pas par la raison que l'on peut parvenir à la sagesse. Car la raison est la cause du mal ! Plus exactement, ce n'est qu'un outil, et qu'en prenant le moyen pour la fin nous pavons l'enfer de bonnes intentions. J'ai approuvé Bergson. Mais n'ai-je pas toujours tort ? La raison n'a-t-elle pas des bénéfices qu'il ne voit pas ? N'est-ce pas grâce à elle, au langage commun qu'elle nous donne, que l'humanité est une ? Ne sommes-nous pas condamnés à essayer de la faire marcher ? A croire qu'elle peut apporter le bonheur ? Une forme de pari de Pascal ?)

lundi 28 décembre 2020

2020 : une page se tourne ?

2020 aura-t-il été la fin d'une époque ? 

Celle des milliardaires salariés (les "working rich") et des intellectuels, élite de diplômés ? Celle de l'égoïsme poussé à l'extrême ? Celui qui refuse toute contrainte, réglementation et morale ? Règne du rapport de force, et de la manipulation de tout, en particulier parce qu'il jouit d'une "autorité" ? Triomphe du "pervers narcissique", celui qui détourne le "contrat social", pour mettre l'humanité à son service ? Destruction des protections, de la classe moyenne, et creusement des inégalités ?

Les conséquences du laisser faire nous amènent-elles à tourner la page ? Les égoïstes découvrent les bénéfices de la solidarité ? 

Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et nous sommes dirigés par une élite. 

Perfide Albion

"Boris Johnson a accordé une interview au Telegraph dans laquelle il suggère qu'il existe plusieurs domaines dans lesquels la Grande-Bretagne pourrait diverger du bloc - mais son gouvernement a gardé le silence pour ne pas compromettre les négociations. 
"Nous n'avons pas forcément voulu en parler beaucoup car cela n'aurait peut-être pas été fructueux", a déclaré Johnson. «Ce que je dis à mes collègues, ce sont des ports francs ? oui ! ; des accords de libre-échange, des réglementations ? fantastique ! ; améliorer le bien-être animal ? formidable ! ; ces trucs nouveaux dans les données ou les produits chimiques ? Regardons ! 
Nous voulons voir ce que nous pouvons faire avancer. Nous ne voulons pas diverger pour diverger. Mais nous voulons faire les choses différemment lorsque cela est utile pour le peuple britannique. " (Politico.)

Autrement dit M.Johnson ne compte pas respecter l'accord qu'il a signé. Et c'est ce qu'attend de lui l'opinion anglaise, puisqu'il le clame haut et fort.  

Et l'UE, comment voit-elle les attentes de ses citoyens ?

La fin de la culture ?

Le pape des escargots m'a fait prendre conscience d'un fait curieux. 

Quand on observe l'histoire des conquêtes, on constate qu'elles ne détruisaient pas, mais qu'elles tiraient parti de ce qu'elles avaient trouvé. On changeait les noms mais pas les choses, et les usages. Les religions, elles-mêmes, s'adaptaient aux croyances qui les avaient précédées. (Noël, c'est le solstice d'hiver, et les saints sont les anciens dieux.) 

La nouveauté de notre temps est que nous semblons avoir balayé le passé. Les Russes et les Chinois en sont le meilleur exemple. Leur prétendu retour à leur grandeur éternelle est pitoyable. Et que dire de la réinvention de l'Islam ? 

Quand les sciences du management parlent de la culture d'entreprise des entreprises américaines, elles la qualifient, en général, de "light". Elle se réduit à peu de choses, à un contrat. Et si c'était la caractéristique de la culture américaine : une culture qui n'en est pas une ? Et si sa conquête du monde nous avait rendu amnésiques ? 

C'est la victoire définitive de la raison ? Elle a balayé la tradition qui s'était transmise d'inconscient à inconscient ? Tout ce qui nous en reste, ce sont des écrits, du "numérique", c'est-à-dire, rien ? Big bang ? Nous repartons de zéro ?

Shabbat de la Terre ?

Je me suis demandé si le premier confinement n'était pas, en quelque-sorte, un coup de semonce divin. Un appel à prendre le temps de la réflexion : et si nous nous égarions ? 

Pour les Juifs, le Shabbat est un tel moment. Et, il y a le Shabbat de la Terre, qui laisse la terre en repos une année. Et si nous vivions un Shabbat de la terre ? Une année pour trouver une voie qui nous sorte de l'erreur. Erreur qui, comme chacun sait, est diabolique, lorsqu'elle persiste.

L'avons-nous mis à profit ? Il y a de quoi en douter. On fait le dos rond. Tout va repartir comme avant, espère-t-on. Même si, pour cela, il faut empiler les dettes, sans savoir comment on les remboursera,  ou nous transformer en OGM. Tout sauf penser ! Pascal l'a fort bien dit. 

Et si, à notre insu, notre cerveau s'interrogeait ? C'est une de mes vieilles théories. Toute la difficulté est de libérer cette pensée inconsciente, en lui montrant qu'elle a un moyen d'agir. Comment y parvenir ? Cela ressortit, si l'on a bien lu ce blog, au miracle ! Une idée de voeux pour 2021 ?

dimanche 27 décembre 2020

France : où est le bug ?

Satanés Gaulois ! Nos présidents se plaignent de nous. Mais, nous aussi, nous ne nous aimons pas. Ah si nous étions des Allemands ! Nous sommes rétrogrades, nos PME restent petites et pas rentables, nous n'avons pas la créativité de la Silicon Valley, nous sommes pieds et poings liés face à Huawei...

Cette année, j'ai appris qu'il n'en avait pas été toujours ainsi. Il y a quelques décennies, nous avions autant d'ETI que les Allemands ! Mais voilà, notre gouvernement d'alors a décidé de laisser choir l'industrie... Et nous avons eu un leader mondial des télécom : Alcatel. Il fabriquait des téléphones, comme Apple, et de l'équipement, comme Huawei ou Foxconn. Dirigé par un haut fonctionnaire, paradoxalement, il s'est orienté vers le service, et a sombré. 

Qu'est-ce qui ne va pas, en Gaule ? 

Asservis par l'Etat ?

Les sciences humaines disent : c'est la société qui fait l'homme. Telle structure fait de nous des esclaves, telle autre des hommes libres. 

Cela ne surprend personne lorsqu'il s'agit de l'entreprise. Mais, l'entreprise est construite sur le modèle de l'Etat ! Et si l'Etat nous avait rendu dépendants ? 

Tout le travail des Lumières a été de libérer l'homme. Pour cela elles ont, justement, cherché la bonne organisation de la société. Leur première idée était qu'il suffirait de quelques lois pour que l'humanité vive en bonne harmonie. Une autre idée a été la régulation par les forces du marché. (Idée qui a réémergé récemment.) Puis, devant leur insuccès, les révolutionnaires, qui ne l'étaient déjà plus, on réinvesti l'Etat d'ancien régime, en se contentant d'en remplacer les cadres dirigeants. 

Alors, qu'est-ce qui libère l'homme ? Les Grecs du Vème siècle avant JC répondraient, peut-être : la "polis", la cité. Autrement dit, le (petit) groupe (les esclaves et les pauvres ne comptent pas). L'exercice constitutif de la liberté, c'est la "politique". Citoyen = homme libre ?

Je retrouve ce qu'écrit Hannah Arendt ?

2021 : anti 68 ?

Le soixante-huitard fut ultra matérialiste, il voulait profiter à plein de la société de consommation, et anti paysan (représentant de la France rétrograde qu'il haïssait). C'est ce que rappellent le film La fiancée du pirate et Le pape des escargots

Le soixante-huitard est, aujourd'hui, écologiste ! Comment imaginer un mouvement de balancier plus radical ? 

Mouvement de la société, dans son ensemble ? L'après guerre fut un amour aveugle du "progrès". La réaction est d'autant plus brutale que l'aveuglement a été grand ? 

samedi 26 décembre 2020

Brexit : 2020, la négociation, 2021, les conséquences ?

Interminables négociations. 2020 fut l'année Brexit. Qu'en dire ? 

Probablement que personne n'y comprenait rien. Donc, tout le monde a laissé faire les négociateurs. Cela pouvait mal tourner, mais cela ne servait à rien de chercher à comprendre quelque-chose, car tout allait changer le lendemain. La technique utilisée était celle de la négociation conflictuelle : dans ces conditions, celui qui gagne est celui qui parvient à faire croire qu'il va tout faire péter. (Conclusions d'un prix Nobel d'économie !) A ce jeu, Boris Johnson est excellent. 

Du coup, ce processus fut anti démocratique. Le peuple, quel qu'il soit, n'a aucune idée de la sauce à laquelle il va être mangée. Nous ne pouvons que nous en remettre à la bonne foi des négociateurs. 

Tout de même, il valait mieux un accord que pas d'accord ? Malheureusement, il est aussi dit "qu'il ne faut jamais gaspiller les crises". C'est dans les crises que l'on fait passer les changements que l'on juge nécessaires. Dans ces moments, il n'y a plus de résistance. Elle se manifeste, a posteriori, seulement, sous la forme de révoltes. 

Mais, étudier le changement, c'est aussi croire au miracle !

Qu'est-ce que la liberté ?

Etudier des expériences "d'entreprises libérées" m'amène à m'interroger sur la liberté. 

