Vainqueur de l'Ultra trail du Mont Blanc, venu de wikipedia |
C’est une question que je me suis posée lorsque j’ai
rencontré quelqu’un qui était resté plusieurs mois dans une sorte de réfrigérateur au grand nord. Quasiment sans rien faire.
La surprise passée, je me suis dit qu’il n’avait rien d’exceptionnel,
que nous étions tous des conquérants de l’inutile. Ne passons-nous pas notre
vie à nous entraîner pour réaliser un exploit sans lendemain, par exemple un
examen ?
Et si c’était raisonnable ? Pour commencer, l’exploit à
venir fournit un sens à notre vie. Ensuite, si j’en crois un entraîneur, la logique de l’exploit est celle du dépassement, permis par la
maîtrise de réflexes apportée par l’entrainement. Ce dépassement, dans une
forme de douleur, donne la jouissance de la domination de la raison sur l’être,
et sur ses concurrents (ma propre expérience de la course de fond, qui se gagne
par des sprints intermédiaires faits au bluff). Enfin, l’exploit réalisé, on
passe sa vie à le rejouer, comme un ancien combattant ses batailles. Si je
rapproche cela de ce que dit la neurobiologie de la méditation, c’est
probablement un moyen d’enregistrer dans son corps ces moments de bonheur (cf. commentaire
de ce
billet). Ce qui rend l’individu « résilient » à l’aléa, et à la
dépression, et globalement plus heureux qu’un homme qui vivrait une existence
sans exploits.
L’inutile a des raisons que la raison ne comprend pas ?
1 commentaire:
L'inutile de l'un est la passion de l'autre et vice versa.
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