Qu'est-ce qui a mis en branle ma tête ? Une constatation : tout le monde ne peut pas être libéré. Tenter de "libérer" une entreprise révèle que l'ancien régime convenait à beaucoup de gens. L'asservissement a du bon. Comme au temps de l'Union soviétique, nous critiquons ce dont nous ne pourrions pas nous passer. 

Comment se libérer ? C'est totalement contre-intuitif. Exemple après exemple, je comprends que c'est le groupe qui nous donne la liberté. Un groupe qui a la responsabilité pleine et entière d'un projet. C'est ce qu'ont été les hôpitaux lors de la première vague de l'épidémie. 

Pourquoi ? Parce que, grâce au groupe, l'individu a du pouvoir, alors que, seul, il n'est rien. Ensuite, parce qu'il a une influence sur le groupe, et, surtout que, s'il ne l'exerce pas, il peut le regretter amèrement. Car le groupe a besoin des facultés de tous pour ne pas se tromper. Et l'erreur lui coûte cher. Pensez au commando, ou à l'équipe sportive. 

Ce qu'apporte le groupe, c'est la confiance en soi. Cela vient de ce que l'individu découvre ses facultés uniques. Il sait ce qu'il est. 

Détail amusant. Je mène actuellement une enquête sur la France et l'entreprise. Après 60 entretiens, un message en sort, haut et clair, le propre de la France, c'est la méfiance !

Frankreich über alles ?

Le danger, pour la France, c'est l'Allemagne. L'hostilité de M.Trump l'avait rapprochée de nous. Mais elle peut penser que ses intérêts sont du côté de M.Biden. Et, alors, c'est reparti comme avant. Le bloc européen n'aura été qu'un rêve. 

Or, la cigale française va sortir du coronavirus dans un état financier bien plus critique que celui dans lequel elle était auparavant, alors qu'elle souffrait. Et on ne vivait pas encore à l'ère du rapport de forces, avec les blocs chinois ou américains. 

Que faire ? Nous vivons de la charité de l'Allemagne. Il faut retrouver notre autonomie. Alors son intérêt sera de rester en Europe. 

vendredi 25 décembre 2020

Economie résiliente

Le coronavirus nous pose une question : que serait une économie résiliente ? 

Ce blog cite le réseau de fournisseurs de Toyota. Maillé et autonome, et résilient. 

Pourquoi ne pas rêver la même chose pour la France ? Plus que des PME, en réseau. Avantage supplémentaire, la PME peut exporter, mais ne délocalise pas. Et pourquoi une fédération de PME ne pourrait-elle pas réussir, par exemple, là où le management d'Alcatel a, lamentablement, échoué ? Refaire notre retard sur Huawei ? Le génie de centaines de PME ne pourrait-il pas venir à bout du Parti Communiste chinois ?

Mais les PME se méfient les unes des autres, me direz-vous. Certes, mais l'open source prouve, depuis longtemps, qu'il est possible de faire coopérer des fous furieux, et qu'il en résulte un travail d'une qualité sans équivalent. Tout est une question de méthode, numérique dans ce cas. 

Et pour lancer tout cela ? On parle de "leader jardinier". Henri Bouquin disait : "le contrôle de gestion, c'est organiser l'autonomie". Qu'est-ce que cela signifie ? 

  • Il faut trouver l'objectif collectif qui va motiver ceux dont le succès a besoin. (Par exemple : une 10G, 100 fois meilleure que la 5G.)
  • Fixer les grandes règles du plan de marche, et du travailler ensemble. C'est l'autonomie, selon Henri Bouquin.
  • De plus, il faut des indicateurs qui signalent les difficultés. Elles ne sont que les étapes nécessaires de la création. Afin de déclencher un processus de résolution du problème. 
  • D'où un "leader jardinier", "contrôleur de gestion", qui a la légitimité de déclencher des crises. 
(Un article à méditer ?)

Décarbonation : désastre écologique ?

Que signifient les alternatives à l'énergie carbonée ? Résoudre des problèmes extrêmement complexes. 

À basse pression, l'hydrogène "fragilise" les métaux comme l'acier d'une manière que nous découvrons encore après un siècle et demi de recherche. À des températures et des pressions plus élevées, l'hydrogène "attaque" l'acier. Les minuscules atomes ou ions d'hydrogène trouvent leur chemin à travers les joints et les soudures. Pour maintenir les canalisations d'hydrogène sous pression, il faut plusieurs étages de compresseurs de plus que pour le gaz naturel. Et le déplacement du sol ou les tremblements de terre pourraient avoir des effets graves sur ce pipeline en acier fragilisé. 
En outre, à moins que les catalyseurs de piles à combustible de laboratoires puissent être rapidement adaptés à une industrie de masse, l'économie de l'hydrogène sera plus dépendante du platine d'Afrique australe que l'industrie pétrolière ne l'a jamais été des gisements du Golfe. Même sans dépendance au platine, nous devrons comprimer en quelques années l'équivalent de plusieurs générations d'ajouts à notre infrastructure de production de métaux.

Et une dépendance vis-à-vis de certains métaux, à un moment où l'extraction perd en productivité. Ce qui pose beaucoup de difficultés, techniques, économiques, politiques et environnementales. Ces goulots d'étranglement du changement peuvent décaler tous les plans d'une décennie. (Un article du FT.)

Irons-nous éternellement de Charybde en Scylla ? 


Le pape des escargots


Il était une fois...

En un temps oublié où la France était rurale : le début des années 70... 

Histoire de Bourgogne, d'un clochard céleste, "pape des escargots", et d'un paysan touché par la grâce de la sculpture. 

Et si, comme dans La plus belle histoire du monde de Kipling, les portes du temps s'étaient entrouvertes, et l'esprit des Celtes était en eux ? Et si l'Eglise n'était, elle-même, sous un voile bien mince, qu'une émanation de cet esprit, et des forces telluriques qu'il savait capter ? Et si l'on pouvait le retrouver, en cherchant bien, dans ses cathédrales ? 

Ce livre a quelque-chose de la bande dessinée et de la caricature. Il est, surtout, effroyablement mal pensant. S'il était publié aujourd'hui, Henri Vincenot serait brûlé en place publique. Car c'est une critique de 68 et de ce que l'on appelle maintenant le Bobo, le gosse de riche qui dévaste la société, à la recherche de sensations fortes, l'art moderne y est tourné en ridicule, c'est férocement anti féministe, et un rien homophobe et antisémite. Mais c'est aussi terriblement écolo, bien avant l'heure. Le progrès détruit la nature, l'homme et la spiritualité. Prémonitoire ? 68, le véritable Alésia ? Victoire finale du matérialisme et de l'artificiel ? Ce que ni César, ni le christianisme n'avaient osé faire : retirer leur âme aux irréductibles Gaulois ?

Cela m'a été conseillé par un tailleur de pierres. La meilleure partie du livre, trop courte à mon goût, est celle qui parle de cathédrales et de compagnons du tour de France. Ces édifices vieillissent et l'on remplace sans cesse leurs pierres pourries. (Sont ils régulièrement remis à neuf ?) Les tailleurs de pierre vont de l'un à l'autre. Ils vivent dans la beauté, mais aussi dans un autre temps : du haut des tours des cathédrales, le monde et la nature ne sont plus les mêmes. 

Ce qui fait "l'oeuvrier" est l'outil. C'est inattendu. Tout le secret de la taille, et des maîtres anciens, est là. Le tailleur de pierre fabrique ses outils. Quand il les possède, il réalise les oeuvres les plus complexes et délicates, en quelques gestes ! Dommage que l'on n'en dise pas plus, cela créerait des vocations !

Coronavirus : un sain rappel aux réalités ?

Ce blog a toujours tort. C'est le cas, une fois de plus. Il n'avait pas prévu le coronavirus.

Aussi bien l'aérien que le ferroviaire étaient en grèves, interminables, on n'entend plus parler d'eux. On raconte, un peu partout que, devant l'incohérence des ordres qu'on leur donnait, les médecins ont décidé de prendre la situation en main. Le livreur, le caissier, l'éboueur... sont devenus essentiels. Brutalement, les lignes de force ont changé.

Et maintenant, c'est le patron de PME, qui est essentiel. Si la PME s'effondre, chômage de masse. Pire : si elle ne fait pas croître ses bénéfices, impossible de payer la dette du coronavirus. On ne peut pas compter sur la multinationale, qui va au plus offrant. 

Après les année financières et numériques, la réalité nous a rappelés à l'ordre ? 

jeudi 24 décembre 2020

Coronavirus, vent et vague (à l'âme)

Coronavirus + Brexit = tempête parfaite ? Et sera-ce tout ? Et si l'aléa épidémique, climatique ou autre, devenait notre lot commun ? Vague sur vague ? Condamnés à la déprime ?

Inventons des dispositifs qui absorbent les crises ? Mieux : permettent d'en profiter ? 

Nos techniques sont de deux types :

  • Dirigisme. Après guerre, le gouvernement français a nationalisé de grandes entreprises et y a installé de hauts fonctionnaires. Mais, faits pour appliquer un plan, ils étaient incapables d'en inventer un, donc de s'adapter au changement ? (Ils ont adopté les idées à la mode, et se sont lancés dans des courses à l'effet d'échelle, qui ont fait du mal à leurs entreprises et au pays ?)
  • Le quasi laisser faire. On injecte, "d'en haut", de l'argent dans la "machine". On décide de mesures incitatives. Mais cela ne marche pas, parce qu'il faut réorienter des millions d'entreprises (la crise crée des besoins, et en élimine d'autres), et qu'elles ne savent pas comment s'y prendre. 
Trouvons un juste milieu à la Aristote ? De nouveaux "rites sociaux" qui aident entrepreneurs, citoyens, fonctionnaires, élus... à trouver la bonne voie ? sans prétendre être plus intelligent qu'eux ? C'est le vent qui fait avancer le bateau ! 

Qu'est-ce que l'agilité ?

Agilité. Cela fait bien longtemps que l'on en parle. Le "développement agile" ce n'est vraiment pas neuf. Et, pourtant, le concept semble avoir une seconde jeunesse. 

Il se pourrait qu'il y ait une tendance à l'innovation par la complexité, et par "l'écosystème". C'est en réunissant des métiers qui ne se connaissaient pas, voire en jouant avec des innovations qui ne sont pas encore au point, que l'on fait du radicalement neuf. Mais cet exercice est difficile à maîtriser. Pensez un peu. Dans l'automobile, les modèles nouveaux ne peuvent entrer sur le marché avant d'avoir fait la preuve de leur fiabilité, par des quantités de tests. Dans le monde du logiciel, on fait tester le logiciel par l'utilisateur ! Eh bien, ces gens, avec leur culture diamétralement opposée de la qualité doivent cohabiter ! Et, ce n'est pas deux cultures qui doivent vivre ensemble, mais, qui sait ?, des dizaines !

C'est peut être ce que l'on entend maintenant par "agilité". Il faut disposer d'un environnement de travail qui permette à des cultures hétérogènes de collaborer. Elles ne peuvent y parvenir du premier coup. Il faut donc un système qui fasse que l'on peut commencer à travailler sans avoir trouvé la perfection. Donc, qui procède par une succession de tentatives. Mais il faut aussi qu'il empêche les erreurs fatales. L'agilité, c'est se taper la tête contre les murs à grande répétition, sans se faire trop mal, de façon à trouver la porte le plus vite possible. C'est exactement ce que font les environnements de développement de logiciel en "open source". Les principes de "l'agilité" ?

En tout cas, ce sont peut être aussi les principes de la résilience, et peut-être, encore, le sens caché de l'affrontement entre CHU agiles et ARS centralisées. 

mercredi 23 décembre 2020

Reengineering et savoir collectif

Dans les années 80, il y a eu une "mode de management", qui a eu un énorme succès. Le reengineering. Il a lancé la vente des progiciels de gestion, et amené les cabinets de conseil à leur taille actuelle (plusieurs centaine de milliers de personnes, pour plusieurs d'entre eux).

Une de ses idées était d'éliminer le management intermédiaire de l'entreprise. Depuis l'origine des "sciences du management', avec Taylor, c'est une obsession. Le management intermédiaire est perçu comme un Etat dans l'Etat. Le reengineering a eu un effet imprévu. On a constaté qu'il faisait "perdre la mémoire" à l'entreprise. 

Un des grands théoriciens du management, Chester Barnard (et dirigeant d'entreprise, de surcroît), disait que la "colonne vertébrale" de l'entreprise était faite "d'exécutifs" portés par l'intérêt général, alors que les autres employés suivaient leur intérêt particulier. 

Tout ceci signifie-t-il que ce qui fait la force d'un groupe humain est un savoir implicite, qui est essentiellement "stocké" chez certains de ses membres ? Le changement ne se fait pas en les éliminant, mais, au contraire en s'en faisant des amis ? Une idée pour 2021 ?

Qu'est-ce qu'un surdoué ?

En écoutant mes amis, j'ai découvert un profil d'enfant curieux. Le "surdoué". Il se caractérise par l'échec scolaire. Sans mesures particulières, il tourne mal. Paradoxe. (Effectivement, une fille d'amis, après des débuts particulièrement difficiles, a passé le bac il y a quelques années avec une moyenne légèrement supérieure à 20.)

Cette bête de course fragile aurait-elle été, depuis toujours, la victime de l'Education nationale ? Ou, au contraire, l'Education nationale ancienne, qui cherchait les Albert Camus, ou ce si brillant fils de concierge dont Jean-Paul Sartre parle dans Les mots, a-t-elle été remplacée par un système qui élimine celui qui a besoin de comprendre pour apprendre ?

mardi 22 décembre 2020

Coiffure et changement

Avant, après. La coiffure en deux discussions. 

  • Il y a trois décennies : nous avions un nombre étonnant de champions du monde. 
  • Et aujourd'hui, la France ne fait plus les modes. L'art est en Russie ou au Japon, le dynamisme en Angleterre et en Espagne. La France n'a plus de grands coiffeurs. Le coiffeur devient un "influenceur" de réseau social, et il vend des colorants naturels. Il devient écolo numérique. 

Que s'est-il passé ? Une hypothèse : les grands de la cosmétique, qui faisaient beaucoup pour le coiffeur ont voulu vendre directement leurs produits au grand public. Ils se seraient tiré dans les pieds. 

  • Ils n'ont pas vu arriver l'aspiration du marché à des produits naturels. Il y a émergence de petits laboratoires. Certains coiffeurs ont leur propre gamme.  
  • Il est aussi possible qu'ils aient été moins globaux et plus locaux qu'ils ne le croyaient. Les Japonais, aussi, ont leurs industriels de la cosmétique... Pour la coiffure, comme pour le luxe, et peut-être comme pour tout, le succès a une dimension culturelle et "écosystémique" ?
(Ce qui irait dans le sens de cette hypothèse est que les laboratoires changent de cap et semblent à nouveau vouloir stimuler le coiffeur.)

Education nationale

A-t-on réfléchi à ce que veut dire "Education nationale" ? Education signifie que l'Etat s'arroge la mission de nous façonner ! Il se substitue au rôle qui a toujours été celui de la famille. 

Voilà qui explique certainement pourquoi, aux USA, tant de gens élèvent eux-mêmes leurs enfants. 

Bien sûr, comme l'explique ce blog, quand on cherche l'absolu, on obtient son opposé (énantiodromie). Les prétentions de l'Etat produisent le contraire de ce qu'il désire : des citoyens qui se méfient de la parole d'autorité. Et même tournent l'autorité en ridicule. 

Et si l'on s'interrogeait sur ce que signifierait remplacer "éducation" par "instruction" ? 

La fin des chefs ?

La fin des chefs, une tendance de 2021 ? 

Dans les années 80, IBM proposait deux types de parcours à ses employés : le parcours technique, et le parcours managérial. On disait (j'en faisais indirectement partie) que cette société avait constaté que la technique et le management correspondaient à des talents différents. 

Cela peut sembler évident, mais on l'a oublié. Tout surdiplômé veut être chef. Le chef est celui qui a le plus gros QI, pense-t-il. 

Ce qui nous pose un problème. Avec tous ces chefs, il n'y a plus personne pour penser. Imaginez qu'Einstein ait voulu être chef. Où en serait la relativité ? Car la pensée demande du temps. Mais, aussi, un travail collectif. Einstein n'a été que la partie émergée d'une "copétition" internationale, qui a produit, en quelques décennies, quasiment toute la physique moderne. 

Est-ce pour cela que nous avons autant le sentiment de subir les événements ? 

lundi 21 décembre 2020

Solstice

Solstice signifie soleil statique. La durée du jour ne semble pas changer sur quelques jours. 

Quand on étudie les mathématiques, on soupçonne qu'il y a là la manifestation d'un optimum. La vitesse s'annule alors. 

Si nous ne nous en rendons pas compte, contrairement à ceux qui ont donné à solstice son nom, c'est que nous vivons en dehors du temps et de la nature. Ce qui nous fait commettre de temps à autres de grosses bêtises, dont nous découvrons, avec surprise, les conséquences brutales. C'est ce qui nous arrive actuellement, avec le virus. Et notre croyance au vaccin, possibilité de tout recommencer comme avant, n'est que la répétition d'une erreur qui risque bientôt de ne plus être humaine. 

Made in England

Depuis quelques-temps, on parlait d'une nouvelle variante, très virulente, du coronavirus. Elle viendrait du sud de l'Angleterre. Hier, on apprenait que l'Europe coupait ses échanges avec ce pays. 

Bonne nouvelle ? On se prépare au Brexit ? Mauvais nouvelle ? Quand en aura-t-on fini avec ce virus, qui semble nous en vouloir particulièrement ? Bonne nouvelle pour les fabricants de vaccins ? On va devoir jeter les anciens pour en acheter de nouveaux (les vaccins des biotechnologies peuvent être modifiés rapidement, avec processus de test accéléré) ? 

Bonne nouvelle ? Quand l'humanité sera lasse d'être confinée est de devoir, en plus, vivre avec la mère de toutes les crises économiques, elle mettra son génie à chercher les causes des calamités qui s'abattent sur elle ? 

L'élite pense-t-elle ?

Débat entre amis. On parle des études des enfants, une épreuve pour les parents. Il est question de "méthode globale", "d'équipe pédagogique" et d'autres termes qui ne me sont pas familiers, n'ayant pas eu d'enfants. On dit aussi que les études de l'élève qui a besoin de comprendre sont un calvaire. C'est contraire aux méthodes de l'Education nationale. Pour maintenir l'enfant dans le système, il faut tous les efforts de sa famille, et le hasard de quelques heureuses rencontres d'enseignants méritants.

Je me suis interrogé. Cela expliquerait-il ce que nous appelons, avec un rien de dérision, notre "élite" ? Elle ne pense pas, elle ne fait que répéter les idées qui se répandent dans son milieu. Ce qui explique qu'elle ait aimé la philosophie de Heidegger, après guerre, en dépit de ses liens au nazisme, puis le Marxisme soviétique, puis qu'elle se soit convertie au libéralisme et à la contre culture américains, et que, maintenant, elle bascule dans l'écologie ? La fascination de "l'idée" ? L'incapacité fondamentale au travail intellectuel nécessaire à la compréhension ? 

dimanche 20 décembre 2020

Licornes : attrape nigaud ?

Ah, si nous avions des licornes ! disent nos gouvernants. La France serait une grande puissance économique. 

Le Français est-il incapable de créer des licornes ? Un collègue d'un ami est à l'origine d'une société américaine, qui a connu la plus grosse entrée au NASDAQ de tous les temps. Il ne la dirige pas. Son rôle est "d'industrialiser" une innovation mathématique. 

Et c'est ce qui fait la force du capital risque américain. Aux USA, quand vous avez une bonne idée, les fonds d'investissement sont capables de la reconnaître, tout simplement parce qu'ils ont une expérience que nous n'avons pas. Ensuite ils construisent l'équipe autour de vous. Car, ils savent qu'un innovateur n'est pas un entrepreneur, et où trouver les compétences dont a besoin une société en développement. Nous n'avons pas de professionnels de la vente, de la communication, ou même de la direction générale.

Et, quand nous les avons, ils viennent les chercher chez nous (celui qui a développé Moderna est français).

Voilà pourquoi, lorsque quelqu'un semble avoir une idée qui peut avoir un gros marché, je lui suggère d'aller aux USA. Non par manque de patriotisme, mais parce qu'en France, elle ne donnera rien.

Et voilà pourquoi notre avenir n'est pas une question de licorne, mais de PME. 

L'incompétence, c'est fini ?

Le coronavirus nous donne le spectacle de l'impuissance. Le roi est nu, et le président et les savants ne savent rien. Tout un édifice s'effondre. Depuis deux ou trois décennies, notre élite expliquait qu'elle devait son poste à son "mérite", à ce qu'elle avait travaillé dur pour obtenir ses diplômes. 

Et si, au contraire, notre société avait été si solidement construite qu'il a fallu des décennies à des incapables pour la démonter ? D'ailleurs n'est-ce pas pour cela qu'elle a permis à la jeunesse de 68 de tout casser, sans même se fâcher ? 

Le coronavirus a montré que la récréation était finie ? Dans un monde ultra fragile, la compétence reprend ses droits ? 

Pays intelligent

"Entreprise intelligente" plutôt que "libérée" dit un dirigeant. Effectivement, une entreprise qui n'est plus faite d'exécutants mais d'employés qui prennent en main ses projets est intelligente. 

Et si, pour l'ensemble de la nation, c'était le nom du changement ? Quelles seraient les caractéristiques d'une société "intelligente" ? Probablement celles d'un homme intelligent. Toutes ses facultés seraient tendues vers l'intérêt commun, peut-être vers quelque passionnant projet de création. 

samedi 19 décembre 2020

Le Français : entrepreneur idéaliste !

Il paraît que la particularité du Français est d'être un théoricien. Il a besoin de comprendre avant de faire quoi que ce soit. On en déduit que cela le paralyserait. Je ne suis pas d'accord.

Voilà ce que me disait un entrepreneur : "J'ai voulu développer une idée que j'avais." Et, sur ce qui motive l'entrepreneur français : "le Français n'aime pas manager, il aime faire". 

Je constate que le Français, effectivement, a besoin d'idées. Mais, lorsqu'il les a trouvées, il ne se préoccupe pas de leur faisabilité. Si bien qu'il découvre les obstacles au fur et à mesure qu'il les rencontre. (C'est l'histoire de la Révolution !)

Nos entrepreneurs sont des précurseurs. Ils sont souvent épuisés lorsque le marché reconnaît la justesse de leurs idées. 

Voilà un exemple à plusieurs tiroirs des effets contre-intuitifs de la raison. 

  • Prendre ce que dit la raison pour la réalité. 
  • Tirer des déductions fausses à partir de constatations justes ("le Français est un théoricien DONC il est paralysé"). 

L'influence américaine, c'est fini ?

Lorsque je lis les titres du Monde, ou écoute France Culture, j'ai l'impression d'être aux USA. 

Le paradoxe de la situation, comme le dit ce blog, est que les idées américaines sont françaises. Elles sont de deux ordres :

  • Les idées de droite, dites "libérales", viennent des physiocrates. Comme les autres philosophes des Lumières, les physiocrates cherchaient un moyen de faire que l'homme soit libre sans être asservi par un autre homme. Leur solution ? Le système auto régulateur du marché ! La libre concurrence. (Sans se rendre compte que la solution était pire que le mal !)
  • Les idées de gauche, le "bourgeois bohème". Elles remontent à Flaubert et à ses amis. Les fleurs du mal pourraient servir de manifeste à la gauche moderne. C'est la culture de la "contre culture". Une culture qui n'en est pas une, parce qu'elle se définit par rapport à une autre. Une culture de fils de famille. Une culture de la provocation. Son seul principe : "épater le bourgeois". 
L'histoire récente a mis en échec ces idées. Que va-t-il en résulter ? Les diplômés qui dirigent notre pays vont-ils renoncer à leur fascination pour les USA ? Vont-ils être capables de penser par eux-mêmes ? Ou vont-ils se mettre à chercher quelque autre idéologie pré-mâchée ?

vendredi 18 décembre 2020

Vitesse et précipitation

"(Auparavant) von der Leyen avait défendu l’Agence européenne des médicaments - l’autorité chargée de l’approbation de l’UE - pour son approche, affirmant que des procédures qui prennent normalement beaucoup plus de temps ont été achevées en six mois. L'EMA utilise l'autorisation de mise sur le marché conditionnelle ( ), et non le processus d'urgence du Royaume-Uni, a-t-elle expliqué, soulignant que les différences incluent les questions de responsabilité : en Grande-Bretagne, dans le cadre du processus d'urgence, la responsabilité incombe au gouvernement ; dans l'UE, elle reste chez les fabricants de vaccins." (Politico)

Le Financial Times annonçait, avant hier, que le Royaume uni avait déjà investi 11,9md£ en vaccins. Ce qui commence à ne pas être négligeable vis à vis du plan de relance. 

Urgence sanitaire ou économique ? Le principe de précaution prend soudainement un strapontin ? Et si l'on inventait d'autres moyens de relancer l'économie que le vaccin ? Une mission pour "l'économie comportementale" ?

(Au passage, il semblerait que la grippe, comme en Australie, soit faiblarde cette année : serait-elle victime des "gestes barrières" ?)

Remettons les journalistes à leur place ?

Le coronavirus est un révélateur de ridicules. 

Dans beaucoup de domaines, vaccins, manière de traiter la maladie... il n'y a pas de consensus entre scientifiques. Alors, on appelle le journaliste pour qu'il donne son opinion. Mais comment peut-il juger alors qu'en comparaison des savants qui s'affrontent, il ne sait rien ? D'autant que, bien souvent, ces savants expriment bien mieux leurs idées qu'il n'arrive à le faire ? D'ailleurs comment juger ? Ce seront les faits qui décideront. 

Que pourrait-il faire ? Nous exposer les raisons des uns et des autres, et enquêter. 

jeudi 17 décembre 2020

Pas de 6ème République !

Mon opinion sur les dysfonctionnements actuels du pays ? Pas ses hommes, ses gouvernants en particulier, mais le système en lui-même. Le modèle technocratique de la France, hérité de la royauté. Un système qui prend comme hypothèse un président omniscient et une masse inculte n'est pas résilient ! Le pays ne marchera pas, tant qu'il sera incapable de tirer parti de l'intelligence de l'ensemble de ses citoyens. 

On me répond alors : 6ème République ! Et je m'insurge. La 6ème République c'est le Mal français, le YAKAFOCON. Le Français brasse de l'air. C'est un songe creux. Il se satisfait de belles idées. Le temps qu'on les réalise, il peut dormir la conscience en paix. 

Cette fois, il faut qu'il passe à l'action. Il faut prendre l'initiative. Amener nos réseaux humains locaux à l'intelligence. C'est ce qu'ont fait les médecins dans leurs hôpitaux, lors du premier confinement. Rien, dans notre constitution, ne l'empêche. C'est même tout le contraire !

(D'ailleurs, rien, jamais, n'a empêché un Français de contourner les lois !)

Contes du vieux-vieux temps

Des histoires à raconter à Noël, pendant les heures de couvre feu ?

Henri Pourrat recueillait les contes auvergnats. Monde campagnard où rois, paysans, magiciens et diables font bon ménage. Ce livre est un extrait de son oeuvre. 

Contes courts, et plein d'humour. Mais je trouve cette succession d'histoires un peu sèche. La magie du conte est dans la voie du conteur ? 

mercredi 16 décembre 2020

L'Education nationale bug du changement ?

On sous-estime le rôle de l'Education nationale dans le changement. 

Jadis, l'Education nationale ne formait qu'un petit nombre de personnes. Les intellectuels qui devaient prendre la direction du pays. Le reste de la population suivait d'autres chemins. 

Et puis, on a décidé que l'éducation serait pour tous. Et l'on ne s'est pas demandé s'il fallait changer l'Education nationale. On a, seulement, essayé de la faire grossir pour faire front à l'excès de charge. 

Et cela a produit l'échec scolaire. Un échec quasi général. Car celui qui, jadis, était fier de son métier, n'est maintenant qu'un sous intellectuel, sans réelle compétence. Et même "l'élite" est en échec. Sa formation à la raison pure n'avait de valeur que si elle était entourée d'hommes de raison pratique qui fassent ce dont elle était incapable. Dans une société d'intellectuels elle est impuissante. Elle tempête : complot ! résistance au changement ! 

L'âge de la schizophrénie ?

Je cherche un nom pour l'ère qui s'est achevée.

L'âge de la schizophrénie ? Je lisais un article sur "l'identitarisme". Les blancs y sont anti blancs, les hommes anti hommes, les riches anti riches, les écologistes anti humanité, les défenseurs des droits de l'homme et de la "compassion" anti universalisme, et les intellectuels sans rigueur intellectuelle ! Une science sans conscience. Comment une société peut-elle engendrer un tel phénomène ? 

G.Bateson pensait que la schizophrénie venait de "l'injonction paradoxale" à laquelle était soumise l'enfant par sa mère. Elle lui disait l'aimer, tout en le repoussant. Est-ce cela ? Ou égoïsme triomphant ? Tout est bon pour imposer ses désirs ? A commencer par le langage ? Le phénomène décrit par Thucydide ?...

Mystère. 

mardi 15 décembre 2020

Education nationale et artisanat

Paradoxe de l'artisanat. Tradition exceptionnelle et prestige international, aspiration à la création de beaucoup de jeunes. Or, il est en grande souffrance ! Ce qui n’est pas le cas dans des pays européens comparables. Là où il est encore cultivé, dans le luxe, il fait des milliardaires qui peuvent se mesurer à ceux de la Silicon Valley !

Explication ? Il semble que l’Education nationale, qui égale artisanat à échec scolaire, en soit en grande partie responsable. En outre, comme les autres chefs d’entreprise, les artisans ne sont pas formés au métier de dirigeant. (Ici : l'opinion d'un Meilleur Ouvrier de France.)

L'école de l'inégalité ?

Lorsque la confection des lois, les travaux d'administration, la fonction de juger, deviennent des professions particulières réservées à ceux qui s'y sont préparés par des études propres à chacune, alors on ne peut plus dire qu'il règne une véritable liberté. Il se forme nécessairement dans une nation une espèce d'aristocratie, non de talents et de lumières, mais de professions. C'est ainsi qu'en Angleterre celle d'homme de loi est parvenue à concentrer, parmi ses membres, presque tout le pouvoir réel. (Condorcet, Cinq mémoires sur l'instruction publique.)
Voilà qui nous décrit l'ENA ? Prescience de Condorcet ?

Antidote ?
Le pays le plus libre est celui où un plus grand nombre de fonctions publiques peuvent être exercées par ceux qui n'ont reçu qu'une instruction commune. Il faut donc que les lois cherchent à rendre plus simple l'exercice de ces fonctions, et qu'en même temps un système d'éducation sagement combiné donne à cette instruction commune toute l'étendue nécessaire pour rendre dignes de remplir ces fonctions ceux qui ont su en profiter.

Le premier de tous les changements ? 

lundi 14 décembre 2020

La culture malade du coronavirus

Je ne comprends pas, disait un homme de spectacle, à la radio. Pourquoi nous et pas les autres ? Pourquoi ne pouvons nous pas ouvrir nos salles? Nous sommes moins dangereux que les transports !

Je soupçonne que le gouvernement doit faire des choix. Il estime que l'on ne peut pas se passer de transports, mais des spectacles, si. Et que le nombre de victimes de l'épidémie est fonction du temps que l'on passe hors de chez soi. 

Il y a encore peu de temps, des partis politiques entiers étaient convaincus que le travail c'était fini, et que notre vie serait toute de culture ! Le virus nous ramène à la réalité ?

La solidarité commence au Tribunal de commerce ?


Tribunal ? Voilà qui fait peur. Mais la mission du tribunal de commerce est d'aider.

Dès qu'un entrepreneur ressent une inquiétude, il doit rencontrer le président du tribunal de commerce, qui lui indiquera les options qui peuvent le tirer d'affaires. La plupart ne font pas l'objet d'une communication publique, ou d'un jugement, mais passent par une négociation avec les créanciers de l'entreprise, les principaux étant les impôts, l'URSSAF et les banques. 

Bien qu'il soit recommandé de prendre un avocat spécialisé, le tribunal et son aide sont gratuits. 

Malheureusement, le dirigeant attend trop pour lui demander de l'aide. Alors, il n'y a plus d'option. (Mode d'emploi du tribunal.)

dimanche 13 décembre 2020

La dette de l'Etat et la prospérité de l'entreprise

La France empile des dettes. Un jour il va falloir s'en occuper. Comment ? L'impôt ! 

Et s'il produisait un cercle vicieux ? Appauvrissant le consommateur, et faisant perdre sa compétitivité à l'entreprise. Et produisant toujours moins de capacité à payer l'impôt et donc toujours plus d'impôts ?

Pour qu'il ne soit pas pire que le mal, il faut que nos entreprises trouvent le moyen de dégager de bien meilleurs résultats, de gagner sérieusement en performance. Face à l'épidémie, et qui nous dit qu'elle est la dernière ?, l'entreprise compte autant, voire plus, que notre système de santé. 

Voici une réalité que nous avions oubliée. Une leçon du virus. 

Fort comme la mort

Puissance d'évocation étonnante. Je me suis cru projeté à la fin du 19ème siècle, dans la haute société parisienne, qui habite le boulevard Malesherbes, fréquente l'église Saint Augustin, et le parc Monceau. Une classe parfaitement oisive et vaine. 

C'est l'histoire de Mort à Venise. Pour celui dont la vie n'est que jouissance, la vieillesse est un naufrage. 

samedi 12 décembre 2020

Plus de solidarisme moins de stress ?

Le solidarisme a été balayé, après guerre, par le rouleau compresseur de l'Etat technocratique. Devrions nous le redécouvrir ? (La pensée solidariste.)

Le "solidarisme" a façonné la pensée de la troisième république. Il se méfie de l'Etat, asservissement de l'homme par l'homme, mais constate que l'individu seul n'est rien. Il propose un système de solidarité léger, entre égaux, de type mutualiste. Dans ce dispositif, l'Etat n'est qu'une fraction de sa taille actuelle. 

En tout cas, l'expérience LUBRIZOL, répétition de la crise du coronavirus, montre qu'à côté de l'Etat et des assurances, il nous manque un mécanisme de solidarité de ce type. Il pourrait rendre bien plus résiliente qu'elle n'est, et pour pas cher, l'économie, et nous éviter beaucoup d'angoisses. 

(Article.)

L'engagement au travail se joue en une semaine

Un dirigeant m'a cité une statistique selon laquelle seulement 15% des employés seraient activement "engagés" dans une entreprise, 20% chercheraient à lui nuire, et le reste serait passif. 

Il a compris pourquoi, le jour où il a changé sa méthode de recrutement. Il a confié le recrutement aux collègues du recruté. Il a constaté qu'alors son succès est le leur. Il travaille bien et se prend au jeu. Autrement, il est mal reçu. Et son attitude se conforme à cette hostilité. Tout est joué en une semaine. 

vendredi 11 décembre 2020

Convention citoyenne et démocratie représentative

La Convention citoyenne a-t-elle la moindre utilité démocratique ? La question qui se pose est sa légitimité. Sans elle, rien n'est possible. La formule actuelle ne va pas. Trouver un meilleur dispositif est compliqué. (Un article sur le sujet.) 

John Stuart Mill a étudié la démocratie représentative, et ses travaux n'aboutissent pas à la convention citoyenne, mais au parlement anglais. Ce qui ressemble le plus à la convention est le "jugement par jury", quoi qu'on demande au jury une réponse à une question, et pas un programme. 

La consultation serait-elle une mieux adaptée ? Un petit groupe de citoyens reconnus pour leur honnêteté intellectuelle identifie les "parties prenantes" concernées par un problème et les consulte. Il en tire un rapport qui fait l'unanimité au sens où il est possible qu'il ne soit idéal pour personne, mais que personne ne puisse le trouver inacceptable. (L'exemple de Vichy-communauté.)

L'entreprise prend le pouvoir ?

Ailleurs qu'en France, les Chambres de commerce sont une émanation d'un bassin économique. C'est un bien public. Les entreprises cotisent pour créer une structure qui va leur apporter ce qui leur manque : un aéroport, une université... 

En France la Chambre de commerce est une émanation de l'Etat. Mieux, récemment, elle a été restructurée sur le modèle de l'Etat.

Il est possible que les choses soient en passe de changer. Dans ce que l'on appelle les "territoires", on juge que le modèle jacobin a fait son temps. L'idée qui émerge est une gestion de l'infrastructure d'aide à l'entreprise, par un groupe constitué des entreprises, des représentants de la population, et des services de l'administration. (Interview.)

jeudi 10 décembre 2020

L'injonction paradoxale et l'ENA

L'homme politique ressemble aux animaux de Konrad Lorenz. Il réagit à des stimuli. On lui parle d'énergie renouvelable, il investit dans le renouvelable ; il y a épidémie, il met tout le monde au télétravail, sans se demander s'il y aura l'électricité pour. Hier, il décidait de campagne militaire, tout en réduisant les budgets de l'armée. 

Et si l'ENA donnait à ses élèves un cours sur l'injonction paradoxale ? L'injonction est humaine, à condition de la transcender. C'est l'exercice de la dialectique des Grecs. La contradiction montre qu'il faut poursuivre la réflexion et chercher une solution "ailleurs". L'ENA pourrait habituer ses élèves à cet exercice de recherche. En cela elle ne ferait qu'appliquer les principes d'Aristote : la vertu est apprise. 

Le paradoxe du sablier

Le numérique va transformer la société en "sablier". Quelques informaticiens bien formés à la tête, une masse de personnels de service à la base, pas de classe moyenne, au milieu. On l'a beaucoup dit, il y a quelques années. Notre réalité ?

Le paradoxe de ce modèle est que ceux qui en parlent ne sont pas les informaticiens. Ils n'ont même presque jamais une formation scientifique. (Formation, d'ailleurs, qui se perd en Occident.) Comment se fait-il qu'ils ne se sentent pas menacés ? Une raison, peut-être, est qu'ils sont hors de ce système. Leur "mérite" les a placés à ses postes de commande. Ils observent, de l'extérieur, sa transformation, en sablier ? 

Qu'est-ce que la démocratie ?

Les vaccins à "ARN messager" inquiètent. Injecter de l'ARN dans le corps, c'est injecter un virus. Or, certains virus peuvent se combiner à notre ADN, avec les conséquences que cela signifie. Et il peut y avoir pire : on ne sait pas ce qui peut se passer ! (Bien sûr, les mutations n'ont pas que des désavantages, les vaccinés pourraient produire des sur hommes !)

Pourquoi avoir pris un tel risque, alors que la maladie est relativement bénigne ? Répondre à cette question pourrait faire avancer notre réflexion sur ce que doit être une démocratie :

Tout d'abord, il semble que lorsque les enjeux sont aussi importants, à aussi long terme, il faut une consultation de la population. Il n'est pas possible qu'une telle décision soit prise par une poignée d'individus. 

Ensuite, ce type de décision est le symptôme des vices de notre système de gouvernement, plutôt que de ceux qui le constituent. Un coup, il immobilise le pays avec le principe de précaution, un autre il le remet en marche en lui injectant un vaccin. Dans les deux cas, il veut notre bien. D'abord protéger nos vies. Ensuite relancer l'économie. Mais pas, parce qu'il est capitaliste, mais parce qu'il veut nous éviter la crise de 29, qui a eu pour conséquences bien plus que quelques dizaines de milliers de morts. Notre exécutif tout puissant ne peut pas faire dans la dentelle. 

Or, une "action de terrain" pourrait permettre de réorienter les entreprises vers de nouveaux marchés, les employés vers de nouvelles qualifications (flexisécurité), et non seulement d'éviter le chômage, mais peut-être bien de le réduire. 

La résilience demande un déport de la capacité de décision vers les noeuds du réseau social. 

mercredi 9 décembre 2020

Le doute s'est installé

On me disait : "le doute s'est installé partout". On a pris des précautions "hyper sophistiquées", pour se protéger du virus, et maintenant "on se jette sur la vaccination", alors que l'on nous expliquait jusque-là qu'il fallait des années pour approuver un vaccin. Certains scientifiques parlent, d'ailleurs, d'une "thérapie génique". Quant aux journalistes "ils prennent des positions". Le citoyen doit chercher la vérité. C'est épuisant. 

Imaginons que nous vivions au temps de Pasteur : un chimiste met en doute le consensus des médecins ! Il ne ferait pas long feu. Le doute est propre à la science, ce qui est nouveau, c'est que l'on a voulu faire de la science une parole d'autorité. La raison en est, peut-être, la contradiction entre un régime démocratique et un Etat gaulliste. Le "grand timonier" ne peut avoir que des certitudes, qu'il impose par la force. 

Nouvel exemple de la crise de la démocratie dont parle Pierre Rosanvallon ? 

(Quant à la thérapie génique, l'on pourrait se tromper sur son action. On entend dire que, parce que le vaccin va être appliqué d'abord aux plus faibles, on va en voir rapidement les effets nocifs. Or, par définition, une modification génétique a des conséquences à long terme, sur notre héritage.)

Le communautarisme d'Internet

Publiant des articles pour une association que j'ai co fondée, je m'intéresse à leur diffusion. Je constate qu'ils sont lus si mon interviewé possède une grosse "communauté". L'importance de l'article, ou même de l'interviewé, ne compte pas. (Ou quasiment pas.)

Pourquoi ? Tout ce que je dois de ma connaissance de la Chine tient à quelques mots clés, et au site d'un universitaire américain. Trouver ce site ne serait pas possible maintenant. Les moteurs de recherche sont achetés. Ils vous demandent même si vous ne feriez pas mieux d'utiliser d'autres mots que ceux de votre recherche (y compris si les mots sont votre nom) ! Pour qu'un article puisse être remarqué, il faut, probablement, qu'il réponde à une interrogation nouvelle et exotique, repérable par des mots clés non commerciaux. Du coup, on ne peut être lu que si l'on a déjà un fan club.   

Le siècle de Valéry Giscard d'Estaing

L'erreur de l'histoire c'est de sortir les faits de leur contexte. Bach, Mozart, Beethoven, par exemple, sont indissociables de leur temps. Je me suis demandé ce qu'il en était de M. Giscard d'Estaing. J'ai repris mes souvenirs lointains. 

Il me semble qu'il a d'abord représenté, avec Jacques Chirac, le renouveau. Ils étaient jeunes. Ils s'opposaient aux vieilles barbes du gaullisme, que la mort du général avaient révélées. En cela, il ne faisait peut-être que prolonger le parricide entamé par le président Pompidou. 

Ce qui marquait ce temps, et que l'on a totalement oublié, c'était une bataille idéologique. La gauche était à la fois un communisme puissant, avec la connotation URSS et Goulag que cela impliquait, et un parti socialiste révolutionnaire. De l'autre côté, il y avait les valeurs de la classe moyenne. Progrès et bon sens. "Le changement dans la continuité", comme le disait M.Giscard d'Estaing. 

Au début, il fut l'homme des réformes. Réformes que personne ne demandait, dont personne ne prévoyait les conséquences, et qui paraissaient abstraites. Mais, tout est permis en période de prospérité. Puis, il y a eu la crise, que l'on a aussi oubliée aujourd'hui. La France était aux prises avec l'inflation. Pendant des décennies, cela a été le grand mal mondial. Le chômage, qui était inconnu !, n'a pu être maitrisé. M. Barre, nouveau premier ministre, présenté comme le "meilleur économiste de France", a décrété "la rigueur". On nous a dit que "nous n'avions pas de pétrole mais des idées", notamment celle d'imposer une heure d'été et une heure d'hiver. Dans cette grisaille, M.Giscard d'Estaing a changé d'aspect. Il n'était plus du tout libéral. Les enfants racontaient des histoires dans lesquelles "l'homme le plus intelligent du monde" prenait un sac à dos pour un parachute. Le canard enchainé le décrivait comme un "viandard" (il adorait chasser en Afrique et y abattait beaucoup d'animaux), et parlait des "diamants de Bocasa". Des électeurs viscéralement anti-gauche ont changé de camp. Le mouvement a été emmené par M.Chirac, qui, a toujours eu beaucoup de flair. Mais aussi par M.Marchais, qui n'a pas répondu, comme certains l'auraient espéré, aux provocations qu'on lui lançait.

M.Giscard d'Estaing était-il incompétent, ou a-t-il été victime de la crise ? Comme il l'avait dit, l'avenir était aux jeunes et aux femmes. Il a aussi été le précurseur du libéralisme. Seulement, il ne suffit pas de vouloir être Kennedy pour le devenir. Il n'a pas compris, peut-être, quel était son électorat. C'était une classe modeste, de "self made men", aux valeurs fortes. Comme M.Pompidou, qui aimait le bling bling, comme "l'élite" moderne, il a dû la trouver ennuyeuse. Comme M.Trump l'a fait avec Mme Clinton, la gauche, moins idéologique qu'on ne le disait, a mieux saisi les aspirations de cet électorat que lui. Le gouvernement qu'elle a installé était en grande partie à l'image de ce dernier : composé d'autodidactes.

Ensuite, elle a tenté de faire ce qu'elle disait. Une relance keynésienne a enfoncé le pays dans les dettes. Il ne s'en est pas relevé. A la fin des années 80, on a cru au miracle. Des entreprises que l'on pensait condamnées, comme Renault, se sont redressées, grâce à une innovation organisationnelle à la façon de Michel Crozier. Paradoxalement, la France n'a jamais été aussi forte qu'en période de cohabitation. Coeur à gauche, portefeuille à droite ? Et surtout anti dirigisme ?

Mais, la chute de l'URSS a réveillé les USA, que l'on raillait. Car on les croyait finis, ridiculisés par les Japonais et la nouvelle Europe. L'Amérique a décidé de convertir l'humanité à la vraie foi. Ce qu'elle nommait "la nouvelle économie". D'où la vague libérale que nous connaissons depuis. Elle vise à faire du monde une "société d'individus". Et elle produit des bulles spéculatives et des crises de plus en plus violentes. 

Aujourd'hui, la croisade est finie. Les Anglo-saxons se replient sur leurs îles. Une nouvelle ère commence ?

mardi 8 décembre 2020

Voiture autonome : la fin d'une époque ?

La voiture autonome, c'est fini, annonce Uber. 

La voiture autonome, comme le virus, est un symbole. Le symbole d'une croyance. Celle de la puissance de la technologie capable de tout plier sur son passage. "The sky is the limit" dit-on en américain. Il suffit de vouloir, rien n'est impossible à l'âme bien née. C'est ce que pense M.Trump. Mais c'est aussi ce que pense la classe d'entrepreneurs qui domine la Silicon Valley, ses frères ennemis (et ceux de M.Poutine, pour d'autres raisons). Aussi incultes que lui, d'ailleurs. Quand on est guidé par son génie, on n'a pas besoin de la science des hommes.

L'exemple même de leur croyance est la mort. Pour eux, c'est une maladie. Ce qui nous empêche d'être immortels, c'est notre manque de caractère. 

Cette classe avait besoin d'accrocher sa rhétorique à une innovation, elle a trouvé l'Intelligence artificielle. Elle devait tout permettre. Surtout de remplacer le "sous-homme", vous et moi. Voilà pourquoi l'automobile se passerait de nous. 

Nous vivons peut-être la fin d'une ère. Celle, commencée symboliquement en 68, d'un individualisme poussé à outrance. Les entrepreneurs de la Silicon Valley en furent les champions. 

C'est qui le patron ?! ou la communication à la française ?

Nos entreprises n'étant pas connues ne valent rien. Le français ne sait pas communiquer ! me dit-on. La communication demande un plan de communication à long terme, une agence de communication, un budget de communication. Personne ne le comprend. 

Et si nous avions une communication à nous ? Et si C'est qui le patron ?! en était l'exemple ? (Article.)

C'est qui le patron ?! c'est la France gauloise, ou celle des sans culottes, ou des barricades, qui revendique, qui braille. Mais c'est aussi le génie des Gilets jaunes : effet Trump sans Trump, à coups de symboles : gilets, ronds-points. 

Mais aussi la FNAC et Leclerc. Et peut-être ce qui a fait la fortune du luxe : la certitude que le seul vrai art de vivre est le nôtre ? Comme Louis XIV et les révolutionnaires, le Français à son meilleur est un militant ?

lundi 7 décembre 2020

Bientôt des coupures d'électricité ?

Il y a deux ans, j'ai subi une coupure d'électricité d'une journée, un jour très froid. Cela a été très désagréable. Et ça a été fatal à ma chaudière. Or, on annonce de nouvelles coupures. Voilà qui aurait été inconcevable il y a encore quelques années. 

Une explication pourrait être qu'il y a eu de grandes manoeuvres au niveau de l'Europe, loin des yeux et des oreilles du citoyen. 

Ne serait-il pas démocratique que ce type de décisions fasse l'objet d'une information et d'une consultation populaire ? Avant que ses conséquences ne provoquent une révolution ? D'autant que l'on s'engage dans l'ère du télétravail ?... 

Effet de levier involontaire

 J'ai peut-être réalisé un changement sans le savoir. 

Actuellement, je mène une enquête. J'interviewe des dirigeants. J'ai fait un article sur un logiciel. Son éditeur y travaille depuis une décennie. Quand ses commerciaux ont vu que quelqu'un qui ne connaissait rien à leur métier pouvait comprendre ce que j'avais écrit, en même pas une heure, ils se sont convaincus qu'il avait un marché ! L'entreprise est en effervescence, semble-t-il. 

Illustration de "l'effet de levier" de la systémique ? Le changement est complexe, mais, paradoxalement, il ne demande aucun moyen, et est immédiat. 

dimanche 6 décembre 2020

hacking et écosystème

L'innovation change ! Pendant longtemps, on nous a dit qu'elle était une question de "hacking", de piratage. Maintenant on pense qu'elle est le fait "d'écosystèmes". La créativité qui "casse la baraque" est un travail de groupe bien choisi. (Article.)

Est-ce l'innovation qui change ou la société ? Dans une "société d'individus", l'innovation débarrasse l'homme des liens qui l'entravent. Dans une société solidaire, l'union fait la force ?

Walk the talk

Un dirigeant, dont les affaires vont très bien !, me disait qu'il rencontrait des gens qui lui racontent qu'ils ne sont pas heureux dans leur travail et lui expliquent ce qu'ils aimeraient faire. Il leur répond : venez chez moi, ce que vous voulez faire, c'est exactement ce que j'attends de vous ! Personne ne vient. De quoi ont-ils peur ? Alors ? Il espère que l'idée fera son chemin dans leur tête, et qu'ils se souviendront de lui dans quelques années. 

En l'écoutant, j'ai pensé qu'il racontait mon expérience. Le changement amène quelqu'un à faire ce qu'il dit qu'il a toujours fait ! Les Américains ont une expression pour cela : "talk the walk and walk the talk" : "dire ce que l'on fait et faire ce que l'on dit". "Walk the talk" paralyse le Français. C'est une caractéristique nationale, je crois. (Les psychologues appellent ce phénomène : "dissonance cognitive".)

J'ai demandé à un autre chef d'entreprise, qui a changé de "modèle économique" pour cause de coronavirus, comment il avait vécu cette expérience. Il m'a répondu que ç'avait été "violent" ! Le seul mot qu'il trouvait pour décrire ce qu'il avait traversé est : deuil ! Il lui a fallu des mois pour avoir le courage de regarder la situation en face. Je jouais le rôle de sa conscience : désagréable, mais, paradoxalement, stimulant ! Les idées ("géniales" !) qu'il a trouvées sont évidentes. Pourquoi ne les avait-il pas eues plus tôt ? Parce qu'il pensait avoir "hérité" une organisation. Or l'héritage est à la graine ce que le projet d'avenir est au blé !

Kennedy français

Valéry Giscard d'Estaing se voyait en "Kennedy français", attirant l'électorat jeune et féminin. 

L'émission qui diffusait ces paroles, rappelait qu'il a fait la fortune des humoristes. 

"Le rire est avant tout une correction (...) La société se venge, par lui, des libertés que l'on a prises avec elle." dit Bergson. C'est un sain avertissement ?

samedi 5 décembre 2020

La contrainte rend créatif

Durant le premier confinement, j'ai testé les fonctionnalités de commerce en ligne des grandes surfaces. En les comparant à ce que propose Picard et Amazon, j'ai été surpris de leur aspect soviétique : interfaces démodées, ruptures de stocks et absence des références que j'achète d'ordinaire, et que je trouve dans leurs magasins. 

J'ai interrogé un ancien dirigeant de la logistique de la grande distribution qui m'a expliqué qu'il était difficile et coûteux de proposer ce qui se trouve en magasin. 

Même si l'on n'aime pas Amazon, ne doit-on pas lui reconnaître un mérite ? me suis-je demandé. Au moins, pour lui, le consommateur est roi. Serait-ce cette contrainte qui l'a rendu créatif et a fait sa fortune ? (Je ne sais pas ce qu'il en est pour Picard.)

Méfions-nous d'Ockham et de son rasoir ?

J'entends parler de "rasoir d'Ockham", à plusieurs reprises, dans des émissions scientifiques. Il faut préférer le simple au compliqué. Aurait-on trouvé un nouvel argument d'autorité ? 

Méfions-nous du rasoir ? Car, il coupe du côté du complot. Imaginer qu'il y a une intention derrière ce qui nous arrive est une hypothèse qui a le mérite de la simplicité. 

Edgar Morin dirait : attention "pensée simplifiante" ! La seule chose qui soit simple est notre vision du monde. C'est pour cela que nous avons toujours tort. Car le monde, lui, est complexe. 

(Quand à Ockham ou Occam ou Okham, penseur du Moyen-âge, il serait bon de se demander ce qu'il avait en tête, et s'il avait trouvé une loi de la nature, pour autant qu'il y ait de telles lois.)

vendredi 4 décembre 2020

L'agriculteur est solidaire

"Incapable de chasser en meute". C'est le dirigeant français. C'est ce qui explique toutes ses faiblesses, et la panne de l'économie nationale, et une bonne partie du chômage. Et c'est ce qui sort de l'étude que je mène. 

Or, me dit-on, il n'y a à la fois pas plus individualiste que l'agriculteur, et pourtant, pas plus solidaire. Il possède un syndicat puissant, la FNSEA, des coopératives, qui sont de redoutables multinationales, et un fonds de solidarité, le FMSE, qui intervient dès qu'il y a une crise, dernièrement lors de l'incendie de LUBRIZOL. 

Des secteurs entiers s'affaissent sous l'attaque du coronavirus, événementiel, tourisme, restauration, etc. Ne serait-il pas temps qu'eux, et les autres, s'inspirent de l'agriculteur ? 

Hegel, c'est simple ?

Hegel a la réputation d'être tellement incompréhensible que je n'ai jamais tenté de le lire. Pourtant, je me demande parfois s'il n'y a pas quelque-chose d'évident à l'origine de toute cette complexité. 

A son époque (les Lumières) la grande histoire de l'Europe était celle de la liberté et de la raison : "la raison apporte la liberté". En conséquence tous les philosophes d'alors se demandaient comment libérer l'humanité par la raison. C'était à qui trouverait le premier la réponse à cette question.

Et si c'était cela la "chose évidente" ? Ce que fait Hegel, ce n'est pas de démontrer cette assertion, car elle est supposée juste, par tous ! C'est de partir d'elle pour en tirer des conséquences logiques ?

Concrètement, comment aurait procédé cet hypothétique Hegel ? "Nous serons un jour libres et raisonnables" signifie que nous ne le sommes pas. Point. Tout le raisonnement vient de là, il est purement formel ! Il suffit de tirer le fil :

Le contraire de "libre" est "aliéné". Le rôle de la "raison" est (donc) de nous libérer de "l'aliénation". Or, depuis les Grecs, la "dialectique", un raisonnement qui procède par contradictions, est la marche que suit la raison pour parvenir à la "vérité". Puisqu'il est libéré par la raison, l'homme est "aliéné", parce que ce qu'il croit "vrai" est "faux". Donc, il sera libre le jour où il verra la "vérité". Autrement dit, il est libre, mais il ne le sait pas, faute de disposer d'une raison en état de marche ! C'est cette raison imparfaite qui le conduit à la servitude !

La raison parfaite, celle, donc, qui libère, a peut-être quelque-chose à voir avec la société. Nous tendons à croire que la société est un "super être" qui transforme ses constituants (les hommes) en rouages. Ce pourrait être une erreur de raisonnement. Comment cela peut-il être possible ? La société à sa dernière étape de développement pourrait être à l'image de notre corps. Imaginons que notre corps ne soit pas une machine, mais un ensemble d'êtres doués de libre arbitre et qui nous permettent d'être ce que nous sommes, en étant ce qu'ils sont, sans contrainte, comme un orchestre sans chef d'orchestre. Nous sommes intelligents, et nous apportons à ces êtres (les cellules) ce qu'ils n'auraient pas pu obtenir d'eux-mêmes, Internet et ce blog, en particulier. Ce serait cela la société "à sa dernière étape de développement", et donc le résultat de la "raison parfaite". 

Oui. Mais ce raisonnement, purement formel, a-t-il le moindre intérêt ? Je mets des guillemets à certains mots ("vérité"...), parce que ces mots n'ont aucun sens a priori (surtout pas celui qu'on leur donne dans la vie courante). Ce sont des "inconnues", dont on trouve la valeur en appliquant le modèle à la réalité. C'est vrai, en particulier, pour "libre" et "raison" ! Voilà ce qui fait l'intérêt de ce travail : 

Quand il applique ce modèle formel au passé, mon hypothétique Hegel a l'espoir de trouver la valeur des "inconnues" "vérité", "liberté" ou "raison". Et comment se manifeste la "dialectique". 

Illustration ? Que signifie "liberté" ? Ce serait la "société à sa dernière étape de développement". Cette société nous donnerait des possibilités inconcevables aujourd'hui. Etre libre ne serait donc pas "pouvoir nous agiter dans tous les sens", façon 68, mais profiter des capacités (inconcevables aujourd'hui) d'un "sur être", de même que nos cellules participent à ce qui fait notre vie, Internet et ce blog, en particulier.

Bien sûr ce n'est qu'une hypothèse concernant la pensée de Hegel. Mais il me semble que la démarche décrite ici pourrait être le véritable travail du philosophe. Le philosophe ne doit pas "démontrer", c'est impossible. Il doit partir d'hypothèses sur la nature du monde et chercher leurs conséquences logiques. Il n'affirme pas "le monde est comme ci ou comme ça". A la rigueur, il peut dire : "si nous suivons cette route, voici ce qui peut en résulter, êtes vous prêt à vous y engager ?". Serait-ce le travail de la raison ?

Valéry Giscard d'Estaing

Le président Giscard d'Estaing aurait sûrement dû être un sujet pour ce blog. 

En fin de mandat, il suscitait une haine sans précédent. Mais il n'a pas perdu de beaucoup. De même qu'il n'avait pas gagné de beaucoup. Comme quoi, c'est peut être le mouvement d'une toute petite minorité qui fait les élections. 

C'était un paradoxe vivant. Il se présentait comme un président de la modernité, tout en se comportant en monarque fier de son ancêtre présumé, Louis XV. Il semble qu'on lui doive une vague de réformes "libérales" qui a changé radicalement le pays. Mais, si j'en crois ce que j'ai compris de certaines d'entre elles, elles ont fait beaucoup de dégâts faute d'avoir été correctement préparées. Gouverner ce n'est pas avoir seulement de brillantes idées, c'est prévoir. En cela, M Giscard d'Estaing était très français. 

jeudi 3 décembre 2020

Le coût de l'incivisme

L’enjeu n’est pas mince : l’argent qui est dû, en permanence, aux entreprises françaises, c’est plus de 770 milliards. L’équivalent de cinq fois le montant des prêts garantis par l’État dans le plan de relance. (Article.)

Avec l'épidémie, les délais de paiement ont augmenté, alors qu'ils étaient déjà quasiment, en moyenne, le double de ceux qui se pratiquent dans le nord de l'Europe. 

Si, brutalement, le Français découvrait le civisme, cela injecterait dans l'économie une masse d'argent. Ce qui la mettrait probablement à l'abri de la crise qui risque de la dévaster. 

L'individualisme nuit gravement à l'intelligence ? 

Le grand changement c'est pour 2030 ?

Les limites à la croissance prévoient qu'en 2030, nous n'aurons plus assez de ressources pour que l'humanité maintienne sa croissance démographique. Ses auteurs ont, donc, demandé à la croissance de s'arrêter. 

Mais il y a une autre interprétation possible à leurs travaux. De même qu'il faut beaucoup de briques pendant la construction d'une maison, mais plus aucune après, 2030 pourrait être un moment de grand changement. Il y aura, ensuite, toujours de la croissance, mais elle sera d'une autre nature. 

C'est ce type de changement qui a fait mentir Malthus. Mais, c'est, tout de même, peut être, un gros choc et une forme massive d'innovation. 

Et si le changement avait commencé ? L'épidémie et l'émergence de problèmes que l'on croyait enterrés sont-ils des signes avant coureurs ? Un dérèglement bien plus que climatique ?

mercredi 2 décembre 2020

Smart simplicity

Votre analyse, c'est "smart simplicity", me dit-on. Qu'est-ce que "smart simplicity" ? me demandé-je.

Je regarde quelques textes. Smart simplicity c'est le constat de l'étranglement de l'entreprise, peut être de la société, par un imbroglio invraisemblable de règles et contraintes. 

Cela m'a rappelé Le mal américain de Michel Crozier. Le "mal américain" c'est la société d'individus. Car, le seul moyen de contrôler des individus, c'est la loi, la multiplication de lois, l'étouffement sous les lois. Mêmes causes mêmes conséquences ? Nous sommes tous américains ?

Smart simplicity annonce-t-il un retour de balancier ? Si vous considérez, avec les sciences humaines, que l'homme est membre d'une société, et que celle-ci a déjà des lois (la culture des anthropologues), implicites, tout change. Car, il suffit d'utiliser ces lois. Mais cela exige de les connaître.  

(Comparaison USA, Japon.)

La police est-elle violente ?

Que penser du débat concernant les violences policières ? Mystère, lorsque l'on n'est pas confronté à elle. D'autant que l'information est entre les mains d'enfants de 68, qui dénoncent la police par principe. 

Je retrouve un curieux article que j'ai écrit il y a 6 ans. Il y est dit qu'ailleurs dans le monde on a constaté un changement de l'attitude de la police à la population. Alors qu'elle luttait avec elle contre le crime, désormais elle lutterait contre elle. Ce serait une police de répression.  

Serait-ce ce qui se passe chez nous ? Si oui, d'où vient ce changement et comment en revenir à la situation antérieure ? 

mardi 1 décembre 2020

Comment "parler vrai" ?

Dîtes-vous toujours ce que vous pensez ? Le pouvez-vous ? Du coup, qui croit-on ?

Qui croit que la Chine, la presse, ou le gouvernement « parle vrai » ? Et si tout tenait à une erreur concernant la signification de "parler" ? 

Et si la presse, par exemple, croyait que parler signifie donner des réponses ? Or, ce n'est pas ce que demande l'inquiétude : elle veut que l'on "fasse la lumière". Autrement dit, on demande à la presse d’enquêter. Or, c’est son métier ! 

Et si « parler vrai » signifiait, seulement, faire bien ce que l’on est supposé bien faire ? Donc commencer par se demander qui l’on est, quel est son rôle social, et ne pas avoir honte du résultat ? 

(La presse a peut-être bien commencé à entamer une mue. Ses enquêtes semblent souvent justifier ses a priori, mais elle est certainement sur la bonne voie.
Parler vrai, une des conditions nécessaires de la démocratie, dit Pierre Rosanvallon...)

Faut-il craindre le changement ?

L'historien E.P. Thompson raconte que les classes dirigeantes anglaises ont été surprises que la masse ouvrière se réclame de leurs théories des "droits de l'homme". L'ouvrier n'était pas un homme. 

Lorsque l'on réclame un changement, on le veut pour soi, pas pour les autres. On croit nos avantages "acquis". C'est ce qui a dû arriver aux nobles d'ancien régime. 

« Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature. » dit Kant. L'impératif de l'intérêt bien compris ?